Il peut paraître paradoxal de débuter notre étude par la moyenne vallée de l’Arve, située dans les Grandes-Alpes et qui ne fait pas partie des meilleurs cantons au niveau de la pratique pascale2212. Il est sans doute encore plus surprenant de débuter cette étude consacrée aux nouvelles paroisses quand on sait que le canton de Saint-Gervais-les-Bains ne donne aucun prêtre entre 1905 et 1926. Pourtant, les deux premières paroisses érigées par Mgr de La Villerabel, à quelques jours d’intervalle, sont situées dans ce canton au pied du Mont-Blanc. Faut-il voir ici un moyen de rechristianiser cette zone ? ou est-ce simplement le fruit de l’accroissement de sa population en rapport avec l’activité ouvrière, thermale ou touristique ?
C’est dans le hameau de Chedde (commune de Passy), que le fils d’Aristide Bergès – père de la « Houille blanche » – et son camarade Paul Corbin décident, à la fin du XIXe siècle, d’implanter une usine bénéficiant de la force hydraulique fournie par les montagnes voisines. Cet établissement excentré par rapport aux autres usines électro-chimiques de Tarentaise ou de Maurienne doit constamment innover pour survivre. Cet établissement, destiné à la production des chlorates aux débouchés restreints (allumettes, teinture, pyrotechnie2213), aurait sans doute été moins important si des « animateurs » n’avaient pas eu l’idée de l’orienter « vers la fabrication d’explosifs à base de chlorate »2214. Devant le recrutement local qui se révèle rapidement insuffisant, appel est fait aux Italiens (Piémontais, Lombards, Vénitiens…). Arrivés d’abord seuls2215, quelques ouvriers font ensuite venir leurs familles ; rapidement une colonie italienne s’implante à Chedde. Durant la Première Guerre, des « explosifs chloratés »2216 y sont fabriqués et les effectifs atteignent jusqu’à mille deux cent ouvriers aux lendemains du conflit2217, date à laquelle une nouvelle application et de nouveaux types de fabrication sont trouvés. Cette usine attire une main d’œuvre importante ; ses effectifs passent de quatre cents en 1923 à plus de six cents, deux ans plus tard2218. Entre 1925 et 1929, un nouvel appel est fait à l’immigration italienne. Sur six cent dix ouvriers, deux cent quatre-vingt sont italiens et en 1931, sur l’ensemble du territoire communal plus de sept cents italiens sont présents2219.
L’accroissement de la population à Chedde et l’éloignement de l’église paroissiale incitent l’autorité ecclésiastique à permettre la « présence définitive d’un prêtre résidant et la création d’œuvres appropriées aux besoins de [l’]époque »2220. C’est pour satisfaire à ces besoins que le 27 octobre 19292221, jour de la fête du Christ-Roi, Mgr de La Villerabel érige la nouvelle paroisse de Chedde. Cette dernière est attachée à l’archiprêtré de Saint-Gervais, contrairement à celle de Passy qui dépend de celui de Sallanches. Le nouveau desservant est l’annécien Francis Berger2222, ancien vicaire de Marignier, et qui a la charge de fonder la communauté cheddoise.
Chedde et Berger sont presque synonymes tant le prêtre fait corps avec sa nouvelle communauté, il en est le curé-bâtisseur2223 et en même temps il en est « l’âme »2224. Son père taillait des pierres, lui taillera des âmes. Avant 1929, un baraquement Adrian2225, acquis par l’administration et auquel avaient été adjoints un clocheton et une cloche, servait de chapelle provisoire2226. C’est donc dans « une bâtisse délabrée que Dieu habite, une bâtisse aux murs nus, nus comme dans une grange, une bâtisse au jour cru, cru comme une halle où le vent souffle, où le cœur a froid, si froid… »2227. Le curé vit dans un presbytère de fortune : un appartement au milieu des logements ouvriers2228, mais cela ne l’empêche nullement d’avoir de nombreux contacts, notamment avec l’abbé Rodhain2229. Il vit avec les travailleurs, il les connaît, et alors rien d’étonnant à ce que sa paroisse soit presque le berceau de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) dans le diocèse2230. L’usine « offre le matériel »2231 nécessaire à la construction du lieu de culte et une nouvelle fois, la générosité des diocésains est sollicitée. L’église, dessinée par le clodoaldien Benezech, prend forme. Mais l’abbé Berger ne cesse d’avoir des tracas financiers pour réussir à mener à bien la mission pour laquelle il a été nommé.
