4.1.3. Caractérisation des sujets Bac et non-Bac

Les critères qui permettent de distinguer les sujets de type Bac et non-Bac sont donc le contenu, la complexité, le nombre d’étapes, la structure du contenu et l’occurrence au Bac. La nature des étapes n’est pas discriminante. Les exercices de Terminale en chimie demandent aux élèves, qu’il s’agisse de préparer le Bac ou non, de se rappeler la définition d’un concept, de savoir utiliser un concept et de procéder à des applications numériques. Hulin (Coulaud, 2005) parle, en classe de physique, de « problème type » très orienté vers une mise en équation et un traitement algébrique de la situation. Ces « problèmes types » doivent leur existence à la présence d’une épreuve de physique au Baccalauréat depuis de nombreuses générations (introduit vers 1852). Le « problème type » en chimie serait, à la lumière de nos résultats, très orienté vers l’utilisation des concepts et l’apprentissage de la définition des concepts.

En ce qui concerne le contenu, les sujets Bac balayent un large spectre du contenu à enseigner. Il s’agit d’une particularité du Bac qui est pleinement assumée par l’institution régissant ce diplôme. Effectivement lors d’une discussion avec un chercheur ayant participé à une commission d’élaboration des sujets, nous avons appris qu’il est expressément demandé aux enseignants qui élaborent des sujets que toutes les parties du programme officiel fassent l’objet d’une évaluation. L’enseignante, quant à elle, interroge plus systématiquement certaines parties du savoir à enseigner avec ses sujets non-Bac.

Cette analyse, peut paraitre un peu longue, mais il nous semble qu’il est important de montrer précisément en quoi ces deux types de sujets diffèrent car cela permet d’informer en quoi les buts des systèmes Chimie et Bac se distinguent. Les sujets de type Bac présentent une difficulté moins grande que les sujets type non-Bac, et des questions plus classiques (ayant une plus grande occurrence Bac). Préparer les élèves au Bac se traduit donc, en partie, par les entrainer à répondre à des questions pas forcement très difficiles mais ayant une plus forte probabilité d’être présentes à l’épreuve du Bac. Pour que les élèves comprennent la chimie, ou en tout cas pour évaluer leur compréhension de la chimie, l’enseignante propose des sujets présentant une plus grande difficulté aux élèves. Nous verrons dans la partie suivante, consacrée à la façon dont les épisodes interactionnels ont été caractérisés en fonction des systèmes Bac et Chimie, que la distinction entre ce qui relève du Bac ou non est moins évidente que dans le cas des devoirs que l’enseignante propose.