c. Le clergé et les réfractaires au STO

Ainsi que nous l’avons vu, un certain nombre de jeunes gens quittent leurs foyers pour trouver refuge afin de ne pas partir en Allemagne. La Haute-Savoie, grâce à son relief et à sa vocation agricole, accueille un grand nombre de réfractaires, à partir du printemps 1943. Au départ, il s’agit des jeunes Savoyards puis, petit à petit, les effectifs se gonflent de jeunes venus de toute la France. Les paysans savoyards ont été largement mis à contribution pour aider ces jeunes en difficulté. L’abbé Jean Truffy, curé du Petit-Bornand, rappelle qu’en tant que prêtre, il ne croit pas être sorti de son rôle en se « dévouant à tous et en [s’] efforçant de servir de [son] mieux [son] pays ; en aidant ses enfants qui se cachaient pour échapper à l’ennemi ou qui travaillaient à libérer leur Patrie. […] C’est de ce rôle de curé qu’a découlé pour tant de [ses] confrères comme pour [lui] leur action pendant l’occupation et la période du maquis »3761.

Dès mars 1943, des prêtres, comme l’abbé Alfred Ritz, curé de Viuz-la-Chiésaz, ou son homologue d’Allèves, l’abbé Léopold Charles, déclarent qu’ils n’approuvent « ni la Relève, ni le travail obligatoire »3762. Ils n’hésitent pas à affirmer que « c’est le principe de l’Église entière »3763. Ces deux prêtres semblent faire partie d’un réseau destiné à prendre en charge les premiers réfractaires. Sans doute sont-ils en relation avec le marchand de tissus annécien Machenaud et le restaurateur Pétrel3764.

Faut-il voir, dans les recommandations faites par Mgr Cesbron lors d’une retraite, une référence à l’attitude de ces prêtres? Dans ses notes, l’évêque recommande de garder le silence, d’en prendre l’habitude, car il « y a des prêtres qui parlent trop et trop haut… de la politique »3765. Il recommande la discrétion « à l’époque exceptionnelle »3766 où ils sont, et poursuit en rappelant le « sang qui coule en ce moment près » d’eux…. Il souligne que « tous doivent faire attention à leur légèreté de paroles ou de conseils »3767. Nous ne savons pas précisément dans quelles conditions les notes de Mgr Cesbron ont été utilisées, s’agissait-il d’une retraite pour les futurs prêtres ou s’agissait-il d’une retraite ecclésiastique annuelle ? Nous ne savons pas non plus quand ces notes ont été rédigées. Le sont-elles dans la première ou dans la seconde moitié de 1943 ? Si ces réflexions datent de la seconde moitié 1943, nous pouvons nous demander si l’évêque ne fait pas une allusion directe à l’attitude de l’abbé Mermillod. Le 15 août 1943, ce professeur du collège de La Roche-sur-Foron prêche à Reignier. À cette occasion, il tient des propos relatifs à la situation de la France vis-à-vis de l’Allemagne. Nous ne connaissons ses propos que par ce qu’en rapporte le délégué de l’archiprêtré de Reignier. Ce dernier déclare que l’abbé Mermillod « estime personnellement que le travail obligatoire en Allemagne est une “déportation”, libre à lui d’avoir cette opinion. Plusieurs évêques, et notamment le Cardinal Liénart, ont émis un point de vue beaucoup plus sage et plus autorisé. Mais je crois que M. l’abbé Mermillod n’a pas à faire valoir son opinion en public dans un sermon à des fidèles et avec l’insistance qu’il y a apporté : “nos dé-por-tés”. C’est là de la politique pure qui n’a rien à voir avec la religion »3768.

Même si ses propos sont à prendre avec prudence, évoquons le témoignage du chanoine Bouvard, administrateur de La Croix de la Haute-Savoie 3769 . Ce dernier déclare avoir été l’objet, avant novembre 19433770, d’une dénonciation de la part d’un milicien du Grand-Bornand. Ce Franc-Garde lui aurait reproché d’avoir « osé proclamer du haut de la chaire que les jeunes gens avaient le droit en conscience de se soustraire au travail forcé et à la déportation en Allemagne »3771. Il ajoute également qu’il a « systématiquement refusé, comme chanoine titulaire, de paraître à la cathédrale aux cérémonies où venaient parader les officiers, le préfet, le chef de la Légion ou de la Milice »3772.