Afin de réunir tous ses fidèles, il crée un bulletin paroissial qu’il nomme le Messager Cheddois et dont le premier numéro paraît en janvier 1933. Soucieux de réunir toute sa communauté, il n’hésite pas à faire des articles bilingues : en français et en italien. Certains sont uniquement dans la langue de Dante, tel celui d’avril 1933 sur le « dovere pasquale »2232. Son bulletin mensuel n’est pas uniquement destiné à sa communauté, car il permet aussi de tenir informer les généreux donateurs de l’avancée des travaux. Par ses colonnes, il annonce quelques fois une demande d’argent supplémentaire. Tel est le cas du premier article de janvier 1933, où l’abbé rappelle que la page « n’est pas pour [s]es paroissiens »2233. Il convie ceux qui ont « une vraie église, avec des voûtes qui vont vers [le] haut comme des mains jointes »2234, à venir en aide à « la paroisse de Chedde [qui] est sans église ! [et qu’il] ne faut pas oublier »2235. En août 1933, le rédacteur du Messager est heureux d’annoncer à ses lecteurs que la construction de l’église avance et que « ça marche avec entrain »2236. Afin de recevoir de nouveaux dons, il n’hésite pas à rappeler à tous – ses paroissiens comme les autres – que ces « actions-là2237 [leur] seront d’une bien plus grande utilité que les actions les plus cotées de la Bourse de Paris, de Londres, voire même de New-York »2238. À la même date, la Revue du Diocèse d’Annecy, se faisant l’écho de l’abbé Berger, rappelle aux diocésains que la construction de l’église avance à grands pas, que le but est presque atteint, mais qu’il manque encore des fonds pour arriver à tout terminer. Malgré les quêtes réalisées dans différentes paroisses, telles Saint-Gervais-les-Bains, Cluses, Sallanches, Argentières ou encore La Roche-sur-Foron2239, il est nécessaire de trouver plus de fonds, c’est pour cette raison qu’en septembre2240, une nouvelle souscription est lancée. Appelant ses fidèles à la générosité, l’évêque montre l’exemple en donnant cinq mille francs2241. En octobre, le curé-bâtisseur espère voir l’édifice terminé pour Noël. Si tel est le cas, l’église aura été mise « sur pieds, embellie, terminée, en cinq mois ! …[et] ce sera un record ! »2242. C’est le 22 avril 1934 que la première église placée sous le vocable de Saint-Joseph2243 est inaugurée par Mgr de La Villerabel, en présence de son vicaire général Mogenet. Les abbés assistants sont le curé de Saint-Gervais-les-Bains, l’abbé Folliguet, qui a soutenu le projet ; l’aumônier de la Visitation, l’abbé Fromaget, qui connaît les difficultés liées à la construction d’une église, pour avoir eu cette expérience à Chessenaz, lorsqu’il y était prêtre de 1922 à 1930. C’est lui qui fit reconstruire l’édifice en 1925. Les jocistes sont également présents à la cérémonie. Entrant à « la suite des reliques, [ils] s’unissent aux rites et prières de la consécration de l’autel, symbole de la prise de possession par Dieu du temple qui est devenu sa demeure »2244. La croix surplombant l’édifice est celle du collège chapuisien d’Annecy, là où saint François de Sales étudia au XVIe siècle2245.
Cette nouvelle église inaugure les constructions modernes, celles qui donnent un nouveau style à la maison de Dieu. Comme le rappellent Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire, « le nouvel art religieux n’hésite pas à utiliser les techniques modernes : emploi du béton armé en architecture, renouvellement de l’art du vitrail, […] révolution dans l’imagerie avec un retour à la sobriété »2246. Tout ce renouveau de l’art religieux se retrouve dans cette première église, qui est d’après la Revue du Diocèse d’Annecy, une « véritable création artistique, nouvelle et traditionnelle à la fois »2247. Grâce au travail du compagnon Prola et de ses ouvriers2248, mais aussi de l’entrepreneur mauriennais Ratel, l’édifice a pu être construit en cent vingt-cinq jours2249.
La construction, en béton armé2250, rompt avec le style classique des églises puisqu’elle se compose d’une nef unique. Tout est orienté « vers le Christ de l’autel, [et] il n’est pas une place de la nef ou de la tribune d’où l’on ne puisse suivre aisément les cérémonies qui se déroulent dans le sanctuaire »2251. Les vitraux de Raphaël Lardeur2252 sont dans un style art déco. L’un d’entre eux, intitulé « Allez à Joseph », rend directement hommage à un jeune jociste mort « au champ d’honneur du travail »2253 à l’usine de Chedde le 18 novembre 19322254.
