L’espace : les villes du Rhône a l'aval de Lyon

A l’heure où les London Docklands sont déjà un classique de l’urbanisme à l’échelle internationale, Nantes, Lyon réaménagent les rives de leurs fleuves. Les grandes villes fluviales françaises reconsidèrent une partie de leurs rives2. Mais qu’en est-il des villes petites et moyennes ? Si Lyon réaménage une partie de ses rives, les autres villes rhodaniennes sont-elles dans la même dynamique ? C’est ce que nous allons chercher à savoir.

Il s’agit d’étudier la nature, la constitution et le devenir d’espaces particuliers que sont les rives des fleuves au sein des espaces urbanisés. Les espaces qui nous intéressent se situent dans la vallée du Rhône à l’aval de Lyon au sein des villes de Vienne, Valence, Avignon, Tarascon, Beaucaire et Arles.

Les villes du Rhône à l'aval de Lyon forment un chapelet de petites villes disposées le long de l’axe rhodanien, au bord du fleuve (ce qui exclut les villes de la plaine rhodanienne, telles Montélimar ou Orange). Entre le confluent avec la Saône et l’agglomération lyonnaise (incluant Pierre-Bénite et Givors3), au nord, et l’apex du delta, au sud, ces villes sont de taille comparable : leurs populations communales sont comprises entre 26 000 habitants (pour Tarascon-Beaucaire) et 86 000 pour Avignon, la plus grande. Le nombre et le nom de ces villes ne résultent pas d’un choix, mais d’une donnée objective. Elles forment, par leur taille, l’armature principale de ce chapelet urbain puisque leurs aires urbaines concentrent 74,2 % de la population des aires urbaines localisées le long du Rhône entre Vienne et Port-Saint-Louis4.

Lyon, qui est la grande ville de la vallée du Rhône, n’appartient pas à l’ensemble formé par les villes de l’aval, pour plusieurs raisons. La présence simultanée de deux fleuves la distingue nettement des villes uniquement rhodaniennes. Elle est aussi d’une taille largement supérieure à celle des villes de l’aval puisque son aire urbaine regroupait en 1999 1 648 216 habitants (contre 253 580 habitants pour l’aire avignonnaise, la plus importante de notre étude). Sa taille justifie en partie une volonté de rayonnement international qui sous-tend l’élaboration de grands projets fluviaux tels que Lyon-Confluence et lui donne la possibilité de financer des réalisations coûteuses telles que la Cité Internationale. Les villes situées en aval, plus modestes, n’ont pas de telles ambitions. Pour ces raisons, Lyon se place comme un point de référence dans notre étude5.

Lyon exclue, les villes de notre étude forment aussi un ensemble fondé sur une cohérence spatiale. Les communes du Haut-Rhône n’appartiennent pas à notre corpus urbain pour une raison simple. C’est à partir de Lyon que le fleuve « urbanisé » se réalise réellement. A l’amont de Lyon, le couloir rhodanien ne présente pas de véritable structure urbaine. Le Haut-Rhône se démarque aussi par son hydrologie spécifique beaucoup plus marquée par l’influence alpestre et par une vallée qui n’est pas le support d’un axe de communication comparable à celui du Rhône à l’aval de Lyon. Ces deux derniers éléments, induisant des variations importantes dans l’aménagement et la mise en valeur de cet espace, l’éloignent de l’ensemble étudié.

Tableau 1. Démographie des principales villes du Rhône
Figure 1. Le chapelet urbain rhodanien
Figure 1. Le chapelet urbain rhodanien

Notes
2.

Nous développons ce point ultérieurement en 1.1.4.

3.

Ces deux communes appartiennent à l’aire urbaine de Lyon selon la définition spatiale et statistique utilisée par l’I.N.S.E.E. (1999).

4.

D’après les chiffres du recensement de la population de 1999 (www.insee.fr).

5.

Nous lui consacrons une présentation plus détaillée dans la première partie de ce travail en 1.1.4.