La jeunesse catholique pourrait se définir comme une « œuvre de rechristianisation et de régénération sociale »886 ; ses militants étant considérés comme des « soldats »887 ou des « apôtres »888 « s’enrôl[a]nt dans l’armée du Christ »889. La propagande n’hésite pas à entraîner ces jeunes dans une croisade pour reconquérir la France chrétienne. D’un mouvement de défense religieuse, dans les années 1905, il se tourne de plus en plus vers l’apostolat. Son action passe alors par des innovations en matière sociale, qu’il s’agisse de la création de mutuelles ou de syndicats agricoles. Ces militants sont aussi fortement animés par un sentiment patriotique, car dans leur cœur, il faut qu’ils fassent « vibrer […] Dieu et Patrie »890. Le patriotisme est un élément important de leur formation, car il est « une vertu chrétienne [relevant] de la piété filiale et de la justice »891.
Au milieu des années 1880, dans une période où les attaques contre l’Église sont légion, Albert de Mun a le projet de constituer un parti catholique en France. En novembre 1885, Léon XIII interdit une telle constitution. Suite à cette décision, de Mun892 décide de fonder un mouvement de jeunesse catholique sur le modèle suisse projetant de « rendre la France à Jésus-Christ »893. C’est en 1886 qu’il crée l’Association Catholique de la Jeunesse Française (ACJF) dont la devise est « Piété, Étude, Action »894. Cette association se donne pour objectif de former ses membres à une « meilleure compréhension de la théologie et de la doctrine sociale de l’Église »895 afin qu’ils puissent s’engager dans une action sociale. De nombreux étudiants en droit s’y retrouvent et y occupent des fonctions au sein des bureaux. Pendant près de quinze ans, elle est dirigée successivement par trois avocats896.
Les congrès annuels de l’Union des Œuvres permettaient une mise en commun des idées des différents groupements existants, ainsi qu’un échange des diverses expériences, l’ACJF apporte « l’association, la fédération [et] l’organisation »897. Même « embryonnaire [elle] rêve déjà d’apostolat, […] de transformer la société, […] de réorganisation sociale et chrétienne, […] c’est un esprit de conquête qui l’anime ; elle veut par une espèce de pression de charité de ses membres imprimer un mouvement qui change les mœurs et qui fasse évoluer les institutions »898.
Au niveau national, l’ACJF s’organise en fédérations (avec un comité central). Celle-ci regroupe les unions diocésaines formées dans chaque diocèse par la réunion des groupes paroissiaux. Ces derniers travaillent avec un aumônier – le plus souvent le curé de la paroisse – et un président. En Haute-Savoie, l’union diocésaine est créée le 28 juillet 1901, lors d’un congrès tenu à La Roche-sur-Foron, sous la présidence de Joseph Denais899, sur l’initiative des groupes de Bonneville et d’Annecy900. Des groupes de jeunesse existaient dans le diocèse avant 1901901, avec les patronages ou encore les groupements musicaux comme les chorales ou les fanfares. Des cercles d’études étaient en rapport avec Marius Gonin, fondateur de la Chronique sociale902. Il semble d’ailleurs que Gonin encourage le démarrage de l’action catholique des jeunes dans le diocèse. C’est dans ces organisations (ou autour d’elles) que se recrutent les premiers militants de la jeunesse catholique. Tel est le cas de Paul Tapponnier, troisième président diocésain de l’ACJF qui fait probablement la connaissance de la jeunesse catholique au sein de l’Orphion Collongeois 903. Les desservants de paroisse sont les aumôniers de ces premiers groupements et leur zèle est toujours mis en avant. Dans le cas de Collonges-sous-Salève, l’abbé Magnin904 est considéré comme « d’avant-garde »905 sur le terrain des « œuvres et en particulier [celles] de jeunesse »906. D’aucuns le jugeaient alors audacieux et même « téméraire », mais il était jeune et parmi les jeunes907. Dans tous ses vicariats, il a été « un précurseur dans cette forme nouvelle d’apostolat et d’action catholique »908. Ce prêtre fait des émules parmi lesquels l’abbé Jacquier909, futur curé-archiprêtre de Saint-Julien-en-Genevois. Le chanoine Mugnier dit d’eux qu’ils étaient des pionniers. L’abbé Éminet, nommé à la cure d’Archamps en 1908, est également un « ami de la première heure de l’ACJF »910. C’est dans ce milieu que débute Paul Tapponnier qui sera l’un des bâtisseurs du terreau fertile sur lequel les œuvres prospéreront, reprendront et grandiront après la guerre.
L’Union départementale est « une fédération […] des œuvres paroissiales de jeunesse catholique, chorales, patronages, fanfares, cercles d’études, sociétés de gymnastique, etc, auxquelles elle apporte son concours et dont elle favorise le développement, assure la cohésion et augmente l’influence »911. Rapidement affiliée à l’ACJF, elle prend naissance le 22 avril 1901 à Lourdes912. Elle eut « comme Mère et protectrice la Sainte-Vierge Marie ! »913 Son développement « s’inscrit entre deux dates décisives de l’histoire de l’ACJF. 1900, année où le président national Henri Bazire lance la formule “nous sommes sociaux parce que catholiques”, et 1903, année où il réunit le premier congrès social », à Châlon-sur-Saône, sur la question sociale914. Alain-René Michel remarque qu’au niveau national, c’est bien au « début du siècle que l’Association réalise la plus forte croissance »915. C’est également sous la présidence de Bazire (1899-1904) que le mouvement connaît une forte augmentation, mais c’est aussi à cette période que l’orientation de défense religieuse se fait la plus importante. Cette création n’est pas sans relation avec les événements qui se déroulent alors en France et qui laissent percer la menace d’une déchristianisation progressive du pays. C’est sans doute ce risque qui mobilise les jeunes, comme les femmes, qui créent à la même période la Ligue des Femmes Françaises916. Cette mobilisation des jeunes « s’imposait comme un devoir non seulement religieux mais patriotique, comme une mission sacrée demandant le sacrifice de toute ambition, de tout intérêt et de tout égoïsme, qu’au surplus l’action d’aujourd’hui demeure le seul moyen de prévenir les désordres et les désastres de demain »917.