La paroisse du Fayet-Les Plagnes2255 (commune de Saint-Gervais-les-Bains), concomitante de celle Chedde, est érigée le 1er novembre 1929 pour deux raisons. La première est que le « hameau » ou plutôt le bourg du Fayet, terminus du PLM, voit chaque été affluer un grand nombre de touristes, et l’hiver la même chose se produit avec l’« avalanche de sportmen »2256qui se rendent dans la vallée de Chamonix2257. Les habitants du hameau du Fayet2258 voient leur nombre augmenter considérablement lors des deux saisons. À cela s’ajoute également l’activité thermale de la commune de Saint-Gervais-les-Bains2259, même si dans les années Trente, la villégiature compense le déclin du thermalisme, comme à Thonon-les-Bains. Si tous les touristes ne pratiquent pas, il n’en reste pas moins qu’il devient nécessaire de construire un nouvel édifice destiné à recevoir une fréquentation toujours plus importante. Le Fayet est également le centre du « terrain d’aviation du Mont-Blanc »2260 qui se développe progressivement. L’abbé Domenget, le curé-bâtisseur, rappelle à ses paroissiens qu’ils ne peuvent pas se passer d’une église, car « un pays sans église serait [une] honte »2261. Il ajoute que l’industrie hôtelière serait « gravement compromise […] sans la présence d’un prêtre et d’une église »2262. Touchant aux intérêts économiques des habitants, le curé est presque certain de les convaincre de l’utilité de la construction de l’église. Le Fayet, situé en contre-bas du chef-lieu de Saint-Gervais-les-Bains, est distante de quatre kilomètres de l’église paroissiale. Voilà sans doute la seconde raison poussant l’autorité à créer une nouvelle paroisse. C’est en 19232263 que les fondations d’une église en projet prennent forme. Le presbytère est construit, et la location de son premier étage fournit des subsides pour la construction de l’église2264. En 1927, pour préparer l’avenir spirituel de la future paroisse, le chanoine Clavel est appelé par le curé des Plagnes pour donner une série de trois conférences2265. Afin de pouvoir célébrer « momentanément le culte », une humble crypte est aménagée dans les fondations de l’église. Toutefois, ces premiers travaux entraînent de lourdes dépenses et ils prennent du temps. Ils ne débutent véritablement qu’au début 1935, un an après la nomination de l’abbé Domenget à la cure du Fayet2266. Ce dernier réunit autour de lui différents artistes, parmi lesquels, l’architecte Maurice Novarina2267 qui fera « diligence »2268. Voulant être de leur temps, ils souhaitent une « église moderne »2269, c’est pourquoi « l’art, le style moderne, en ce qu’il a de plus beau, élèveront la maison de Dieu : grande et lumineuse»2270. Des dons sont demandés afin de pouvoir mener à bien le projet2271 qui aboutit finalement en 1938, soit presque dix années après le détachement de la paroisse du Fayet de celle de Saint-Gervais-les-Bains.
Des quêtes dominicales sont effectuées au Fayet. Entre le 1er janvier 1934 et le 1er janvier 1935, ce sont huit mille cinq cent vingt-sept francs2272 qui sont ainsi collectés. L’abbé Domenget, ancien vicaire à Notre-Dame d’Annecy, et curé de la nouvelle paroisse, prêche le 10 juin 1934 à Annecy ; la quête ainsi effectuée rapporte douze mille francs pour la construction. Ces vingt mille cinq cent vingt-sept francs sont bien peu par rapport à l’emprunt de cent vingt-cinq mille francs2273 contracté par la Société Civile et Immobilière pour la construction. Le prêtre va même prêcher jusqu’à Paris, où l’abbé Canet lui donne la possibilité de quêter pour sa paroisse2274. L’abbé Domenget se donne sans compter pour mener à bien la construction de son temple et pourtant la chose n’est pas aisée, puisque sa « paroisse n’est pas dans les meilleures du diocèse », et Mgr l’évêque lui a confié là une « dure mission »2275. Tous les Fayerands ne participent pas, tel est le constat dressé par le desservant, qui souhaite un changement de la part de ses paroissiens2276. Mais à force de persévérance et de courage, accompagné des encouragements des estivants, le prêtre est heureux de constater que « son église est pleine »2277.
