Fleuve et réseau urbain

Si l’on passe de l’échelle locale urbaine à l’échelle plus large du bassin-versant, cette entité topographique et hydrographique dans laquelle se produisent des entrées d’eau sous la forme de précipitations qui alimentent le réseau hydrographique, on place les espaces fluvio-urbains dans un cadre spatial plus vaste. Ce changement d’échelle permet l’observation de phénomènes relevant du réseau urbain et non plus de la morphologie urbaine. Peut-il s’établir une relation spatiale entre deux objets géographiques aux géométries différenciées : le fleuve (au sein de sa vallée) et les villes ?

Le fleuve s’inscrit dans un espace marqué par une certaine linéarité à petite échelle. Cette linéarité est matérialisée par le lit mineur et au-delà par la vallée, cette dépression allongée, plus ou moins évasée, creusée et façonnée par un cours d’eau. Ce caractère linéaire peut être accentué par l’implantation d’axes de communication (routiers et ferroviaires). La vallée devient alors le cadre du développement d’un axe plus ou moins structurant selon l’intensité et la variété des flux qui le parcourent.

La vallée s’intègre à un espace élargi dont elle constitue le centre qui est le corridor. Ce dernier a la forme d’une large bande qui s’étend de part et d’autre de la vallée, et est placée sous son influence. Sa limite est marquée par les premiers contreforts du relief.

Fleuve, axe, vallée et corridor peuvent-ils influer sur les formes urbaines ?

La ville est plutôt marquée par une géométrie circulaire avec sa forme radio-concentrique et les phénomènes de polarisation. Les réseaux de villes sont souvent caractérisés par des formes en étoile, hexagonales notamment, comme celles définies par Christaller dans sa théorie des places centrales en 1933.

Dans quelle mesure la présence d’un linéaire fluvial matérialisé par le lit mineur et par la vallée participe-t-elle de l’existence ou non d’un continuum urbain, d’une rue de villes s’étirant le long du fleuve ? Alors que les villes adoptent des formes plutôt circulaires, leurs réseaux peuvent-ils adopter une certaine linéarité sous l’influence fluviale ?

Ce dernier point met en valeur une interaction potentielle entre le fleuve et le réseau urbain. Il ouvre la voie à une question plus large : celle des interactions entre le cours d’eau et la ville.