C’est sous la présidence de Duc-Dohon918 que l’association se met en place, ayant probablement reçu l’approbation des vicaires capitulaires. Cependant, la véritable impulsion est donnée par l’aumônier, l’abbé Mossuz919, et par le nouveau président Fabien Bergoënd. Cet avocat Thononais est élu, en novembre 1902, à l’occasion du second congrès départemental. Bien que les débuts de l’association en Haute-Savoie ne soient pas très bien connus, il ressort que l’action de ces deux hommes a été importante, sinon décisive pour le lancement de l’Union dans le diocèse920. En 1902, l’Union crée le Soc, organe de liaison entre les différents groupements. Le choix du titre est symbolique, puisque le Soc « formera le sillon où germera […] la semence jetée par le laboureur. Et les moissons seront magnifiques»921. Au même moment, l’Union se dote de Statuts. L’article premier rappelle que l’unité est nécessaire « pour favoriser le développement, assurer la cohésion, et augmenter l’influence des groupes de jeunesse catholique »922. Il semblerait qu’en octobre 1903, l’Union compte quatre-vingt-deux groupes « régulièrement constitués » et presque autant en formation. Cela signifie donc qu’un peu moins du tiers des paroisses serait touché par ce mouvement. Fabien Bergoënd, quant à lui, estime à deux mille quatre cent soixante-huit le nombre de membres effectifs dans le diocèse923. Pour l’année 1904, Charles Molette estime à quatre mille le nombre des membres affiliés et à plus de cent groupes régulièrement constitués924. Il est possible que ces chiffres soient surestimés puisque le nombre de membres aurait quasiment doublé en un an avec seulement une vingtaine de groupes supplémentaires. Sans que l’on sache vraiment pourquoi les années 1905-1906 marquent une rupture dans l’essor du mouvement. Christian Sorrel rappelle que des tensions apparaissent autour de ces dates et il souligne que « l’engagement politique de certains militants925 lors de la crise des Inventaires » et les « options sociales »926 de l’aumônier, l’abbé Mossuz, pourraient en partie expliquer cet essoufflement. L’impulsion n’est reprise qu’à partir de 1907, sous la présidence de Paul Tapponnier927. Cette période correspond également au début de l’épiscopat de Mgr Campistron. Peu après son arrivée, l’évêque évince l’abbé Mossuz928 de l’aumônerie de l’ACJF comme de la direction de La Croix de la Haute-Savoie. Sans doute l’abbé a donné, tant au mouvement qu’au journal, un sens trop social aux yeux des adversaires de l’évolution sociale de l’Église929. Il semble que cette éviction joue sur le dynamisme du mouvement ; les problèmes liés à la Séparation ne sont pas non plus étrangers à cette baisse930. L’« option sociale et civique » est soutenue par Fabien Bergoënd, qui évoque souvent ces thèmes dans ses discours931, avant qu’il ne donne sa démission pour partir s’installer au Canada932. C’est en 1906 que le chanoine Lachenal933 remplace l’abbé Mossuz à l’aumônerie de l’ACJF. Le chanoine a été successivement secrétaire particulier (1883-1892)934 et chancelier (1892-1903) de Mgr Isoard qui lui remis des « lettres patentes de Vicaire général en 1900 »935. D’après le chanoine Clavel, il semble être proche des idées monarchistes936. D’ailleurs, dans ses souvenirs, Clavel va jusqu’à écrire que Mgr Campistron avait « avant la Séparation, interdit la Jeunesse catholique, que le gouvernement considérait comme réactionnaire et antirépublicaine [et] avait, à sa place, préconisé le Sillon »937. Ces propos du séminariste d’alors paraissent exagérés et peut-être même un peu flous, même s’il est vrai qu’en novembre 1904, l’abbé Mossuz s’adressant à Marius Gonin, lui écrit que « quant à la Jeunesse catholique, nous sommes un peu dans le marasme. L’autorité ne nous est guère favorable »938. Pourquoi cette attitude de l’autorité face à la Jeunesse Catholique ? L’évêque et son entourage considèrent-ils ce mouvement trop social ? Lui reprochent-ils la même orientation pour La Croix de la Haute-Savoie ? Les trop bons rapports entre la Jeunesse catholique et les comités du sud-Est posent-ils problème ? Pourquoi Mgr Campistron a-t-il évincé l’aumônier de la jeunesse catholique ? Est-ce à cause d’un conflit de personnalités ? Mgr Campistron a-t-il été influencé par d’anciens proches de Mgr Isoard ou des vicaires capitulaires ?
Le mouvement connaît un essoufflement jusqu’à l’arrivée de Paul Tapponnier à la présidence. Le bulletin de liaison Le Soc disparaît en décembre 1904. En septembre [1904], l’abbé Mossuz s’adressant à Marius Gonin évoquait la possible disparition du Soc, dont les articles étaient trop généraux,au profit de La Chronique. Christian Sorrel rappelle que « si La Chronique accuse le Sillon d’impérialisme, elle n’est pas elle-même exempte de tout reproche, par exemple à l’égard de l’ACJF haut-savoyarde, dont elle soutient le démarrage, mais qu’elle essaie ensuite de satelliser en obtenant la disparition de son organe Le Soc » 939 . Les seules informations que nous possédons pour cette période émanent de la presse officielle de l’évêché (Revue du Diocèse d’Annecy) ou proche de l’autorité, comme La Croix de la Haute-Savoie. Le 2 décembre 1906, cette dernière ouvre ses colonnes à une rubrique consacrée aux œuvres de jeunesse, qui, en 1907, est présentée sous le titre « chronique des œuvres ». Cette collaboration entre La Croix de la Haute-Savoie et la jeunesse catholique semble durer au moins jusque vers 1908. Le 17 mars 1907, un article, publié de façon anonyme940, rappelle qu’ « il y a bien longtemps que Monsieur le rédacteur de la Croix faisait appel aux jeunes gens pour leur demander de créer une tribune des œuvres. Hélas ! Cette voix ne serait-elle point perdue dans le désert ? Autrefois, nous avions Le Soc pour faire éclore la moisson. Le Soc n’est plus ! nos regrets l’accompagnent ! Mais nous sommes en puissance de le remplacer, La Croix largement nous a ouvert ses colonnes ! Acceptons cette généreuse hospitalité sans trêve, chaque semaine adressons nos correspondances »941.
Il semble qu’après le départ de l’abbé Mossuz, Mgr Campistron soutienne la relance de l’ACJF, vers 1907-1908942, et il le fait contre le Sillon. Il encourage les jeunes à entrer dans l’ACJF afin qu’ils ne soient pas tentés d’entrer dans le mouvement de Sangnier. N’encourager aucun mouvement serait une erreur. Les jeunes, loin se mobiliser pour la cité future, ne se préoccuperaient pas de la question religieuse et les églises risqueraient la désertion à plus ou moins long terme. Il est peut-être possible qu’avant la Séparation, Mgr Campistron n’ait pas suffisamment saisi l’utilité de mobiliser les jeunes dans une oeuvre d’apostolat, puis après les événements de 1905, s’apercevant de la nécessité de la collaboration entre l’Église et le laïcat, il consent à soutenir un mouvement, celui qui reste le plus soumis à la hiérarchie, c’est-à-dire l’ACJF. Cette période correspond également au changement de présidence : Fabien Bergoënd démissionnaire943, Paul Tapponnier est élu. Multipliant les réunions, les conférences, les rencontres, il réorganise complètement l’association944, lui redonnant ainsi un nouveau souffle. Il stimule les groupes en sommeil945, en crée de nouveaux et dénonce ceux qui sont inactifs. C’est avec lui que le mouvement entre « dans la voie des réalisations sociales et civiques (création de mutuelles, participation à la vie communale) »946. Si des prêtres sont pionniers de l’action catholique, il en est d’autres qui ne l’acceptent pas vraiment, et des oppositions naissent entre le président et les desservants. Cependant, Tapponnier bénéficie constamment du soutien de l’évêque.
