A. La renaissance et l’essor de l’Action Catholique

Jusqu’à sa mort en 1920, le chanoine Lachenal reste le directeur (aumônier) de la Jeunesse catholique. Il semble être proche de la mouvance d’Action française et selon le chanoine Clavel, alors abbé, il aurait tenté d’entraîner dans ses traces le mouvement dont il est l’aumônier. L’abbé Clavel, qui avait été chargé avant la guerre de s’occuper des œuvres de jeunesse de la paroisse Saint-Maurice, dont il était le premier vicaire, prend une place considérable dans la construction et la reconstitution des groupes. Bien entendu, il n’est pas le seul, mais il va être la pièce maîtresse de l’organisation, il va être, en quelque sorte, « la pierre angulaire de la vie religieuse »2370 du diocèse dans l’entre-deux-guerres. Son action est épaulée par l’influence des Jésuites qui s’installent à Trésum au milieu des années Vingt. Les retraites fermées qu’ils animent sont autant des lieux de méditation que de rencontres. Pour le chanoine Berthoud, Clavel est à l’origine du renouveau spirituel du diocèse2371. Les désaccords avec Mgr de La Villerabel sont fréquents, mais chacun travaille pour le bien du diocèse et des jeunes engagés dans les mouvements. Pour l’engagement des jeunes dans les œuvres de jeunesse, nous pouvons souligner qu’il existe parfois – surtout à partir de la spécialisation – un conflit de génération entre les parents, parfois anciens militants ACJF du temps de la devise « Piété, Etude, Action », et les jeunes qui se reconnaissent dans la nouvelle devise « Voir, Juger, Agir », et qui donnent un caractère plus social au mouvement, mais aussi plus apostolique2372. Le premier était véritablement un élément de la défense religieuse, notamment à cause du contexte dans lequel il s’est constitué. Or, la nouvelle ACJF, dans les années Trente, se tourne plus vers l’apostolat, le retour des frères chrétiens détachés de la religion.

Dans cette partie, nous nous intéresserons à la jeunesse catholique qui est la seule à prendre véritablement un nouvel essor. De plus, nous étudierons ensuite, les mouvements d’adultes, qui sont une continuation de l’engagement des jeunes.

Notes
2370.

Entretien avec le chanoine Berthoud.

2371.

Ibid.

2372.

La première période pourrait être considérée comme celle d’une défense religieuse, alors que la seconde – avec la spécialisation – serait plutôt celle de l’apostolat.