L’inauguration a lieu le dimanche 26 juin 1938. Arrivé la veille, Mgr de La Villerabel effectue son baptême de l’air en survolant la paroisse du Fayet2278. La consécration a lieu le dimanche, en présence de plusieurs prêtres, dont le vicaire général Pernoud, le chanoine Luc Pernoud, supérieur du petit séminaire de Thonon-les-Bains2279, l’abbé Coutin, archiprêtre de Notre-Dame. Soulignons que l’article consacré par La Croix de la Haute-Savoie reste très succinct par rapport à l’événement, même si le compte-rendu est nettement plus important que celui fait pour Chedde en 19342280.
Ces deux édifices construits dans un style nouveau, presque art déco2281, seront sans doute sujet à moins de controverse que la chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Grâces d’Assy2282. Cette dernière, située sur la commune de Passy, est construite juste avant la guerre. Elle naît du désir du chanoine Devémy2283, aumônier du sanatorium de Sancellemoz – ouvert quelques années plus tôt – qui, dès 1935, souhaite construire un lieu de culte non loin de l’établissement. Depuis plusieurs années déjà, il se préoccupait de cette question2284. En 1937, ayant obtenu l’accord de l’Ordinaire, il lance un concours d’architecte remporté par un jeune artiste local, Maurice Novarina2285. Ce dernier, déjà connu par la construction de deux églises dans le diocèse, souhaite utiliser des matériaux régionaux (ardoises, pierre, bois) pour la construction du nouvel édifice qui débute en 1938 et qui se termine avant la guerre pour le gros œuvre. Le successeur de Mgr de La Villerabel bénit l’église et ouvre la crypte en 1941. La chapelle, ouverte au public en 1943, est consacrée en 1950 par Mgr Cesbron2286, qui l’année suivante demande le retrait du Christ de Germaine Richier de l’autel2287.
La moyenne vallée de l’Arve n’est pas la seule à connaître une modification dans son maillage paroissial et interparoissial.
Cf. supra, p. 39-43.
j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit., t. 1, p. 376.
Ibid. L’auteur rappelle que c’est suite au « résultat inattendu des attentats anarchistes qui, ayant démontré “l’efficacité ” des explosifs à base de chlorates » que les animateurs eurent l’idée « d’en promouvoir la fabrication pour d’autres usages que ceux de Vaillant ou de Ravachol ».
p. soudan, Au pays du Mont-Blanc, Bonneville, 1978, p. 116.
j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit., t. 1, p. 377. Deux explosions surviennent d’ailleurs en 1915 (six morts) et en 1918 (aucune victime).
Ibid.
p. soudan, Historique de l’usine de Chedde, p. 98.
I bid., p. 140.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 47, 22 novembre 1929, p. 770.
Ibid.
Ibid., Elle est la première à être érigée par Mgr de La Villerabel. Une semaine plus tôt la Revue du Diocèse d’Annecy annonçait l’érection de la paroisse du Fayet-Les Plagnes, où une nouvelle église était également construite. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 46, 15 novembre 1929, p. 749.
L’article nécrologique rappelle que tous ses paroissiens connaissent le nom de l’abbé, mais tous l’appellent le curé de Chedde. Ce « surnom » dépasse d’ailleurs largement les limites de sa paroisse.
Le Courrier Savoyard, 27 novembre 1954. Homélie du chanoine Pasquier, aux obsèques de l’abbé Berger. Le jour des obsèques de l’abbé Berger, plus de cent quinze prêtres sont présents et Chedde est en deuil, de très nombreux magasins ont baissé leurs rideaux, hommage au curé-bâtisseur.
Chedde. Exposition et mémoire de Chedde. Centenaire de l’Usine. 1896-1996. (sans pagination). Il est installé en parallèle de la ligne de chemin de fer. Voir les photos du baraquement Adrian et de la nouvelle église de Chedde en annexe n° 79.
Vatusium, n° 3, 2000, p. 30.
Le Messager Cheddois, n° 1, janvier 1933.
Le Courrier savoyard, 27 novembre 1954.
Entretien avec l’abbé Charles Philippe. Vicaire à Chedde en 1937.
Il est nommé aumônier adjoint pour la JOC en juillet 1933. ADA. 1 D 1321. Lettre de Mgr de La Villerabel au chanoine Clavel, 5 juillet 1933.
Vatusium, n° 3, 2000, p. 30.
Le Messager Cheddois, avril 1933. « Le devoir pascal ».
Ibid., janvier 1933.