Dès 1908, des réunions départementales montrent le signal « fort d’un regain d’activité de l’ACJF »947. Le 23 août948, un congrès, réunissant près de mille cinq cents jeunes, s’ouvre par un acte de foi devant les tombeaux de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal. Parmi les orateurs de la journée se trouvent Gelé – du comité central de Paris949 – et Pagès, de Montauban950. C’est à l’occasion de ce congrès que le chanoine Lachenal fait « élire par acclamation Paul Tapponnier »951 ainsi que les quatre vice-présidents qui sont Pierre Fournier (Annecy), Pinget (Saint-Julien-en-Genevois), Chapuis (Thonon-les-Bains) et Burnier (Bonneville). Le but de ce congrès est de grouper définitivement la jeunesse catholique et de « prendre les mesures et décisions qui lui donneront non seulement de quoi vivre, mais d’accentuer sa marche en avant »952. Le compte-rendu rappelle que la jeunesse catholique est l’œuvre de Mgr Campistron. L’auteur écrit que l’Ordinaire « avait tenu à bénir tous les membres de l’Association qui est son oeuvre. C’est lui qui a eu l’initiative de sa fondation et il a suivi avec une inlassable sollicitude les efforts faits pour lui donner vie intense et durable »953. Cette phrase laisserait à penser que l’association naît avec lui, mais pourquoi lui donner la paternité de la jeunesse catholique, alors que l’Union est créée avant même qu’il ne soit nommé à Annecy ? De plus avant son arrivée, elle connaissait un essor fort honorable. Est-ce parce qu’avec le renvoi de l’abbé Mossuz et le remplacement de Bergoënd, la jeunesse catholique a pris une nouvelle direction née de l’initiative de l’évêque ? Ce même compte-rendu nous apprend que les jeunes présents font le serment de défendre l’Église, répondant ainsi aux vibrants appels du chanoine Lachenal, qui, « dans une magnifique consécration au Coeur de Jésus, leur demanda de se donner corps et âme à la vérité et au bien »954. L’ACJF semble donc bien être une œuvre de défense religieuse qui devient œuvre d’apostolat et dans une moindre mesure, d’action sociale. Certains groupes naissent suite à une mission prêchée par le chanoine Lachenal, ou non, tel est le cas pour Éteaux955 ou Vallières956.
En 1909, n’ayant que deux vice-présidents (Annecy et Saint-Julien-en-Genevois), Tapponnier s’adresse à Charles Barbero, de Thonon-les-Bains, pour lui demander de devenir vice-président pour son arrondissement. Il lui écrit : « […] Tu sais que le Chablais a besoin au point de vue association d’être secoué fortement. Il est pour cela nécessaire qu’un jeune se dévoue à cette œuvre de réorganisation. […] En conséquence, mon cher camarade, inutile de formuler d’observations !! J’attends ta réponse affirmative et je serai heureux de t’avoir comme vice-président »957. Cependant, il ne semble pas que Barbero réponde par l’affirmative. Toutefois en novembre 1910, plusieurs réunions sont organisées dans le Chablais en vue « d’orienter les camarades vers la création d’œuvres sociales dans les communes »958.
Tapponnier enthousiasme la jeunesse et lui donne « un idéal attrayant pour l’entraîner »959, sans doute donne-t-il aussi de la cohésion au mouvement. En 1910, il crée un organe de liaison, destiné à combler le vide laissé par la disparition du Soc, un lustre plus tôt. Cette idée de la résurgence d’un journal « interne » naît probablement d’une discussion avec Jean Lerolle960, lors de son passage à Annecy en 1909961. Le choix du titre semble également être fait avec le président national de l’ACJF962. La Voix des Alpes publie son premier numéro le 8 mai 1910, jour de la fête de la bienheureuse Jeanne d’Arc. Cet organe, dont Tapponnier est l’un des principaux rédacteurs, n’est sans doute pas étranger à la reprise du mouvement. Le président y développe les thèses de l’association. Des comptes-rendus de réunions et des initiatives y sont également donnés, ce qui n’est pas sans encourager les jeunes des paroisses concernées et qui n’est pas sans donner un exemple – et une motivation pour les autres. Ce bulletin doit être « le porte-parole du comité de l’Union Départementale. Il sera le trait d’union entre les Savoyards catholiques »963. Il disparaît en 1913, sans que l’on sache véritablement pourquoi. Aucun article ne signale la fin prochaine du bulletin. Est-ce un signe d’un certain essoufflement du mouvement ? Est-ce à cause d’un problème financier ? Est-ce un problème lié aux articles qui sont publiés, et qui reprennent de plus en plus des articles de fonds provenant d’autres bulletins ?
Les cotisations n’étant pas toujours bien payées, Tapponnier doit également réorganiser l’association d’un point de vue financier. Le 22 janvier 1909, il s’adresse à Jean Lerolle, lui demandant s’il pourrait venir en Haute-Savoie. Il lui annonce qu’il « y aura un point sur lequel il faudra insister tout particulièrement : c’est l’affiliation au comité diocésain et l’organisation financière de l’UD »964. Le second numéro de La Voix des Alpes rappelle aux adhérents de l’association qu’ils doivent s’acquitter de leur cotisation ainsi que de l’abonnement au bulletin de l’association965.
Le renouveau du mouvement de jeunesse catholique est très probablement en rapport avec l’effacement du Sillon. Certains jeunes attirés par ce mouvement et voyant qu’il est de moins en moins apprécié par l’autorité épiscopale ne se retourneraient-ils pas vers la jeunesse catholique ? Mais si cela est sans doute exact pour quelques-uns, ils ne sont sans doute pas légion, et il faut donc bien reconnaître que ce regain d’activité provient sans doute du dynamisme du président, qui se dévoue pour être présent à un maximum de réunions, de conférences, de congrès… Quasiment tous les dimanches, il est dans une paroisse différente, il se donne sans compter pour le mouvement. Nous pouvons également nous demander si les unions paroissiales constituées – dans le diocèse – à partir de 1909 n’ont pas également un rôle à jouer. Les jeunes gens voyant leurs parents s’investir dans un mouvement de défense religieuse, n’ont-ils pas eu envie de faire la même chose ? En l’absence de documentation, nous sommes dans l’impossibilité de savoir s’il existe un rapport entre les deux associations, c’est-à-dire, savoir dans quelles proportions les membres de l’ACJF sont les enfants de membres des unions paroissiales et / ou des femmes de la Ligue des femmes françaises. Il serait intéressant de connaître le milieu dans lequel ont évolué les jeunes gens pour savoir dans quelle proportion les jeunes issus d’un milieu militant s’engagent et à l’inverse connaître le nombre de ceux issus d’un milieu simplement pratiquant qui s’engagent. Devant les lacunes très importantes des archives, nous ne sommes pas en mesure de pouvoir fournir d’éléments. En revanche, nous pouvons signaler que Paul Tapponnier est le fils d’une ligueuse, qui plus est secrétaire de son arrondissement.
