I. 1939-1940 : de la défaite au redressement

Depuis le début de la guerre civile en Espagne, le climat international est tendu. La montée des nationalismes s’impose peu à peu dans une Europe de plus en plus sur le qui-vive. Les voisins du Reich voient avec une certaine angoisse la multiplication des annexions. En 1937, les encycliques condamnant le national-socialisme et le communisme informent les Catholiques des dangers que représentent ces dictatures, même si pour certains « mieux vaut Hitler que Staline ». Les accords de Munich, signés en 1938, laissent entrevoir la possibilité d’une paix. Les Français sont alors soulagés « de n’être point en guerre »3279. Au printemps 1939, le climat se tend à nouveau et la paix devient presque une illusion, même si tous espèrent encore éviter le conflit. Le chanoine Corbet, dont nous connaissons la plume acerbe, écrit en avril 1939 : « Oui, nous croyons à la paix […] les Français font confiance à Daladier »3280. À l’automne 1939, la guerre devient inéluctable. Nous verrons comment les Catholiques savoyards réagissent face à l’annonce de la guerre, puis nous nous intéresserons à l’accueil qu’ilsréservent à l’arrivée du Maréchal et à la politique de la Révolution Nationale.

Notes
3279.

j.-p. azema , De Munich à la Libération…, op. cit., p. 38.

3280.

La Croix de la Haute-Savoie, 23 avril 1939.