a. Le grand séminaire

Depuis la Séparation, les séminaristes sont dans des maisons de fortune, quittant les rives du lac d’Annecy pour celles du lac Léman, avant de retrouver Tessy, non loin d’Annecy. Sans doute, l’évêque – comme les prêtres – caresse le doux rêve de recouvrer la « maison de famille »2014. Confisqué en 1906, le séminaire est transformé en « hostellerie de la Puya »2015, après avoir servi de caserne. Cependant, dès 1906, s’était posé le problème de sa confiscation puisqu’il n’appartenait pas à la mense épiscopale mais à la Bourse des pauvres. Dès cette période, le chanoine Chevallier, prévôt du Chapitre, « mandataire et administrateur de cette Bourse, par acte Tissot notaire du 8 mai 1877 »2016, avait adressé aux autorités civiles un mémorandum rappelant que les biens de la Bourse ne pouvaient être mis sous séquestre. Il rappelait que cette Bourse était un établissement privé autonome, avec une personnalité civile propre et que ses biens n’avaient donc pas à être inclus dans ceux dépendant de la mense épiscopale2017. Dès 1910, les responsables intentaient des procès, et ce n’est qu’en mai 1923 que la cour d’appel de Grenoble redonne ses biens à la Bourse. Le chanoine Naz, docteur « in utroque jure »2018 signalant l’indépendance du séminaire, rappelle les clauses du traité de 1860 relatives aux biens ecclésiastiques. Ce n’est qu’en octobre 19232019, que la cour d’Appel de Grenoble rend un « arrêt définitif »2020 redonnant [enfin] à la bourse des Pauvres clercs ses possessions immobilières.

Concernant les bâtiments, Mgr de La Villerabel semble faire valoir jouer ses « relations de jeunesse […pour] aider […] à résoudre cette affaire »2021, en faisant appel notamment à son ancien condisciple du collège Saint-Charles, l’avocat André Le Troquer2022. Le 28 novembre 1923, le député Bartholoni s’adressant à Mgr de La Villerabel lui déclare que son « ami Richard qui a plaidé l’affaire à Grenoble estime qu’il est désirable que l’on parle le moins possible du succès obtenu par la lettre de [son] ami d’Aubigny », mais également que « l’évêché prenne effectivement possession des locaux que dans quelques années »2023. Le député rajoute à ce propos qu’il croit « d’ailleurs savoir que telles sont les intentions de [l’évêque], mais il croit de son devoir de l’informer de l’avis autorisé – et […] diplomate – de M. Richard »2024.

L’« hostellerie de la Puya » ouvrait uniquement l’été2025. Toutefois des améliorations2026 ont été apportées par les locataires successifs. Cependant, en 1921, lorsque le négociant parisien René Boyer loue le bâtiment, il semble qu’il soit dans un état proche du délabrement. Son bail est signé pour une durée de neuf années, il devrait donc quitter les locaux en 1930. C’est en 1927 qu’il décide de quitter les lieux – contre une indemnité de trois cent mille francs2027 – rendant ainsi leur « maison de famille »2028 aux séminaristes.