En novembre 1909, lors du congrès des œuvres diocésaines, tenu à Annecy, le président dresse le bilan suivant : cent six paroisses sont concernées par l’Union avec deux mille trois cent quatre-vingts jeunes966 et des groupes en formation. Lors de ce même congrès, Mgr Campistron condamnant le Sillon, encourage très nettement l’ACJF. À ce sujet, le président diocésain écrit au secrétaire national de l’ACJF, que « les encouragements que [l’évêque] a bien voulu témoigner publiquement à la Jeunesse catholique durant le dernier congrès diocésain d’Annecy ne pourront qu’encourager et donner à notre chère Association une vie nouvelle »967. Il serait inexact de penser qu’il n’y a pas de conflits internes ; pour preuve en 1911968, Paul Tapponnier donne sa démission au chanoine Lachenal qui la refuse969. En octobre 1911, le président de la Jeunesse catholique est heureux de constater que l’association est prospère970, mais en 1912, il regrette que les sections se replient sur elles-mêmes. Il leur demande donc de reprendre les activités comme aux temps originels de l’œuvre, au temps où les congrès, les réunions, se succédaient et permettaient une rencontre et une fraternité des membres971. Il établit alors un programme sur quatre années pour la formation religieuse et sociale des membres. Malgré un ralentissement du mouvement, des initiatives apparaissent toujours et en 1913, un groupe d’avant-garde, comportant dix-sept membres, est crée à La Clusaz972.
Pour Paul Tapponnier, vice-président de l’arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois depuis 1903, et président départemental en 1907-1908, la « tâche de la jeune génération sera […] d’édifier sur notre sol, guidé par l’inspiration chrétienne, la cité future et l’édifice social, avec la religion comme pierre angulaire »973. Pour lui, comme pour son association, il est nécessaire d’agir et non pas de « subir les transformations contemporaines »974. C’est donc bien dans le sens de l’action, de la préparation à la cité de demain qu’il emmène les jeunes. Ces derniers ont compris que l’action religieuse n’était plus exclusivement réservée au clergé, et qu’ils devaient comme leurs aînés prendre une part active à la défense religieuse. L’action repose, comme pour les dames de la Ligue des femmes françaises, sur la Piété. N’est-ce pas là le premier des termes du triptyque de l’association ? Tapponnier exhorte ses amis à communier plus, à s’emparer « de la force de Dieu »975, à prier plus quotidiennement, pour les parents, les morts… Le jeune homme est chrétien, il doit se doubler d’un apôtre et « comme il est jeune et qu’il veut vivre, et qu’il entend malgré tout garder ses convictions et sa foi, il se fait soldat976pour les défendre, il se lance dans la lutte »977. Plusieurs groupes établissent la « communion fixe »978, tel est le cas à Épagny, où le 25 juin 1910, trente-cinq jeunes, âgés de quinze à trente ans, s’approchent de la table de communion979. Cette communion des jeunes se fait également lors des réunions, tel est le cas à Cruseilles, où ils sont vingt-cinq de Copponex, Cercier, Cernex ou de Cruseilles à s’approcher des Sacrements980.
Le second terme de la trilogie de l’Association est l’Étude. Il s’agit de participer à la formation de bons chrétiens, notamment par le travail intellectuel, la réflexion… Les sujets traités lors des cercles d’études sont assez variés. À Seynod981, entre le 23 janvier et le 29 mai 1910, les jeunes traitent entre autres, de la comète d’Halley982, du système solaire983, de la vie et de la béatification de Jeanne d’Arc, des martyrs de la Révolution, de Danton, de l’annexion de la Savoie à la France. Si les sujets d’astronomie sont variés, il n’en reste pas moins que les autres sont très ciblés, même s’il reste d’une certaine actualité pour celui de l’Annexion, dont on fête le cinquantenaire en 1910. Les thèmes traités dans la catégorie « objection » sont « la religion est bonne pour les femmes » ou « les ministres de l’église et l’excommunication »984.
C’est par leur exemplarité que les jeunes « doivent s’attirer les bonnes grâces de leur voisinage »985. C’est ce que Tapponnier définit dans La Voix des Alpes du 11 décembre 1910, écrivant « que feront dans une paroisse, deux, trois, quatre jeunes catholiques exemplaires, travailleurs et actifs ? Ils auront vite fait de la transformer »986. Cette formation peut se faire par des « enquêtes, des causeries religieuses, sociales et agricoles, des lectures commentées… »987 Comme le rappelle le président dans une lettre adressée à Henri Donzier à Sallenôves : « ce qu’il faut ce n’est pas seulement la quantité mais surtout la qualité. Affirmez-vous toujours et partout comme des jeunes gens foncièrement chrétiens ; ainsi que vous en imposerez à tous ceux qui vous entourent »988. Concernant la formation d’une élite, l’abbé Pernoud, curé d‘Amancy, propose que des retraites fermées soient organisées. Proposition largement acceptée, notamment par l’abbé Cottard-Josserand, qui donne l’exemple de l’Ain, où elles sont déjà présentes et largement bénéfiques à la formation d’une élite. Lors des résolutions prises après l’intervention de Tapponnier, « il est à désirer que cette œuvre [des retraites fermées] s’établisse rapidement dans le Diocèse »989. Elle est inaugurée en 1910, et d’autres mouvements en bénéficiant également. Dans une lettre qu’il adresse aux militants, Mgr Campistron leur rappelle qu’ils seront « des apôtres par l’exemple, par la plume et par la parole » et que de « tout cela sortira une belle moisson qui sera la récompense de [leurs] efforts et la joie du père de famille »990.
Enfin, il reste l’Action. C’est en s’engageant dans diverses organisations que les jeunes pourront agir, c’est, par exemple, en créant ou en organisant des syndicats agricoles, des caisses de prévoyance… en participant aux jardins ouvriers, aux ligues antialcooliques…991. Des éléments qui existent déjà dans certaines paroisses, mais qui demandent à se développer. Tapponnier encourage constamment ses militants à travailler pour le temporel, à avoir des actions sociales. La Voix des Alpes fournissant les informations nécessaires aux différentes créations, tel est le cas de l’article portant sur « l’action sociale »992 ou sur les mutuelles dotales. Les groupes n’ont pas attendu l’arrivée d’un nouveau président pour constituer des syndicats agricoles, tel est le cas de Savigny993, qui en possède un depuis 1905, transformé d’ailleurs en coopérative agricole. Cependant, l’arrivée de Tapponnier redynamise les groupes et en 1910, une boulangerie coopérative est à l’étude à Cercier994, alors que Cruseilles a constitué une société de secours mutuels et prévoit la création d’une caisse dotale. En mai 1910, les statuts de cette caisse sont toujours dans les cartons du ministère du travail en vue de son acceptation995. Le comité du groupe d’Annecy, nouvellement élu, prévoit pour 1910-1911, la « création d’une caisse mutuelle militaire et une mutuelle dotale »996. Les membres de l’Association doivent également agir auprès des conscrits qui partent au service militaire. Des retraites sont organisées pour ces derniers ainsi que des préparations au service militaire, comme à Savigny, où le projet est lancé en 1910997. Des articles leur sont également consacrés998. Ils doivent être dans les casernes, « l’exemple de la Savoie catholique »999. Montrant leur attachement à la patrie, les membres de la jeunesse catholique répondent à l’appel lancé lors du congrès national de Lyon de l’ACJF, en mars 1912. Ils font des dons pour les « aéroplanes de l’armée »1000. Soulignons que les Annales de la Jeunesse Catholique souligne l’importance de la délégation haut-savoyarde par rapport à celle de Chambéry qui est représentée par le directeur des œuvres accompagné de trente-trois membres1001. Lorsqu’en 1913, la loi des trois ans est évoquée, Paul Tapponnier, dans un article intitulé « pour la patrie », s’adresse à Pierre Gerlier pour lui affirmer le soutien de ses militants qui défendront leur patrie contre d’éventuels envahisseurs1002.
