A. Royalistes, libéraux et démocrates-chrétiens

Nous avons vu précédemment que le mouvement d’Action française s’était implanté dans les années 1909-1910 dans le diocèse3014. En 1914, Maurras avait accepté de soutenir les gouvernements républicains au nom de l’Union Sacrée. Pour son mouvement, la défense de la patrie primait sur les querelles intestines du pays. Si les attaques politiques avaient disparu du Réveil Savoyard 3015 , elles restaient présentes dans L’Action française 3016 . Jacques Prévotat constate d’ailleurs que l’Action française « a pleinement assumé son rôle au service de l’Union Sacrée »3017. Comme pour les autres mouvements politiques, la guerre est une période de désorganisation. Les militants étant au front, les réunions ne sont plus possibles. Une fois la guerre terminée, Jules Challamel rédige le livre d’or des militants d’Action française tombés au champ d’honneur3018. La guerre désorganise le mouvement et laisse des sections sans chefs. Les camelots du Roi d’Annecy perdent leur secrétaire (Constant Desmaisons) en 1915, et leur trésorier (Eugène Robin) en 19163019. Les sympathisants et les militants royalistes ont payé leur contribution pour la victoire de la France dans cette guerre, et il semble que de nombreux éléments permettent de conclure « au triomphe de l’Action française au lendemain de la guerre »3020. Le mouvement « inspire de la sympathie et de la gratitude en raison de ses campagnes patriotiques et religieuses »3021. Cependant, il semble nécessaire d’attendre plusieurs années pour qu’il se remette de la désorganisation née de la guerre. En octobre 1919, Le Réveil Savoyard publie son dernier numéro. Il est remplacé imparfaitement par L’Action française du dimanche, journal orienté vers le monde rural et qui paraît à partir du 19 octobre 19193022. Il faut attendre mars 1923 pour qu’une édition savoyarde apparaisse3023, et juin de la même année pour voir l’apparition d’informations relatives aux sections savoyardes3024. Les sections se retrouvent sans organe de liaison, ce qui n’est pas sans créer un certain nombre d’inconvénients. Il semble qu’au niveau national le mouvement se restructure à partir de 1922-19233025, la Savoie bénéficie de cette conjoncture pour réorganiser ses sections. Marie Juppet souligne que l’apparition de ce nouveau bulletin permet de relancer les sections d’Action française en Savoie3026 ou de redynamiser le mouvement. Nous pouvons donc nous demander si l’apparition d’un journal local n’est pas également le signe que les éléments sont suffisamment nombreux pour justifier cette création. Il est patent que les sections ne s’organisent pas du jour au lendemain après la parution de cet hebdomadaire, cependant il redonne confiance aux plus timides. C’est ainsi qu’en juin 1923 la section de Thonon est créée. S’agit-il véritablement d’une création ou d’une recréation, puisqu’une section y était présente à la veille de la guerre ? La section d’Annecy baptisée « Jacques de Guigné » en hommage à son ancien vice-président et chargé de la propagande, est officiellement réorganisée le 24 février 19243027. D’après les articles présentés par L’Action française du dimanche, il ressort que 1924 constitue véritablement le redémarrage de l’activité royaliste en Savoie. D’ailleurs en juillet 1924, il est clairement établi que « l’organisation des sections d’Action française de la province de Savoie est maintenant sur pieds »3028. Le Progrès de la Haute-Savoie évoquant une conférence royaliste à Boëge, présente René Bartholoni, comme « ami des royalistes »3029. Sur les huit groupements alors présents sur les deux départements Savoyards, cinq appartiennent au diocèse d’Annecy3030.

Il convient de rappeler également que le diocèse d’Annecy est dirigé depuis 1921 par un jeune évêque, sympathisant de l’Action française3031. Soon vicaire général, Mgr Harscoüet3032 semble également un adepte du mouvement de Maurras. Sans doute cela a-t-il pu favoriser le développement des sections. À l’occasion du tricentenaire de la mort de saint François de Sales, Mgr de La Villerabel prend part à la cérémonie organisée par l’Alliance catholique savoisienne 3033 , à Paris, en l’honneur du saint savoyard. Jules Challamel, dans l’Action française du Dimanche, rappelle alors que les participants sont venus «  par milliers, remplir l’immense nef de la Basilique Montmartre » pour écouter le panégyrique prononcé par l’évêque d’Annecy3034. Il s’agit là d’un des rares articles concernant l’Action française, et publié dans la Revue du Diocèse d’Annecy. Les autres organes de presse catholique n’évoquent pas l’Action française. Le chanoine Lavorel, directeur de La Croix de la Haute-Savoie, s’oppose à ce mouvement. Le Réveil Social du chanoine Clavel est lui aussi opposé à ce mouvement, nous avons rappelé précédemment que sa création rapide avait eu aussi pour ambition d’empêcher la renaissance du journal intégriste L’Indicateur de la Savoie. Nous pouvons d’ailleurs souligner que l’abbé Ogier, évoqué précédemment pour ses rapports avec La Sapinière, est un lecteur de l’Action française 3035 .

