C. La question des Ligues et la réaction des mouvements de jeunesse face aux événe­ments

Depuis toujours l’action catholique se situe en dehors et au-dessus des partis politiques, même si elle encourage ses membres à prendre part à la vie municipale, départementale ou nationale pour répondre à l’action civique3166. Nous avons constaté précédemment que plusieurs diocésains étaient à la fois militants catholiques et engagés dans l’action civique. Au début des années 1930, l’arrivée des ligues pose la question de savoir si militants catholiques peuvent entrer dans ces groupements. Les événements du 6 février 1934 posent avec acuité la question de l’appartenance des catholiques aux Ligues. La Revue du Diocèse d’Annecy évoque les événements « tragiques » de la « journée sanglante » sous le titre « La triste semaine… »3167. L’article évoque quatorze morts et des milliers de blessés. Corinne Bonafoux rappelle que « le 6 février semble être à l’origine d’une appréciation plus positive des ligues de la part de la FNC »3168. Elle poursuit en soulignant que « les événements de février 1934 ont souligné l’importance des Ligues et la crainte, largement imaginaire, d’une victoire du fascisme en France […]. Dans ce contexte, nombre de catholiques s’interrogent sur la légitimité des ligues et surtout sur la possibilité d’y adhérer »3169. La Croix de la Haute-Savoie titre « 1789-1934 »3170, et le chanoine Corbet avec sa plume toujours vive rappelle qu’il y a un « incendie et que ce qui brûle c’est la France »3171 ; il poursuit en insistant sur le réveil de la franc-maçonnerie « occulte ». Il se demande si l’heure des anciens combattants n’arrive pas. Pour lui deux solutions se présentent, soit la France balayera toute la « fétide dictature maçonnique et assainira la politique française », soit un « bolchevisme impie et sauvage déferlera sur ce pays dont les honnêtes populations mériteraient »3172 mieux. L’Union Nationale des Combattants de la Haute-Savoie acquiesce les manifestations auxquelles ont participé les anciens combattants à Paris3173.

Pour l’évêque, il semble que la situation soit différente entre les jeunes et les adultes. Mgr de La Villerabel et le chanoine Clavel s’opposent sur cette question. Le premier est partisan de l’engagement des militants dans les ligues qu’il ne juge pas « politiques », alors que le second reste très méfiant et n’encourage pas les jeunes dans cette voie, au contraire il les dissuade d’y entrer par l’intermédiaire de plusieurs articles des Floraisons des Alpes, même si il les encourage à avoir une action civique.

En novembre 1934, le chanoine Clavel publie un article dans Floraisons des Alpes, intitulé « Il attend »3174. Dans ce dernier, il évoque le cas d’un jeune homme ayant fréquenté un cercle d’études, mais qui depuis longtemps l’a quitté pour rejoindre un groupe plus politique. Ce jeune en avait marre des « parlottes stériles », et il est entré dans une ligue qui l’avait attirée3175. Après avoir rappelé les réalisations faites par les jeunes des cercles d’études, le chanoine Clavel rappelle que ce jeune homme, pour qui la révolution devait arriver voilà déjà dix ans, attend toujours. Alors que ses condisciples du cercle d’études travaillent à construire une cité chrétienne, « lui, comme un saule stérile regardant l’eau, il attend… »3176. Par cet article, l’aumônier de la jeunesse catholique met en garde les militants de la tentation des Ligues, qui se fait plus vive depuis le 6 février. Il est également heureux de rappeler les directives nationales de l’action catholique, en rappelant l’article de l’abbé Merklen paru le 8 novembre dans La Croix 3177 . Il est évident que le chanoine Clavel ne change pas sa position suite aux événements du printemps, il recommande aux jeunes d’observer « une grande réserve face aux ligues »3178 et maintient cette orientation, qui semble avoir été partagée par l’évêque pendant un certain temps. En septembre 1935, le chanoine Clavel lui écrit que depuis un an et demi3179, il met en garde les jeunes contre les ligues et qu’il ne pouvait « pas prévoir la position nouvelle et bien inattendue »3180, avoue-t-il, que l’évêque a pris dans sa lettre publique d’août 1935. Intéressons-nous à cette lettre publique, qui est publiée dans Le Clocher Savoyard d’août-septembre 1935, dans la Revue du Diocèse d’Annecy du 19 septembre 1935, reprise dans La Croix de la Haute-Savoie du 6 octobre 1935. Elle est également publiée en brochure afin d’être distribuéé dans le diocèse3181. Cette dernière est une réponse de Mgr de La Villerabel à l’un de ses « diocésains membre de l’UDH ». Le chanoine Clavel précise qu’il s’agit de Saillet, membre du comité de l’Union3182 et du groupe « Volontaire national » des Croix de Feu3183. Cette lettre s’adresse aux hommes d’âge mûr, Mgr de La Villerabel ne s’étant guère embarrassé du problème de l’indépendance des mouvements catholiques, ayant évacué à bon compte les mouvements spécialisés3184. D’après le courrier du chanoine Clavel, il semble que Saillet écrive à Poncet, directeur de La République du Sud-Est pour lui demander de cesser de faire paraître des articles peu favorables aux ligues, sans quoi il se désabonnerait. Le directeur du quotidien s’adresse à l’aumônier de la jeunesse catholique qu’il semble connaître, en tout cas mieux que Saillet3185. Il semble lui dire que la position prise par Saillet face aux ligues devrait le faire démissionner de l’action catholique dont il est membre. Il ne donne pas d’ordre mais un simple avis3186. Sans doute ces informations sont parvenues à Saillet qui interroge Mgr de La Villerabel. Ce dernier estime nécessaire de donner une lettre pour expliquer la situation. Sa lettre sonne comme une réaffirmation de son autorité et de son seul droit de prendre des décisions. Il rappelle que « personne, dans le diocèse, – et [il] insiste sur ce mot – n’est qualifié en dehors de [lui]-même, et de [lui] seul, pour se prononcer sur ce grave sujet de discipline religieuse (l’appartenance simultanée à l’action catholique et une Ligue), et pour dire ce qui convient ou ne convient pas à l’action catholique elle-même, dont [il est] le Chef »3187. D’ailleurs par ses propos, le chanoine Clavel se sent « personnellement visé »3188 et plusieurs de ses confrères viennent le voir pour lui demander « s’il ne voyait pas dans cette lettre, une invitation indirecte à [se] retirer de [ses] fonctions, ajoutant que [sa] situation en serait rendue délicate et précaire, à l’avenir »3189.

