2.1.2. Les sites rhodaniens : des sites contraints par le fleuve

Après avoir caractérisé l’hydrologie rhodanienne, il s’agit de définir le cadre physique de l’implantation et du développement des villes rhodaniennes afin de mesurer l’influence du fleuve sur l’espace urbain. Quelles sont les caractéristiques des sites urbains rhodaniens ? Quelles sont les contraintes posées par ces sites en termes de développement urbain, le fleuve, au sein de sa vallée, étant considéré comme un paramètre pouvant influer sur l’évolution urbaine ?

Les espaces fluvio-urbains sont des « écoumènes » particuliers, écoumène étant entendu ici au sens que lui donne Augustin Berque, c'est-à-dire « l’ensemble et la condition des milieux humains, en ce qu’ils ont proprement d’humain, mais non moins d’écologique et de physique. »306 Lieu de dialogue des contraintes naturelles et des dynamiques anthropiques, l’espace fluvio-urbain et plus largement, le site urbain, est une expression des relations qui s’établissent entre un lieu (topos) et ce qui s’y trouve (chôra 307).

Le lieu est ici le fleuve, milieu naturel, que l’on ne peut dissocier de la société humaine puisqu’il a été profondément aménagé par cette dernière. Il constitue une incitation au développement urbain en fonction des valeurs que la ville lui attribue selon le contexte historique. La chôra est ici la ville qui est plus ou moins contrainte par le fleuve. Le fleuve et la ville, le lieu et la chose, participent donc l’un de l’autre et c’est précisément ce que donnent à voir concrètement les sites urbains. L’hydrosystème est une réalité physique qui peut être saisie par la ville en tant que ressource, contrainte, risque et/ou agrément. En retour, la ville est informée et configurée par la présence du fleuve. Les incitations et les contraintes du fleuve étant dépendantes du contexte historique, la signification, la valeur et la pertinence des sites fluviaux sont relatives et susceptibles de changer.

En conséquence, les sites rhodaniens seront analysés à deux pas de temps différents :

Notes
306.

Berque A., 2000, p.14.

307.

Terme grec utilisé et défini dans Berque A., 2000.