Il faut également souligner que c’est sous l’épiscopat de Mgr de La Villerabel que s’ouvre le procès pour la cause d’Anne de Guigné, la fille aînée de Jacques. Ce n’est probablement pas un hasard si l’ouverture se fait à cette période. Faut-il voir là une « influence de l’Action française » ? Sans doute faut-il répondre par l’affirmative. Christian Sorrel rappelle que l’« entreprise hagiographique débute dès 1924 dans la mouvance de l’Action française »3036. Il souligne que la brochure du dominicain Lajeunie est diffusée à cent mille exemplaires au cours de l’année3037. C’est en 1932, que Mgr de La Villerabel prescrit l’ouverture d’un procès diocésain pour la cause de la fillette3038. Deux ans plus tard après « avoir procédé à la recherche des écrits d’Anne de Guigné et conduit à bon terme le Procès informatif diocésain touchant la renommée de sainteté et les vertus de la Servante de Dieu »3039, l’évêque ordonne « de commencer immédiatement le Procès ordinaire de “Non Culte” »3040. Dans ce dessein, il institue « le tribunal compétent, en vertu des canons 2057-2060 du Code de Droit canonique »3041.

Pour conclure sur la question de l’Action française, soulignons que Marie Juppet a établi qu’entre 1910 et 1936 une vingtaine de sections d’Action française étaient présentes sur le territoire diocésain, alors que pour Chambéry, la Maurienne et la Tarentaise, elle n’en a relevé que huit3042. Il est nécessaire cependant de modérer ces chiffres, car les sections présentes sur la carte sont principalement situées dans des chefs-lieux de canton, donc nous pouvons nous demander s’il n’existe pas des sections hors de ces gros bourgs ? Ou alors les militants se regroupent uniquement dans les chefs-lieux de canton pour des raisons d’organisation (pas assez de membres dans les petites communes). Il est à noter que l’ensemble des cantons du bassin annécien est touché par l’Action française3043, alors que, pour le Chablais, seul Thonon-les-Bains semble atteint par le mouvement. Le canton de Cluses est le seul à compter deux sections (Cluses et Arâches). Faut-il voir ici l’influence de Genève sur la cluse de l’Arve ? Contrairement à sa voisine, la Haute-Savoie bénéficie de l’impulsion de deux villes : Genève et Annecy. Il est également à souligner qu’Ugine compte une section. Cette implantation du mouvement maurassien n’empêche pas les autres courants politiques de se développer.

Si les élections de 1919 donnent la majorité aux candidats de la liste « des républicains indépendants », celles de 1924 redonnent la faveur aux partis de gauche. En 1919, les quatre députés élus sont Bartholoni, Tapponnier, Perrollaz et Crolard. Seul ce dernier avait déjà une expérience de la députation puisqu’il est le premier catholique élu en Haute-Savoie depuis l’instauration de la République3044. C’est peut-être cette expérience, et son appartenance à la Fédération républicaine, qui lui permettent de prendre la tête de la liste des « républicains indépendants ». Avec ses condisciples, il prend place au sein de l’Entente Républicaine Démocratique. Une brèche est ainsi ouverte pour la politique dans le diocèse. Après près d’un demi-siècle de prédominance des partis de gauche, les Catholiques entrevoient la possibilité de reprendre place dans la politique.

En 1928 un nouveau tournant est pris avec l’élection de Félix Braise dans l’arrondissement de Bonneville, et d’Alexis Calliès dans celui d’Annecy. Braise3045, ancien militant de la jeunesse catholique, est clerc de notaire à Saint-Jeoire-en-Faucigny, où il se présente en 1927 au conseil d’arrondissement, mais échoue3046. L’année suivante, il se présente dans l’arrondissement de Bonneville, sous l’étiquette de la Fédération Républicaine contre le député sortant, Jacques Duboin. Contre toute attente, c’est Braise qui l’emporte avec 38,7 % des voix3047. L’arrondissement d’Annecy donne ses suffrages au catholique Alexis Calliès, membre du comité exécutif de la Fédération Républicaine. Ce dernier, polytechnicien, se présente sous l’étiquette de l’Union Républicaine Nationale3048, dont il a pris la présidence à la suite du décès de René Bartholoni, en 19283049. Fonction qu’il n’occupe que peu de temps, puisqu’en 1932 Joseph Pinget est présenté comme le président du « comité départemental de l’Union des Républicains Nationaux », lors d’un congrès tenu à La Roche-sur-Foron3050 .

