Chapitre 2 : Cadre théorique

Comme il l’a été présenté dans notre problématique, nous cherchons à étudier des connaissances professionnelles de l’enseignant à partir de son activité dans sa classe. Nous devons donc faire appel à un cadre théorique portant sur l’activité de l’enseignant et qui permet de prendre en compte ses connaissances professionnelles. En ce qui concerne l’étude de l’activité de l’enseignant en classe nous nous plaçons dans le cadre de la théorie de l’action conjointe (Sensevy et al., 2005). Cette théorie présente l’avantage d’avoir été élaborée pour étudier les situations de classe et prend donc en compte la spécificité de ces situations : le savoir y est au cœur des interactions entre les protagonistes. Cette théorie de l’action conjointe ne permet pas de prendre en compte l’activité du professeur dans le cadre de sa vie professionnelle, c’est pour cela que nous avons fait appel à la théorie de l’activité (Engeström, 1999). Celle-ci permet de prendre en compte à la fois la finalité de l’activité, la communauté dans laquelle elle prend place, les instruments mis en jeu et les règles contraignant l’activité. La théorie de l’activité n’est pas stricto sensu une théorie mais plutôt un système de pensées ou une métathéorie destinée à supporter des théories plus spécifiques (Appert, 2007). Les connaissances professionnelles de l’enseignant seront vues sous l’angle du modèle de Shulman (1986), et plus précisément des PCK (Pedagogical Content Knowledge : Connaissances pédagogiques liées au contenu). Il nous semble important de situer, d’un point de vue plus global, notre positionnement théorique ; pour ce faire nous adoptons le paradigme de la cognition située.

Le deuxième point de notre problématique est de caractériser les PCK. Nous partons de l’hypothèse que celles-ci étant, par définition, reliées au savoir (ou contenu), la caractérisation de ce savoir nous permettra en partie de caractériser les PCK. Cette caractérisation du savoir se fera suivant deux points de vue : suivant la nature du savoir (son épistémologie) et la façon dont il est mis en œuvre dans la classe.