La définition du contexte démographique permet de préciser si les villes s’inscrivent à l’intérieur d’un espace dynamique, stable, atone ou déclinant. On peut ensuite mettre en parallèle la démographie et les espaces fluvio-urbains rhodaniens afin de voir s’il existe ou non une corrélation entre l’évolution de la population et le devenir de certains espaces urbains. La démographie influe-t-elle sur l’état des espaces fluvio-urbains ? Le dynamisme démographique urbain rejaillit-il nécessairement sur les espaces fluvio-urbains ? On peut aussi essayer d’identifier s’il existe des impacts démographiques à l’aménagement du fleuve par la C.N.R. Quelle est donc la relation entre le fleuve, les espaces fluvio-urbains et la démographie locale ?
Il ne s’agit pas ici de se livrer à une analyse détaillée de la variation des populations communales des six départements suivants : Loire, Rhône, Isère, Ardèche, Drôme, Vaucluse, Gard et Bouches-du-Rhône. Ces six départements ont été sélectionnés car ils sont riverains du Rhône. Associés, ils forment un espace administratif qui permet d’étudier les spécificités démographiques de la vallée du Rhône (au sud de Lyon), replacée dans son contexte régional. L’analyse sera donc centrée sur la vallée, notamment en ce qui concerne la recherche des facteurs explicatifs de certaines variations, et ce afin de définir le contexte démographique dans lequel s’insèrent Vienne, Valence, Avignon, Tarascon, Beaucaire et Arles.
La réflexion s’appuie sur deux séries de cartes. Un premier jeu de quatre cartes (Figure 7, Figure 8, Figure 9 et Figure 10) présente les variations des populations communales des six départements durant les périodes suivantes : 1936-1999, 1936-1954, 1954-1982 et 1982-1999. Le choix des bornes temporelles résulte d’un compromis entre l’objectif d’analyse explicité ci-avant, les données de l’histoire de la vallée du Rhône et les données démographiques disponibles.
Les données statistiques mises à notre disposition par l’I.N.S.E.E. sont les recensements communaux de 1936, 1954, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999 dans les six départements concernés.
Les grands moments de l’histoire de la vallée du Rhône, que nous avons retenus en fonction de notre angle d’étude, sont :
Le recensement de 1954 correspond au début de l’aménagement par la C.N.R. (seul le barrage de Donzère, édifié en 1952, est alors en place), et celui de 1982 à son achèvement. La période 1954-1982 concentre la réalisation des aménagements C.N.R.220 et de l’autoroute A7. Nous avons en conséquence délimité trois phases temporelles : avant les aménagements (1936-1954), pendant (1954-1982) et après (1982-1999). En effet, les aménagements de la C.N.R. sont susceptibles d’influencer la démographie par les dynamiques économiques qu’ils créent (création d’emplois en particulier).
Le second jeu de cartes (figure 11, figure 12 et figure 13) donne l’image du semis urbain de l’aire étudiée à trois dates différentes (1936, 1975, 1999) qui sont autant d’instantanés démographiques.
Entre 1936 et 1999, l’évolution démographique des communes des six départements riverains du Rhône à partir de Lyon laisse apparaître les faits suivants.
La première centrale implantée dans la vallée est Marcoule en 1970, puis du Tricastin en 1976, Cruas en 1980 et enfin Saint-Alban-Saint-Maurice en 1981.
Le dernier ouvrage mis en service par la C.N.R. entre Lyon et la mer est celui du Péage-de-Roussillon en 1977, voir Tableau 7.