Ibid.
Le Messager Cheddois, janvier 1933.
Ibid., août 1933.
Participation à la construction de l’église.
Le Messager Cheddois, n° 8, août 1933.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 36, 8 septembre 1933, p. 598.
Ibid.
Ce qui équivaut à environ 3 035,15 euros (2006).
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 10, octobre 1933.
Ibid., n° 36, 8 septembre 1933, p. 598.
Ibid., n° 17, 26 avril 1934, p. 291.
Église de Chedde consacrée par Mgr de La Villerabel. 22 avril 1934, Bellegarde, imprimerie Sadag, p. 10. Le collège chapuisien, depuis longtemps transformé en caserne, est démoli au début des années Trente, laissant place à l’actuel quartier compris entre la rue du Lac et l’église Saint-Maurice.
g. cholvy, y.-m. hilaire, Histoire religieuse…, op. cit., t. 2, p. 323.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 35, 30 août 1934, p. 613. Sans doute cette église sera moins critiquée que sa voisine d’Assy, dont le projet est lancé avant la guerre mais qui n’aboutit qu’à la fin des années 1940 et qui regroupe un certain nombre d’artistes de renom : Léger, Chagall, Matisse et Richier notamment.
Église de Chedde consacrée par Mgr de La Villerabel. 22 avril 1934, op. cit., p. 8
Ibid.
g. cholvy, y.-m. hilaire, Histoire religieuse…, op. cit., t. 2, p. 323. L’utilisation du béton armé pour la construction d’une église est faite la première fois par les Perret, lors de la construction de l’église Notre-Dame du Raincy en 1922.
Revue du Diocèse d’Annecy, p. 613.
Raphaël Lardeur, né en 1890, est peintre-verrier. Il est également possible de trouver la mention de maître verrier.
Église de Chedde consacrée par Mgr de La Villerabel. 22 avril 1934, p. 13.
Ibid. Le vitrail porte en bas de part et d’autres les armes de la JOC derrière lesquelles s’entremêlent la faux et le blé d’un côté, et de l’autre le marteau et la hache. Les ouvriers et les paysans réunis. Voir annexe n° 79.
La paroisse des Plagnes existait depuis le milieu du XVIIIe siècle. On lui adjoint le secteur du Fayet.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 40, 4 octobre 1934, p. 693.
Les premiers jeux olympiques d’hiver ont lieu à Chamonix en 1924. Y a t-il un lien entre cette affluence hivernale et les JO qui ont remis à l’honneur la ville de Balmat, même si celle-ci connaît depuis bien longtemps un succès certain ? Soulignons qu’à l’entrée de l’église de Chamonix (dans le porche), les deux vitraux, provenant des établissements grenoblois Balmet, et datant de 1925, évoquent la vocation touristique de la cité. L’un montre saint Christophe protégeant les skieurs et les bobeurs, alors que le second montre saint Michel, patron de la paroisse, terrassant le dragon et surplombant des alpinistes, dont le chef de cordée, agenouillé, prie.
ADHS, 6 M 97. Recensement 1921 et 6 M 101 : recensement 1926. La population même du bourg du Fayet augmente puisqu’en 1921 il y a 492 habitants (Bourg et gare), ce qui représente 75 maisons et 120 foyers. En 1926, il y a 532 habitants (agglomération et Fayet d’en haut), ce qui représente 112 maisons et 144 foyers.
En 1892, une catastrophe d’importance endeuille la vallée et ralentit l’essor du thermalisme. Dans la nuit du 12 au 13 juillet, une coulée de boue emporte un établissement thermal. Cette dernière est due à une poche qui s’est constituée sous l’aiguille de Bionnassay. La clientèle de Saint-Gervais est principalement étrangère (anglaise notamment). Suite à la crise de 1929, la station perd 37 % de ses touristes entre 1928 et 1932. La clientèle parisienne remplace la clientèle étrangère. a. palluel-Guillard, c. sorrel, g. ratti et alii, La Savoie de la Révolution à nos jours…, op. cit., p. 362.
Notre Dame des Alpes, juillet-septembre 1938.
Ibid., janvier 1938.
Ibid.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 40, 4 octobre 1934, p. 693.
Notre Dame des Alpes, n° 1, janvier 1935.
Les Floraisons des Alpes, juin 1927, p. 784. Suite à ces conférences un groupe de jeunesse catholique se forme.