Comme la Ligue des femmes françaises, la jeunesse catholique doit se préoccuper de la presse car il « faut faire la guerre sans relâche à la mauvaise presse, au mauvais journal »1003. D’ailleurs, il est explicitement rappelé au bas de chaque numéro de La Voix des Alpes qu’il ne faut pas jeter le bulletin, mais le faire lire à ses voisins ou amis. En octobre 1910, un article de La Voix des Alpes, évoquant ses propagandistes, titre un de ses articles : « Nos camelots en campagne »1004. L’utilisation du terme de « camelot » n’est pas sans rappeler le même terme utilisé pour les vendeurs de journaux de l’Action française. Ce choix est sans doute un hasard1005, toutefois nous pouvons nous demander s’il existe un lien plus ou moins proche entre Action française et jeunesse catholique dans le diocèse. En effet, quelques membres éminents du mouvement de Maurras sont également membres de la Jeunesse catholique (Jacques de Guigné, Louis Mermoud). Paul Tapponnier écrit fréquemment dans le journal le Nouvelliste de Lyon qui est considéré comme relativement conservateur et même « organe du parti orléaniste »1006 par l’abbé Rhuin. Cependant, il ne semble pas que Paul Tapponnier soit véritablement proche de l’Action française pour autant. Le chanoine Clavel écrira dans ses souvenirs qu’en 1919 la jeunesse catholique était divisée sur la question de l’Action française1007.
Tapponnier rappelle en 1912 que « l’exercice du droit électoral étant pour tout citoyen une obligation, les membres de la JC ont le devoir de participer à la vie politique »1008. Il ajoute que ce sont « les camarades de la Vallée qui […] donnent l’exemple de l’action dans la Cité. À Manigod, La Clusaz, au Grand-Bornand et puis à Cruseilles, les membres de l’ACJF participent activement à la Vie communale. Ici ils aident leur conseil municipal, ailleurs ils le surveillent»1009, comme à Copponex1010. Si un membre de l’association souhaite s’engager en politique, il peut le faire à la condition de remettre préalablement sa démission à l’association1011. En 1912, Tapponnier refuse d’accepter au sein du groupe Charles Périer, tout juste sorti d’une campagne électorale, et jugé trop proche du milieu politique1012. Ce dernier, rédacteur à L’Indicateur de la Savoie, est « l’auteur aimé des coups de crayons hebdomadaires qui marquent pour toujours ceux qui les reçoivent »1013. Ce journal de sensibilité intégriste s’éloigne fortement de l’ACJF. En 1911, Périer participait à des réunions de la jeunesse catholique, comme celle tenue au Grand-Bornand en mars, où devant deux cent vingt membres, il fit un discours des plus appréciés. Appelant les jeunes à s’unir et à travailler à l’organisation des groupes, il leur rappelle qu’ils doivent combattre pour « les autres et le foyer, pour la religion et la famille »1014.
Les jeunes s’investissent également dans des activités récréatives destinées à donner à leurs homologues des différentes paroisses des occupations saines. C’est pour cette raison que plusieurs représentations théâtrales sont organisées dans le diocèse. Elles ont lieu principalement à Marignier où l’abbé Jacquier est un ami fidèle de la jeunesse catholique. En 1909, c’est la pièce Jeanne d’Arc 1015 qui est jouée. La Revue du Diocèse d’Annecy la présente comme « un petit événement […] qui a presque lieu d’étonner, si l’on pense que là on a trouvé de vrais acteurs et monté une pièce théâtrale tout aussi bien que dans une ville où est préparé de longue main à semblable entreprise »1016. En 1910, une nouvelle représentation de la vie de la bienheureuse est à nouveau faite à Marignier, par les jeunes de la Jeunesse catholique. Pour donner « satisfaction aux nombreuses demandes venues de tous les points du département, le Comité a résolu de donner une sixième représentation le lundi de Pâques 28 courant, à 2 h 15 »1017. Épagny honore également la bienheureuse par une représentation théâtrale donnée à Tessy en 19101018. En mars 1911, c’est le Messie qui est présenté à Marignier par la plupart des acteurs de Jeanne d’Arc de 19091019. D’autres groupes donnent des séances récréatives qui attirent un nombre important de personnes, tel est le cas à Évian-les-Bains où la séance du 18 février 1906 attire trois cents personnes1020, ou celle de Ville-la-Grand qui, le même jour, en attire deux cent cinquante1021. Archamps, Boëge ou Seynod participent également à ce mouvement en organisant ce type de manifestations1022. En février 1913, La Giettaz organise une soirée de théâtre réunissant pas moins de cent personnes et, devant le succès rencontré, une seconde séance est prévue pour le dimanche suivant1023. Les séances récréatives peuvent également être d’un autre genre, comme à Entremont, où le vicaire de La Clusaz fait une « projection lumineuse »1024. Elles peuvent aussi servir à venir en aide à des personnes sinistrées. Tel est le cas de la fanfare la « Cécilienne » de Viuz-en-Sallaz, qui a organisé une « séance de charité en faveur des victimes de la catastrophe en Italie. La recette [de] 230 francs a été entièrement envoyée au comité de secours institué par le Saint-Père »1025. En 1911, une soirée récréative est organisée dans deux hôtels de Monnetier-Salève [sic] et les recettes ainsi récoltées sont versées pour le denier du culte1026.
La Fédération catholique des œuvres musicales de jeunesse, fondée par l’abbé Charvet et placée sous le patronage du vicaire général Cusin1027, s’intéresse également à la jeunesse. Elle a pour but de fédérer toutes les chorales et fanfares catholiques du diocèse. À Saint-Julien-en-Genevois, lors de son septième festival, placé sous le patronage de la bienheureuse Jeanne d’Arc1028, ce sont près de soixante-cinq sociétés qui sont présentes. La répartition est assez inégale puisque cinq formations viennent de l’arrondissement d’Annecy, alors que quarante-huit viennent de ceux de Bonneville et de Saint-Julien-en-Genevois1029 et quatorze de celui de Thonon-les-Bains, alors qu’une est « étrangère au département »1030. À cette occasion, ce sont près de treize mille personnes qui se regroupent autour de l’évêque, qui préside la cérémonie. À l’occasion du déjeuner, il rend « hommage aux prêtres de son diocèse pour leur dévouement apporté à la création de ces différentes sociétés catholiques, […] et il a dit être fier de se trouver à une si belle fête religieuse et patriotique »1031.