1928 marque donc un tournant décisif pour la Haute-Savoie : elle amorce son orientation à droite. Celle-ci se confirme en 19323051, et plus encore en 1936. Les candidats se présentent et réussissent aux lendemains de grandes manifestations catholiques3052. Au début des années Trente, la démocratie-chrétienne s’installe dans le département et ne fera qu’augmenter sa présence. C’est en 1932 que Louis Martel (démocrate-populaire) est élu député de l’arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois3053, en même temps que Félix Braise (Fédération Républicaine) est conforté dans le sien3054. Rappelant les propos tenus par Louis Martel lors d’un entretien en août 1961, Justinien Raymond souligne que le député attribuait « en partie son succès “à l’action en profondeur de la JAC qui avait préparé le terrain” »3055. Soulignons qu’en 1930, L’Union républicaine de la Haute-Savoie 3056 – « organe de combat de la droite républicaine, à la fois trait d’union entre groupes et militants et instrument régulier de propagande »3057 – fusionne avec le Réveil Social Savoyard – journal fondé, nous l’avons vu, par le chanoine Clavel3058. De cette fusion naît, le mercredi 24 décembre 1930, L’Union républicaine et sociale 3059 qui sert de relais idéologique à la fois à l’ancienne Union républicaine et au nouveau Parti démocrate populaire (PDP). Ce parti, né en novembre 1924, groupe des catholiques républicains et démocrates dans le but « de donner corps au mouvement social catholique, qui manquait de bases politiques »3060. Le début de son histoire est liée à l’ACJF qui lui fournit nombre de ses premiers cadres3061. Le diocèse ne reste pas en dehors de la mouvance nationale. En 1927, se crée un comité départemental qui se transforme en fédération deux ans plus tard3062. Cette dernière est « squelettique en dehors de la section d’Annecy et de quelques groupes autour de Martel dans l’arrondissement de Saint-Julien »3063. Louis Martel, militant catholique et jeune conseiller municipal de Thairy, semble jouer un rôle décisif dans cette création de la fédération haut-savoyarde du PDP3064. Il en prend d’ailleurs la vice-présidence3065, après avoir remis sa démission de vice-président de l’ACJF pour l’arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois3066. Jean-Claude Delbreil rappelle que « le PDP apparaît bien comme ayant été le “point de passage privilégié des anciens de l’ACJF engagés dans la vie politique”»3067. Concernant les élections de 1932 dans l’arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, il ressort que Louis Martel, de tendance démocrate, est préféré à Paul Tapponnier plus à droite (Louis Marin). Il semble donc que les mentalités aient changé puisque le 13 décembre 19313068, c’est Louis Martel qui est désigné comme « candidat par les délégués des Comités communaux de l’Union républicaine de la Haute-Savoie »3069. Louis Martel, dont le parcours ressemble à celui de Tapponnier3070, réussit là où son prédécesseur a échoué quatre ans plus tôt3071. Pourquoi cette réussite ? D’abord, il apparaît qu’il bénéficie3072 d’un climat de conflit latent au sein des forces de gauche3073. Sans doute a-t-il également profité du militantisme catholique, dont il a quitté les rangs et les fonctions depuis peu. Dès le premier tour, il empiète sur l’électorat radical. Au second tour, il bénéficie de la mésentente qui règne entre radicaux et socialistes « à la suite de la vive campagne menée sur le plan national par le Parti Socialiste SFIO contre le ministre Fernand David »3074, ancien député et sénateur de l’arrondissement. Pour Annecy, les candidats à se présenter sont le docteur Murer et Alexis Calliès, député sortant. Ce dernier bénéficie du soutien de Léon Lalanne, président de l’UDH qui appelle ses adhérents, via Le Clocher Savoyard a voté pour Calliès, lui-même engagé dans le mouvement. Cela n’est pas sans déplaire à Murer qui lance une campagne contre Lalanne, et de fait contre Calliès. Éliminé au premier tour, le docteur demande à ses électeurs de voter pour Calliès, mais il est trop tard, ses propos acerbes à l’encontre de Calliès étaient dits ou écrits. Finalement c’est Henri Clerc, ancien maire d’Aix-les-Bains3075, qui remporte l’élection de 19323076. Suite à cette élection, Léon Lalanne remet sa démission à Mgr de La Villerabel, qui la refuse et qui publie une lettre le remerciant de son action au sein de l’UDH3077. Au contraire, il lui rappelle qu’il n’a « en aucune manière, démérité de la confiance » qu’il avait mise en lui, lorsqu’il l’appelait aux « lourdes fonctions de président du Comité diocésain »3078.

C’est en 1936 que le département opère son renversement politique3079. Le Clocher Savoyard appelle les membres des mouvements à être à leur « poste de combat pour les élections »3080, rappelant que le devoir des catholiques est de « voter – surtout de bien voter », car « la politique […] envahit tous les domaines : religieux, familial, social, national et international »3081. Trois arrondissements sont à droite dès le premier tour, seul celui de Bonneville revient à gauche, avec l’élection d’Amédée Guy. Martel est réélu avec 41,4 % des voix contre Marcel Vigny, instituteur SFIO3082. Annecy et Thonon passent à droite avec Gérente et Bernex. Henri Gérente qui a été préféré de peu à Alexis Calliès par le collège électoral, s’oppose au radical-socialiste Georges Dangon et enlève au premier tour l’arrondissement d’Annecy avec 45,9 % des voix. À Thonon, pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, la droite reprend l’arrondissement avec la victoire de Jean Bernex3083 (41,5 % des suffrages) sur Marcel Jacquier, fils de Paul et gendre de Marcel Cachin, leader du Parti Communiste3084. Nous pouvons affirmer qu’en 1936, la Haute-Savoie opère son basculement vers la droite, ces tendances se confirmeront à la Libération avec l’élection de plusieurs membres du nouveau parti MRP, héritier à la fois du PDP et de l’Association de la jeunesse catholique. Remarquons que plusieurs hommes politiques de l’immédiat après-guerre se réclament de l’influence du chanoine Clavel3085. Il apparaît que son rôle n’est pas à négliger dans l’implantation de la démocratie-chrétienne dans le diocèse. Il a réussi à préparer les dirigeants de l’avenir, comme il le souhaitait dès 1920.

