2.3.1. Caractériser les PCK à partir du savoir

Par définition chaque TPC est liée au savoir. Nous faisons donc l’hypothèse que l’analyse du savoir nous permettra de caractériser les PCK. La modélisation (Tiberghien, 1994) offre un moyen de caractériser le savoir.

La modélisation est un aspect fondamental du fonctionnement des sciences (Martinand, 1992). Le rapport entre le concret et l’abstrait et l’articulation entre expérimental et théorique est en effet au cœur de ces disciplines. La recherche en didactique s’est penchée sur cet aspect du fonctionnement des sciences (Tiberghien, 1994, 2000), afin de proposer des séquences d’enseignement ou d’analyser des situations (Buty, Tiberghien, & Le Maréchal, 2004). Ces travaux proposent un modèle du fonctionnement de la physique en considérant deux mondes. Le monde des objets et événements qui correspond aux aspects observables du monde matériel auquel fait écho le monde des théories et modèles dans lequel se trouve les principes, les paramètres et les quantités. Une adaptation de ce modèle à la chimie (J. F. Le Maréchal, 1999), permet de prendre en compte une particularité de cette discipline : les chimistes ont souvent recours à une explication microscopique du monde matériel, et utilisent de ce fait des notions qui ont un statut d’objets dans un monde qui est non-perceptible (J.-F. Le Maréchal & Bécu-Robinault, 2006) (Figure 10).

Figure 10 : Représentation des différents mondes.
Figure 10 : Représentation des différents mondes.

Ainsi, le changement de couleur d’une solution est un événement du monde perceptif interprétable dans le monde non-perceptible en termes d’ions, de molécules et de chocs entre particules : une solution bleue qui devient incolore peut être interprétée comme la disparition des ions cuivre contenus dans cette solution.