Le corridor rhodanien : l’espace de la diffusion du dynamisme démographique

L’évolution de la démographie fait apparaître un nouvel espace qui dépasse les seules limites de la vallée fluviale. Par corridor rhodanien, nous désignons ainsi un espace en forme de bande dont le centre est la vallée et qui est élargi à l’ouest et à l’est englobant les premiers piémonts dont l’altitude est en général inférieure à 500 m.

Les années 1954-1982 voient l’élargissement en direction de l’ouest et de l’est de la zone d’accroissement démographique de la vallée. Un continuum de croissance s’instaure puisque les zones de déclin disparaissent pour l’essentiel. Très rares sont les communes qui passent de l’augmentation à la déprise entre les deux périodes. A l’exception de deux communes voisines de Camargue (Les Saintes-Maries-de-la-Mer et Saint-Laurent-d’Aigouze), elles restent isolées (Viviers224).

Dans la période la plus récente (1982-1999), le corridor confirme son dynamisme. Les plus forts taux de croissance, qui se concentraient au cœur de la vallée en contact direct avec le fleuve, glissent désormais en direction des espaces situés en périphérie de la vallée. Le dynamisme rhodanien qui était encore « ponctuel et vacuolaire »225 en 1968 s’est étendu de manière relativement homogène à tout le corridor.

Seule la situation de la Camargue vient nuancer le constat du dynamisme de l’axe rhodanien. Sa démographie communale est instable et oscille entre croissance et déprise. La population des Saintes-Maries-de-la-Mer diminue de 7,3 % entre 1954 et 1982 pour ensuite renouer avec la croissance (21 %) entre 1982 et 1999. Arles croît entre 1936 et 1982 puis connaît une diminution de 0,3 % entre 1982 et 1999. Ces évolutions font de la Camargue non pas un espace déclinant au sein de la vallée, mais un espace à la démographie fragile.

Notes
224.

J. Bethemont (1972, p.29) explique ainsi le déclin de la petite ville de Viviers en 1968 : « le dépeuplement rural conditionne encore l’évolution récessive ou médiocrement positive de quelques petites villes comme Viviers,mal soutenue par un canton en voie de désertification ».

225.

Bethemont J., 1972, p.23.