Le rôle des affluents

Le Rhône bénéficie des crues de tous ses affluents471. « Les maxima de la plupart des affluents ont duré une journée, ce qui a impliqué une situation de concomitance quasi généralisée avec le Rhône et a conduit à des combinaisons désastreuses. »472

Un rôle majeur est joué par les crues élémentaires exceptionnelles des affluents de la moitié nord du bassin rhodanien. Il s’agit des apports du bassin de la Saône, du Rhône supérieur dont la crue est très élevée, dès la confluence avec l’Arve qui atteint un débit maximal de 700 m³/s, et augmente en cheminant vers l’aval. A Sault, le débit maximal du Rhône s’élève à 2 876 m³/s et la hauteur d’eau à 4,90 m. Entre les confluents de l’Ain et de la Saône, le débit atteint 4 140 m³/s. A partir du confluent avec la Saône et jusqu’à l’Isère, tous les affluents des deux rives sont marqués par des crues extrêmement violentes comme le montre le Tableau 11. L’Isère connaît aussi une crue très violente alimentée en partie par une crue exceptionnelle du Drac. « En aval du confluent du Drac, la crue de l’Isère, renforcée par le flot de tous les petits affluents, est la plus forte qu’on connaisse avec certitude. Elle monta à 5,60 m. à Romans et roula 2 560 m³/s. »473 Dans la moitié sud du bassin (Tableau 12), les crues des affluents sont de moins en moins puissantes du nord au sud. Si la Drôme et le Roubion connaissent des débits exceptionnels, l’Eyrieux, l’Escoutaye, l’Ardèche et l’Eygues ont des crues fortes mais non exceptionnelles. La Durance connaît une crue exceptionnelle jusqu’à Serre-Ponçon mais en aval de cette ville, les affluents donnent peu et la rivière n’a pas de débit extraordinaire à Sisteron. Elle atteint cependant 2 000 m³/s entre Mirabeau et Bonpas. Le Gardon et l’Ouvèze, qui atteignent respectivement des débits maximaux de 300 et 100 m³/s, avec les affluents de la basse Durance, sont les seules rivières du bassin à n’éprouver que des crues insignifiantes.

Tableau 11. Débits maxima atteints par les affluents du Rhône entre les confluences de la Saône et de l’Isère (crue de mai 1856)
Tableau 11. Débits maxima atteints par les affluents du Rhône entre les confluences de la Saône et de l’Isère (crue de mai 1856) D’après l’ingénieur Kleitz cité par M. Pardé, 1925, volume n°2, p. 357.
Tableau 12. Débits maxima atteints par les affluents du Rhône entre les confluences de l’Isère et de la Durance (crue de mai 1856)
Tableau 12. Débits maxima atteints par les affluents du Rhône entre les confluences de l’Isère et de la Durance (crue de mai 1856) D’après M. Pardé, 1925, volume n°2, p. 358 et Territoire Rhône, 2000, Etude Globale, crues du Rhône, novembre 2000, Annexe 6, p. 8.
Notes
471.

La Figure 37 localise les affluents principaux.

472.

D’après Etude Globale, crues du Rhône, (Institut Rhône-Saône), novembre 2000, annexe 6, p. 8.

473.

Pardé M., 1925, volume n°2, p. 357.

474.

D’après l’ingénieur Kleitz cité par M. Pardé, 1925, volume n°2, p. 357.

475.

D’après M. Pardé, 1925, volume n°2, p. 358 et Territoire Rhône, 2000, Etude Globale, crues du Rhône, novembre 2000, Annexe 6, p. 8.