Les difficultés d’appréciation de la situation par le clergé semblent perturber les fidèles qui pensaient pouvoir trouver auprès de leur curé un soutien, un conseil. Le service du contrôle postal a d’ailleurs intercepté une série de lettres où les individus se plaignent car la « division du clergé sur la question de l’attitude à adopter par les chrétiens dans le problème du départ en Allemagne est vivement déploré »3773. Il apparaît cependant que le clergé joue un rôle important quant à la prise de décision des jeunes gens. Dans un rapport de mars 1943, les renseignements généraux ne manquent pas de rappeler, par rapport au rejet du STO, que « ces sentiments sont partagés par la majorité du clergé, et il est hors de doute que celui-ci contribue par ses encouragements à raffermir les parents dans leur attitude de résignation »3774 au fait que leurs fils deviennent réfractaires.

Plusieurs éléments peuvent encourager les prêtres à aider les réfractaires, bien que ceux-ci soient considérés comme des hors-la-loi. En premier lieu, certains prêtres sont hostiles à Vichy, dès le départ, mais ils sont peu nombreux comme nous avons pu le constater. Ensuite, le retour de Laval et la « réaffirmation de la politique de collaboration sont autant de tournants pour le clergé » car il apparaît que ce sont là autant de signes de soumission à Vichy3775. Enfin, ces manifestations (loi du STO) semblent être perçues comme des atteintes à la dignité humaine, aspect que le clergé ne peut pas admettre. Un rapport des renseignements généraux de mars 1943 souligne que « dans les milieux ecclésiastiques, on manifeste une sourde hostilité, en indiquant que la nouvelle loi porte une grave atteinte à la liberté individuelle »3776. Les prêtres qui prennent position, pour les réfractaires ou pour la résistance, sont ceux qui ont un esprit critique suffisamment ouvert et qui jugent les événements avec plus de lucidité. La formation reçue au grand séminaire ne permet pas cette ouverture d’esprit des jeunes élèves3777. Les séminaristes ne sont pas véritablement informés des questions d’actualité, car ils sont confinés dans une sorte de petit monde refermé sur lui-même, à l’abri des tentations de l’extérieur mais aussi des questions qui préoccupent les contemporains3778. Bernard Comte rappelle à ce propos que « la formation des séminaristes » se fait « en vase clos à l’abri des tentations et de l’esprit du siècle »3779. Le cardinal Coffy écrit, qu’à cette époque, il y a « peu d’ouverture au monde sinon par des conférences », ajoutant que « le mot “ouverture d’esprit” n’aurait pas eu de sens »3780 pour les séminaristes d’alors.

Une rupture générationnelle existe entre les prêtres qui ont connu la Séparation, la guerre de 1914-1918, et ceux qui sont nés après la Séparation, qui n’ont pas vécu cette humiliation, et qui n’ont finalement jamais connu le régime concordataire. Les plus jeunes ne ressentent probablement pas ce besoin de venger l’humiliation de 1905, ils ne jugent pas de la même manière les choses. D’autres facteurs peuvent expliquer l’engagement ou le refus d’engagement des prêtres pour les réfractaires. La propagande de Vichy joue un rôle qui n’est pas négligeable. Elle présente les réfractaires au STO comme des hors-la-loi, presque comme des bandits. Ces hommes qui ont désobéi sont marqués à l’encre rouge3781, et une large part du clergé reste victime de ce cliché. Mais la prudence du clergé n’est-elle pas l’image d’une majorité de français ? L’abbé Maurice Greffier, professeur au collège de Thônes, rappelle que « les FTP, communistes d’abord, ont régné (par la terreur) dans le Chablais »3782. Au départ, le clergé est méfiant vis-à-vis des réfractaires. Cette peur du communisme peut avoir deux effets : soit pousser les prêtres à aider les réfractaires pour les empêcher d’entrer dans des organisations communistes et donc s’engager au côté de la résistance, soit empêcher les jeunes de partir dans les camps de réfractaires, et les inciter à entrer dans la Milice. Si pour les Juifs, les prêtres les plus concernés sont ceux qui sont proches de la frontière, pour la résistance, les plus engagés sont ceux qui se trouvent là où des noyaux de réfractaires existent, mais surtout là où ils sont en relation avec l’Armée Secrète. L’abbé Truffy semble participer à la résistance pour s’opposer à un groupe de FTP présent dans sa paroisse. À l’inverse, là où les groupes majoritaires sont FTP, les prêtres sont plutôt favorables à un engagement des jeunes dans la Milice et n’apportent pas leur aide à la résistance. Cela est particulièrement vrai pour la région du Chablais. Nous pouvons citer l’exemple d’un jeune qui ne sait pas quelle attitude adopter face au STO. Il va voir le curé de sa paroisse qui lui conseille d’entrer dans la Milice, parce que le maquis est essentiellement composé de FTP3783. Nous avons également trouvé le cas de l’abbé Buffet, curé de Brenthonne, ancien de 1914-1918, qui aurait encouragé certains de ses paroissiens à partir en Allemagne3784.

