E. Des conflits qui demeurent

Ayant réalisé une bonne partie de leur programme, les Radicaux se « trouvèrent fort dépourvus quand la Séparation fut venue »782. Certains souhaitant promouvoir une éducation rationaliste, voulaient « poursuivre l’Église jusque dans son dernier retranchement, l’école »783 ; faute de la majorité au Parlement, le projet n’aboutit pas. Cependant, les catholiques manifestent un dynamisme inattendu. De la Séparation à 1914, ils réussissent à réorganiser l’enseignement religieux, pourtant fortement menacé par l’expulsion des congrégations. Ils réussissent également à faire échouer la tentative de « transformation de l’école publique laïque en école antireligieuse » au travers des manuels scolaires, bien peu favorables à la religion784. C’est bien sur le terrain des manuels scolaires que la lutte se poursuit jusqu’à la guerre. Les anticléricaux pensaient qu’en interdisant l’enseignement aux congréganistes, ils allaient « détruire l’enseignement confessionnel »785, or les écoles confessionnelles loin de disparaître, se réorganisent notamment par la sécularisation ou l’arrivée de personnel laïc. Les diocèses créent des directions diocésaines de l’enseignement catholique chargées de gérer de et de former les enseignants.

Notes
782.

g. cholvy, y.- m. hilaire, Histoire religieuse…, op. cit., t. 2, p. 121.

783.

Ibid.

784.

Ibid., p. 121-122.

785.

Ibid., p. 122.