3.2.1. Une crue méditerranéenne exceptionnelle559

Cette crue s’inscrit dans un contexte météorologique exceptionnel, caractérisé par un épisode pluvio-orageux intense et généralisé sur le quart sud-est de la France ; il a été provoqué par un phénomène méditerranéen classique lié à une perturbation issue de la collision entre des masses d’air froid et de l’air chaud saturé en humidité en provenance de Méditerranée. Ce n’est pas tant l’intensité de l’événement de 2003 qui a été exceptionnelle que trois de ses caractéristiques. D’une part, son amplitude géographique, puisque 20 départements ont été concernés par la mise en vigilance orange de Météo France, soit toute la vallée du Rhône au sud de Lyon. D’autre part sa durée, qui a excédé 48 heures alors que les épisodes méditerranéens ne dépassent habituellement pas 24 à 36 heures. Enfin, « son arrivée très tardive dans la saison (…) liée à une arrière-saison 2003 très douce et des températures élevées sur la Méditerranée en ce début de décembre »560

La crue débute le 1er décembre (Figure 57) pour atteindre son pic avec 11 000 m³/s le 4 décembre à Beaucaire, soit un débit légèrement inférieur à la crue historique de 1856 (11640 m³/s le 31 mai 1856). Elle est tout à fait remarquable, non seulement par les débits atteints mais aussi par sa rapidité : son gradient de montée atteint à Beaucaire 200 m³/s/heure. Sa période de retour est estimée à 75 ans avec un intervalle compris d’incertitude compris entre 50 et 150 ans561. Au total, plus de trois milliards de m³ d’eau se sont écoulés au droit de Beaucaire entre le 1er et le 4 décembre, date à laquelle la décrue a commencé.

Figure 62. Hydrogramme de la crue de décembre 2003
Figure 62. Hydrogramme de la crue de décembre 2003
Figure 63. Image satellitale de l’inondation de décembre 2003 en Camargue
Figure 63. Image satellitale de l’inondation de décembre 2003 en Camargue

Notes
559.

Source : C.N.R., 2004, dossier « décembre 2003, une crue historique », 44 p.

560.

C.N.R., 2004, dossier « décembre 2003, une crue historique », p.4.

561.

Balland P. (et alii), 2004.