1.2.1.1 Le Savoir Statistique

Le terme statistique remonte à la fin du XVII siècle. Le recueil de donnés pour l’organisation des empires, notamment de l’armée, des impôts et des richesses sont à l’origine de ce terme. Mais c’est aux XVII et XVIII siècles que la statistique évolue dans le sens d’organisation de données en tableaux. C’est l’origine de la statistique descriptive, dominée par l’école allemande. A l’Angleterre le calcul des probabilités étaient en développement. Au XIX siècle nous avons l’émergence de la statistique mathématique, avec la notion de Loi Normale de Laplace-Gauss. Au XX siècle nous voyons l’évolution de la statistique inférentielle. Droesbeke et Tassi (1990), affirment que le mot statistique appartient au langage administratif français colbertien.

Le terme « statistique » peut être interpréter comme un adjectif (variable, raisonnement, esprit statistique), comme un substantif singulier (domaine scientifique) ou même comme une fonction de données d’un échantillon (moyenne). C’est pour cette variété de domaines différents qui travaillent avec la statistique qu’on parle souvent en « statistiques », en pluriel. Mais notre objectif ici n’est pas de faire une étude approfondie du concept statistique.

Nous considérons la Statistique comme un domaine scientifique qui se développe “dans une tension dialectique entre la statistique mathématique et la statistique appliqué à...” (Régnier, 2002). Nous adoptons ainsi l’idée de Brousseau (2004) de ce que la statistique est intimement liée à conception du monde et de la culture. Dans la vie de tous les jours, l’être humain utilise de raisonnement-en-acte statistique, dans le sens de Vergnaud, pour agir, prendre de décisions, en s’appuiant à de conceptualisations statistiques implicites.

Dans le domaine éducationnel, le contenu de la statistique est travaillé dans le système éducationnel depuis les premières années. En France, par exemple, c’est depuis l’école maternelle que la maîtrise de l’espace ordinaire et les premières apprentissages des nombres sont travaillés (Dorier).

Comme nous avons vu au sous-chapitre sur les champs conceptuels, c’est l’ensemble de situations qui donnent sens à un signifié (invariants opératoires), à un contenu. Ainsi, la simulation en Statistique, par exemple favorise l’apprentissage des concepts statistiques (Oriol et Régnier, 2003). Les difficultés pendant la résolution d’un problème en sciences peuvent être liées aux difficultés dans la conceptualisation en sciences. Ainsi, il est nécessaire vérifier la distance entre les concepts théoriques en action que les étudiants utilisent et les concepts théoriques scientifiques adaptés à la résolution du problème en question (Moreira, 2004).

Dans une perspective instrumentale où à travers une situation problème du type étude de cas, les instruments conceptuels et techniques de la statistique sont mis accessibles aux apprentis afin qu’ils les conceptualisent et les acquièrent pour les transformer en instruments psychologiques (Vygotski 1985) (Rabardel 1995).

Dans notre recherche, le raisonnement statistique est pris comme une compréhension du risque de décision erronée, ou prise de décision face à une situation incertaine.