Un diocèse dynamique

Au sortir de la guerre, le diocèse panse ses plaies et accueille les combattants revenus meurtris de ces années passées dans la boue et le sang. La réorganisation se fait progressivement sous l’autorité de Mgr Campistron lui aussi meurtri par ces années douloureuses. Les mouvements d’action catholique tentent de se réorganiser, et dès le début des années Vingt, l’ACJF opère sa reconstruction, suivie par les mouvements d’ action catholique féminins et masculins. Mgr Campistron meurt en 1921 et c’est un jeune évêque qui lui succède. Ce dernier, à peine arrivé, multiplie les initiatives qu’elles s’adressent au clergé ou aux laïcs. Au cours de son épiscopat, qui coïncide avec l’entre-deux-guerres, le diocèse renforce son dynamisme même si des oppositions apparaissent au sein des catholiques, notamment à cause de la condamnation de l’Action française en 1926. Les années Trente sont marquées par l’affirmation d’une nouvelle tendance qui est la démocratie-chrétienne, son implantation n’est sans doute pas étrangère au travail effectué par l’ACJF depuis plusieurs années.

Le dynamisme du diocèse n’est-il pas insufflé à la fois par l’évêque, qui est jeune et zélé, et par l’aumônier des mouvements de jeunesse qui la forme durant toute l’entre-deux-guerres ? Ce dynamisme diocésain semble donc bénéficier de l’influence de personnalités fortes. S’ils ne partagent par les mêmes opinions sur différents sujets, l’un comme l’autre s’accordent avant tout pour la sauvegarde de l’esprit chrétien et de la pratique.

Nous étudierons d’abord la reprise des activités et l’arrivée d’un nouveau chef pour le diocèse au lendemain de la guerre de 1914-1918, puis nous nous intéresserons à l’attention qu’il porte à la formation des prêtres et des laïcs, ainsi qu’à la présence de l’Église dans les paroisses nouvelles qu’il crée, et où il laisse les artistes s’exprimer avec l’art nouveau. Nous évoquerons ensuite l’action catholique qui connaît véritablement son âge d’or au cours de ces vingt années, notamment grâce à la spécialisation qui permet de faire avancer les milieux sociaux. Enfin, nous terminerons par une présentation des forces politiques présentes dans le diocèse qui opère au cours de cette période son basculement vers la droite qui s’affirme surtout après 1945, puis nous mentionnerons la condamnation de l’Action française, pour terminer par l’attitude adoptée par l’évêque face à la question des Ligues dans les années Trente, et celle des mouvements d’action catholique face à la situation internationale.