À l’été 1932, L’Union républicaine et sociale disparaît. Il semble que la confusion soit grande dans les esprits, puisque certains estiment (à tort ou à raison ?) que la faute en revient à l’autorité diocésaine3086. D’ailleurs l’évêque peu satisfait d’avoir appris par la presse3087 cette disparition3088 où il se sent visé, publie un communiqué pour dissiper tout doute3089. Il rappelle qu’un « certain nombre de […] compatriotes, mal informés, rendent, paraît-il, responsable de cette disparition inattendue soit le Comité Diocésain des Hommes, soit le Comité catholique, chargé de la diffusion de la Presse religieuse. C’est bien mal connaître ces divers organismes et la réalité des faits »3090. Il rappelle donc que le journal, né de la fusion d’un périodique politique et d’un autre de mouvance catholique, était « l’organe des Comités politiques d’Union Républicaine, absolument indépendants des Organisations religieuses diocésaines et qu’il ne faut pas confondre avec [les] Comités d’action catholique »3091. Il termine en écrivant que ce « serait à la fois une grave injustice et une totale erreur que d’attribuer à l’activité de l’Administration diocésaine la moindre part dans cet événement, auquel elle était très loin de s’attendre »3092. Sans doute est-il sincère dans ses propos.

Quoi qu’il en soit, avec l’élection de Martel, la démocratie-chrétienne s’affirme lentement dans le diocèse. La parution de L’Union républicaine et sociale est suspendue en juin 1932, mais finalement elle cesse définitivement3093. C’est donc L’Éveil Savoyard qui permet une nouvelle diffusion de la doctrine démocrate-chrétienne. Le 8 septembre 1932, Mgr de La Villerabel s’adressant à ce propos au chanoine Clavel, lui rappelle qu’il apparaît « très nettement que c’est là l’organe attitré du PDP, organe créé pour faire connaître la doctrine politique et sociale de ce parti spécial et lui recruter des adhérents, parmi les “jeunes” spécialement »3094. Il lui rappelle que s’il souhaite présenter le nouveau journal dans Floraisons des Alpes, il doit « expressément […] le faire de telle façon que personne ne puisse croire qu’il y ait un lien quelconque entre notre jeunesse catholique et lui, qu’il soit devenu le journal de notre UD et que, par conséquent, nos groupes paroissiaux doivent travailler à le répandre et à lui trouver des abonnées »3095. C’est l’occasion pour l’Ordinaire de rappeler clairement qu’il tient « essentiellement à garder » l’association diocésaine et les groupes paroissiaux de la jeunesse « absolument indépendants de tout parti politique, quel qu’il soit », car il a « des raisons spéciales d’y tenir maintenant plus que jamais »3096. Il souligne que les organisations catholiques ne travaillent pas pour recruter des « adhérents à un parti […] mais pour former des chrétiens »3097. Cette consigne n’est pas « un simple conseil, ni un avis quelconque : elle est pour [la] jeunesse diocésaine une direction, nette, précise et rigoureuse »3098. Le 22 septembre, l’évêque adresse une nouvelle lettre au chanoine Clavel pour lui signaler qu’il a appris que le nouveau comité de L’Éveil savoyard entendait vendre des journaux au congrès de la jeunesse qui doit se tenir à Bonneville. Il lui demande donc de prévenir les responsables qu’ils doivent s’abstenir « absolument de toute tentative en ce sens », car « il [lui] serait trop pénible d’avoir à rappeler [lui]-même ce principe, que tous doivent regarder comme sacré. Inutile d’insister »3099.

Nous pouvons nous interroger sur la réception faite par l’évêque à cette participation de catholiques dans cette nouvelle tendance. Il semble que Mgr de La Villerabel demeure « réservé face aux options démocrates-chrétiennes, dont la greffe est réelle dans son diocèse, et paraît se raidir au cours des années 1930, n’hésitant pas à censurer le discours social de l’abbé Terrier ou à déplorer dans sa correspondance, les “rêveries dangereuses” de L’Aube qui “empoisonnent et pervertissent peu à peu l’esprit [des] jeunes prêtres sous couleur de pacifisme et d’antifascisme” »3100. Concernant l’abbé Terrier, il nous semble nécessaire de rappeler que ce prêtre est l’aumônier de l’UDH qu’il oriente vers une action sociale, en collaboration avec le président Lalanne. Il semble qu’il soit « victime d’une campagne discrète et sournoise »3101, ce qui le contraint à quitter ses fonctions de secrétaire du bureau diocésain des œuvres, et à rejoindre le ministère paroissial. Suite au différend l’ayant opposé à l’évêque3102, ce dernier souhaite le nommer au Bouchet-de-Serraval3103, paroisse « rouge » aux limites de la vallée de Thônes3104. Il semble que l’abbé Terrier dut sa nomination à Cluses, à Mgr Pernoud qui sut adoucir la décision de l’évêque. Il développe dans cette paroisse une véritable action en faveur des ouvriers. Tous les ans, il reçoit le cardinal Verdier, archevêque de Paris. Ce dernier, reconnaissant un talent certain chez le plébain de Cluses, le propose à l’épiscopat. Nommé sur le siège de Tarentaise, suite au décès de Mgr Termier, il est sacré évêque par Mgr de La Villerabel en 1938. Soulignons que, comme l’abbé Duval, alors professeur au grand séminaire, l’abbé Terrier a probablement des sympathies pour le nouveau journal de Francisque Gay, L’Aube. Le journal semble pénétrer parmi les séminaristes. L’un d’entre eux, Charles Philippe, demande l’autorisation d’épingler sur le grand panneau d’affichage du séminaire, un papier présentant le journal et donnant des coupons pour l’abonnement3105. Concernant l’abbé Duval, soulignons qu’il participe à deux Semaines sociales en 1935 à Angers, et en 1937, à Clermont-Ferrand3106. Ces dernières font partie, selon Mgr de La Villerabel, de la « base sûre de l’éducation sociale et civique [des] jeunes »3107. Il semble également qu’il y ait des conflits de génération ou d’opposition politique. C’est le cas, par exemple, de la lettre qui est adressée par Raymond Laurent, secrétaire de la JOC, au chanoine Clavel. Il rappelle que le 14 juillet 1935, l’abbé Barnoud, vicaire à Saint-Maurice, a recommandé l’achat du journal Sept, dans lequel « se trouvait malheureusement, ou plutôt heureusement, […] la réponse de Sept à “Monsieur” le Général de Castelnau, article, qui, évidemment, n’a pas plu à ces Messieurs de la FNC »3108. Léon Lalanne, présent dans l’assistance, ne trouve pas l’annonce à son goût et s’en plaint à l’archiprêtre, menaçant également d’en référer à Mgr Pernoud. Laurent Raymond espère que Mgr Pernoud « l’aura gentiment remis en place »3109. Et il trouve « un peu fort que ce saint personnage [M. Lalanne] se croit obligé de mettre son nez partout »3110.