C’est par une lettre pastorale du 7 novembre 1927, jour de la Saint-Florent, que l’évêque annonce l’heureuse nouvelle du retour des bâtiments du séminaire à leur destination première2029. Il ne peut être mis immédiatement à la disposition des élèves, d’importants travaux devant être effectués : installation d’un chauffage central… L’évêque fait appel à la générosité des prêtres et des paroissiens, qui répondent massivement. L’abbé Mouthon, curé de Burdignin, « heureux […] de pouvoir prendre part au sacrifice »2030 demandé aux prêtres, rappelle que « la joie est grande au sein [du] clergé »2031. Il adresse le chèque d’un de ses paroissiens qui souhaite garder l’anonymat2032, dont la somme est de deux mille francs2033, à son évêque pour les réparations. Un mois plus tard, le chanoine Rhuin écrit à son supérieur que « la rentrée en possession de notre vieille maison du grand séminaire nous a comblé de joie ! » car « il est agréable sans doute de rester maître de son bien. Mais quand on en a été injustement dépossédé, il est moins pénible de le recouvrer à titre onéreux que de ne point le récupérer du tout »2034. Fin novembre 1927, un briochin, ami de Mgr de La Villerabel, le remercie de lui avoir fait part de « l’heureuse nouvelle » de la « récupération »2035 du séminaire, dont La Croix parle le matin même. Il lui rappelle qu’il est « plus heureux [qu’eux] qui [ont] dû dépenser tant de millions pour être logés »2036. Toutes les paroisses ne participent pas aussi rapidement à l’effort, puisqu’en février 1928, La Croix de la Haute-Savoie, dans un de ses articles rappelle que les paroisses qui n’ont pas encore versé leurs oboles sont priées de le faire sans plus tarder. Ce même article évoque l’initiative du docteur Privat2037, organisateur et orateur d’une tournée de conférences – avec projections – sur le thème du « paganisme, [du] christianisme et [de] la France » 2038. Les fonds ainsi récoltés sont entièrement reversés à la réparation du bâtiment. Les élèves ne peuvent [re]prendre possession de la bâtisse qu’après les vacances de Pâques 19282039, date à laquelle est fixée la rentrée2040.

En même temps que les locaux changent de lieux, la direction connaît aussi un renouvellement. Dès la rentrée 1922-1923, le chanoine Gavard est remplacé à la tête de l’établissement par l’abbé Pernoud. Ce dernier, fait chanoine en octobre 1922, n’est autre que l’ancien professeur d’histoire ecclésiastique qui n’avait pu retrouver son poste à Chens en 1907, et qui avait alors été nommé à Amancy2041. En 1927, le chanoine Pernoud2042, appelé comme vicaire général et archidiacre d’Annecy, est remplacé par l’abbé Cuttaz. Ce dernier ordonné en 1909, en même temps qu’Alfred-Denis Clavel, est nommé professeur de dogme fondamental et de philosophie en 1912. En 1927, il devient maître des cérémonies pontificales et supérieur du séminaire. Il occupe ce poste jusqu’en 1943. Pour un ancien séminariste, ayant connu le séminaire d’Aix-en-Provence2043 avant celui d’Annecy, il ressort que l’établissement ressemblait plus à un collège qu’à un séminaire. Les élèves étaient traités presque comme des enfants, et le supérieur n’était quasi qu’un surveillant2044. La situation n’évolue pas favorablement puisqu’en 1942, un rapport confidentiel sur la situation du séminaire, rappelle que « les élèves sont excédés de se sentir traités en collégiens et [qu’ils] aimeraient qu’on leur fit davantage confiance »2045.

