4.1 Analyse de l’Interface de l’Outil « Méthodes Quantitatives FORSE »

4.1.1 Evaluation Ergonomique de l’Outil 

Comme nous l’avons déjà souligné, cette phase a été réalisée conjointement avec le travail de Master 2 de Dumont (2007). Nous présentons ici les principaux résultats d’une manière plus générale que celle de Dumont (2007), dans la mesure où davantage centré sur notre objectif, les effets des supports numériques sur l’enseignement-apprentissage. Ainsi, les résultats de l’évaluation ergonomique ici présentés visent les caractéristiques d’un outil numérique en rapport avec les études sur les aspects cognitifs et affectifs dans le processus d’apprentissage, soulignant les connaissances et compétences qu’un tel outil exige de l’utilisateur.

L’architecture de l’information : Cohérente par rapport à la présentation du contenu et à la représentation que l’utilisateur pourrait en avoir. Les informations sont découpées en rubriques, chapitres, parties et sous-parties d’une manière cohérente avec la présentation du contenu. La hiérarchisation du support adopte une structure arborescente, proposant une consultation en profondeur du cours allant de l’information plus générale à la plus spécifique. Ainsi, les informations sont présentées selon le principe d’une table des matières. Cette structure est logique et pertinente pour la présentation du cours. Comme nous pouvons voir, la hiérarchie du support présente quatre niveaux de profondeur : Rubrique, Leçon, Sous-partie principale et Sous-partie secondaire, le menu « NAVIGUER » (voie d’accès aux différentes rubriques) étant considéré comme le point de départ. Les recommandations ergonomiques conseillent de prévoir des itinéraires de navigation permettant d’atteindre l’information en trois clics. Cela laisse l’outil Méthodes Quantitatives avec un point faible par rapport à la profondeur : quatre clics pour passer d’une rubrique à l’autre, sans considérer le clic supplémentaire sur « NAVIGUER » pour y accéder au « MENU ».

Figure 16: Hiérarchie du menu vertical (exemple par capture d’écran de la rubrique ‘Production des données) (Dumont, 2007, p. 68).
Figure 16: Hiérarchie du menu vertical (exemple par capture d’écran de la rubrique ‘Production des données) (Dumont, 2007, p. 68).

L’architecture des pages : Les pages suivent la structure suivante :

Figure 17: Structure des pages : capture de l’écran, rubrique « Aide ».
Figure 17: Structure des pages : capture de l’écran, rubrique « Aide ».

Cette répartition des blocs est conforme aux recommandations (pas plus de 20% pour la navigation, publicité comprise, et 50 à 80% pour le contenu). La structure des informations suit une disposition classique et très répandue qui convient à la majorité des utilisateurs. La partie gauche est dédiée à la navigation et la partie droite, à la présentation du contenu. Un détail qui peut déstabiliser l’utilisateur lors des premières utilisations du support est l’espace « NAVIGUER », situé en haut et à gauche de l’écran. En général, cet emplacement est dédié à un logo et/ou à l’accés à la page d’accueil. Les informations sont directement visibles à l’écran. Cet aspect respect les recommandations mais l’apparition de barres de défilement (ascenseurs) à chacun des cadres peut être inutiles, voire gênante. Le contenu présenté est facilement identifié par l’utilisateur dans l’espace « Contexte », ainsi que dans le menu vertical, qui se déroule en fonction de la profondeur du site, mise en évidence par un changement de couleur de fond. La densité informationnelle est adaptée à la charge de travail demandée à l’utilisateur, ne dépassant jamais 7 items, ce qui respecte le fonctionnement de la mémoire de travail humaine (5 à 7 items).

Charte Graphique : L’aspect visuel et l’esthétique, aspects importants pour la perception et l’utilisabilité d’un site, présente un style typographique cohérent, avec peu de polices différentes et celles-ci étant pour distinguer visuellement les espaces logiques de l’interface. Néanmoins, les polices trop petites (en dessous de 12px) et les écritures en majuscules (pour les titres) nuisent à la lecture. Les couleurs pour les fonds et les polices sont pertinentes pour la visibilité du texte, sauf la texture de fond du bouton « NAVIGUER », qui correspond plutôt à un élément décoratif qu’à un bouton. Le changement de couleurs selon la profondeur de la navigation est en consonance avec la signification et la fonction des codes. L’esthétique générale de l’outil a été évaluée comme peu sophistiquée voire pauvre (couleurs, textures et formes des éléments assez démodées).

