2.5.2 Les Nouvelles Compétences et Connaissances liées à la Formation à Distance

Parler de l’insertion des TIC dans l’éducation nous incite à identifier quelques compétences et connaissances que cette pratique exige des sujets concernés, notamment l’éducateur et l’apprenant.

Tout d’abord, nous pouvons citer la compétence de mettre les outils en marche. Une compétence minimale qui consiste à allumer l’ordinateur, mettre un CD-Rom, savoir naviguer sur l’Internet, savoir utiliser des programmes de traitement de texte (ex : Work), de données (ex : Excel) et de présentation (ex : PowerPoint). Compétences qui ne sont pas évidentes pour tous les enseignants et apprenants.

Un autre changement qui nous observons et qui induit des conséquences dans la relation entre les élèves mais aussi entre les élèves et l’enseignant : c’est l’utilisation de l’Internet pour la réalisation des activités dans et hors la classe, pour la recherche pour la propre pratique d’étude, quand nous abordons les enseignements à distance. Dans ce domaine, l’apprenant n’a plus l’obligation de travailler dans une salle, à un horaire fixe. Il y a le choix de s’organiser et d’étudier quand et où il peut ou veut. C’est un grand avantage dans une époque où le temps compte beaucoup, mais il est aussi une pratique qui exige beaucoup de l’apprenant en ce qui concerne son organisation et son autonomie.

Si nous abordons l’enseignement à distance, l’insertion numérique est une thématique très importante. L’Europe se distingue dans la création des nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans les recherches et aussi dans l’incitation à l’utilisation de ces supports. Comme exemple, nous pouvons citer les démarches suivantes :

  • en 2001, l’Europe réalise le plan « eLearning/eEurope », lequel vise connecter toutes les salles de cours à l’Internet jusqu’à la fin de l’année 2002 (Marquet, 2003) ;
  • en 2002, le gouvernement français fait l’annonce du plan RE/SO 2007, avec l’objectif de donner l’accès et de familiariser les français avec les TIC (Raffarin, 2002) ;
  • en 2004 la France crée l’opération « Micro-portable étudiant », qui vise à équiper tous les étudiants d’un ordinateur portable, avec une connexion gratuite à l’Internet dans les campus universitaires (Fillon, 2004).

Depuis 1995-1996, la France fait d’efforts pour le développement des dispositifs technologiques de l’information et de la communication. L’utilisation de plateformes de formation en-ligne conduit l’enseignement traditionnel à profiter du meilleur de l’utilisation de ces dispositifs.

Blandin (2003) résume la FOAD comme un « dispositif flexible de formation, organisé en fonction des nécessités individuels ou collectifs, qui comprends apprentissages individuels, l’accès à ressources et aux compétences locales ou à distance, ce qui n’est pas exécuté nécessairement sous un contrôle permanent d’un formateur ». La FOAD a comme objectif de faciliter l’accès la à formation, en intégrant des ressources pédagogiques en supports de formation variés (imprimés, cassettes, vidéos, TIC, etc), dispositifs d’accompagnement personnalisé à distance et sessions de rencontre ou groupement avec des formateurs.

Dans cette perspective, il existe en France le dispositif FORSE (Formations et ressources en Sciences de l’Education), lequel offre une formation à distance en Sciences de l’Education aux niveaux Licence, Master 1, Master 2 Recherche et Master 2 Professionnel et que nous abordons d’une manière plus détaillée au prochain chapitre.

Un autre exemple qui nous pouvons citer en France et dont l’objectif est de mettre l’effort sur le développement des TICE, est celui de l’Université Lumière Lyon 2, laquelle constitue un riche pôle de recherche et d’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Elle a été une des pionnières, depuis 1997, à offrir aux étudiants et fonctionnaires un adresse électronique et l’accès libre à l’Internet. Depuis septembre 2004, un environnement virtuel de travail, avec l’appui du Ministère et de la Région Rhône-Alpes, est mis à disposition de la communauté universitaire. Cet environnement virtuel de travail collaboratif offre les services de communication, documentation, formation, information et e-administration, proposants l’utilisation de tutoriels et de programmes destinés à un complément des contenus enseignés dans salle de cours. Hors d’un accès au parcours scolaire de l’étudiant, ce dispositif vise à faciliter la formation de groupes de travail, chargement de documents, encyclopédies, forums, dictionnaires, traducteurs et autres. Depuis 2003 l’université Lyon 2 organise un stage (Stages TICE – Certificat Informatique et Internet C2i®)2), destiné à plus de 4800 nouveaux étudiants, avec l’objectif de les préparer à la manipulation de l’environnement virtuel qu’elle met à disposition, contribuant ainsi aux activités universitaires, de recherche et professionnelles.