Dans cette réponse, l’évêque rappelle que les Catholiques engagés dans l’action catholique ont le droit de participer en tant que citoyen à l’action civique en adhérant « individuellement, à titre privé, sous leur responsabilité strictement personnelle, aux partis politiques »3190. Nous avons vu précédemment que cela se faisait déjà avant cette date, à l’exception des dirigeants qui doivent démissionner afin qu’aucune confusion n’apparaisse. Il poursuit en écrivant : « Ce que je viens de dire des partis politiques, doit être dit aussi des Ligues, et même à plus juste titre encore, car, – quoi qu’en disent certains, – ces Ligues : Croix de Feu, Volontaires nationaux, Jeunesses patriotes, Solidarité française, Francistes, ne sont pas des ligues politiques, mais des groupements civiques qu’aucun parti ne peut revendiquer comme sien »3191. Partant du principe que les ligues ne sont pas condamnées par l’Église, Mgr de La Villerabel estime que les « soldats de cette grande armée de l’action catholique »3192 peuvent s’engager dans les Ligues. Il recommande cependant aux chefs de s’abstenir de participer à ces mouvements et de rester des « ligueurs catholiques »3193.

Cela est en contradiction avec la situation de Saillet, qui, selon le chanoine Clavel, serait membre du comité de l’UDH, tout comme Lalanne qui aurait donné son nom pour la Solidarité française. Cependant cette orientation convient parfaitement à la FNC, qui n’hésite pas à publier – en première page – la lettre de Mgr de La Villerabel dans La France Catholique du 19 octobre 1935. Cela vaut au général de Castelnau une lettre de l’évêque d’Arras, Mgr Duthoit, qui ne partage pas l’avis de l’Ordinaire d’Annecy, et qui n’est guère satisfait de cette publication car l’inconvénient du geste « est de donner une portée qu’elle n’a pas et d’obliger les évêques qui ne pensent pas comme Mgr d’Annecy à dire qu’ils n’admettent pas chez eux l’indulgence qu’il pratique à l’égard des ligues armées »3194. Le père Merklen refuse les colonnes de son journal à Mgr de La Villerabel. Frédéric Le Moigne estime quant à lui que cette opposition entre les deux prélats s’inscrit « dans la lutte habituelle entre prélats de défense3195 et d’action catholique »3196 et que Mgr du Bois de La Villerabel est « secondé par […] Mgr Harscoüet »3197. Il ajoute que « l’aberration de ces “corps francs” catholiques suffit à marginaliser au sein de la hiérarchie le prélat, certainement très influencé par l’exemple italien3198 et le souci de récupérer le crédit perdu à droite après la condamnation de l’Action française. En 1936, en revenant de sa visite ad limina, il se dit « soutenu par le Souverain-Pontife contre Merklen »3199. Recevant cette nouvelle, avec joie, Mgr Chollet écrit à Annecy, le 17 février, que La Croix déforme la ligne pontificale en ne citant pas tous les discours de Pie XI3200.

Il semble que l’évêque s’oppose à ses frères en épiscopat puisque le « camp hostile aux ligues se grossit et précise ses objections : le cardinal Liénart rappelle que l’Église recommande à ses enfants de soutenir l’autorité légitime ; se substituer à l’État sous le prétexte qu’il est faible, c’est le diminuer encore »3201. Mgr de La Villerabel choisit de soutenir les Ligues parce qu’il les apprécie. Dans sa réponse, il n’évoque pas la situation des jeunes militants, rejoignant les propos du chanoine Clavel pour qui le plus important c’est de former les jeunes. Pour lui si les jeunes n’ont pas reçu cette formation générale sérieuse et qu’ils se laissent séduire par les ligues, ils se trouvent compartimentés et dans 90 % des cas, ils seraient perdus pour la jeunesse catholique3202. En août-septembre 1935, avant le différend qui l’opposera à l’Autorité diocésaine, le chanoine Clavel publie un article où il « rappelle que l’adhésion aux Ligues et aux partis politiques est interdite3203 aux dirigeants d’action catholique, en raison de la confusion et de la compromission qui en résulteraient pour l’action catholique avec la politique des partis »3204. L’aumônier se préoccupe de la formation des jeunes et de la préparation de l’avenir. En octobre, Floraisons des Alpes publie le post-scriptum de la lettre de l’évêque à un membre de l’UDH. Les jeunes qui pourtant sont les citoyens de l’avenir n’ont droit qu’à quelques lignes dans la lettre et à un post-scriptum.

