2. La chronologie de la mobilisation (mars 1973 - février 1974)

Ce sont ces décisions de l’automne 1972 qui donnent naissance aux revendications des comités de quartier à partir de mars 1973. Un Comité de coordination se met en place. Son objectif n’est pas de contester la légalité des actes signés1880, mais de rappeler au maire la nécessaire application d’un « droit collectif supérieur » pour les habitants d’un quartier ou d’une commune : celui de préserver ses ultimes espaces verts et de créer un centre d’animation sociale que l’équipe municipale a par ailleurs promis à plusieurs reprises (oralement) depuis 19701881. La priorité que le maire accorderait au béton et au profit au détriment du souci de la jeunesse et du cadre de vie est jugée scandaleuse : d’après le Comité, le maire trahit son mandat en ne défendant pas les intérêts de ses concitoyens. Étienne Gagnaire est en outre accusé de vouloir tromper la population en ne donnant que peu d’informations sur l’avenir du terrain1882.

On peut distinguer trois étapes dans l’affaire du terrain de la Sainte-Famille : une phase de mise en place et de montée en puissance de la mobilisation (de mars 1973 au 19 septembre 1973) ; une phase d’apogée du mouvement de lutte urbaine, autour de l’occupation euphorique du terrain (20 septembre 1973 - 15 octobre 1973) ; enfin une phase d’essoufflement du mouvement mais sans que l’on puisse parler de désenchantement (16 octobre 1973 - février 1974).

Notes
1880.

AMV, 3 R 6, lettre du Comité de coordination au préfet du Rhône Jacques Pélissier, 10 juillet 1973.

1881.

AMV, 3 R 6, lettre du Comité de coordination, sans destinataire explicite (sans doute au conseiller municipal Robert Fléchet qui sert d’intermédiaire dans l’affaire), 21 avril 1973.

1882.

« Sauvons le terrain de la Sainte-Famille… », op. cit.