C’est à Rodez, le 26 octobre 1924, que le général de Castelnau lance un appel à l’union des catholiques2591. En huit jours, ce sont trente et un groupements diocésains qui répondent à l’appel en adressant leur adhésion à la nouvelle organisation2592. La Croix de la Haute-Savoie se félicite de « pouvoir dire que le diocèse d’Annecy a été des premiers. [L’]Évêque a[yant] immédiatement répondu favorablement à cet appel »2593. Donc, dès novembre 19242594, le diocèse est affilié au mouvement de Castelnau2595, qui « se plaçant au-dessus de tous les partis, fait appel à toutes les bonnes volontés »2596. Afin de pouvoir organiser les actions et les coordonner, une page est consacrée au comité diocésain dans la Revue du Diocèse d’Annecy. Elle apparaît en novembre 1925 et reste jusqu’en 1929, date à laquelle un journal indépendant prend naissance, sous le titre de Clocher Savoyard 2597. Cette création n’est sans doute pas étrangère à la redéfinition de la place de chacun des groupements (ACJF et UDH) dans l’action catholique.
C’est par une ordonnance du 24 novembre 1924, que Mgr de La Villerabel institue officiellement « l’Union Diocésaine pour la défense des intérêts religieux »2598 qui devient plus tard l’Union Diocésaine des Hommes (UDH). Ce groupement revendique entre autre la liberté de l’enseignement et le retrait des lois d’exception2599. C’est le 30 novembre que l’évêque demande à ses prêtres de former dans leurs paroisses ce mouvement2600. Il leur rappelle alors que tous les catholiques peuvent participer au mouvement2601, et en particulier ceux qui sont « pour qui la vie chrétienne [soit] une réalité profonde et qui ont cherché dans [les] diverses associations et œuvres, le lien qui les unit dans la pratique quotidienne de la piété et la force qui soutient leur courage »2602. Il insiste ensuite sur le fait de ne négliger personne, surtout pas ceux qui sont « inquiets […] devant le présent douloureux et l’avenir menaçant »2603. Le siège social du nouveau mouvement est installé à la Maison du Peuple, là où réside le Bureau diocésain2604. L’évêque montre rapidement sa détermination quant à ce mouvement, puisqu’il désire que les membres lui soient présentés à chaque visite qu’il fera dans une paroisse2605.
c. bonafoux-verrax, À la droite de Dieu…, op. cit., p. 68. Parmi les prélats présents se trouve Mgr Cusin, évêque de Mende, et ancien vicaire général d’Annecy. Moins d’un mois après la réunion de Rodez, il lance dans son diocèse, la Ligue catholique du Gévaudan.
La Croix de la Haute-Savoie, 23 novembre 1924.
Ibid.
C’est à partir de ce moment que Le Progrès de la Haute-Savoie, par exemple, multiplie ses articles contre les « adversaires de la république » (29 novembre 1924).
La Fédération Nationale Catholique prend naissance en février 1925.
La Croix de la Haute-Savoie, 23 novembre 1924. Corinne Bonafoux, dans son étude, rappelle que « la FNC se veut le rassemblement de tous les Catholiques sans être un parti politique ni inféodé à aucun parti », À la droite de Dieu…, op. cit., p. 13.
En 1935, pour des raisons budgétaires, il fusionne avec le journal de la jeunesse catholique Floraisons des Alpes.
Dans le diocèse de Rouen, Mgr André de La Villerabel crée en octobre 1924, un groupement du même acabit qu’il nomme « Union pour la Paix religieuse ». Malgré l’opposition d’appellation entre « paix » et « défense », il n’en reste pas moins que les deux associations poursuivent le même but. n.-j. chaline, Les Catholiques normands…, op. cit., p. 178.
Mgr du Bois de La Villerabel, Instructions pastorales aux archiprêtres et curés concernant la fondation et le fonctionnement de l’Union Diocésaine pour la défense des intérêts religieux », 30 novembre 1924, p. 1.
Christian Sorrel rappelle que « l’Union catholique des hommes de Savoie, qui adhère à la FNC, voit officiellement le jour le 4 janvier 1925 ». c. sorrel, Les catholiques…, op. cit., p. 310.
Il semble même qu’au départ, les femmes soient autorisées à participer au mouvement puisque nous avons retrouvé plusieurs mentions de dames présentes ou absentes aux réunions. Cependant, nous ne sommes pas en mesure de dire jusqu’à quand elles sont acceptées. Sans doute, le sont-elles au cours des deux premières années.
Mgr du Bois de La Villerabel, Instructions pastorales aux archiprêtres et curés…, op. cit., p. 2.
Ibid.
Ibid., p. 6.
Ibid.