1. La zone pastorale interdiocésaine de la vallée du Rhône

Cette structure originale trouve son origine dans la prise de conscience par les évêques de Valence, Viviers, Grenoble et Lyon d’une imbrication géographique de problématiques pastorales similaires autour du complexe industriel (chimique notamment) de Péage-de-Roussillon. « Les frontières des diocèses cloisonnaient et éparpillaient le travail pastoral là où la vie réelle des gens convergeait vers ce centre industriel unique », se souvient Mgr Gabriel Matagrin, ce que confirme une étude sociologique réalisée par le père Roger Daille aux Facultés catholiques de Lyon²¹²⁷. Le statut particulier de cet espace commun à quatre diocèses est reconnu officiellement par une charte signée en janvier 1967 par Mgrs Villot (Lyon), Maziers (évêque auxiliaire de Saint-Étienne), Fougerat (Grenoble), Vignancour (Valence) et Hermil (Viviers). Le vicaire général de Grenoble Didier-Léon Marchand, futur évêque de Valence, a été la cheville ouvrière de cette réalisation²¹²⁸. Pensée comme instance de collaboration entre prêtres, religieux et laïcs, cette zone est confiée à partir de 1967 à une équipe dite « de coordination » sous la direction de Mgr Gabriel Matagrin²¹²⁹. Certains des animateurs de la zone - dont Mgr Matagrin - voyaient dans la mise en place de cette zone une première étape vers l’érection d’un diocèse de Vienne-La Tour-du-Pin dans le Nord-Isère. Le projet global consistait en une réorganisation de l’ensemble de la région lyonnaise avec des diocèses suburbicaires sur le modèle francilien. L’échec de ce projet serait à mettre au compte d’un refus du cardinal Renard et d’une grande partie du clergé viennois²¹³⁰. L’érection d’un diocèse dans le Nord-Isère n’était en tout cas « pas réalisable présentement » d’après les évêques concernés qui s’appuient sur une « consultation » réalisée en mars 1970²¹³¹.