Les espaces de déprise démographique présentent des caractéristiques communes : il s’agit de zones de fort relief (montagneux) et d’espaces ruraux. Ils sont situés sur les marges occidentales et orientales de l’aire étudiée.
A l’ouest, les contreforts du Massif Central. Les Monts du Vivarais, au nord de l’Ardèche, et plus globalement les Cévennes présentent les plus forts taux de déprise (pertes de population supérieures à 50 %). Enfin vient la partie sud des Cévennes (Causses, Mont Aigoual, Chassezac), à l’ouest du Gard226.
A l’Est, les massifs préalpins. Le massif préalpin du Vercors (à cheval sur l’Isère et la Drôme), le Diois et les Baronnies (dans la Drôme) et le nord des Monts de Vaucluse sont touchés par une forte déprise entre 1936 et 1999227.
Deux évolutions remarquables se produisent au sein de ces espaces de déprise entre 1936-1954 et 1954-1982. D’une part, le nombre des communes touchées par la déprise diminue notablement. L’aire de déclin démographique se réduit considérablement. Sa largeur diminue. Mais d’autre part, le déclin démographique s’accentue nettement dans les communes qui conservent cette tendance, avec des taux de recul supérieurs à 50 %, qui n’étaient pas atteints dans la période précédente. Se produisent donc à la fois une réduction de l’emprise spatiale de la déprise et une accentuation de cette déprise en termes statistiques. Les contrastes démographiques se creusent entre les deux périodes. La dernière période (1982-1999) présente des taux de déclin beaucoup moins importants, compris entre 0 et 50 % de perte, et une extension spatiale de zones de déprise qui se réduit encore.
D’une manière générale, le déclin s’explique par des phénomènes classiques et connus de la géographie française que sont l’exode rural et la crise des campagnes françaises. La croissance de ces espaces auparavant déclinants se fonde sur le développement de nouvelles activités comme le tourisme (tourisme de sports d’hiver dans les Alpes et certaines parties des Préalpes comme le Vercors, tourisme vert dans le Massif Central avec le développement de structures d’accueil et de résidences secondaires notamment en Ardèche).
Le statut de ces espaces les apparente à des espaces montagnards situés plus en retrait (mais hors de l’espace que nous étudions) comme les Monts du Charolais, les Monts du Forez ou de la Madeleine.
Les espaces montagnards auxquels s’apparentent ces massifs, mais qui sont hors de notre champ d’étude, sont les massifs de Belledonne, de l’Oisans, des Ecrins et du Trièves.