En 1975, l’UFCS est forte de 224 sections locales réparties dans soixante-cinq départements. En plus de ses 14 000 adhérentes, l’association estime toucher 200 000 personnes par ses publications et ses diverses manifestations1729. Au début des années 1970, l’association dispose de plusieurs publications qui assurent la liaison entre l’équipe centrale et les sections locales : Dialoguer, Cahiers d' éducation civique, Flash Urbanisme, Nous avons lu pour vous, Lettre aux équipes économiques et Écho-Presse 1730 .
Une enquête réalisée au plan national par l’UFCS à l’occasion du congrès tenu à Tours en 1967 donne un aperçu du profil sociologique des adhérentes1731. Sur les 1 500 questionnaires retournés, 1 413 ont pu être exploités valablement : des chiffres que l’UFCS considère comme suffisamment importants pour en tirer des interprétations significatives au niveau national.
Dans leur très grande majorité, les femmes qui ont répondu à l’enquête appartiennent aux couches moyennes. La répartition des catégories socioprofessionnelles de leurs maris (5 % seulement se déclarent « célibataires ») en témoigne : 39,6 % sont cadres ou exercent une profession libérale ; 15,2 % sont cadres moyens, c’est-à-dire techniciens et agents de maîtrise ; 9,3 % travaillent dans la fonction publique « et autres professions » ; 9,3 % également sont employés ; 5,8 % sont enseignants, sans que l’on sache si ceux qui ne travaillent pas dans un établissement privé ont déjà été comptabilisés comme fonctionnaires. Au total, en tenant compte de ces incertitudes, ce sont donc les trois quarts au moins des foyers interrogés qui appartiennent aux couches moyennes1732. Les épouses d’ouvriers représentent seulement 4,6 % du total1733. Le constat est le même concernant les 16,6 % des adhérentes qui déclarent avoir elles-mêmes une situation professionnelle. Parmi ces 234 femmes actives, 34,6 % sont employées, 21,8 % enseignent, 15,4 % sont cadres moyens et 6,8 % travaillent dans le petit commerce ; 4,3 % seulement se déclarent ouvrières1734. Cette prépondérance des classes moyennes est confirmée par les recherches effectuées par une ancienne déléguée nationale à la fin des années 1980. Pour Marie-Thérèse Renard, les années 1965-1970 sont marquées par l’arrivée à l’UFCS de femmes issues des classes moyennes ou de la bourgeoisie. Elles ont souvent fait des études universitaires1735.
L’enquête apporte d’autres informations précieuses sur le profil sociologique des adhérentes de l’UFCS au milieu des années 1960. Le plus grand nombre de réponses émane de femmes ayant de 30 à 50 ans. Les responsables de l’enquête y voient la confirmation que cette période de l’existence est celle qui, pour les femmes, est la plus propice à une vie sociale active, avec davantage de temps libre du fait de la scolarisation des enfants1736. Elles sont en effet « presque toutes » mères de famille, avec une moyenne de trois enfants, « chiffre légèrement supérieur à la moyenne nationale ».
CAF, 16 AF 2, intervention de la présidente de l’UFCS Chantal Decroix lors de la Journée du Cinquantenaire, 1975.
Idem.
CAF, 16 AF 390, « L'urbanisation dans votre vie. Vos réponses à l'enquête-sondage » par Yvonne Regef et Nicole de Galassus, La Femme dans la vie sociale, 352, mai-juin 1967, p. 3. Les chiffres cités dans ce paragraphe sont tirés de ce document.
Cette estimation ne tient pas compte des petits commerçants, dont le décompte a été regroupé avec celui des retraités et des agriculteurs, dont l’ensemble représente 5,5 % des enquêtées.
Pour parvenir à un taux de 100 %, il faut tenir compte des 10,7 % de femmes qui n’ont pas indiqué la profession de leur mari.
Le pourcentage restant, soit 17,1 %, regroupe des « professions diverses ».
CAF, 16 AF 4, Marie-Thérèse Renard, « Synthèse à partir des cinquante réponses reçues à l'appel de l'Amicale », dans Recherches sur l'UFCS par celles qui l'ont vécue (brochure de l'Amicale UFCS), « À partir de témoignages », fascicule n°1, novembre 1987, p. 18.
Les résultats de l’enquête donnent : 8 % de moins de 30 ans, 37 % dans la tranche 30-39 ans, 38 % pour 40-49 ans, et 17 % pour 50 ans et plus. La volonté de sortir du cadre familial pour s’engager dans la vie de la cité est également confirmée par les recherches de Marie-Thérèse Renard (CAF, 16 AF 4, Marie-Thérèse Renard, « Synthèse… », op. cit., p. 18).