Dès 1958, l’Office diocésain fait tirer affiches et tracts à destination de toutes les paroisses du diocèse. Les curés sont priés de coller ces affiches, non seulement dans toutes les églises et chapelles, mais encore dans les salles de réunion ou de spectacles, les parloirs des presbytères et les écoles. Il leur est recommandé toutefois de ne placer ces annonces qu’à l’intérieur des bâtiments, sans doute pour conserver les affiches en bon état mais aussi vraisemblablement pour ne pas exposer de façon trop ostentatoire l’appel au financement des paroisses nouvelles1280. Dans les paroisses marraines des quatre églises nouvelles de la Duchère, une grande photographie des maquettes jouxte le tronc destiné à recueillir les dons des fidèles1281. D’une façon plus générale, l’ODPN porte également une grande attention à la façon dont sont distribués les brochures et tracts de propagande. À une diffusion massive et anonyme, jugée inefficace, est préférée une distribution plus personnalisée accompagnée d’un commentaire1282.
Les enfants et les familles constituent pour l’Office diocésain un public à ne pas négliger dans la sensibilisation de tous à la question des églises nouvelles et la recherche d’un support pédagogique adéquat constitue un enjeu non négligeable de la mobilisation1283. Ceci explique que l’ODPN mette en place à partir de novembre 1960 l’opération « Église tirelire » encore appelée « tirelire familiale Notre Église ». Il s’agit d’une maquette à construire à partir de planches à découper selon un modèle fourni. Elle doit permettre de recueillir ensuite les « petits sacrifices volontaires », pendant le temps de l’Avent mais aussi au-delà. Il est à remarquer que cette maquette se présente sous la forme d’une église de forme pyramidale, et non selon une architecture traditionnelle avec nef et transept. Les murs de l’église forment les pans du toit. La façade est constituée uniquement d’un vitrail représentant la scène de la Nativité. Une large porte surplombée d’un porche rappelle l’importance accordée à l’accueil. La présence d’un clocher rectangulaire, évidé pour laisser voir la cloche et surmonté d’une croix, dépassant le faîte de l’église, agit comme un signal dans l’environnement immédiat. L’ensemble est sobre, sans recherche esthétique particulière. La maquette proposée est donc conforme au style architectural de type fonctionnaliste alors en vigueur. Sur la base de l’édifice est rappelée l’une ou l’autre de ces deux « phrases choc » : « Ils ne trouvèrent pas de place dans l’hôtellerie » et « construire des églises, c’est construire l’Église ». Cette tirelire est diffusée auprès des familles du diocèse via les paroisses mais aussi par l’intermédiaire des mouvements de jeunes (Âmes Vaillantes, Cœurs Vaillants, Jeannettes et Louveteaux, patronages, catéchismes, écoles de l’enseignement catholique). Un peu plus de 50 000 exemplaires ont été tirés en juin 19611284.
« Avis important concernant les paroisses nouvelles », Semaine religieuse du diocèse de Lyon du 25 avril 1958 ; AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, rapport général ODPN de Mgr Joannès Mazioux, 23 juin 1961.
AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, compte-rendu d’une réunion portant sur les églises nouvelles de la Duchère, 16 février 1961.
« Avis important concernant les paroisses nouvelles », Semaine religieuse du diocèse de Lyon du 25 avril 1958 ; « Pour la construction d’églises nouvelles », Semaine religieuse du diocèse de Lyon du 21 octobre 1960.
« Les enfants et les églises nouvelles », Semaine religieuse du diocèse de Lyon du 23 décembre 1960.
L’Essor, 19 février 1961 ; AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, rapport général ODPN par Mgr Joannès Mazioux, 23 juin 1961.