À la veille de la guerre, le mouvement de la jeunesse catholique, malgré l’action de son président et de l’aumônier, connaît un nouvel essoufflement. Il conserve cependant des résultats qui restent honorables. La guerre interrompt cet essor, sans pour autant le briser. Dès les lendemains du conflit, l’action catholique reprend ses activités, même si de nombreux jeunes sont morts sur le front. Son « âge d’or » se situe dans l’entre-deux-guerres et plus précisément dans les années Trente avec la spécialisation.
Concomitante à la création de la jeunesse catholique dans le diocèse se trouve la naissance d’un autre mouvement de défense religieuse et d’apostolat pour les femmes.
La Voix des Alpes, n° 3, juillet 1910.
Ibid., n° 37, 29 juin 1913.
Ibid., n° 7, 13 novembre 1910.
Ibid.,n° 1, 8 mai 1910.
La Voix des Alpes, n° 36, 11 mai 1913. Article du chanoine Lachenal.
ADA. 1 D 21. Chanoine Mugnier. Homélie du chanoine Mugnier, sans date.
Albert de Mun est l’un des artisans de l’Œuvre des cercles catholiques ouvriers et défenseur d’une législation sociale à la Chambre.
Albert de Mun, cité dans c. molette, L’Association catholique de la Jeunesse Française…, op. cit., p. 37.
Alain-René Michel rappelle que c’est en 1912, que ce triptyque est « explicitement formulé dans les statuts en leur premier article, après avoir été simplement esquissé en 1886 ». a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 31.
j. joly, Paul Tapponnier…, op. cit., p. 30.
Henri Bazire (1899-1904) ; Jean Lerolle (1904-1909) et Pierre Gerlier (1909-1913).
j. joly, Paul Tapponnier…, op. cit., p. 18.
Ibid.
c. molette, L’Association…, op. cit., p. 446. Joseph Denais est secrétaire du comité général.
Chronique des comités du Sud-Est, juin 1901, p. 226-227. Le cercle d’études d’Annecy a été fondé en 1898 et il a « à son actif un groupe de jardins ouvriers très prospère ». Chronique des Comités du Sud-Est, février 1902, p. 76.
Par exemple, le groupe de La Clusaz est fondé en 1900. Jeunesse catholique, n° 2, mars 1920. Avant la guerre, il compte 90 membres actifs. Jeunesse catholique, n° 48, février 1924, p. 181.
Un compte-rendu publié dans la Chronique des Comités du Sud-Est en mars 1902, (p. 101-102) souligne que la « jeune union départementale de la Jeunesse catholique a fait appel, ce mois-ci, à ses amis de la Fédération du Sud-Est, pour compléter ses cadres de l’arrondissement de Bonneville ».
j. joly, Paul Tapponnier…, op. cit., p. 28.
Nouveau supplément au dictionnaire…, op. cit., p. 1004. Né en 1863 à Vulbens, il est vicaire à Saint-François de Sales de Genève (1887-1888), à Évian-les-Bains (1888-1893) et à Notre-Dame d’Annecy (1893-1897) avant d’être nommé à Collonges, où il reste jusqu’à sa mort en 1941.
ADA. 1 D 21. Papiers Mugnier. Sermon du chanoine Mugnier à l’occasion des noces d’or de l’abbé Magnin, 1937.
Ibid.
Nous avons pu remarquer que les prêtres connus pour avoir été dans les premiers à aider les œuvres de jeunesse sont pour la plupart nés dans la décennie 1860-1870 et ordonné dans entre 1885-1895, donc à un moment où des changements apparaissent. Ils deviennent prêtres aux alentours de la création de l’ACJF, du Sillon, de l’encyclique Rerum Novarum. Il est à noter que l’abbé Rhuin, propagandiste du Sillon naît en 1871, comme l’abbé Éminet. Les abbés Pernoud et Humblot suspectés de modernisme naissent en 1872, et sont ordonnés en 1895.
ADA. 1 D 21. Papiers Mugnier. Sermon du chanoine Mugnier à l’occasion des noces d’or de l’abbé Magnin, 1937.
Né à Bernex en 1862, il est nommé à Saint-Julien-en-Genevois en 1913, après avoir été curé de Marignier en 1899, où la jeunesse catholique est fort vivante. Le chanoine Dechavassine dans la notice biographique qu’il lui consacre le définit comme « le vrai type de curé savoyard à la solide carrure, au robuste bon sens ; en imposait par sa personnalité, sa culture, son éloquence directe ». Il meurt en 1950. Nouveau supplément au dictionnaire…, op. cit., p. 992.
La Voix des Alpes, n° 1, 8 mai 1910.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 130.
Chroniques des Comités du Sud-Est, octobre 1901, p. 298.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit.,p. 128.
c. sorrel, « Les catholiques Savoyards et la question sociale au début du XXe siècle », in Études savoisiennes, n° 1, p. 147.
a.-r. michel, Catholiques en démocratie…op. cit., p. 35.
Sur ce sujet, voir Bruno dumons, Les Dames de la Ligue des Femmes françaises (1901-1914), Paris, Éd. du Cerf, 2006, 526 p.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 128.
Chroniques du comité du Sud-Est, Juillet-août 1901, p. 258-259. Les vice-présidents sont Guillermin (Bonneville), Bergoënd (Thonon-les-Bains) et Saulthier (Saint-Julien-en-Genevois). Duc-Dohon quitte le mouvement pour s’installer comme notaire à La Côte-Saint-André (Isère). Le Soc, n° 6, novembre-décembre 1902, p. 95.
Il est également rédacteur en chef de La Croix de la Haute-Savoie.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 131. L’Union départementale repose sur les deux principes de la fédération et de l’élection. Son organisation repose sur une base pyramidale. Le conseil fédéral (ou assemblée départementale) se réunit annuellement dans « l’une des villes du département ». Il se compose des aumôniers et des délégués des groupes affiliés, des membres du comité départemental – élus par le conseil fédéral pour deux ans – , d’un délégué du comité central de Paris. Outre l’élection des membres du comité départemental, le conseil doit contrôler les actes et « prendre les décisions relatives à la vie et à la bonne marche de l’Union ». Le comité départemental comprend un aumônier nommé par l’évêque, un président, un vice-président pour chacun des quatre arrondissements, un secrétaire, un trésorier et deux membres adjoints. Au niveau des arrondissements et des cantons, les services sont décentralisés et les vice-présidents d’arrondissements sont principalement chargés de « provoquer la formation de groupes locaux » dans leurs secteurs. Enfin, les groupes paroissiaux sont constitués et bien que fédérés ils conservent leur autonomie. Les membres versent une cotisation annuelle de cinquante centimes, dont la moitié est versée au comité central de Paris. Le but de l’Association est de « grouper les jeunes gens … dans une association nettement catholique. Filialement et entièrement soumise aux enseignements du Pontife Souverain et à l’autorité de l’Évêque du Diocèse ».