Il semble d’ailleurs qu’un désaccord profond oppose les deux hommes. Le chanoine Clavel, volontairement ou non, ne participe pas à deux réunions en présence de l’évêque, il ne l’informe pas non plus d’une rencontre qu’il a avec le RP Foreau. Le 25 octobre, soit quelques mois après l’incident relatif aux ligues, Mgr de La Villerabel écrit une lettre acerbe à l’aumônier, lui rappelant qu’il ne s’est pas fait excuser de son absence à deux réunions pourtant importantes, qu’il ne l’a pas prévenu de la volonté de Francis Salomon de quitter la présidence de l’ACJF, qu’il n’a pas répondu à sa « longue lettre » qui pourtant « vu les circonstances […] méritait une réponse »3205. Ainsi, devant tous ces faits, il estime être en droit de se poser des questions. Il s’interroge pour savoir si « toutes ces abstentions constituent […] de [sa] part une série de simples oublis ou bien sont-elles la manifestation voulue d’un système de désapprobation, pour ne pas dire d’opposition ? »3206 Il termine en déclarant que la première hypothèse serait « déjà très regrettable » et qu’il n’a pas besoin de lui dire qu’il n’accepterait pas la seconde3207. Le 5 novembre, le chanoine Clavel, toujours obéissant à l’autorité, répond que des éléments extérieurs l’avaient empêché de venir aux réunions et qu’il avait résumé à Mgr Pernoud la rencontre avec le RP Foureau. Enfin, pour justifier l’absence de réponse à la lettre du 28 septembre, il rappelle que l’évêque avait mis un « point final » à la question et qu’il avait écrit : « c’est un incident…que je considère comme clos. Vous le considérerez vous-même comme tel »3208. Si les circonstances ont été contre le chanoine Clavel, nous pouvons nous demander s’il n’en a pas profité pour marquer son opposition face aux décisions de l’évêque. La dissolution des Ligues par le Front Populaire quelques mois plus tard réglera la question. À cette occasion La Croix de la Haute-Savoie reprend le texte de Joseph Denais, député parisien qui rappelle que le « jeudi 18 juin – ô comble ! – le gouvernement a dissous par décrets toutes les Ligues coupables de ne point admirer la politique de faillite et de tyrannie du Front Populaire ! »3209.

En février 1936, Mgr de La Villerabel précise la situation des jeunes face à l’appartenance des militants catholiques à des groupements politiques. Il rappelle que « Les “dirigeants” et les “militants” ne peuvent en aucun cas faire partie d’une Ligue ou d’un Parti politique, même comme simples adhérents ». Il déconseille « fortement aux simples “membres” de l’ACJF de faire partie des Ligues ou des Partis politiques »3210, leur demandant d’abord de se former correctement. Il ajoute que ce n’est que « plus tard, étant devenus, par leur âge, des citoyens responsables de “la chose publique”, [qu’] ils pourront, à la lumière des principes chrétiens qu’ils auront puisés dans cette formation première profonde, voir à quel groupement politique ou civique il leur convient de donner leur appui, en vue du bien général »3211. Au cas où un « membre » d’un des anciens comités d’ACJF aurait déjà donné son adhésion à une Ligue ou à un Parti, il demande de la retirer. Enfin, il termine en rappelant qu’en aucun cas, les salles paroissiales ne doivent être prêtées pour des réunions ou autres manifestations des ligues et que « le port simultané d’un insigne de groupement politique avec celui de l’ACJF n’est jamais autorisé »3212. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour donner des directives claires et précises aux jeunes de l’ACJF ? Finalement, il ressort de ce communiqué que Mgr de La Villerabel persiste dans sa décision d’autoriser les hommes à entrer dans les Ligues.

Intéressons-nous à présent à l’attitude des mouvements face à la situation qui se tend de plus en plus dans les années Trente. Rappelons que l’ACJF est pour le patriotisme mais pas pour le nationalisme intégral. L’association estime qu’il importe d’améliorer la Société des Nations (SDN)3213, et réclame un « système de sanctions dont le déclenchement rapide contre un agresseur éventuel serait la meilleure garantie de la sécurité générale »3214. En octobre 1932, elle demande même un renforcement de la SDN3215. Les mouvements de jeunesse semblent suivre les directives nationales concernant la paix3216. En avril 1931, le bulletin Floraisons des Alpes publie le manifeste de la paix réalisé par l’ACJF3217. Ce dernier est signé quand « depuis quelques mois l’opinion catholique, comme le reste des Français d’ailleurs, s’inquiète de la montée du nationalisme allemand qu’a révélée le scrutin de septembre 1930, doutant par là même des chances d’une paix que Locarno et la SDN lui avaient fait espérer »3218. Si l’ACJF est signataire, la FNC se refuse de l’être puisqu’elle dénonce là une « entreprise briandiste »3219. Corinne Bonafoux souligne que plusieurs évêques sont favorables à la décision de Castelnau. Il est fort à parier que l’évêque d’Annecy fasse partie de ces prélats, Mgr André de La Villerabel et Mgr Harscoüet3220 étant considérés comme tels, il est probable que l’ordinaire d’Annecy ait la même attitude. Il semble cependant que les relations – sur le terrain – des deux mouvements ne soient pas trop touchées par cette polémique. En avril 1933, l’ACJF organise son congrès national sur le thème de la « conception chrétienne de la paix »3221, à cette occasion, il est rappelé que « la hantise de la guerre qui pèse sur [l’]époque l’empêche de bien concevoir la paix »3222. Le congrès qui aurait dû se tenir en 1929 sur le thème de « la conception chrétienne de la patrie et de la communauté internationale »3223 prend toute sa signification quelques mois après l’arrivée de Hitler à la chancellerie. Il semble donc bien que l’ACJF poursuive son action en faveur de la paix.

Pourtant, en 1936, rien n’empêche l’entrée de l’Espagne dans une guerre civile. Le climat international se tend et laisse percevoir le prélude de la Seconde Guerre mondiale. Les catholiques français apprennent par les journaux ce qui se passe dans la catholique Espagne, où se succèdent exécutions d’otages, de prisonniers et où les « églises sont livrées à l’incendie, les moines crucifiés, les enfants arrosés au pétrole et brûlés vifs »3224. En août 1936, l’abbé Terrier, alias Le Sonneur, publie un article dans Le Clocher Savoyard où il dénonce ce monde qui vit « un effroyable cauchemar », car on ne peut « pas ouvrir un journal sans y lire des récits hallucinants de pillages, d’incendies, de meurtres »3225. Il décrit une Europe presque à feu et à sang. À Moscou, c’est le « procès des trotskystes », à Berlin, ce sont les « coups de théâtre d’une méthodique préparation à la guerre qui se succèdent à un rythme accéléré, tandis qu’à Rome, Mussolini jette, à l’Europe en démence, ce brutal avertissement : “N’oubliez pas que nous pouvons mobiliser huit millions d’hommes sur un simple ordre” »3226. Cette question de la dénatalité est un sujet qui devient de plus en plus préoccupant. La France ne remplit plus les berceaux, ses voisins sont nettement plus nombreux. Un mois plus tard, l’évêque prescrit des prières pour « que Dieu rende au plus tôt à ce pays la paix intérieure ! »3227.

