a) La création de la paroisse voisine de Notre-Dame-d’Espérance au milieu des années 1950

La création de la paroisse de Notre-Dame-d’Espérance est une conséquence directe de l’accroissement de la population de l’est villeurbannais. Les fidèles de Saint-Julien suivent avec attention l’événement qui ampute le territoire paroissial du quartier de Château-Gaillard situé à l’ouest. L’inauguration et la bénédiction par le cardinal Gerlier d’une chapelle rue Flachet est annoncée en chaire dans l’église de Saint-Julien. Ce lieu de culte sert de point d’appui à l’érection canonique de la paroisse le 5 mai 1956¹³²⁷. Pour le curé de Saint-Julien, cet événement est l’occasion de sensibiliser ses paroissiens à la question des paroisses nouvelles. Le père Jacques Loison prévoit en effet que le problème risque de se poser à Cusset dans les années à venir¹³²⁸. Assez vite commencent des travaux d’agrandissement de la chapelle de la rue Flachet. L’ensemble des paroisses existantes sur Villeurbanne est appelé par le Diocèse à parrainer l’église nouvelle. L’entraide consiste par exemple à participer aux kermesses et galas organisés par les nouveaux paroissiens pour financer les constructions¹³²⁹. Avant d’avoir été « filleule », la paroisse de Saint-Julien a donc fait l’expérience d’être paroisse « marraine ».

D’autre part, les paroissiens de Cusset se familiarisent avec la question des églises nouvelles par le biais de la Semaine religieuse. Par exemple, le clergé local relaie l’information de l’ODPN concernant la conférence de Paul Winninger sur le thème « Croissance des villes et problèmes de l'urbanisme religieux »¹³³⁰. Certes, les curés sont tenus de lire et de diffuser si nécessaire l’actualité de la Semaine religieuse. Mais encore faut-il qu’ils le fassent. Or, le cahier d’annonces reprend mot pour mot le texte de la Semaine religieuse sans apporter de commentaire supplémentaire (à moins qu’il ne soit fait oralement, mais l’hypothèse semble peu probable tant la rédaction du cahier d’annonces est minutieuse et sans traces d’ellipses ou d’abréviations). On peut voir également dans cette annonce un signe de l’intérêt que portent le curé et peut-être une partie des paroissiens à cette question, notamment « les membres actifs de nos organisations paroissiales, et plus spécialement ceux des mouvements d'Action catholique » mentionnés par la Semaine religieuse et le cahier d’annonces¹³³¹.