3. Les cluses

La cluse de l’Arve, qui va de Sallanches au-delà de Bonneville, offre deux types de cultures : dans la partie basse – la plus plane – les cultures sont largement présentes, alors que plus en amont, elles offrent une économie de type préalpine, basée sur l’élevage et l’exploitation forestière. Les principales « villes » sont Cluses et Bonneville206. La cluse, tout comme son débouché naturel, subit l’influence de Genève. Si les maçons de Samoëns partaient à la morte-saison pour construire des bâtisses dans la cité de Calvin, les fabricants de pièces horlogères s’y rendaient pour vendre leurs marchandises. L’émigration, saisonnière ou permanente, reste un phénomène qui a marqué cette zone.

Celle d’Annecy comporte deux centres industriels : Annecy et Faverges. Le chef-lieu du département connaît une activité industrielle depuis longtemps ; c’est le XIXe siècle qui lui donne un véritable essor. La Manufacture de Coton, la grande usine textile d’Annecy, emploie une part importante des annéciens207. L’industrie n’est pas le seul centre des ressources économiques de la cluse ; les paroisses riveraines du lac d’Annecy vivent de l’agriculture et bénéficient d’une population stable. Veyrier-du-Lac voit sur ses coteaux de nombreux pieds de vignes, alors que la plaine des Fins à Annecy ou encore Annecy-le-Vieux vivent de l’agriculture.

Faverges, débouché naturel de la cluse, située à l’arrière de celle-ci, est un centre manufacturier important. À l’activité textile de la soierie s’ajoute celle de la petite mécanique. Ici comme à Annecy, l’industrie nourrit une part non négligeable de la population, même si les paroisses voisines vivent encore de l’agriculture. Enfin, une usine d’électro-métallurgie, s’installe à Ugine à la fin du XIXe siècle.

Notes
206.

Une rivalité a existé entre Bonneville et Cluses.

207.

Mgr Rendu ému par la situation des ouvriers et des ouvrières de la Manufacture avait adressé un mémoire au gouvernement pour dénoncer les conditions de travail.