2. Les Préalpes

Elles occupent 37 % de l’espace du territoire du département de la Haute-Savoie, soit 1 715 kilomètres carrés199. Composées des massifs du Chablais, des Bornes et du Giffre, elles sont le « domaine de l’herbe et de l’arbre »200, deux éléments qui sont à la base de son activité économique. Elles ne présentent pas les conditions de travail les plus faciles ; c’est bien souvent dans ces zones que l’émigration est la plus importante.

La zone Chablais Haut-Giffre couvrant les cantons de Boëge, Saint-Jeoire-en-Faucigny, Taninges, Samoëns, Le Biot et Abondance, auxquels s’ajoutent quatre communes du canton de Cluses201 et autant de celui de Thonon-les-Bains202, plus Novel et Thollon (canton d’Évian-les-Bains), offre, à la fin du XIXsiècle, une vie pastorale plus florissante que dans le reste des Préalpes203. Le massif du Giffre, tout en donnant un caractère prospère à l’élevage, redonne une importance à la forêt et voit à l’extrême fin du XIXsiècle, l’installation d’une usine électro-chimique, celle du Giffre.

Les habitants du massif des Bornes vivent de l’exploitation forestière et de l’élevage. Justinien Raymond voit dans ce « magnifique essor », les raisons d’une faible émigration, écrivant qu’il « a mieux retenu les habitants que dans les autres cantons des Préalpes »204. Les paroisses se trouvant aux extrémités de ce massif, notamment celles qui ont un attrait naturel vers la cluse de l’Arve (Mont-Saxonnex, Brizon…), se tournent vers l’horlogerie205, dont les revenus permettent d’améliorer une économie préalpine qui tend à se dégrader, notamment à cause des conditions moins clémentes que dans la vallée de Thônes.

Notes
199.

j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit.., t. 1, p. 19.

200.

I bid., p. 21.

201.

Arâches, La Frasse, Saint-Sigismond, Châtillon.

202.

Reyvroz, Lullin, Vailly, Bellevaux.

203.

j. raymond , La Haute-Savoie…, op. cit., t. 1, p. 26.

204.

Ibid., p. 23.

205.

L’industrie horlogère permet une pluriactivité aux paysans des environs de la cluse d’Arve : ils peuvent travailler leurs exploitations, tout en fabriquant des pièces pour l’industrie horlogère à la morte saison. Voir p. judet, Horlogeries et horlogers du Faucigny (1849-1934) : les métamorphoses d’une identité sociale et politique, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 2004, 487 p.