En novembre 1974, Mgr Boffet prend acte de l’échec d’un Conseil du Presbyterium dans l’archidiaconé Saint-Jean, structure qu’il juge en relation étroite avec une pastorale urbaine : « L’évêque secrétaire de la Pastorale […] regrette qu'il n'y ait plus rien qui permette à l'ensemble des prêtres de la ville de se rencontrer sur l'ensemble de la ville. Autrement dit, que le Conseil du presbyterium pour l'archidiaconé - ou l'équivalent - n'ait pas pu se mettre en place ». Il rend hommage en revanche à la constitution, autour de l’archidiacre, d’une « "équipe lyonnaise", composée de prêtres assez au fait des problèmes d'ensemble de l'agglomération » 2187. De quoi s’agit-il ?
Le vicaire général Delorme propose une nouvelle fois de relancer un processus de réflexion et de coordination pastorales à l’échelle de l’agglomération. À la fin du mois d’octobre 1974, cette « équipe » désigne l’ensemble des prêtres présents dans trois réseaux complémentaires. Le premier anime un « atelier de travail sur les mutations qui sont en train de s’opérer dans les paroisses ». Un large colloque sur le sujet est prévu en mai ou juin 1975. Cette initiative a été suscitée par des prêtres et des laïcs de vieilles paroisses lyonnaises du centre : Saint-Just, Saint-Irénée, Saint-Joseph-des-Brotteaux, l’Assomption et Saint-Nizier. Ce « Groupe de recherche sur la paroisse » se réunit à partir de novembre 1974 autour des curés Jean Cachardet Albert Thevenet2188. Tous deux ont été ordonnés dans les années 1950. Ce premier réseau est donc constitué par un clergé déjà en place avant le Concile, formé à la sociologie paroissiale de type Boulard et Labbens, qui tente d’apporter des solutions au déclin des structures paroissiales.
Le deuxième réseau se regroupe autour de la réactivation du premier projet du vicaire général Delorme en 1971 : faire du bulletin diocésain Église de Lyon un outil de communication entre prêtres, religieuses et laïcs de la ville de Lyon. Font partie de ce réseau : les pères René Auboyer, Jean-Marie Jouham, Max Bobichon, A. Dugimont, Mgr Boffet et Maurice Delorme2189.
Enfin, une « Commission de pastorale urbaine », composée de prêtres et de laïcs, souhaite faire travailler ensemble sociologues, urbanistes et autres spécialistes, chrétiens ou non, qui travaillent à l’aménagement de la ville2190. Pour Mgr Boffet, l’objectif est de travailler de façon plus étroite avec tous « ceux qui "font la ville"», sans pour autant remettre en cause la liberté d’action et de pensée de l’Église2191. L’appel à des experts de la ville est également une recommandation des RPGV, qui disent vouloir « promouvoir une certaine connaissance des réalités collectives par la recherche de tous à la base et l’apport de quelques experts » et « chercher les moyens d’une présence d’Église, sans collusion, avec les laïcs, chrétiens ou non, qui travaillent à l’aménagement de la ville »2192.
« Pastorale de l’agglomération lyonnaise », Église de Lyon du 1er novembre 1974.
« Groupe de recherche sur la paroisse », Église de Lyon du 29 novembre 1974.
AAL, fonds Jacques Faivre, I. 1266, lettre de l’archidiacre Maurice Delorme aux membres de l’ « équipe lyonnaise », 23 octobre 1974.
Idem.
« Pastorale de l’agglomération lyonnaise », Église de Lyon du 1er novembre 1974.
AAL, fonds Delorme, I. 1525, « Cinq années de réflexion sur la pastorale des grandes villes », projet de note du Secrétariat de l’Épiscopat par le chanoine Boulard, 1974.