II. La mobilisation pastorale

Après avoir fait face aux événements douloureux de la Séparation les fidèles, comme les prêtres, doivent se préparer pour une réorganisation. Le clergé prend alors conscience de la nécessité de s’appuyer sur les fidèles qui, pour certains, sont déjà mobilisés dans des associations catholiques qui deviennent des œuvres de défense religieuse. Cette période voit également l’apparition de nouvelles tendances au sein du catholicisme, dont certaines sont condamnées par Rome à la veille (Modernisme et Sillon) ou au lendemain de la Première Guerre (Action française). Nous pouvons donc nous interroger sur la façon dont le diocèse réagit face à ces changements qui interviennent à une période de lutte pour l’Église. Dans un premier temps, nous étudierons l’action catholique qui connaît des débuts prometteurs, notamment avec l’engagement des jeunes au sein de l’Association Catholique de la Jeunesse Française (ACJF), mais également des femmes au sein de la Ligue des femmes françaises (LFF) ou encore des hommes qui prennent une place non négligeable dans le nouveau maillage diocésain. Avec la tenue des congrès diocésains, les militants laïcs affirment leur détermination quant à la sauvegarde de la religion, et témoignent ainsi de leur présence. Ces derniers éléments se retrouvent également, en 1911, lors de la translation des reliques des saints fondateurs de la Visitation. Cette manifestation constitue sans doute l’une des dernières d’une telle ampleur. Enfin, nous étudierons les affrontements qui naissent au sein de l’Église ou des fidèles. Nous nous interrogerons sur la situation du diocèse face au modernisme et à l’intégrisme, bien que les archives soient totalement lacunaires sur ces questions. Nous évoquerons ensuite le Sillon qui passe d’un mouvement approuvé par des évêques à celui de mouvement condamné par Rome. Enfin, nous terminerons par la présentation de l’Action française, dont les idées pénètrent dans le diocèse par les différentes colonies de Savoyards établis à Genève et à Paris. Son implantation se faisant à la veille de la Première Guerre mondiale.