Les élections du printemps 1936 permettent l’accession du Front Populaire, au pouvoir, même si dans le diocèse, seul un député de cette mouvance est élu3228. Les articles parus dans les journaux des mouvements ne se penchent pas trop sur la question politique avant les élections, même si les dirigeants appelaient les militants à bien voter, car « la politique de nos jours envahit tous les domaines : religieux, familial, social, national et international »3229 et que « l’enjeu de la consultation est capitale »3230. La Croix de la Haute-Savoie en mars 1936 estime quant à elle que « le front populaire prépare la guerre religieuse »3231, car « le front commun c’est la guerre »3232. Le chanoine Corbet rappelle que si le front populaire triomphe, la France, « dans quelques mois pleurera des larmes de sang en se terrant, par la force, dans l’impuissance et l’effroi »3233.

Suite au premier tour des élections, Mgr de La Villerabel appelle ses diocésains à prier saint Michel, protecteur de la France, car en cette « époque troublée, si remplie d’inquiétudes, où il apparaît si clairement que les “portes de l’enfer”, c’est-à-dire Satan et ses suppôts, tentent une offensive désespérée contre l’Église de Jésus-Christ, nous devons recourir avec une particulière confiance à l’intercession puissante de Saint-Michel »3234. Puis au lendemain du second tour, il se félicite de voir l’élection de trois députés de droite. À cette occasion, il remercie ses diocésains d’avoir été fidèles à Dieu et à la Patrie, mais il leur rappelle qu’il faut encore prier « à cette heure, [où] ce sont les intérêts les plus sacrés de notre pays qui sont menacés : paix à l’intérieur et à l’extérieur, famille, propriété, ordre social tout entier »3235. Le chanoine Corbet appelle à prier pour la France car « une nouvelle révolution est née sans être encore complètement sortie de ses langes »3236. C’est plutôt au lendemain des élections que les articles paraissent pour dénoncer la dénatalité3237. Ensuite, les articles poursuivent la dénonciation des accords de Matignon, de la semaine de quarante heures et des deux semaines de congés payés. Autant de dispositions qui sont parfois mal perçues par les milieux ruraux, dont le clergé est largement issu. À la mi-juin 1936, Mgr de La Villerabel demande à ses prêtres de lire en chaire l’appel lancé, à ses diocésains, par le cardinal Verdier, archevêque de Paris3238.

La presse catholique s’intéresse ensuite à la menace du communisme. La Revue du Diocèse d’Annecy, dans un numéro du 21 mai 1936, rappelle les mises en garde de Pie XI contre cette doctrine3239. Mise en danger reprise par Le Clocher Savoyard qui estimait déjà en avril que « Moscou [était] en train de coloniser la France »3240. En mai 1936, l’abbé Terrier exprime les moyens à mettre en œuvre pour lutter « face au communisme » qui menace le catholicisme3241. Pour lui, il faut restaurer « dans les âmes la vraie notion de la personne chrétienne », mais aussi « rétablir la notion du social et du collectif », c’est-à-dire rappeler ce que doit être « l’union intime de tous les hommes dans la charité dans le corps mystique du Christ »3242. Finalement, le communisme semble plus préoccuper les catholiques que le nazisme3243. Les journaux de l’action catholique mettent en garde les diocésains contre les dangers de la doctrine russe. Dès le début 1937, Le Clocher Savoyard publie, en deux volets, l’article « pour juger le communisme »3244 qui s’articule autour de deux grandes idées : les privilèges en URSS par Trotski, et les salaires en URSS par Walter Citrine3245.

En mars 1937, à quelques semaines d’intervalle, le Vatican condamne, par les encycliques Mit Brennender Sorge 3246 et Divini Redemptoris 3247 , le nazisme et le communisme. En avril, elles sont évoquées par le chanoine Clavel. Floraisons des Alpes et Le Clocher Savoyard examinent principalement la doctrine communiste, qui semble occuper une place prépondérante dans la presse catholique par rapport au nazisme. En juin-juillet 1937, une nouvelle fois Le Clocher Savoyard fait paraître un nouvel exposé évoquant les principes du communisme. Ce dernier semble faire craindre les prêtres comme les militants parce qu’il bafoue la dignité humaine, persécute les religieux et envoie ses opposants dans des camps de travail. Malgré les mises en garde contre le nazisme, il semble qu’il soit moins évoqué dans la presse ou, du moins s’il l’est, c’est de façon plus caché. Cependant, en octobre 1938, les deux encycliques de 1937 sont évoquées dans Le Clocher Savoyard, ce qui ne manque pas d’apparaître comme une réponse à la situation de septembre, avec les accords de Munich. L’article rappelle que « l’attitude adoptée par Hitler à l’égard des Juifs, et les mesures que Mussolini vient de faire prendre par le grand conseil fasciste contre les Juifs et contre ceux qui ne sont pas italiens […] remettent au premier rang de l’actualité la question du racisme et du nationalisme exagéré »3248. L’auteur souligne également que « tout catholique [doit] savoir que le pape Pie XI, au nom de la dignité humaine, […] de la fraternité chrétienne, n’a pas cessé de condamner le racisme et le nationalisme exagéré qui mènent les hommes et les peuples à la haine et à la guerre »3249.