Contenu : La première page de l’interface est celle de l’introduction de la rubrique d’accueil, laquelle est accessible depuis n’importe quelle autre page, par le lien « sommaire » du menu « NAVIGUER ». L’outil intègre un contenu de soutien comme l’aide qui explique le découpage de l’interface et les modes de navigation possibles, un plan du site, quelques conseils pour l’apprentissage, une bibliographie, des liens externes et une présentation des auteurs. Les hypertextes qui relient les concepts-clés à leur définition dans le lexique et les citations avec leur source bibliographique, aident dans l’utilisabilité du support. Ces soutiens sont la principale différence entre l’outil de cours numérique et le cours en support papier, ce qui nous permet de juger le contenu pertinent. Cette similarité entre les deux types de cours peut aider l’utilisateur dans la repérage pendant la navigation mais laisse en question l’exploitation des avantages et ressources qu’un outil numérique offre. Les images sont cohérentes et pertinentes : textures pour la mise en forme des menus, des graphiques et des caractères spéciaux (formules et symboles mathématiques). La présentation du cours est cohérente et homogène.

Guidage et Navigation : La lisibilité du cours peut être revue à certains endroits du cours (ex : contraste, alignement). Bien que le menu principal « NAVIGUER » ne soit pas assez mis en évidence, les éléments d’incitation sont plutôt efficaces (identification des contenus selon leurs place d’affiche, les couleurs et nombre de titres dans l’espace « contexte » selon la position hiérarchique et profondeur du contenu et liens hypertextuels bien distingués. Le bouton « NAVIGUER » (qui affiche le menu) et les liens qui ouvrent des boites de dialogue ne sont pas des déclencheurs d’action directe. Le seul feedback que l’utilisateur obtient pendant la navigation est l’indicateur du contenu affiché et le changement de couleur de fond pour la leçon consultée dans le menu vertical, qui facilite la visualisation de son emplacement dans le contenu. Les outils de navigation sont complets et efficaces, malgré par exemple, la difficulté de navigation et repérage que la séparation des deux menus (menu vertical étant dépendant du choix réalisé dans le menu « NAVIGUER ») peut engendrer chez les novices, une fois que les éléments de ce dernier deviennent invisibles. Malgré quelques défauts des hypertextes dans les menus, par exemple nom trop long, style typographique mal adapté et de liens présentés comme boutons mais que seul le texte est cliquable, les liens hypertextes de l’interface facilitent l’intuitivité et la navigation. Les hypertextes et la multi-fenêtrage facilitent l’accès aux ressources annexes, ce qui nous considérons être l’atout majeur de ce support sur la version papier. Il n’existe pas une fonction de recherche sauf le menu déroulant.

Performances et adaptabilité : L’interface du support est totalement inflexible (pas d’option pour changement de taille des polices de caractères, pas de possibilité de redimensionnement de la fenêtre principale, ainsi que la fonctionnalité « plein écran/fenêtres en cascade »). L’accès à une même information par une navigation séquentielle (pagination) et par accès direct (plan du cours) ou par la navigation au menu prend en compte l’expérience de l’utilisateur, qui peut choisir son mode de navigation. Les informations sur la compatibilité ne sont pas fournies directement dans l’interface, mais les plateformes et les navigateurs sont les plus répandus, ce qui est positif sur le plan ergonomique. Le temps de réponse de l’outil dépend du débit de la connexion Internet pour le cours en ligne et la lecture du cours sur le CD-rom est assez lente, ce qui pourrait être maîtrisé par la lecture du cours à partir d’une clé USB ou par le disque dur.

Nous présentons ci-dessous un tableau récapitulatif de l’évaluation ergonomique de l’outil numérique « Méthodes Quantitatives FORSE » :

6- Tableau d’évaluation ergonomique de l’outil Méthodes Quantitatives FORSE (DUMONT , 2007, p. 85)
Catégories Aspects Positifs Aspects négatifs
Architecture de l’information ●Le type d’architecture choisi est adapté au la présentation du contenu.
●Le découpage de l’information respecte le plan initial du cours.
●L’arborescence est parfois trop profonde.
Architecture des pages ●Les proportions des différents espaces sont conformes aux recommandations.
●La structure logique de la page renforce la lisibilité cognitive.
●L’utilisation des éléments HTML de type <Frame> est à proscrire.
●Contenu parfois trop long ou trop dense.
Charte graphique ●Les codes couleurs employés sont cohérents et renforcent la lisibilité cognitive.
●Le contenu principal offre une lisibilité visuelle très satisfaisante.
●Les choix typographiques nuisent à la lisibilité visuelle des menus.
●Problèmes de contraste avec les textures de fond.
●Esthétique peu sophistiquée voir démodée.
Contenu ●Le contenu est cohérent, homogène et pertinent.
●Le contenu de soutien est pertinent.
●Utilisation judicieuse des images.
●La page d’accueil fait défaut.
●Les titres des rubriques et des leçons sont souvent trop longs
G uidage et navigation ●Utilisation très pertinente du format Web (multi-fenêtrage et hypertexte).
●Plusieurs outils de navigation sont proposés.
●Indicateurs de repérage efficaces.
●L’organisation des menus est compliquée.
●Absence totale de fonctionnalité de recherche de contenu.
●Feed-back insuffisants.
Performances et adaptabilité ●L’interface peut être utilisée des plusieurs façons.
●La compatibilité avec les différentes plateformes est satisfaisante.
●L’accès au cours via le cd-rom alourdi la consultation.
●L’interface manque de flexibilité.