Le Soc, novembre-décembre 1902, p. 110.
Ibid., novembre 1903.
Chroniques des comités du Sud-Est, octobre 1903, p. 342-343.
c. molette , L’Association Catholique de la Jeunesse Française..., op. cit., p. 446.
AML. Fonds de la Chronique sociale de France. 130 II 9. Il semble même que des groupes aient eu des activités politiques avant cette date puisqu’en novembre 1904, l’abbé Mossuz écrit à Marius Gonin que « certains groupes ont perdu, hélas, en manifestations politiques, une activité qui eut été mieux dépensée ailleurs ».
c. sorrel , Les catholiques…, op. cit., p. 403, note 2.
Voir la liste des présidents diocésains de l’ACJF ete de l’organisation de la jeunesse catholique en annexes nos 84 et 85.
L’abbé Mossuz (1873-1944) est nommé vicaire à Sallanches, en juillet 1906, poste qu’il occupe jusqu’à sa nomination comme curé de Burdignin en décembre 1909. De 1923 à sa mort en 1944, il est curé de Bons-en-Chablais. c. sorrel, Dictionnaire…, op. cit., p. 300. Sans doute lorsqu’il est relevé de ses fonctions de directeur de la Croix de la Haute-Savoie, il l’est également de l’aumônerie de la jeunesse catholique ? Concernant son départ du journal, des contemporains dirent de lui qu’il avait été « descendu de la Croix ».
AML. Fonds de la Chronique sociale de France, 130 II 9. Lettre de l’abbé Mossuz à Marius Gonin, 5 novembre 1904. Dans une lettre qu’il adresse à Marius Gonin, il souligne que « La Croix est transformée …et que le public a bien accueilli ce changement. Les ouvriers – à Annecy tout au moins – nous ont déjà manifesté leur sympathie à propos de l’affaire de Cluses, et de quelques autres questions qui les intéressent particulièrement ».
Avant la Séparation, a lieu la scission entre le Sillon et les fédérations des groupes du Sud-Est (février 1905).
c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 64.
Ce départ au Canada n’est sans doute pas un hasard. La Croix de la Haute-Savoie publie des appels pour que des Savoyards trop à l’étroit dans leurs montagnes partent pour le Canada, où des terres de 200 journaux les attendent, ils font également appel à différents corps de métiers. Un mouvement semblable se retrouve dans la Lozère et l’Ardèche, où Patrick Cabanel remarque que « le mouvement d’émigration … vers le Québec au début des années 1910 a intégré pour une part l’effet des violences de 1906 ». p. cabanel, « La révolte des Inventaires », in j.- p. chantin, d. moulinet, dir., La Séparation de 1905…, op. cit., p. 100.
Il est nommé à ce poste le 30 novembre 1906. Ce qui signifierait qu’une vacance de l’aumônerie diocésaine du mouvement se produise entre juillet et novembre 1906. Cela expliquerait sans doute le flottement. L’activité de l’association ne reprend vraiment qu’à partir de 1907, soit quelques mois après l’arrivée du nouvel aumônier. Voir la photo du chanoine Lachenal en annexe n° 12.
Il est attaché au secrétariat personnel de Mgr Isoard dès son ordination. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 18, 30 avril 1920, p. 198-199.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 18, 30 avril 1920, p. 199. Mgr Isoard l’a également institué légataire universel. Haute-Savoie. Dictionnaire biographique et historique illustré, Paris, Flammarion, 1907, p. 363-364.
ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre du chanoine Clavel à l’évêque, 23 mai 1927. Dans une lettre qu’il adresse à Mgr Du Bois de la Villerabel en 1927, le chanoine Clavel lui déclare « n’avoir pas suivi MM. Vicquéry et Lachenal dans l’orientation nettement et ouvertement Action française qu’ils avaient donné à leurs œuvres ». Il ajoute également qu’en 1919, les jeunes sont particulièrement divisés par cette question de l’Action française. Le mouvement est-il très important ? ou s’agit-il de quelques éléments ? Il évoque ses faits quelque temps après la condamnation du mouvement par Rome. De plus il pense qu’il gêne l’autorité et souhaite remettre sa démission. Ses affirmations sont-elles alors neutres ?
ADA, 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n°1. a.-d. clavel, Quelques jalons pour ma vie. Souvenirs de l’abbé, datant sans doute du début des années 1960. L’abbé Clavel, nous le verrons plus tard, est le grand homme de l’Action catholique de l’entre-deux-guerres. Ses propos paraissent exagérés, est-ce par confusion ou pour mieux mettre en valeur son action ? Quoi qu’il en soit, il paraît peu probable que Mgr Campistron ait interdit la Jeunesse catholique pour préférer le Sillon, même si il se passe quelque chose dans ces années. La disparition des archives de cet épiscopat empêchent d’avancer sur ces questions.
AML. Fonds de la Chronique sociale de France, 130 II 9. Lettre de l’abbé Mossuz à Marius Gonin, 5 novembre 1904.
c. sorrel, Les catholiques…, op. cit., p. 403, note 2.
Nous pouvons nous demander si l’auteur de l’article n’est pas Paul Tapponnier.
La Croix de la Haute-Savoie, 17 mars 1907.
c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 13. La Croix de la Haute-Savoie du 4 août 1907 annonce que la « Jeunesse catholique d’Annecy vient de se reconstituer sous l’impulsion du chanoine Lachenal ». Ce qui signifie donc qu’un groupe existait avant mais pour quelles raisons a-t-il cesser son activité ?
j. joly, P aul Tapponnier…, op. cit., p. 39.
Ibid., p. 47.
Le groupe de Lucinges est présenté en 1910 comme en train de se réorganiser. Cela signifie donc qu’il a connu un moment de léthargie.
c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 29.
j. joly , P aul Tapponnier…, op. cit., p. 50.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 34, 21 août 1908, p. 804.
Ibid., n° 35, 28 août 1908, p. 827.
Nous pouvons nous demander si Mgr Campistron ne connaît pas cette personne qui vient d’un département voisin du Gers.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 35, 28 août 1908, p. 827.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 35, 28 août 1908, p. 827.
Ibid.
Ibid. « “Tout ce que l’Eglise infaillible vous dira de croire, vous jurez d’en faire docilement votre croyance? / - Oui, nous le jurons, ô Coeur Sacré de Jésus ; / - Vous jurez de reconnaître les droits de Dieu, de proclamer son empire sur les individus comme sur les nations, de lui rester soumis à la vie à la mort? / - Oui, nous le jurons / - Vous jurez de garder vos choeurs chastes et forts? / - Oui, nous le jurons” ».
La Voix des Alpes, n° 22, 25 février 1912.
Ibid., n° 23, 14 mars 1912.
ADHS, 52 J 4. Lettre de Paul Tapponnier à Charles Barbero, 28 mai 1909.
La Voix des Alpes, n° 7, novembre 1910.