L’année 1938 est riche en événements tant sur le plan national qu’international. Devant des difficultés croissantes, le président de l’ACJF, Charles Bosson choisit en mai 1938 de publier un article évoquant les dangers qui planent sur l’Europe et la France. Ses propos s’inspirent de ceux tenus, peu de temps avant, par Daniel-Rops, lors d’une conférence à Annecy. Le titre de l’article s’inspire de Charles Péguy, puisqu’« il faut que France vive ! ». Le président diocésain rappelle que sa génération est celle de l’inquiétude3250, que ce soit pour le pain quotidien, la vie ou la mort3251. La première préoccupation fait probablement référence aux crises économiques que l’Europe connaît depuis le début des années Trente. Les deux autres inquiétudes font référence au climat tendu que connaît à ce moment l’Europe et la France, d’où les termes de « vie et de mort ». À l’évidence, il a peur de la guerre, mais il espère que Dieu « n’abandonnera pas en ces heures difficiles » la nation qui donne le plus de satisfaction à Pie XI au niveau de l’action catholique3252. Évoquant la situation du vieux continent, Charles Bosson retrace la situation européenne depuis la fin des années Vingt, en rappelant « l’épidémie foudroyante des chemises brunes à travers l’Allemagne, la résurrection de l’armée allemande, l’entrée des troupes en Rhénanie […] l’aventure éthiopienne et la guerre civile espagnole […], l’axe Rome-Berlin, la menace allemande sur la Tchécoslovaquie »3253. Autant d’éléments cités pour rappeler la montée des dictatures et le non-respect d’une des clauses du Traité de Versailles, des accords de Locarno alors que l’allusion à la Tchécoslovaquie souligne la difficile situation des Sudètes, qui sont une minorité allemande aux confins d’un pays majoritairement slave. Pour clore son article, il rajoute qu’« Hitler possède, grâce à la religion “raciste”, un levier capable de faire sauter la plupart des États de l’Europe Centrale […]. Voyez aujourd’hui les Sudètes en Tchécoslovaquie »3254. Dénonçant le nationalisme raciste allemand, le président diocésain de l’ACJF rappelle que « l’on soit de droite ou de gauche, d’une opinion ou d’une autre, le présent est là qui s’impose : la France est en danger et il faut pourtant que France vive »3255. Pour réaliser ce dessein, il demande à tous les jeunes catholiques de faire « l’union dans un patriotisme profond et lucide, qui ne laisse aller ni au défaitisme ni à la provocation, selon l’humeur des idéologies qui se partagent le monde »3256. En 1938, un manifeste de la jeunesse catholique rappelle que « rien de solide ne sera jamais construit si chaque Français veut rejeter sur les autres Français et chaque classe sur les autres classes la faute du désordre et de la confusion »3257.

Nous retrouvons ici la volonté de l’ACJF, qui est de vouloir préserver la paix. Le ton même du président laisse entrevoir une certaine angoisse à laquelle se mêlent une conviction et une croyance dans le destin de la France, car il croit « en sa Vocation »3258. En décembre 1938, Floraisons des Alpes publient un manifeste évoquant les problèmes récents de l’année et signé par tous les mouvements de jeunes3259. 1938 a en effet été riche d’événements : signature des accords de Munich, gage théorique de paix ; invasion de l’Autriche (Anschluss) ; invasion des Sudètes (Tchécoslovaquie). Les auteurs de ce manifeste parlent de la paix dont les jeunes ont besoin pour « bâtir leur vie »3260, de cette paix « entre les classes, […] entre les nations [qui] reste en péril »3261. Ils évoquent la collaboration entre les mouvements formant l’ACJF, montrant que ces jeunes ont « conscience de tous leurs droits et de tous leurs devoirs »3262, et qu’ils croient que la paix sociale « ne peut se fonder que sur la reconnaissance totale de la dignité humaine et de la justice de chacune des classes »3263. Le texte rappelle que quatre cent mille jeunes ont pris « à cœur le relèvement de chaque classe sociale [et veulent ] reconstruire, par leur effort en commun l’unité de la société française »3264. Force est de constater que l’unité est le mot clé de toute action de jeunesse. L’ACJF réalise à petite échelle une unité entre différents horizons professionnels, et souhaiterait que cet exemple essaime dans le reste de la population. Le manifeste se termine par des propos pleins d’espoir, puisqu’il s’agit de « sauvegarder à travers le monde les valeurs de liberté, de dignité, de justice, de loyauté qui donnent à la vie humaine son sens et sa grandeur »3265.

Les hommes de l’UDH, dont beaucoup sont d’anciens combattants, s’intéressent également à la situation de l’Europe. Elle doit être un des sujets de discussion abordés lors des cercles d’études. Afin de susciter les réflexions, des textes paraissent dans Le Clocher Savoyard, tel celui du chanoine Bouvard qui revient sur les difficultés de la Tchécoslovaquie et sur la démission du président Edouard Bénès. Le chanoine Bouvard souhaite que les « Catholiques apprennent à juger en catholiques et n’oublient pas que l’idée de Dieu et des interventions de la Providence est un des éléments essentiels de tout jugement juste »3266. S’ensuit un paragraphe où il décrit le président démissionnaire comme un franc-maçon, mais surtout comme « l’homme d’une secte aux dogmes faux et néfastes comme l’est toute erreur, l’homme de la franc-maçonnerie internationale »3267. Un texte du député Le Cour Grandmaison, vice-président national de la Fédération Nationale Catholique, fait suite à celui du chanoine Bouvard. Le vice-président reconnaît que Bénès a eu des propos favorables pour l’Eglise catholique, puisqu’il aurait déclaré en recevant un prince de l’Église romaine : « Il n’y a plus que deux forces en Europe : le communisme et le catholicisme. Entre les deux, notre choix n’est pas douteux : nous sommes comme le catholicisme attaché à la liberté de la personne humaine »3268. Le Cour Grandmaison rappelle ensuite que le communisme n’est pas le seul ennemi de la liberté, se référant aux événements récents, il pense au nazisme. Pour lui Bénès ne semble pas avoir failli à son rôle. Nous voyons que les visions peuvent varier, et il n’est probablement pas aisé pour les militants de faire des choix justes concernant la situation de l’Europe.