L’action syndicale semble également jouer un rôle dans l’implantation des idées démocrates-chrétiennes. En 1924, une « union interdépartementale Savoie/Haute-Savoie de la CFTC »3111 est constituée. Elle est définitivement constituée en février 1926 à Annecy « où le syndicalisme bénéficie d’un climat plus favorable, grâce à l’action de l’abbé Clavel et au soutien de l’ACJF et de son équipe ouvrière »3112. À cette date, se tient la journée congrès des syndicats chrétiens des deux Savoie3113. Cette manifestation « a obtenu un plein succès et marqué les progrès considérables réalisés depuis novembre 1924 »3114. En 1926, ce sont « six syndicats et quatre associations interprofessionnelles » qui sont représentés, alors qu’en 1924, ils étaient quatre syndicats et une association interprofessionnelle. Les délégués présents venaient de Chambéry (quatre), d’Ugine (quatre), de Thonon-les-Bains (cinq), de Rumilly (trois), d’Évires (deux) et de Sallanches (un)3115. Ils étaient entourés de plus de soixante hommes ou jeunes gens d’Annecy ou de Cran. Ces institutions (CFTC, Semaines sociales…) affirment le changement d’une part importante des catholiques français, ils ont « désormais mieux à faire qu’à déplorer le passé et à s’enfermer dans une opposition stérile en supputant la chute du régime »3116.

Notes
3014.

Cf. supra, p. 142-148.

3015.

m. juppet , L’Action française en Savoie…, op. cit., p. 106.

3016.

e. weber, L’Action française…, op. cit., p. 114. Il constate que le journal « ne perdait rien de son mordant ».

3017.

j. prevotat , L’Action française…, op. cit., p. 32.

3018.

c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 114-115.

3019.

m. juppet, L’Action françaiseop. cit., p. 153.

3020.

c. bressolette, « L’Action française : uneépreuve pour l’Église de France », Association sacerdotale « Lumen Gentium », n° 93, Paris, 1984, p. 4.

3021.

e. weber, L’Action française…, op. cit., p. 147.

3022.

c. sorrel, Les catholiques…, op. cit., p. 336.

3023.

m. juppet , L’Action française…., op. cit., p. 112.

3024.

L’Action française du dimanche, 10 juin 1923.

3025.

m. juppet , L’Action française…., op. cit., p. 114. Elle base son constat sur l’étude de L’Almanach d’Action française des années 1922-1923.

3026.

Ibid.

3027.

L’Action française du dimanche, 24 février 1924. Il est alors rappelé que « la guerre avait anéanti cette section et l’inauguration du 24 février 1924 marquera la réorganisation de celle-ci ».

3028.

L’Action française du dimanche, 6 juillet 1924.

3029.

Le Progrès de la Haute-Savoie, 13 septembre 1924.

3030.

Il s’agit des groupements d’Annecy, du Chablais, du Genevois, de Rumilly et du Faucigny.

3031.

g. cholvy et y.-m. hilaire rappellent que « pour accroître son audience dans l’opinion catholique, l’Action française assure le service gratuit de son quotidien à tous les évêques ainsi qu’à quelques vicaires généraux ». Histoire religieuse…, op. cit., p. 296.

3032.

f le moigne, Les évêques français…, op. cit., p. 68.

3033.

Ce groupe est d’influence d’Action française, mais n’est pas un mouvement d’Action française.

3034.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 16, 20 avril 1923, p. 227. Il s’agit de la reprise d’un article de Jules Challamel publié dans L’Action française du dimanche.

