Valence : une urbanisation différenciée des rives

Au droit de Valence, le corridor du Rhône est large d’une vingtaine de kilomètres, avec un déséquilibre net au profit de l’espace situé en rive gauche. Cet espace est plus large que celui de la rive droite, limité rapidement par les contreforts du Massif Central. La configuration spatiale de l’expansion valentinoise ne supporte donc pas les mêmes contraintes que celle de Vienne.

Le centre historique se trouve pour l’essentiel sur la première terrasse du fleuve, c’est la ville « haute ». Cependant, trois espaces agglomérés se distinguent sur la rive du Rhône en 1870 au pied de la terrasse. Un espace autour du pont, un second au sud et un troisième le long de l’anse Girodet, qui, à cette époque n’est pas comblée, et accueille le port de Valence. Ces trois espaces constituent la ville.

L’agglomération valentinoise se déploie en éventail sur la première terrasse durant la première moitié du XXème siècle. Cet éventail épouse la limite orientale de cette terrasse. Il s’étire en direction de Bourg-Lès-Valence au nord, le long de la voie ferrée, et au sud de la même manière en direction de Portes-Lès-Valence. La basse ville se densifie au point de former désormais un tissu continu entre le Pont et l’anse Girodet. La croissance urbaine touche de manière spectaculaire la commune de Guilherand qui se développe de part et d’autre de la RN 532. L’expansion la plus récente gagne la deuxième terrasse alluviale ainsi que les communes de banlieue de Bourg-lès-Valence et de Portes-lès-Valence, en particulier le long de l’autoroute et de la voie ferrée. Les bords du Rhône ne font que très ponctuellement l’objet de la croissance urbaine. Le quartier de l’Epervière, au sud du centre-ville, reste relativement peu construit. Seul l’espace compris entre la RN7 et l’autoroute à Bourg-lès-Valence, au nord de Girodet, connaît une urbanisation.La ville de Valence ne s’étend donc pas au bord du Rhône mais urbanise ses terrasses. Les rives ne constituent pas un espace préférentiel de l’expansion urbaine, elles ne font pas l’objet d’une appropriation urbaine, sauf très ponctuellement, comme au niveau du port de plaisance de l’Epervière. Le fleuve est longé par l’autoroute qui forme une véritable coupure entre le tissu urbain et le fleuve.

En revanche à Guilherand, l’expansion urbaine touche non seulement la plaine le long des axes de communication, mais aussi les rives du fleuve, notamment dans la partie sud de la commune. Les espaces au bord du Rhône accueillent des quartiers résidentiels qui bénéficient du paysage rhodanien. On constate l’existence d’une opposition spatiale de rive à rive. L’espace de la rive du centre urbain est plutôt délaissé, l’expansion urbaine se localisant le long des grands axes de communication et sur les terrasses, tandis que les espaces de la rive périurbaine sont urbanisés.

Figure 42. L’expansion urbaine historique de l’agglomération valentinoise
Figure 42. L’expansion urbaine historique de l’agglomération valentinoise