Le gouvernement de Vichy demande assez rapidement aux renseignements généraux d’établir des synthèses sur cette question du STO. Parfois, il arrive que le prêtre soit cité comme favorisant le non départ vers l’Allemagne, ou comme étant lui-même à l’origine de la création des camps de réfractaires. Le 23 février 1943, le chef d’escadron Calvayrac, commandant du groupement de la Haute-Savoie, informe le préfet que « le curé de Lugrin a conseillé à un milicien de ne pas partir en Allemagne »3785. Il ajoute que, « en outre, ce même milicien a reçu le conseil de s’adresser au curé de Thonon-les-Bains qui avait organisé dans la région de Féternes un centre d’hébergement pour les ouvriers déserteurs de la Relève. La sous-préfecture de Thonon-les-Bains fournirait des cartes d’alimentation »3786. Bien qu’il soit considéré par d’aucun comme « rouge »3787, il paraît peu probable que le chanoine Bublens organise un camp surtout à Féternes, puisque nous savons que dans cette partie du département les embryons résistants sont plutôt FTP qu’AS. Le rapport des renseignements généraux d’Annemasse, du 11 mars, dément l’action de l’archiprêtre de Thonon et reste circonspect quant aux paroles du desservant de Lugrin.

Quelques prêtres se montrent rapidement coopérants avec les réfractaires au STO. Certains les aidant ou les hébergeant. Intéressons-nous à deux prêtres qui sont sans doute les plus représentatifs. Est-ce parce qu’ils sont aumôniers jocistes qu’ils s’investissent rapidement pour aider les jeunes à se soustraire au STO ? Il s’agit des abbés Camille Folliet et Francis Berger.

Ainsi que nous l’avons vu précédemment, l’abbé Folliet joue un rôle important pour nombre de jeunes concernés par le STO, n’hésitant pas à célébrer la messe dans des camps de réfractaires3788. Son intense activité ne passe pas inaperçue aux yeux des troupes italiennes qui occupent le département à partir de novembre 1942. C’est le 10 juin 1943, que l’abbé Folliet est arrêté à la gare d’Annecy3789. Il est le premier prêtre arrêté par les troupes d’occupation. Au cours de son transfert vers le quartier de Galbert, il détruit « une lettre et en aurait avalé les morceaux »3790. Le préfet s’intéresse rapidement à sa situation, remettant une protestation officielle au lieutenant-colonel Giovanelli, chef de la commission de contrôle italienne3791. Ce n’est que le 23 juin, soit douze jours après son arrestation, que l’évêché se préoccupe de sa situation. Cette intervention est motivée par la demande de restitution des cinq mille cinq cents francs, dont l’abbé était porteur au moment de son arrestation, cet argent étant la propriété de l’œuvre des Cœurs Vaillants dont il est l’aumônier3792. Mgr Cesbron ne se préoccupe pas de la situation de Camille Folliet, qui est pourtant traduit devant un tribunal militaire, et condamné à une peine de dix ans de prison pour « participation à la dissidence »3793. Lorsqu’il évoque l’abbé Folliet, dans un courrier adressé à un vicaire général en août 1943, Mgr Cesbron se préoccupe uniquement de la question de son remplacement à l’aumônerie de la JOC. L’évêque ajoute simplement qu’il compatit à la douleur de Johanny Folliet3794, président de l’association des familles nombreuses3795. Quelles sont les raisons qui poussent l’évêque à ne pas se préoccuper de l’abbé Folliet ? Est-ce un conflit entre les deux hommes ? Est-ce parce que l’abbé a désobéi à la fois à l’autorité établie par le Maréchal et à son évêque ? Quoi qu’il en soit, Camille Folliet ne renie aucune des accusations portées contre lui. Il reconnaît avoir aidé des jeunes afin qu’ils ne partent pas en Allemagne3796, notamment en leur fournissant de faux papiers d’identité. De sa geôle italienne, il écrit au roi d’Italie pour protester, mais sa demande reste vaine3797. Il tente une première fois de s’évader mais sans succès. Considéré comme une forte tête il est placé à la prison d’Alexandrie, d’où il est libéré le 21 mars 1944. Le 1er mars, le chanoine Duval écrit à la Croix-Rouge au sujet du prêtre3798, et la libération intervient trois semaines plus tard. L’abbé Folliet écrit d’ailleurs à ce propos que « le délégué de la Croix-Rouge a insisté pour [lui] auprès de la Gestapo de Venise »3799.