3035.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 4. Lettre de l’abbé Ogier à Mgr de La Villerabel, avril 1927. L’évêque note en marge qu’il lui répond le 11 avril. La lettre d’Ogier date probablement des premiers jours d’avril.

3036.

c. sorrel, notice sur Anne de Guigné, à paraître.

3037.

Ibid.

3038.

Ibid.

3039.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 9, 1er mars 1934, p. 139.

3040.

Ibid.

3041.

Ibid.

3042.

m. juppet , L’Action française…, op. cit., p. 152. Il s’agit d’une carte.

3043.

Dans ses souvenirs, le chanoine Clavel parle de l’attitude des mouvements de jeunesse catholique face à l’Action française. Il rappelle la division des jeunes sur cette question. Nous pouvons dès lors nous demander s’il existe rapport entre l’implantation des sections d’Action française et celle de la jeunesse catholique ? Nous pourrions nous interroger sur le lien potentiel entre sympathie du mouvement d’Action française et implantation des sections de jeunesse catholique. Là, où les aumôniers et les militants seraient favorables au mouvement de Maurras, les sections de jeunesse catholique auraient du mal à s’implanter.

3044.

Élu en 1910, il est réélu en 1914. En 1910, la presse d’opposition avait laissé croire qu’il était proche du mouvement de Maurras. L’avenir savoyard du 12 mai 1910 publie une lettre satyrique signée Crolard, où l’auteur débute par « me voilà député, grâce à Mgr Campistron, à notre Saint-Père le Pape, aux Camelots du Roy et au républicanisme éclairé des citoyens de Manigod, de La Clusaz, du Grand-Bornand et autres lieux ». Le 25 août 1910, le même journal avait publié une affiche de Jules Challamel en rappelant qu’il était « l’excellent ami de M. Crolard » et qu’il « a le mérite de montrer son drapeau ».

3045.

Taninges, 1893-1942.

3046.

j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1094. Il a obtenu cinq cents voix contre cinq cent soixante-dix-neuf pour son adversaire.

3047.

Ibid. Duboin a 37,9 % des voix.

3048.

Les quatre candidats de droite sont tous de la fédération républicaine de Louis Marin. Trois sont d’anciens de la Jeunesse catholique : Braise, Tapponnier et Dufour ; Ce dernier est également maire de Boëge et conseiller général.

3049.

Le Progrès de la Haute-Savoie, 11 février 1928.

3050.

L’Union Républicaine et Sociale, 2 avril 1932.

3051.

Justinien Raymond écrit à ce propos : « Après les hésitations du pendule électoral, allant de droite en 1919, à gauche en 1924, la direction est prise en 1928 : la Haute-Savoie évolue vers la droite. » j. raymond , La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1094.

3052.

Nous entendons par là le rassemblement de l’UDH qui se tient en 1927. Sans doute le fait que les catholiques puissent s’organiser, montrer leur force à pu jouer un rôle dans la réussite aux élections.

3053.

Il remercie les 7 462 républicains qui lui ont accordé leurs suffrages. L’Union Républicaine et Sociale, n° 73, 14 mai 1932.

3054.

Il le quitte en 1935 pour entrer au Sénat.

3055.

j. raymond , La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 963.

3056.

Le journal a été fondé en 1924 et sans doute René Bartholoni était son bailleur de fonds. j. raymond , La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1014.

3057.

Ibid.

3058.

ADHS, 1 M 105. En 1930, les deux journaux sont considérés comme Nationaux-Cléricaux. L’Union Républicaine de la Haute-Savoie tire à douze mille exemplaires et son influence est considérée comme marquée, alors que le Réveil Social tire à trois mille huit cents exemplaires et son influence est moyenne. Truffy collabore aux deux titres.

3059.

L’Union républicaine de la Haute-Savoie datée du 19 décembre 1930, « À Nos Lecteurs » et L’Union républicaine et Sociale de la Haute-Savoie du 25-27 décembre 1930.

3060.

p. pierrard, Les laïcs…, op. cit, p. 188.

3061.

j.-c. delbreil, Centrisme et démocratie-chrétienne…, op. cit., p. 386. Il écrit : « L’importance des liens PDP-ACJF avait été majeure dès les origines, tant au niveau des « premières équipes » qui avaient fourni certains des cadres dirigeants du Parti qu’à celui des générations arrivées immédiatement ensuite. »

3062.

j.-c. delbreil, Centrisme et démocratie-chrétienne…, op. cit., p. 77. La Savoie crée une section en 1929 et une fédération en 1932, alors que l’Isère crée sa fédération dès 1925. En 1932, la Haute-Savoie compte trois cent neuf abonnements au journal du PDP.

3063.

j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1015.

3064.

c. sorrel, Dictionnaire des parlementaires…, cité dans J. joly, Paul Tapponnier…, op. cit., t. 2, p. 157. Jean-Marie Mayeur rappelle que les fédérations doivent « compter au moins cent cotisants ». j.-m. mayeur, Des partis catholiques à la démocratie chrétienne, XIX e -XX e …, op. cit., p. 120.

3065.

