Avignon : des rives à l’urbanisation discontinue

Avignon s’insère aussi dans un contexte topographique peu contraignant : à l’est du Rhône, une vaste et basse plaine est ponctuée de collines, buttes et plateaux (non visibles sur la carte), tandis que l’Ouest est marqué par la terminaison orientale des plateaux calcaires cévenols qui forment ici une série de collines. Comme à Valence, les deux rives présentent une topographie différente et la rive droite est caractérisée par la présence de contreforts réduisant la superficie des espaces plans. Le centre historique est installé au contact du fleuve. Il s’organise en forme d’amande et est bordé par le Rhône au Nord et à l’Ouest, soit sur la moitié de son périmètre. Notons la présence d’un espace non construit sur la partie ouest située entre les remparts et le fleuve. Il s’agit des allées de l’Oulle qui sont régulièrement inondées. Le centre est donc proche du fleuve, mais le contact est indirect. L’extension de la ville concerne deux directions préférentielles. Le Sud voit le développement très marqué des faubourgs de Saint-Ruf et Monclar entre 1876 et 1971. A l’est, l’urbanisation s’étend en direction de la commune du Pontet le long des axes de communication (R.N. 7 et voie ferrée).

Les rives du Rhône sont urbanisées de manière discontinue. Au nord du Pontet, l’urbanisation est relativement ancienne : elle est en grande partie antérieure à 1971. Elle s’est développée autour du port et poursuivie avec la mise en place d’une zone industrielle (Z.I. de Périgord). L’urbanisation la plus récente des rives est le fait de la construction d’habitats pavillonnaires entre Avignon et le Pontet, forme d’urbanisation interstitielle. La zone de Courtine se trouve à la pointe de la confluence du Rhône et de la Durance. Son urbanisation commence dans les années 1980 à partir du moment où cette zone est soustraite aux inondations des deux cours d’eau. Elle est donc longtemps restée essentiellement agricole. Le développement de Courtine s’accélère actuellement autour de la gare T.G.V. et de la zone industrielle qui ont pu être construites suite à la mise hors d’eau de cet espace par les aménagements de la C.N.R. Si l’on observe l’agglomération dans son ensemble, on constate la présence d’un espace que l’on pourrait qualifier de vide à l’intérieur du continuum urbain. Entre le bras d’Avignon et le bras de Villeneuve, l’Ile de la Barthelasse reste aujourd’hui un espace très faiblement urbanisé dont la mise en valeur est avant tout agricole et dans une seconde mesure touristique et de loisirs. Là encore, le risque explique qu’un espace situé dans la périphérie directe de la ville ne soit pas gagné par l’urbanisation. Au contraire de la Barthelasse, la rive droite est caractérisée par une intense périurbanisation. Entre 1876 et 1971, l’espace aggloméré de Villeneuve-lès-Avignon et des Angles s’étend considérablement. Un important mitage occupe ces collines calcaires et leur piémont. Cependant, les basses plaines situées au contact du Rhône conservent encore leur vocation agricole et un habitat dispersé, témoignant de la contrainte exercée par le risque d’inondation. Sur la commune de Villeneuve, la moitié orientale de la plaine de l’Abbaye, d’une altitude comprise entre 16 et 17 m N.G.F. (comme une partie de la Barthelasse), est ainsi occupée par des cultures de plein champ et des vergers. En outre, l’habitat résidentiel qui caractérise les constructions de cet espace recherche, plus que la proximité du Rhône, le panorama qu’offrent les hauteurs sur la cité des Papes.

Figure 43. L’expansion urbaine historique de l’agglomération avignonnaise
Figure 43. L’expansion urbaine historique de l’agglomération avignonnaise