Des incidents surviennent même quant à l’organisation du corps professoral. Tel est le cas de l’abbé Terrier. Ancien combattant, il est ordonné en juin 1922 et aussitôt nommé professeur au séminaire (philosophie, apologétique, dogme et éloquence)2046. En 1928, il demande au supérieur un allègement de ses charges, puisqu’en plus des cours, il s’occupe de la bibliothèque, des cercles d’études et des conférences ecclésiastiques2047. Le chanoine Cuttaz répond alors au vicaire général qu’il ne peut pas admettre « pareille combinaison »2048. Cela reviendrait à décharger l’abbé Terrier pour charger les autres professeurs, ce qui est « chose odieuse »2049 pour le Supérieur, qui rappelle que le travail extérieur de l’abbé « ne doit pas faire retomber sur les autres son travail intérieur »2050. Le chanoine Cuttaz ajoute que tout va bien dans son établissement, que la paix règne entre ses directeurs et qu’il ne voudrait pas « que la discorde s’y introduise par de glissement injustifié de besogne de l’un aux autres »2051. L’affaire est close et l’abbé Terrier doit assumer toutes ses fonctions. Cependant, il quitte l’enseignement en 1929 pour s’occuper du mouvement des hommes dont il est l’aumônier. À partir du 1er janvier 1930, il devient secrétaire du bureau diocésain des œuvres. Parmi les autres professeurs, l’un nous paraît avoir joué un rôle important auprès des séminaristes : le chanoine Mugnier, professeur de morale. Il est le directeur de conscience de nombreux élèves, et même ceux qui ne dépendent pas de lui n’hésitent pas à venir le voir pour chercher des conseils. Spirituellement d’esprit salésien2052, le chanoine Mugnier2053 souhaitait que le séminariste arrive à se passer de son directeur de conscience2054. Parmi les autres professeurs marquants du séminaire, se trouve l’abbé Duval, professeur de philosophie et de dogme, puis économe à la veille de la guerre2055. Excellent liturgiste, « il n’admettait aucune fantaisie »2056. Ces deux directeurs [Terrier et Duval], ouverts sur la question sociale et d’esprit démocrate-chrétien, tentent d’ouvrir la réflexion de leurs élèves sur les questions de leurs temps, ce qui n’est pas toujours très bien apprécié par l’évêque, dont les décisions sont parfois adoucies par le vicaire général Pernoud. Mgr de La Villerabel n’hésite pas à envoyer plusieurs de ses séminaristes à Rome pour poursuivre leurs études, tel est le cas des abbés Chavanne, Bublens ou encore Berthoud.

Le nombre des entrées au séminaire progresse lentement pour atteindre, en 1931-1932, un nombre quasi égal aux années précédant la Séparation2057. Cependant comme avant 1905, tous ceux qui entrent dans l’établissement n’en ressortent pas forcément ordonnés. Il est estimé par La Page de Saint-André que sur 20 à 25 entrées, après six années – caserne comprise –il ne ressort que 15 à 20 prêtres2058. Cela signifie donc qu’environ un quart des candidats au sacerdoce abandonne2059. Si cette moyenne est exacte, il n’en est pas moins vrai que les taux d’ordinations au cours de l’entre-deux-guerres sont plus élevés que durant la période 1883-1914, où le meilleur taux avait été enregistré en 1884-1885 avec 90 % des élèves ordonnés. Pour la période 1920-1940, le taux moyen des ordinations est de 84,52 % alors que pour la période 1883-1902, ce taux était de 65,95 %. Il ressort donc que les vocations de l’entre-deux-guerres sont nettement plus affirmées que celles de la veille de la Séparation. La santé reste un facteur d’abandon sans toutefois être le premier, puisqu’il concerne 2,75 % des élèves2060, alors que les départs « sans vocation » sont de 3,25 %. L’abandon suite au service militaire intéresse 2,5 % des cas, alors que le renvoi ne concerne que 1,25 % des élèves. Enfin, 2 % des entrants choisissent les ordres réguliers, un peu moins du quart allant chez les cisterciens de Tamié2061. Concernant les élèves de santé fragile, il semble que les supérieurs des collèges et petit séminaire fassent part au Supérieur du grand séminaire, de la situation des élèves. Tel est le cas de Léon Duval pour qui l’abbé Boymond écrit : « Élève de santé un peu délicate2062, a eu la varicelle en seconde et une pneumonie en rhétorique. Excellent élève sous tous rapports : intelligent, pieux, travailleur et docile, mais peu expansif»2063. Les jeunes ainsi connus pour avoir une santé fragile bénéficient d’une collation supplémentaire2064. Il s’agit sans doute de problèmes pulmonaires, comme cela est encore fréquent dans la France de cette époque. D’ailleurs devant le nombre croissant de malades, un sanatorium du clergé est ouvert, à Thorenc (Alpes-Maritimes)2065, pour y recevoir les séminaristes et les prêtres [malades]. Soulignons que les décès de séminaristes sont nettement moins nombreux que durant la période 1883-1914. Durant cette dernière, nous avons constaté dix-neuf décès2066 dont un accidentel (noyé), alors que dans l’entre-deux-guerres, nous avons relevé deux décès. Sans doute, les aménagements apportés au bâtiment, notamment le chauffage, ne sont pas étrangers à cette diminution2067. En 1935, l’évêque heureux de constater que les vocations sont nombreuses et qu’il en est de même pour les ordinations, réforme les examens des jeunes prêtres, qui avaient été interrompus depuis 1905. C’est par une ordonnance du 2 avril 1935 que Mgr de La Villerabel institue deux sessions pour l’examen de ses prêtres. Toute moyenne insuffisante, c’est-à-dire comprise entre zéro et cinq, annule l’examen.