1939 ressemble à l’année précédente. Les menaces de guerre planent toujours, même si chacun espère pouvoir l’éviter. La guerre civile espagnole fait fuir un certain nombre de personnes qui viennent chercher asile en France. Au niveau national, un comité « catholique est constitué [pour] venir au secours des femmes et des enfants de Biscaye et de Catalogne, réfugiés en France »3269. Suite à cette création, Mgr du Bois de La Villerabel autorise la « constitution d’un comité local » pour aider les réfugiés. S’agissant d’une « organisation catholique »3270, les représentants des mouvements d’action catholique doivent y participer. Nous pouvons citer quelques-uns de ses membres, comme Calliès et Gruffaz, de l’UDH, madame Béraud, de la LFACF, ou encore mademoiselle Tissot, des jeunesses catholiques féminines.

En mars 1939, dans un article intitulé « où allons-nous ? », les jacistes s’interrogent sur l’avenir3271. Ils dressent un constat sur la situation européenne puisque « d’un côté, [c’est] la dictature et l’écrasement de la dignité humaine, [et ] de l’autre, c’est la révolution et toutes ses horreurs ».3272 Force est de constater les références faites à l’Allemagne et à l’Espagne, où plutôt aux Républicains soutenus par les communistes. L’auteur de l’article rassure les lecteurs en soulignant que la France ne connaîtra pas un sort semblable à celui de ses voisins, puisque quatre cent mille jeunes de l’ACJF veulent travailler à la paix du Christ, dans le règne du Christ3273. Il ajoute que « ce sont vingt-cinq mille jeunes ruraux qui viendront clamer leur idéal à Paris »3274 en cette année 1939. Tous ces jacistes ont « un centre : la croix, un sens : l’Évangile, une aide : la grâce, un but : vraiment s’aimer »3275.

Malgré tout, nombreux sont ceux qui espèrent le maintien de la paix. C’est dans ce dessein que des veillées sont organisées par les jeunes de l’ACJF. L’une d’entre elles est d’ailleurs présidée par l’Archevêque de Paris, Mgr Verdier, en estive à Évian-les-Bains. Elles sont destinées, au départ, à la réussite du grand congrès qui doit avoir lieu à Rome, au début septembre 1939, et où se retrouvent vingt-deux nations dans lesquelles la JOC est présente3276. Les jocistes d’Évian-les-Bains prient avec le Cardinal Verdier pour la paix, et ils « demandent à Celui qui est venu donner “Sa paix” au monde de leur apprendre et de les aider à la construire, chacun à leur place, et Lui offrent tous les sacrifices qui constituent la préparation du pèlerinage de la Paix »3277. Ce même type de rassemblement à lieu à Bonneville à la fin août 1939, la veillée est organisée par l’abbé Philippe, alors vicaire. L’archiprêtre refuse de mettre l’église à la disposition des jeunes, jugeant l’initiative inutile puisque pour lui la guerre est imminente3278.

L’épiscopat de Mgr de La Villerabel correspond à une des plus importantes périodes de l’histoire du diocèse au XXe siècle. Grâce à son dynamisme, mais également à des conjonctures favorables et à un entourage dynamique, l’évêque a su profiter de la conjoncture de l’après-guerre pour permettre au diocèse de se rebâtir sur de bonnes bases. S’intéressant à la formation des prêtres, il se préoccupe rapidement de la question des vocations. Cette question est d’autant plus importante, que la guerre a causé un certain nombre de vides parmi les plus jeunes. Dans un contexte de changements démographique et urbanistique, l’autorité diocésaine s’accorde à créer de nouvelles paroisses, qui sont autant de nouveaux lieux de rencontres et de vie chrétiennes. C’est une dizaine de nouvelles paroisses qui prennent ainsi place dans le réseau paroissial. L’entre-deux-guerres est également la période de l’action catholique, l’âge de la maturité de l’Association. Grâce au dynamisme de l’abbé Clavel et des présidents successifs de l’ACJF, les mouvements de jeunes reprennent une activité qui ne cesse de s’intensifier jusqu’à la veille de la guerre. La spécialisation est un élément important de ce développement de l’ACJF. Les jeunes comme les adultes ont su se mobiliser pour empêcher la reprise d’une politique trop laïque, héritière de celle du début du siècle. Ces militants sont encouragés dans leurs actions par l’évêque, et leur combat est soutenu et reprit par les adultes qui se mobilisent derrière le général de Castelnau. Le travail de l’action catholique semble jouer un rôle également dans les changements d’attitude au niveau politique. La condamnation de l’Action française ne semble pas avoir créer de malaises majeurs dans le diocèse. Les diocésains, comme les prêtres, s’inclinent devant la décision de Rome et obéissent. L’orientation politique du diocèse change à partir de 1928 pour connaître une orientation de plus en plus vers la droite. La démocratie-chrétienne s’installe progressivement dans le diocèse bénéficiant de la préparation faite par le chanoine Clavel et les militants d’action catholique. La question de l’appartenance des Catholiques aux Ligues pose un certain nombre de problèmes pour les responsables des mouvements. L’agitation qui sévit en Europe ne laisse pas de marbre les Savoyards qui se préparent à l’idée de la guerre, tout en espérant qu’elle n’aura pas lieu. C’est un diocèse dynamique qui devra faire face à la guerre.

Notes
3166.

En 1931, dans la lettre Dobbiamo intrattenerla du 26 avril 1931, Pie XI rappelle que « l’action catholique ne doit pas faire de politique … ; si quelque exception ou quelque déviation (presque jamais intentionnelle) s’est vérifiée, Nous n’avons pas hésité à désapprouver et à corriger : il serait trop injuste de généraliser. Il n’est pas moins certain que l’action catholique n’empêche pas et ne peut pas empêcher ceux qui s’y consacrent de s’occuper chrétiennement et catholiquement de la vraie et bonne politique, celle qui étudie et promet le bien de la “cité” : l’action catholique les y prépare excellemment ».