ADA, 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. a.-d. clavel, Quelques jalons pour ma vie. Sans doute l’abbé reprend ici un journal qu’il devait tenir au moment où il était chargé de s’occuper du patronage de Saint-Maurice, les dates sont très précises. Au 13 novembre 1909, il écrit : « il faut enthousiasmer la jeunesse, lui donner un idéal attrayant pour l’entraîner. Moins faire de reproches que d’exhortations à mieux faire ».
De 1904 à 1909.
ADHS, 52 J 4, Copie de la Lettre de Paul Tapponnier au président départemental de l’ACJF de l’Isère, 3 juin 1910.
j. joly, P aul Tapponnier…, op. cit., p. 53.
ADHS, 52 J 4. Copie de la lettre de Paul Tapponnier au chanoine Lachenal, 4 avril 1910.
Ibid. Lettre de Paul Tapponnier à Jean Lerolle, 22 janvier 1909.
La Voix des Alpes, n° 2, juin 1910.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 135. Julien Joly évoque pour « décembre 1909 » les chiffres de « 105 paroisses et 2330 adhérents de 16 à 35 ans », d’après une « enquête réalisée récemment » par Paul Tapponnier. j. joly, Paul Tapponnier…, op. cit., p. 49.
ADHS, 52 J 4, Copie de la lettre de Paul Tapponnier au secrétaire de l’ACJF, 2 décembre 1909.
À cette date, l’ACJF compte au niveau national 140 000 membres. f. lebrun , Histoire des catholiques…, op. cit., p. 392.
ADHS, 52 J 4. Copie de la lettre de Paul Tapponnier au chanoine Lavorel, 17 août 1911 : « … plus que jamais ayant en conscience ma responsabilité je me suis arrêté à une détermination et je viens à M. Le chanoine Lachenal, d’adresser ma démission de président de l’Union départementale. » Sans doute agit-il suite à une différend qui l’a opposé au directeur de la Croix de la Haute-Savoie, le chanoine Lavorel. Ce dernier n’avait pas consacré« une ligne au congrès de la jeunesse catholique ».
La Voix des Alpes, n° 18, octobre 1911.
Ibid., n° 32, 29 décembre 1912. « La jeunesse catholique de la Haute-Savoie a eu sa période épique, ses manifestations admirablement réussies, lors de sa fondation et de ses congrès départementaux … À l’heure actuelle, notre jeunesse se replie sur elle-même, par paroisse, et se consacre silencieusement à son travail de formation, sous la direction des aumôniers, curés ou vicaires… ».
La Voix des Alpes, 26 janvier 1913.
Ibid., 14 août 1910.
j. joly , P aul Tapponnier…, op. cit., p. 41.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 133.
Le vocabulaire militaire est souvent utilisé, les jeunes sont des « soldats » qui « s’enrôlent » pour un « combat » ou « une lutte » …Un vocabulaire patriotique est également perceptible. Les jeunes s’ils défendent la religion, défendent également à leur façon, leur Patrie, la Fille Aînée de l’Église.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 34, 21 août 1908, p. 804.
La Voix des Alpes, n° 3, juillet 1910.
Ibid.
Ibid., n° 2, juin 1910.
Le groupe est fondé le 9 janvier 1910. La Voix des Alpes, n° 1, 8 mai 1910.
La comète d’Halley était visible en 1910.
Le curé de Seynod, l’abbé Jérémie Sallaz, s’intéressait beaucoup à ces questions.
La Voix des Alpes, n° 3, juillet 1910.
j. joly , P aul Tapponnier…, op. cit., p. 43.
La Voix des Alpes, n° 8, 11 décembre 1910.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 134.
ADHS, 52 J 4. Lettre de Paul Tapponnier à Henri Donzier, 12 février 1909.
Résolutions, in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 139
La Voix des Alpes, n° 8, décembre 1910.
p. tapponnier, « L’ACJF », in Congrès diocésain des Œuvres … 1909, op. cit., p. 135.
La Voix des Alpes, n° 4, août 1910.
Ibid., n° 4, août 1910. Le groupe de Savigny est crée dès 1901.
Ibid., n° 1, 8 mai 1910.
Ibid.
La Voix des Alpes, n° 4, août 1910.
Ibid.
La liste des aumôniers de garnison est également publiée dans La Voix des Alpes.
La Voix des Alpes, n° 6, octobre 1910.
Ibid., n° 23, 14 mars 1912.
c. sorrel, Les catholiques…, op. cit., p. 250.
La Voix des Alpes, n° 37, 11 mai 1913.
Ibid., n° 22, 25 février 1912.
Ibid., n° 6, octobre 1910.
Le mot est sans doute également courant à cette époque.
ADHS, 1 J 2055. Lettre à Marc Sangnier.
ADA, 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. a.-d. clavel, Quelques jalons pour ma vie.
La Voix des Alpes, n°23, 28 janvier 1912.
Ibid.
Ibid., n° 23, 14 mars 1912.
ADHS, 52 J 4. Copie de la publication de l’organisation centrale de Paris « Avis du comité général de l’ACJF ».
ADHS, 52 J 4. Copie de la lettre de Paul Tapponnier à Charles Périer datée du 21 juin 1910.
L’ami des familles de Saint-Eustache,11 avril 1910.
Ibid. Le desservant de Saint-Eustache est parmi les auditeurs.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 46, 12 novembre 1909, p. 1103.
Ibid.
Ibid., n° 12, 25 mars 1910, p. 278.
La Voix des Alpes, n° 7, novembre 1910.
En 1925, la Revue du Diocèse d’Annecy écrit que « Les lecteurs de la Revue n’ont peut-être pas oublié le succès qu’avaient eu les dix représentations de “Jeanne d’Arc” données à Marignier en 1909 et 1910 ». Revue du Diocèse d’Annecy, n° 17, 24 avril 1925, p. 198.
La Croix de la Haute-Savoie, 25 février 1906.
Ibid.
La Voix des Alpes, n° 3, juillet 1910 et n° 4 août 1910.
Bulletin paroissial de La Giettaz, mars 1913.
La Voix des Alpes, n° 23, 14 mars 1912.
ADHS, 52 J 4. Article du 12 février 1909 intitulé « De l’action ».
La Voix des Alpes, n° 1, janvier 1911.
c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 141.
Comme le souligne François Lebrun, dans son Histoire des catholiques en France, p. 397: « La jeune Lorraine achève alors une évolution complexe dans l’évolution des mentalités françaises. … Le XIXe siècle donne du personnage une relecture plus archéologique, tout en accentuant sa sainteté. … Républicains et catholiques s’annexent Jeanne, les seconds de plus en plus, jusqu’à la béatification de 1909 et la canonisation de 1920 ».
Vingt-quatre viennent de Bonneville et autant de Saint-Julien-en-Genevois.
ADHS, 1 M 74. Lettre du sous-préfet de Saint-Julien-en-Genevois au préfet, 1913.
Ibid. En 1914, à Annemasse, ce sont 83 sociétés musicales qui se présentent à l’évêque et à son vicaire général Cusin. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 24, 12 juin 1914, p. 374.