Entre la rentrée 1927-1928 et celle de 1939-1940, la répartition des élèves arrivant au séminaire se fait comme suit : 13 % (36 élèves) viennent du collège de Thônes, 31 % (86 élèves) de celui de la Roche2068, 46 % (128 élèves) du petit séminaire de Thonon2069 et 10 % (28 élèves) d’autres établissements (Mongré, Aix-en-Provence…)2070. Ces chiffres montrent combien le petit séminaire de Thonon-les-Bains (le seul du diocèse) est important et nous rejoignons bien ici la conclusion dressée par La Page de Saint-André 2071, qui rappelle que les entrées au séminaire croissent en fonction de l’apport de Thonon. Ce dernier est construit par Mgr de La Villerabel dès son arrivée ; il ouvre ses portes en 19232072.

Notes
2014.

Lettre Circulaire de Mgr l’Évêque d’Annecy au clergé de son diocèse pour lui annoncer l’heureux retour des Séminaristes au grand séminaire d’Annecy, 7 novembre 1927, p. 4.

2015.

La Croix de la Haute-Savoie, 27 novembre 1927.

2016.

ch.-m. rebord , G rand séminaire…, op. cit., p. 289.

2017.

Ibid.

2018.

h. baud, Histoire du diocèse…, op. cit., p. 250.

2019.

Lettre Circulaire de Mgr l’Évêque d’Annecy au clergé de son diocèse pour lui annoncer l’heureux retour des Séminaristes au grand séminaire d’Annecy, 7 novembre 1927, p. 4.

2020.

Ibid.

2021.

h. baud, Histoire du diocèse…, op. cit., p. 250.

2022.

1884-1963. Amputé du bras lors la guerre de 1914-1918. Il est élu député socialiste de Paris en 1936. Il s’oppose à l’armistice en juin 1940. Il est le défenseur de Léon Blum à Riom. Ministre de l’Intérieur puis de la défense en 1946-1947, il est président de l’Assemblée Nationale du 12 janvier 1954 au 10 janvier 1955, et du 24 janvier 1956 au 4 octobre 1958.

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/le-troquer-andre-27101884.asp (site consulté le 7 mars 2007).

2023.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 1. Lettre de René Bartholoni à Mgr du Bois de La Villerabel, 28 novembre 1923.

2024.

Ibid.

2025.

Lettre Circulaire de Mgr l’Évêque d’Annecy au clergé de son diocèse pour lui annoncer l’heureux retour des Séminaristes au grand séminaire d’Annecy, 7 novembre 1927, p. 5.

2026.

Ibid.

2027.

La Page de Saint-André, décembre 1936-janvier 1937, p. 5. Ce qui équivaut à environ 164 343 euros (2006).

2028.

Lettre Circulaire de Mgr l’Évêque d’Annecy au clergé de son diocèse pour lui annoncer l’heureux retour des Séminaristes au grand séminaire d’Annecy, 7 novembre 1927, p. 4.

2029.

Lettre Circulaire de Mgr l’Évêque d’Annecy au clergé de son diocèse pour lui annoncer l’heureux retour des Séminaristes au grand séminaire d’Annecy, 7 novembre 1927, 6 pages.

