C. La Ligue des femmes françaises

Comme la jeunesse catholique, la Ligue des femmes françaises passe, entre sa création en 1901 et la fin des années Trente, d’un mouvement de défense religieuse à celui d’une rechristianisation de masse. C’est autour des années 1924-1926 que la réorganisation se fait la plus vive2716. Le mouvement bénéficie de l’impulsion donnée par Pie XI et de la résistance au Cartel des gauches2717. En 1933, la Ligue des femmes françaises et la Ligue des Patriotes Françaises convergent à nouveau dans un même sens, et leur fusion donne naissance à la Ligue Féminine d’Action Catholique Française (LFACF)2718. Suite à la spécialisation des mouvements, la LFACF tend à devenir l’organisation des femmes d’âge mûr. Elle est en quelque sorte le pendant de l’UDH. Les deux associations poursuivent le même but : restaurer la société chrétienne. Même après cette date, les grandes orientations du mouvement ne changent pas véritablement. Ses actions se portent toujours sur la prière, la presse et surtout la famille. Son but est le perfectionnement progressif de la vie chrétienne, le dévouement à l’apostolat et la formation civique et sociale2719. La ligueuse, âgée au minimum de trente ans2720, doit être l’exemple de l’épouse qui au besoin ramène son époux à la religion. Elle doit être une mère famille nombreuse, qui se préoccupe de l’instruction religieuse des enfants. Elle doit être la garante d’une bonne moralité et doit essayer de la faire respecter2721. La première guerre mondiale n’a pas mis un frein à son action, les ligueuses ayant multiplié prières et action en faveur des combattants, notamment avec les ouvroirs.

Notes
2716.

En 1926, les présidentes d’arrondissement sont la comtesse de Menthon (Annecy) ; madame Lamy (Bonneville) ; madame Baudin (Saint-Gervais-les-Bains, Chamonix, Sallanches) ; la comtesse de Viry (Saint-Julien-en-Genevois) ; madame Bartholoni (Thonon-les-Bains). Revue du Diocèse d’Annecy, n° 41, 8 octobre 1926, p. 483.

2717.

g. cholvy, y.-m. hilaire , Histoire religieuse…, op. cit., t. 2, p. 371.

2718.

En octobre 1927, le sous-titre de l’Étoile du Foyer passe de « bulletin de la Ligue des Femmes Françaises d’Annecy » à « bulletin de la Ligue catholique des Femmes françaises d’Annecy ».

2719.

L’Étoile du Foyer, novembre 1927.

2720.

Contrairement aux jeunes gens, les filles n’ont pas de mouvements pour les moins de trente ans, c’est donc un vide qui ne doit pas persévérer. Il existe des mouvements comme le Noël qui s’adresse aux moins de trente ans, mais l’esprit n’est pas le même que celui de la Ligue.

2721.

Dans les statuts établis en 1934, il est rappelé que, pour être ligueuse, il faut être « Française, mariée, ou du moins âgée de trente ans », mais surtout, il ne faut pas être « par inconduite, divorcée, etc, en état de rupture scandaleuse avec l’Eglise et les prescriptions de la morale évangélique ». Statuts, p. 2. Les étrangères peuvent être admises au sein de la Ligue, à la condition qu’elles soient établies de façon stable en France. Elles ne peuvent faire partie d’aucun comité ou conseil.