Néanmoins, toutes les incittions des gouvernements et des établissements éducatifs doivent être bien évalués selon la qualité des outils et des informations qu’ils véhiculent. Cet aspects concerne la compétence de l’enseignant dans le suivi de la qualité des travaux des apprenants, ainsi que la qualité des informations qu’ils utilisent depuis ces outils et l’Internet.

Parler d’enseignement à distance implique non seulement les aspects ergonomiques ou didactiques et pédagogiques. L’utilisation des TIC dans une formation exige aussi quelques compétences des enseignants non-experts, comme par exemple (Régnier, 1998) :

  • se servir d’une boîte aux lettres électronique ;
  • utiliser des accès des sites WEB et à des bases de données ;
  • utiliser les moteurs de recherche pour trouver une information par un chemin du réseau de réseaux ;
  • concevoir, organiser et mettre en œuvre un dispositif pédagogique s’appuyant sur les fonctionnalités de ces TIC, qui permet à chaque étudiant d’entrer en contact, d’une part avec l’enseignant responsable du séminaire, d’autre part avec les autres étudiants du séminaire ;
  • concevoir des documents pédagogiques qui puissent être mis à la disposition des étudiants sur le serveur de la filière.

Ces nouvelles compétences et exigences que les TICE imposent, amplifient la question d’auto-perception et consécutivement influencent la motivation, l’engagement et la réussite dans une activité. Nous avons vu dans la partie sur la motivation, l’importance de cet aspect dans le processus d’enseignement-apprentissage.

Des études montrent que si l’homme, ou même l’animal, est dans une situation où il ne peut prévoir l’effet de son comportement sur l’environnement, c’est à dire quand il se produit un événement incontrôlable, il cesse d’agir (Fenouillet, 2004), parce que « personne n’est prêt à faire des efforts sans la conviction qu’il est capable de réussir » (Lévy-Leboyer, 1999, p. 9). Donc nous travaillons à partir d’un besoin de réussite et d’une fuite de l’échec. Ainsi, l’autodétermination et la perception de compétences sont des clés pour la motivation. Si le médiateur arrive à travailler sur ces deux idées, il peut augmenter la performance de l’élève.

D’après les aspects cités plus en haut, nous pouvons citer quelques avantages de l’éducation à distance : ainsi nous pouvons citer que l’usager peut accéder, de quelque endroit que ce soit et à tout moment, au contenu, et que l’approche pédagogique est plus centré sur l’apprenant. Nous pouvons aussi noter une plus grande participation interactive des étudiants, en relation avec les tuteurs. Le recours à l’Internet est un moyen de recherche et vient compléter le cours dont l’apprenant n’a plus besoin d’attendre la séance suivante. Les outils comme les forums et les mails, sont aussi des ressources potentielles et la distribution du temps pour travailler est plus souple.

Apprendre dans une formation à distance, avec l’utilisation des TICE, est un domaine chaque jour plus popularisé qui doit être l’objet d’une attention croissante. Pour reprendre quelques aspects que ce type de formation exige, nous pouvons citer tout d’abord la lecture même sur l’écran, qui se distingue de la lecture sur papier par l’organisation des informations et par les recours à une grande variété des registres sémiotiques (Régnier, 1998). Nombreuses sont les études sur l’ « illettrisme technique » ou « illectronisme ». La distance géographique entre professeur et apprenant, la rupture temporelle du processus éducatif, la médiation par un support technologique, la flexibilité dans la structuration des contenus et l’utilisation de ressources technologiques, l’accent sur l’autonomie de l’apprenant comme gestionnaire du processus d’apprentissage et les changements administratifs et organisationnels.

Notes