L’Union Républicaine et Sociale, n° 55, 9 janvier 1932. Soulignons que le secrétaire général du PDP est Hyvrard, un cheminot. Jusqu’en mars 1935, il s’occupe également de l’Assurance sociale de la mutuelle catholique, fondée en 1930. Floraisons des Alpes, février 1935, p. 24. Le chanoine Clavel n’a jamais voulu que Hyvrard fasse partie de la jeunesse catholique même en temps que simple membre, à cause de son engagement politique et syndical, afin qu’il n’y ait pas de confusion possible entre « action catholique et action politique ». ADA. 1 D 21. Mgr Clavel. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935.

3066.

Floraisons des Alpes, janvier 1930, p. 1242. Il ne démissionne pas uniquement pour prendre la vice-présidence de la Fédération mais aussi pour s’occuper de son travail d’assureur. Il remet sa démission suite aux conseils du chanoine Clavel qui refuse qu’un membre de la jeunesse catholique, surtout un dirigeant, puisse également avoir des responsabilités politiques. ADA. 1 D 21. Mgr Clavel. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1934. Le chanoine écrit : « j’ai obtenu la démission de Martel avant même que vous me le demandiez ».

3067.

j.-c. delbreil , Centrisme et démocratie-chrétienne…, op. cit., p. 388.

3068.

L’Union Républicaine et Sociale du 29 décembre 1931 rappelle que le congrès a désigné comme candidat pour les élections de 1932 : Alexis Calliès, Félix Braise, Louis Martel et Louis Pissard.

3069.

j. joly, Paul Tapponnier…, op. cit., t. 2, p. 152. L’Union républicaine et Sociale n° 55 du 9 janvier 1932, présente Martel comme « candidat de concentration républicaine anti-collectiviste ».

3070.

Ils sont tous deux agents d’assurance, militant à l’ACJF et vice-président de l’arrondissement de Saint-Julien à presque vingt ans d’écart.

3071.

Il ressort du travail de Julien Joly que Tapponnier a été largement évincé au profit de Martel. Pourquoi ? Alors qu’il semble occuper des fonctions importantes au sein national de la Fédération Républicaine. Il est vrai que son élection de 1924 était presque un hasard : il a été choisi suite à une impossibilité d’un autre candidat et le climat était favorable à la droite. Tapponnier ne sera jamais réélu député, ni même élu sénateur. Il sera en revanche maire de sa commune, Collonges-sous-Salève, pendant plusieurs mandats. Sur la question voir le travail de Julien Joly, Paul Tapponnier…, op. cit., t. 2., p. 122-160.

Tapponnier est presque une figure étrange : président dynamique de l’ACJF avant 1914, il disparaît totalement du mouvement après la guerre, alors que son ami Pinget ou encore Bergoënd reprennent leurs activités et participent à l’UDH. Tapponnier semble totalement disparaître des sources. Pourquoi ? Est-ce parce qu’il se lance dans une carrière politique, y a-t-il eu des conflits ?

3072.

Il fait partie des seize élus PDP de 1932. Le nombre d’élus pour les élections de 1924, 1929, et 1936 sont respectivement de 14, 18, 11 et deux apparentés, soit 256 000 voix, ce qui représente 2,6 % du corps électoral. p. pierrard, Les laïcs…, op. cit., p. 188.

3073.

Le 7 mars 1931, Joseph Truffy dans L’Union Républicaine et Sociale titrait déjà « La querelle du ménage cartelliste gagne la Haute-Savoie ». L’auteur y écrit : « Mais dans sa colère, M. Antonelli prophétise aussi la défaite en 1932 de tous les députés cartellistes de la Savoie ».

3074.

j. raymond , La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1095-1096. L’auteur rappelle que « l’entrée de Fernand David comme ministre de l’Agriculture dans le cabinet A. Tardieu (mars 1930) troubla la situation politique en Haute-Savoie ; Antonelli et Jacquier votèrent contre le ministère, alors que Calliès et Braise votèrent pour. Le 25 mars, à la Chambre des Députés, A. Rivière, député socialiste de la Creuse, accusa F. David d’avoir accepté son portefeuille parce qu’il présidait une société d’engrais. Le Socialiste Savoyard reprenait ces attaques. Ainsi à Saint-Julien-en-Genevois, les fidèles de David ne ménagèrent ni le Parti Socialiste, ni son candidat ». ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1.

3075.

Il quitte la mairie d’Aix-les-Bains pour se présenter dans l’arrondissement d’Annecy où il n’a pas d’attaches.

3076.

Clerc obtient 10 099 voix alors que Calliès en a 9 611.

3077.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 21, 20 mai 1932, p. 341. Elle est également publiée dans Le Clocher Savoyard et l’Union républicaine et Sociale.

3078.

Ibid.

3079.

Pour les paroisses du diocèse situées en Savoie (Ugine, Flumet), les députés élus en 1928, 1932 et 1936 sont des partis de gauche (Borrel radical-socialiste qui entre ensuite au Sénat et Pringolliet). Le député Pringolliet, maire d’Ugine, depuis 1908 est élu en 1932 et 1936. En 1919, les députés avaient été ceux de la liste menée par Joseph Delachenal, qui prend la tête de la liste des « Républicains indépendants ». L’issue du scrutin de novembre 1919 avait été un siège pour les radicaux-socialistes (Borrel) et les quatre autres sièges pour les républicains indépendants (Delachenal, Humbert Richard, maire de La Motte-Servolex, Jean Sibuet (Maurienne), et Marcel Léger (Tarentaise) ». c. sorrel, Les catholiques…, op. cit., p. 336-339.