2030.

Ibid.

2031.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 4. Lettre de l’abbé Mouthon à l’évêque. 21 novembre 1927.

2032.

Ibid.

2033.

 Ce qui équivaut environ à 1 155,62 euros (2006).

2034.

 ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 4. Lettre du chanoine Rhuin à l’évêque, 21 décembre 1927.

2035.

Ibid. Lettre d’un ami de Mgr du Bois de La Villerabel, 29 novembre 1927.

2036.

Ibid.

2037.

Propriétaire du château de Bonatrait à Villaz, il y organisait des retraites fermées avant la Première Guerre mondiale.

2038.

La Croix de la Haute-Savoie, 12 février 1928.

2039.

Pâques est le 8 avril 1928.

2040.

La Croix de la Haute-Savoie, 12 février 1928.

2041.

Cf. supra, p. 132-133.

2042.

En 1923, il est nommé vicaire général honoraire et membre du conseil épiscopal. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 33, 17 août 1923, p. 442. Le chanoine Pernoud remplace le chanoine Rebord, décédé en juillet 1927.

2043.

Il était tenu par des sulpiciens. Les séminaristes étaient alors considérés comme des adultes. S’ils demandaient une autorisation de sortie pour faire une course en ville ou autre, elle leur était accordée, chose bien différente à Annecy. La lettre de 1942, demandant le changement du supérieur, souligne que les élèves en deuil mangent séparément des autres, et que les autorisations de sortie sont accordées au compte-goutte. Cf. infra, p. 355.

2044.

Entretien avec l’abbé Philippe, le 14 novembre 2006. Il a été ordonné en 1936.

2045.

ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 3. Rapport confidentiel sur la situation du séminaire. Septembre 1942.

2046.

c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 383-384.

2047.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 4. Lettre de l’abbé Terrier au vicaire général. 2 septembre 1928.

2048.

Ibid. Lettre du chanoine Cuttaz au vicaire général. Elle ne comporte pas de date précise, mais seulement « lundi matin ». C’est sans doute le 3 septembre.

2049.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 4. Lettre du chanoine Cuttaz au vicaire général.

2050.

Ibid.

2051.

Ibid.

2052.

Entretien avec l’abbé Philippe, 14 novembre 2006. Sa notice dans le Dictionnaire… de Rebord souligne qu’il « était spécialiste des questions salésiennes et … souvent consulté en France et à l’étranger par les auteurs des études sur saint François de Sales. », p. 1018.

2053.

ch.-m. rebord , Dictionnaire…, op. cit., p. 1018. Né en 1884, il est élève aux facultés de Paris en octobre 1906, et ordonné à Saint-Joseph du Lac en 1911. Après un bref vicariat à Collonges-sous-Salève avec l’abbé Magnin, il part en repos en 1912. L’année suivante, il est nommé vicaire à Faverges et en octobre 1914, professeur de 3e et 4e au collège de Thônes. C’est en octobre 1919, qu’il est appelé comme directeur au séminaire, c’est là qu’il poursuit sa carrière. Il décède trente ans plus tard. Fait chanoine honoraire en 1926, il publie des articles en patois dans La Croix de la Haute-Savoie sous le pseudonyme de Jean à la Guita. Il est supérieur des chapelains de saint François de Sales en 1936. Ces derniers sont créés par Mgr Campistron en 1913, Revue du Diocèse d’Annecy, n° 34, 22 août 1913, p. 535.

2054.

Entretien avec l’abbé Chatelain, 27 novembre 2006.

2055.

Il est professeur de 1930 à 1938, et économe de 1938 à 1942.

2056.

Entretien avec l’abbé Philippe, 14 novembre 2006.

2057.

La Page de Saint-André de décembre 1934-janvier 1935 rappelle qu’il n’y avait « pas mieux dans les années de prospérité ».

