2. L’érection du diocèse de Saint-Étienne

a) Les justifications : l’urbanisation du diocèse de Lyon

La création du diocèse de Saint-Étienne est officialisée par décision pontificale le 26 décembre 1970. Il comprend les arrondissements de Saint-Étienne et de Montbrison, sous la responsabilité de Mgr Paul-Marie Rousset, déjà en charge de la région stéphanoise au titre d’évêque auxiliaire de Lyon.

Les justifications avancées par l’Archevêché portent directement sur les conséquences d’une forte croissance urbaine dans la région. Est rappelé en premier lieu le rattachement administratif en 1967 des communes de l’Isère et de l’Ain au département du Rhône. L’Archevêché prend acte du fait que « manifestement l'agglomération lyonnaise déborde de plus en plus sur les territoires voisins. La vie des diocèses ne peut manquer de tenir compte d'un tel mouvement d'urbanisation » 2132. D’autant que celui-ci se généralise sur le territoire diocésain et ses marges : Roanne, Saint-Étienne, Grenoble, la vallée du Rhône tendent à devenir des ensembles humains avec leur vitalité propre. Or, le concile Vatican II a rappelé la nécessité pour les évêques de favoriser la communion de leurs diocésains et d'animer la pastorale au plus près d’eux. Seul un diocèse « à taille humaine » permet ce travail apostolique2133.

L’officialisation par Paul VI de la création du nouveau diocèse confirme cet argumentaire fondé sur une analyse de géographie urbaine en évoquant explicitement l’urbanisation du diocèse et l’autonomie pastorale qui en résulte pour la région stéphanoise, du fait d’une densité de population suffisante : « L'archidiocèse de Lyon avait jusqu'à présent des limites convenables, compte tenu de ses réalités sociales, de l'étendue de son territoire et de l'importance de sa population. Mais, à l'époque actuelle, en divers endroits de la région de Lyon, des villes et des agglomérations se sont développées ou se sont implantées. Il en résulte que, dans une évolution générale, des communautés humaines se sont établies qui, vivant de leur vie propre, sont capables de constituer une église locale, c’est-à-dire un diocèse. Il peuty avoir là un évêque, lequel, suivant ce qu'a demandé le Concile, sera le responsable de l'apostolat ; il pourra rencontrer et connaître plus facilement les fidèles qui lui seront confiés et les aider à vivre de la vie de l'Église »2134. Les conditions sont donc réunies pour la création d’un nouveau siège épiscopal. Bien que l’urbanisation de la région stéphanoise ne soit pas au cœur de notre travail, il a paru utile de donner les grandes étapes de la procédure.

Notes
2132.

« Aménagement des diocèses de la région lyonnaise et érection du diocèse de Saint-Étienne, par les évêques de Belley, Grenoble, Lyon », Église de Lyon du 5 mars 1971.

2133.

Idem.

2134.

« Érection du diocèse de Saint-Étienne et changements de limites des diocèses de Belley, de Grenoble et de Lyon » décrétée par le pape Paul VI, reproduit dans Église de Lyon, 26 décembre 1970.