3080.

Le Clocher Savoyard, mars 1936.

3081.

Ibid., avril 1936.

3082.

j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1102.

3083.

Ce dernier entre au séminaire en 1913, participe à la guerre où il est blessé et revient au séminaire où il est ordonné portier, en 1920, il quitte ensuite la carrière ecclésiastique pour se tourner vers des études de médecine. Il est intéressant de souligner qu’aucun journal ne cite ce passé de Bernex. Nous avons retrouvé ces informations lors du dépouillement du registre d’entrées des élèves au grand séminaire. La Revue du Diocèse d’Annecy publie également son ordination de portier

3084.

j. raymond, La Haute-Savoie…, op. cit., t. 2, p. 1101.

3085.

c. sorrel, dir. , Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 129.

3086.

Il semble que cette confusion naisse des propos écrits par le chanoine Clavel. Le journal avait été lancé en 1919 pour l’action sociale et est transformé en organe politique défendant des causes catholiques. Dans la lettre qu’il lui adresse, Mgr de La Villerabel écrit : « … parlant des “responsabilités” de cette disparition vous avez parfaitement dégagé les “vôtres”, vous ne prenez pas le même soin pour écarter celles de “l’administration diocésaine”, fournissant par là – oh ! certes sans le vouloir ! – une ombre d’argument peut-être contre elle à ceux – et ils sont quelques-uns me dit-on – qui n’hésitent pas à accuser de ce crime les organisations catholiques d’Annecy, l’Évêque par conséquent en fin de compte. Or, vous savez que la mesure a été prise “sans tambour ni trompette” par les comités républicains réunis à la Roche, comités qui sont totalement indépendants de nos comités d’action catholique. Ces derniers qui ne s’occupaient de ce journal que pour le répandre à meilleur compte – comme tant d’autres de nuances diverses – dans les paroisses qui le désirent, ont été mis brusquement devant le fait accompli, sans préavis d’aucune sorte ».

3087.

Il l’apprend en lisant Floraisons des Alpes. S’adressant à l’abbé Clavel le 23 août 1932, il écrit : « Je viens de lire dans les “Floraisons des Alpes” vos réflexions sur la disparition récente de l’Union républicaine. À vrai dire, elles ne m’ont fait qu’à moitié plaisir seulement et je veux vous le dire très simplement ».

3088.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 36, 26 août 1932, p. 573.

3089.

Ibid. Il écrit : « Nous l’avons – comme tout le monde – appris tout à fait par hasard et avec étonnement ».

3090.

Ibid.

3091.

Ibid.

3092.

Ibid.

3093.

L’Union Républicaine et Sociale, n° 79, 25 juin 1932.

3094.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre de Mgr de La Villerabel au chanoine Clavel, 8 septembre 1932.

3095.

Ibid.

3096.

Ibid.

3097.

Ibid.

3098.

Ibid.

3099.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre de Mgr de La Villerabel au chanoine Clavel, 22 septembre 1932. Il lui rappelle : « Vous connaissez mes directives nettes et précises sur ce point. Elles ne se prêtent à aucun accommodement, tant j’ai souci de garder à l’action catholique, dans mon diocèse, son véritable caractère ».

3100.

c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 169.

3101.

h. vulliez, Évêque du mouvement…, op. cit., p. 25.

3102.

c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 383. La publication dans La Vie Intellectuelle d’un article concernant la conception chrétienne du droit de propriété l’oppose à l’évêque.

3103.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr du Bois de La Villerabel, n° 4. Lettre de l’abbé Birraux à l’évêque, 29 mai 1928. Il lui écrit qu’« après 8 ans d’indifférence religieuse au Bouchet, il se sent incapable d’accepter les souffrances morales et les guerres intestines qui ont usé si rapidement les plus pacifiques de vos prêtres ».

3104.

l. menuz, Souvenirs d’un curé dans ses relations avec les pouvoirs publics en régime français de Séparation, 1975. Document communiqué par l’auteur.

3105.

Entretien avec l’abbé Charles Philippe. 15 novembre 2006.

3106.

c. sorrel, dir., Dictionnaire du monde religieux…, La Savoie, op. cit., p. 181. En 1935, le sujet est « l’organisation coopérative », et en 1937, il portait sur « la personne humaine en péril ».

3107.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre de Mgr de La Villerabel au chanoine Clavel, 8 septembre 1932.

3108.

Ibid. Lettre de Raymond Laurent au chanoine Clavel, 3 août 1935. Il s’agit très probablement de la réponse faite au président de la FNC à propos de la question du bassin de Briey. Dans cette dernière, il semble y avoir une opposition entre la position conservatrice et nationaliste de Castelnau et les catholiques pacifiques. Corinne Bonafoux évoque cette question dans À la droite de Dieu…., op. cit., p. 369-372.

3109.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre de Raymond Laurent au chanoine Clavel, 3 août 1935.

3110.

Ibid.

3111.

c. sorrel, Les catholiques…, op. cit., p. 339.

3112.

Ibid.

3113.

La Croix de la Haute-Savoie, 7 février 1926.

3114.

Ibid.

3115.

Ibid.

3116.

a. latreille, r. remond, Histoire du catholicisme…, op. cit., p. 583.