Les réparations et constructions sur le vif

Les habitants prennent des initiatives. Ainsi, à Arles, « le quartier de la Cavalerie se trouvant menacé d’un second envahissement, l’on se mit immédiatement à l’œuvre pour construire un batardeau500 contre la porte de la ville ». Les informations de la Gazette du Midi du mercredi 4 juin confirment cette initiative de manière moins précise : « les habitants se sont empressés de fermer la porte voisine de la gare, au moyen d’une digue ». D’autres acteurs participent à la mobilisation contre l’inondation, comme les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Dans une lettre datée du 1er juin 1856 et adressée au Maire d’Arles, on apprend que l’ingénieur ordinaire de l’arrondissement d’Arles a « fait commencer le batardeau de la martellière des égoûts de la ville près de la maison Cornillon »501. A Avignon, le 31 Mai à 4 h 30, le préfet de Vaucluse informe, par une dépêche télégraphique502, les Ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur qu’il s’emploie « depuis ce matin à fermer l’ouverture » faite dans les remparts : « la troupe confectionne et jette dans l’orifice des barillons, des sacs de terre ; et les créneaux d’une tour » qu’il fait démolir. « Le danger est terrible, nous restons debout toute la nuit afin de pourvoir le mieux possible. Chacun fait son devoir. »

Notes
500.

Barrage constitué par une double rangée de madriers introduits dans des glissières aménagées à cet effet dans les portes des remparts. Les intervalles sont colmatés à l’aide d’un mélange de terre et de fumier. L’étanchéité est ainsi obtenue.

501.

Inondations 1856-1857, lettre de l’ingénieur ordinaire des Ponts et chaussées de l’arrondissement d’Arles au maire d’Arles datée du 1er juin 1856, J 41, I J10 a 17, Archives municipales d’Arles.

502.

1 M 981, Archives Départementales de Vaucluse.