3167.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 7, 15 février 1934, p. 111. L’article évoque 14 morts et plusieurs milliers de blessés. Il semble que ces chiffres se rapprochent de la réalité. Corinne Bonafoux évoque « dix-sept morts ». cbonafoux-verrax, À la droite de Dieu…, op. cit., p. 266. Gilles Candar, quant à lui, estime les décès au nombre de quatorze. g. candar, Histoire politique de la III e République…, op. cit., p. 101.

3168.

c. bonafoux-verrax, À la droite de Dieu…, op. cit., p. 267.

3169.

I bid., p. 270.

3170.

La Croix de la Haute-Savoie, 11 février 1934.

3171.

Ibid.

3172.

Ibid.

3173.

Ibid., 18 février 1934.

3174.

Floraisons des Alpes, novembre 1934, p. 139-141.

3175.

Ibid. Le chanoine Clavel pour ne pas citer de mouvements écrit : « Une ligue, je ne sais plus laquelle, l’a attiré ». Peut-être s’agit-il de la ligue d’Action française ? En marge du document, le chanoine Clavel écrit, sans doute en 1960, au moment où il rédige ses souvenirs : « l’abbé Thellier de Poncheville me propose de publier en tract cet article ». Et : « Le jeune homme dont il est question, ayant persisté dans son orientation maurassienne, malgré mes conseils, devint membre et président de la Milice. Il fut hélas du nombre des soixante-douze fusillés du Grand-Bornand ». Au Grand-Bornand, ce sont soixante-seize miliciens qui sont fusillés le 24 août 1944. Mais alors pourquoi ce chiffre de soixante-douze, est-ce une erreur de l’abbé ? Est-ce la signification que soixante-douze miliciens sur soixante-seize étaient membres de la jeunesse catholique avant la guerre ? Nous pouvons nous demander si ce jeune n’est pas Jacques Chambaz, qui sera chef de trentaine de la Franc-garde de la Milice à Annecy.

3176.

Floraisons des Alpes, novembre 1934, p. 141.

3177.

Ibid.

3178.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935.

3179.

En juin 1934, Floraisons des Alpes publie l’article « Jeunesse catholique et les groupes politiques » qui rappelle nettement que la jeunesse catholique est au dessus des partis politiques.

3180.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, septembre 1935.

3181.

f. le moigne , Les évêques de Verdun à Vatican II…, op. cit., p. 69.

3182.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935.

3183.

Ibid. le chanoine Clavel note en marge que « Lalanne et plusieurs sic ont adhéré a la Solidarité Française ».

3184.

f. le moigne , Les évêques de Verdun à Vatican II…, op. cit., p. 69. En post-scriptum, Mgr de La Villerabel rappelle que ses instructions ne s’adressent pas aux moins de trente ans qui n’ont pas à s’engager dans les ligues.

3185.

Le chanoine Clavel précise qu’il « connaît à peine Saillet ». Est-ce vrai ? ADA. 1 D 21. Mgr Clavel. Boîte 1. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935.

3186.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935.

3187.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 38, 19 septembre 1935, p. 651.

3188.

ADA. 1 D 21. Boîte Mgr Clavel, n° 1. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935.

3189.

Ibid. L’évêque rappelle que « des directeurs d’œuvres bien intentionnés certainement, mais agissant de leur propre chef, sans ordre de l’autorité supérieure, voulaient leur défendre de donner, même à titre privé, leur nom aux associations qui, sur un tout autre terrain que le terrain religieux, faisaient appel à leur concours ».

3190.

Ibid. Lettre du chanoine Clavel à Mgr de La Villerabel, 30 août 1935. Il rappelle une condition évidente : il ne faut pas que les partis soient condamnés par l’Église.

3191.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 38, 19 septembre 1935, p. 651-652.

3192.

Ibid.

3193.

Ibid., p. 652.

3194.

Lettre de Mgr Duthoit au général de Castelnau du 21 octobre citée par c. bonafoux-verrax dans À la droite de Dieu…, op. cit., p. 270-271.

3195.

Les prélats de défense se déterminaient par réaction à la ligne majoritaire de la nouvelle génération épiscopale. f. le moigne, Les évêques de Verdun à Vatican II…, op. cit., p.70.

3196.

Ibid. Il ajoute : « Les deux épurés maréchalistes de la Libération n’avaient encore rien à voir dans les années trente ».

3197.

Ibid.

3198.

Vigilance laïque publie la lettre adressée par Mgr de La Villerabel au « cavaliero » Giuseppe Maccali, à l’occasion de l’entrée des troupes italiennes à Addis-Abeba. Dans cette lettre, il écrit : « avec tous ceux qui n’étaient pas aveuglés par des préjugés absurdes contre le “Fascisme”, je ne me suis pas lassé d’admirer le génie des chefs et la magnifique valeur des soldats. Aujourd’hui, la victoire couronne ces magnifiques efforts. Honneur au grand peuple avec qui les véritables Français s’honorent d’être et de vouloir rester amis. De tout cœur, j’applaudis avec eux à ce triomphe mérité. » Mgr de La Villerabel vilipende le rôle de la SDN qui s’oppose à l’action des Italiens en Éthiopie. Faut-il voir ici une influence de l’action menée par les Camelots du roi et l’Action française qui manifestent contre les sanctions à appliquer à l’Italie ? Il tente de trouver derrière des arguments chrétiens la justification des actions menées en Afrique. Il parle de porter la civilisation chrétienne en Éthiopie. Mgr de La Villerabel apporte également son soutien à l’abbé Secret qui publie le 9 octobre 1935, dans La République du Sud Est, un article intitulé : « L’Italie n’est pas l’injuste agresseur ». csorrel , Les catholiques…, op. cit., p. 389.