2058.

Le terme de « déchets » est utilisé pour désigner les personnes qui quittent le séminaire sans recevoir l’ordination. La Page de Saint-André, décembre 1936-janvier 1937, p. 17. Voir les annexes nos 41, 42, 63.

2059.

Ces chiffres étaient plus importants entre 1899 et 1900, comme nous l’avons vu précédemment. Nous retrouvons ici un taux d’abandon qui se rapprocherait de celui connu dans les dernières années de l’épiscopat de Mgr Isoard. Sont inclus dans ces chiffres des élèves venant d’autres diocèses et étant ordonnés dans leurs diocèses d’origine, nous avons relevé deux élèves de Paris qui sont dans ce cas. Mais également un séminariste du diocèse, qui part à Meaux pour raison de famille et qui est réintégré au diocèse d’Annecy en 1930. Il s’agit de l’abbé Sallaz, dont nous aurons à reparler au cours de la partie consacrée à la Seconde Guerre.

2060.

Pour la période précédente, ce taux était de 2 %.

2061.

Trois vont à Tamié (37,5 %), un entre chez les Jésuites, un chez les Bénédictins, un aux Missions Étrangères, un chez les Pères Blancs et un chez les Assomptionnistes.

2062.

Il meurt en 1996 âgé de 93 ans.

2063.

AAS. Boîte Rebord, Notes, n° 25.

2064.

Entretien avec l’abbé Philippe.

2065.

En 1936, la Revue du Diocèse d’Annecy publie un appel aux dons pour la construction de ce sanatorium.

2066.

Sans compter ceux qui meurent à la guerre.

2067.

Les conditions étaient sans doute propices au déclenchement de maladies pulmonaires.

2068.

Sans doute en l’absence de petit séminaire dans le diocèse, le collège de La Roche-sur-Foron prend d’une certaine façon le relais. C’est lui qui accueille les élèves de Mélan et d’Évian.

2069.

Les premiers élèves à entrer à Annecy en provenance de Thonon y arrivent en 1929-1930. Le premier prêtre (Abbé Charles Longet) est ordonné en 1933. Entre la première rentrée et celle de 1939-1940, il y a en moyenne 11 entrées annuelles, contre 2,7 pour Thônes et 6 pour La Roche. Voir les annexes nos 46, 50 à 52.

2070.

D’après les relevés effectués sur les registres d’entrées du grand séminaire.

2071.

La Page de Saint-André, de décembre 1934-janvier 1935, p. 14.

2072.

La Page de Saint-André, décembre 1936-janvier 1937, p. 5. Évoquant la construction de Thonon, l’auteur du rapport écrit que « moins de six mois après l’ arrivée de l’évêque, avait lieu l’ouverture du petit séminaire ». Ces propos sont exagérés, même s’il est vrai que, dès février 1922, Mgr de La Villerabel évoque l’ouverture d’un tel établissement à Thonon. Sans doute l’auteur du rapport a-t-il voulu montrer, par une figure de style, la rapidité avec laquelle l’évêque s’intéresse à la question des vocations, soulignant qu’il n’avait pas attendu 1925 pour s’en préoccuper. Le choix de cette date se fait par rapport à un compte-rendu présenté en décembre 1934 – janvier 1935, toujours dans La Page de Saint-André et qui rappelle que le diocèse n’a pas attendu 1925 pour « jeter le cri d’alarme » concernant les petits séminaires. Il est vrai que cette date rejoint celle donnée par Jean-Marie Mayeur pour rappeler que c’est à partir de 1926 que la crise du sacerdoce apparaît plus clairement. Dans les années précédentes, les vocations tardives et les retards d’ordinations dûs à la guerre avaient masqué le phénomène. j.-m. mayeur, « La vie religieuse pendant la Première Guerre », in j. delumeau, dir., Histoire vécue du peuple chrétien…, op. cit., t. 2, p. 191.