A. La guerre

La signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, semble accélérer la situation, et simplifier « la situation des Français et des catholiques »3281 qui sont ainsi épargnés d’avoir à choisir « entre deux conceptions criminelles »3282. Mgr de La Villerabel cite peu cet événement, n’y faisant qu’une allusion le 28 septembre 1939. À cette occasion, il évoque l’union de « cette croix […] avec la faucille et le marteau soviétique »3283 ; rappelant alors que la croix de Jésus-Christ, qui est un « symbole assuré de paix, d’espérance et de salut »3284 triomphe de ces paganismes. En septembre 1939, les Savoyards – comme les Français – sont confiants. Pour eux, la victoire est la seule issue possible du conflit puisqu’il s’agit d’une lutte de la Civilisation contre la Barbarie ; thème déjà été évoqué lors de la Première Guerre mondiale. La « drôle de guerre » se transforme en guerre éclair ; le 14 juin 1940, les Allemands sont à Paris. La France humiliée règle ses comptes avec son passé. L’arrivée du maréchal Pétain est perçue comme un signe de la Providence, comme une « divine surprise »3285. Nombreux sont les Catholiques à penser que la Révolution Nationale sera un retour aux saines valeurs prônées par la religion. Comment les diocésains réagissent-ils à ces événements ? Dans un premier temps, nous évoquerons la façon dont le clergé et les fidèles perçoivent le conflit, puis nous nous intéresserons à la désorganisation à laquelle doit faire face Mgr de La Villerabel qui quitte le siège d’Annecy pour celui d’Aix-en-Provence dans cette période trouble, enfin, nous tenterons de savoir si un retour aux autels s’opère comme en 1914.

Notes
3281.

b. comte , L’honneur et la conscience…, op. cit., p. 62.

3282.

Ibid.

3283.

Revue du Diocèse d’Annecy, n° 39, 28 septembre 1939, p. 658.

3284.

Ibid.

3285.

Charles Maurras.