3199.

f. le moigne , L es évêques de Verdun à Vatican II…, op. cit., p. 71. Il cite la lettre à Mgr Chollet du 15 février 1936

3200.

Ibid.

3201.

c. bonafoux-verrax, À la droite de Dieu…, op. cit., p. 270.

3202.

Floraisons des Alpes, mars 1935, p. 34.

3203.

Dans sa lettre adressée à l’évêque, le chanoine Clavel écrit qu’il n’a « jamais interdit à qui que ce soit, sous peine d’exclusion des œuvres ou refus d’admission l’appartenance aux ligues ».

3204.

Floraisons des Alpes, août-septembre 1935, p. 115.

3205.

ADA. 1 D 21. Mgr Clavel. Lettre de Mgr du Bois de La Villerabel à Clavel, 25 octobre 1935. Elle lui a été adressée le 28 septembre. Lettre de Clavel à l’évêque, 5 novembre 1935.

3206.

Ibid.

3207.

ADA. 1 D 21. Mgr Clavel. Lettre de Mgr du Bois de La Villerabel au chanoine Clavel, 25 octobre 1935.

3208.

Ibid. Lettre du chanoine Clavel à l’évêque, 5 novembre 1935.

3209.

La Croix de la Haute-Savoie, 28 juin 1936. Son article s’intitule « Fascisme de gauche ».

3210.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 11, 12 mars 1936, p. 191.

3211.

Ibid.

3212.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 11, 12 mars 1936, p. 191.

3213.

a.-r. michel, C atholiques en démocratie…, op. cit., p. 158.

3214.

Ibid., p. 158-159.

3215.

Ibid., p. 159.

3216.

Sur cette question voir a.-r. michel, C atholiques en démocratie…, op. cit., p. 147-189.

3217.

a.-r. michel, C atholiques en démocratie…, op. cit., p. 161. Il rappelle que le manifeste est publié par La Croix du 9 avril et par Les Annales le 15 mai. Ce manifeste est dû à l’initiative de la Ligue des catholiques français pour la justice et la paix internationales, qui a fait appel à diverses associations afin de répondre … aux « accusations calomnieuses portées contre les catholiques, représentés comme les ennemis de la paix ».

3218.

a.-r. michel, C atholiques en démocratie…, op. cit., p. 161.

3219.

Ibid. Sur cette question voir c. bonafoux-verrax, À la droite de Dieu…, op. cit., p. 346-369. Voir également a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 169-176.

3220.

c. bonafoux-verrax, À la droite de Dieu…, op. cit., p. 357. Concernant l’archevêque de Rouen elle rappelle qu’il fait partie des évêques patriotes par tradition.

3221.

Floraisons des Alpes, avril 1933, p. 5.

3222.

Ibid., p. 8.

3223.

a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 182.

3224.

Le Clocher Savoyard, août 1936.

3225.

Le Clocher Savoyard, août 1936.

3226.

Ibid.

3227.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 36, 3 septembre 1936, p. 623.

3228.

Il s’agit d’Amédée Guy, député de Bonneville, élu au second tour.

3229.

Le Clocher Savoyard, avril 1936.

3230.

La Croix de la Haute-Savoie, 22 mars 1936.

3231.

Ibid.

3232.

Ibid., 26 avril 1936.

3233.

Ibid., 19 avril 1936.

3234.

Revue du Diocèse d’Annecy,n° 18, 30 avril 1936, p. 303-304.

3235.

Ibid., n° 19, 7 mai 1936, p. 319.

3236.

La Croix de la Haute-Savoie, 28 juin 1936.

3237.

Ibid., 19 juillet 1936.

3238.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 25, 18 juin 1936, p. 419.

3239.

Revue du Diocèse d'Annecy, n° 21, 21 mai 1936, p. 353.

3240.

Le Clocher Savoyard, avril 1936.

3241.

Ibid., mai 1936.

3242.

Ibid.

3243.

Le 8 septembre 1935, La Croix de la Haute-Savoie publie un article rappelant que « l’épiscopat allemand dans une lettre pastorale s’élève contre les théories du néo-paganisme ».

3244.

Le Clocher Savoyard, janvier-février 1937.

3245.

Ibid.

3246.

14 mars 1937.

3247.

19 mars 1937.

3248.

Floraisons des Alpes, octobre 1938.

3249.

Ibid.

3250.

Ibid.

3251.

Ibid.

3252.

Floraisons des Alpes, mai 1938. La JOC compte en 1939, cent trente-deux fédérations, alors qu’en 1938, la JAC en compte quatre-vingt-dix, in g. cholvy, Organisation…, op. cit., p. 213 et p. 221.

3253.

Floraisons des Alpes, mai 1938.

3254.

Ibid.

3255.

Ibid.

3256.

Ibid.

3257.

Ibid., décembre 1938.

3258.

Ibid., mai 1938.

3259.

Ibid., décembre 1938.

3260.

Ibid.

3261.

Ibid.

3262.

Ibid.

3263.

Ibid.

3264.

Ibid. Il s’agit d’un des buts de la spécialisation et une volonté de l’action catholique spécialisée. Rappelons que l’un des souhaits des militants est de refaire chrétiens leurs frères.

3265.

Floraisons des Alpes, décembre 1938.

3266.

Le Clocher Savoyard, octobre 1938.

3267.

Ibid.

3268.

Ibid.

3269.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 8, 23 février 1939, p. 131.

3270.

Ibid.

3271.

Floraisons des Alpes, mars 1939.

3272.

Ibid.

3273.

Ibid.

3274.

Floraisons des Alpes, mars 1939. Il s’agit de fêter les dix ans d’existence de la JAC.

3275.

Bulletin paroissial de Notre-Dame de Liesse, août 1938.

3276.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 33, 17 août 1939, p. 564.

3277.

Ibid.

3278.

Entretien avec l’abbé Philippe.