Le risque d’inondation, paradoxale opportunité

L’absence de revalorisation significative des espaces fluvio-urbains rhodaniens traduit un déficit politique en matière de gestion urbaine, qui se retrouve en matière de gestion du risque d’inondation. Les politiques de gestion du risque sont marquées par la permanence d’archaïsmes et leur inertie dont la preuve ultime est la difficulté du passage à la prévention et de l’application des P.P.R.I.

Mais l’occurrence de récente de catastrophes successives en 1993/94 et 2003 permet de réactiver et de réactualiser ces politiques confrontées à une nécessité et une urgence. Alors qu’aucun événement perturbateur comparable ne vient modifier la gestion urbaine des rives, le risque d’inondation bénéficie si l’on peut dire d’événements catastrophiques.

Cela a permis de lancer le Plan Rhône, fondé sur les caractéristiques les plus actuelles de l’action publique, c’est-à-dire sur la concertation et la territorialisation. Ce plan développe un projet global de développement durable dépassant la seule gestion du risque. Le risque est le point de départ de la construction d’une politique d’aménagement du territoire, voire de ménagement du territoire. Par ce plan, le bassin-versant du Rhône devient un territoire d’action politique, un territoire de projet. Le risque produit de la territorialisation.

Ceci dit, ce plan ne dynamise pas pour autant directement les espaces fluvio-urbains rhodaniens qui sont bien trop marginalisés pour y être intégrés.