A. Le père Jean Latreille à la Part-Dieu : un intellectuel dans une friche urbaine

Le maire de Lyon Louis Pradel souhaite utiliser cette friche pour créer une grande gare de voyageurs. Un projet de centre directionnel prend également forme, autour d’un centre administratif, d’une vaste galerie marchande et d’équipements culturels (auditorium, bibliothèque). Au début des années 1970, le cardinal Renard envoie le père Jean Latreille négocier avec l'aumônerie militaire un éventuel transfert de patrimoine appartenant à l’armée : ces locaux, sis rue de la Part-Dieu, seraient en effet utiles pour deux établissements scolaires voisins (CES Chaponnay et lycée Marie-Vidalenc)²²⁰¹.

La première mention officielle d'une présence d'Église autre que paroissiale date de janvier 1971. Le vicaire général Delorme signale, dans un des encarts du bulletin diocésain qu'il dédie à la pastorale d'agglomération, qu'un nouveau quartier sort progressivement de terre à la Part-Dieu : « Rien n'a été retenu finalement en vue d'une église ou d'un lieu de culte. Plusieurs églises sont très proches à l'entour. Et chacun se félicite de cette discrétion. D'aucuns suggèrent tout de même un point de recueillement et de prière (non pas une église ou un lieu de culte) voire une "porte ouverte" : renseignements pratiques (Lyon religieux)… quelque prêtre disponible ? Dans le centre commercial, la galerie à plusieurs niveaux, près de l'auditorium (2 000 places) ou vers la bibliothèque, à côté de la Maison de la Télévision ? Ce ne serait pas un visage imposant de l'Église mais un service utile au sens le plus fort dumot »²²⁰². « D'aucuns » renvoie sans nul doute au père Jean Latreille, qui s’intéresse au devenir du site à la suite de premiers contacts noués avec les acteurs du projet.