Notre Dame des Alpes, n° 1, janvier 1935, juillet-septembre 1938, p. 2. « Il y a exactement quatre ans que Mgr de La Villerabel envoyait en ces lieux, un jeune prêtre au zèle apostolique débordant, avec la mission de construire une église ».
Maurice Novarina naît à Thonon-les-Bains le 28 juin 1907. Il est le fils d’un entrepreneur et petit-fils d’un maçon venu de la Valsesia (Italie). C’est à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris qu’il étudie. Devenu architecte, il revient dans sa région natale, où il construit plusieurs lieux de culte, dont le premier est implanté non loin de Thonon. Il rompt avec la « mode des pastiches stéréotypés » (c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 308). Il est l’un des artisans du renouveau de l’architecture sacrée (église d’Assy), mais il est également urbaniste et participe à plusieurs projets d’édifices publics, culturels… Il décède en 2002.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 40, 4 octobre 1934, p. 693.
Notre Dame des Alpes, n° 17, mai 1936.
Ibid. Les vitraux sont de l’artiste suisse Cingria.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 44, 1er novembre 1934, p. 764.
Environ 5 394,8624 euros (2006).
Notre Dame des Alpes, n° 1, janvier 1935. Environ 80 350, 36 euros (2006)
Ibid., mai 1936. Nous ne connaissons pas la somme des quêtes effectuées.
Ibid., janvier 1938.
Ibid. « Un grand nombre d’habitants du Fayet n’ont pas encore eu à cœur de figurer sur la liste des souscripteurs ».
Ibid. Il s’agit du titre d’un article.
Ibid., juillet-septembre 1938. Voir annexe n° 78.
En prêchant en mars 1936, il a récolté 2 215 francs. Somme qu’il remet à l’abbé Domenget. Notre Dame des Alpes, mars 1936.
La Croix de la Haute-Savoie consacre un article très petit, en seconde page à la consécration de l’église de Chedde, alors que quelques mois plus tard, elle consacre une demi-page à l’inauguration de la statue du Christ-Roi des Houches. (La Croix de la Haute-Savoie, 29 avril 1934 et 26 août 1934).
L’église Notre-Dame des Alpes est la première du diocèse (d’après son bulletin paroissial, n° 22, octobre 1936, p. 2) à être décorée selon la technique du vitrail exécuté en dalles de verre, teintées dans la masse, épaisses de deux centimètres, taillées au marteau et reliées par un mince filet de ciment.
Le projet de construction est lancé avant le conflit. Les travaux se poursuivent malgré les Années Noires, et la chapelle est terminée au lendemain de la guerre. Le père Devémy et le dominicain Couturier font appel à un grand nombre d’artistes parmi lesquels Léger, Chagall, Matisse ou encore Germaine Richier, dont le Christ fera d’ailleurs largement débat. Sans doute Assy a été le lieu de la cristallisation de la querelle de l’Art Sacré de l’après-guerre. Certaines personnes ont jugé la chapelle comme un musée, étant donné les artistes qui ont participé à sa décoration. Voir annexe n° 81. Cf infra, p. 539, note n° 7.
c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 162. Le chanoine Jean Devémy naît à Tourcoing en 1896. Il quitte le diocèse de Lille pour rejoindre celui d’Annecy, et prendre en charge « la vie spirituelle du sanatorium de Sancellemoz, à la demande du professeur Tobé qui l’avait soigné d’une affection pulmonaire » à Durtol en 1921. Instigateur de l’église d’Assy, il sera, avec le père Couturier, un dominicain, un de ceux qui renouvellent l’art sacré. Une fois l’église terminée, il part à Cannes rejoindre l’aumônerie de l’Institution Sainte-Marie, où il reste jusqu’en 1975. C’est là qu’il est inhumé après son décès survenu en 1981.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 22, 31 mai 1934, p. 372. En 1934, lors d’une visite de Mgr de La Villerabel à Sancellemoz, l’abbé Devémy, lui montre et lui commente la riche décoration effectuée dans la chapelle par mademoiselle Reyre, secrétaire du mouvement artisitique « L’Arche ».
Allocution de Maurice Novarina prononcée en 1996, devant l’Académie des Beaux-Arts, reproduite à l’occasion de la publication du livret « célébrations nationales de 2000 » par le ministère de la culture. Texte consulté sur le site http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2000/consecration.htm (site consulté le 15 octobre 2007).
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 34, 24 août 1950, p. 278-280.
Placé dans la crypte pendant un certain temps, il se trouve aujourd’hui à nouveau sur l’autel.