L’abbé Berger, également aumônier de la JOC, joue un rôle non négligeable dans la région de Passy-Chedde, zone où la présence ouvrière est importante. L’abbé Berger aide rapidement les jeunes à se cacher au désert de Platé et dirige les « jeunes vers les Plagnes et Montfort »3800, camp qui est attaqué en août 1943. L’abbé Berger est appréhendé, par les troupes italiennes, à six heures du matin3801. D’après les fiches de renseignements établies par les forces de police, nous apprenons que l’abbé Berger devait « officier le 13 août, à 9 heures 30, pour les obsèques de quatre réfractaires du STO tués le 10 août sur le territoire de la commune de Passy-Chedde, au cours d’une rencontre avec un détachement de troupes italiennes »3802. Ce qui motive véritablement l’arrestation du prêtre réside dans le fait qu’il est « en relation avec les réfractaires capturés par les Italiens »3803. En tant que prêtre, il ne peut pas refuser d’officier aux obsèques des réfractaires, même s’ils sont hors-la-loi. Le 14 août, le préfet Trémeaud proteste contre cette arrestation, écrivant qu’il n’a « jamais fait à [sa] connaissance, l’objet de remarques défavorables concernant son activité » et qu’il « doute que des faits précis et valables aient pu être retenus à son encontre »3804. Le préfet demande à ce que le prêtre soit renvoyé dans sa paroisse car il représente « l’autorité religieuse et morale » de celle-ci3805. L’inspecteur Guerini n’a probablement pas connaissance de l’intervention préfectorale ; il termine son rapport en déclarant qu’aucune « autorité française n’est intervenue en vue d’obtenir sa libération »3806. Le 19 août 1943, le préfet réitère sa demande auprès des autorités italiennes3807. Ce n’est que le 21 août que l’évêque se manifeste pour protester contre l’arrestation de l’abbé Berger. À cette occasion, il déclare que l’abbé est le « protecteur des familles italiennes de sa paroisse, s’élevant avec force, du haut de sa chaire, contre certaines incompréhensions de quelques-uns de ses paroissiens à l’égard des dites familles »3808. Malgré ces différentes interventions, l’abbé Berger reste emprisonné à Chambéry, jusqu’à l’armistice signé avec l’Italie (8 septembre 1943). À cette date, il profite de l’ouverture des portes par les troupes italiennes pour reprendre sa liberté3809. Il se réfugie dans la paroisse de Coligny, dans l’Ain, où il reste jusqu’à la Libération3810. Le préfet remercie le général commandant la Ve Division de l’avoir informé de la libération de Francis Berger car « cela a causé une vive satisfaction parmi les habitants de sa paroisse ainsi que dans les milieux ecclésiastiques du diocèse »3811. Nous ne connaissons pas les raisons de ces contradictions. Sont-elles dues à de mauvaises informations reçues par le préfet ?

D’autres prêtres accordent leur soutien aux réfractaires. Tel est le cas de l’abbé Philippe, curé des Gets, et ancien vicaire de l’abbé Berger. Ce dernier héberge deux jeunes réfractaires à la cure avant de les placer dans des fermes. Il reçoit également Francis Chirat3812, jeune catholique, ami de Gilbert Dru, qui sera exécuté avec lui Place Bellecour en juillet 1944. L’engagement de l’abbé Philippe n’est sans doute pas étranger au fait qu’il reçoive les textes de Radio-Vatican, mais également Témoignage Chrétien et qu’il ait participé à une conférence donnée par Stanislas Fumet, à Bonneville3813. L’archiprêtre de Morzine semble également apporter son aide aux réfractaires. L’abbé Demirdjane, ordonné en 1936, comme l’abbé Philippe, se mobilise également pour soutenir les jeunes qui trouvent refuge dans sa paroisse3814. Marcel Prous évoque également – sans le nommer – un « brave et courageux prêtre »3815 qui les invite – lui et son camarade – à sa table. Ce prêtre les met à l’aise et trouve les mots pour les réconforter sans leur parler de Dieu. C’est pour le jeune réfractaire, un « homme d’honneur et de devoir »3816.

L’abbé Bastard-Bogain, curé de Taninges, que nous avons présenté précédemment, semble également aider ceux qui refusent de partir3817. Il est arrêté, le 15 septembre 1943, pour un motif qui reste encore ignoré. Il est intéressant de souligner qu’aucune autorité civile ou religieuse n’intervient en vue d’obtenir sa libération, comme cela s’est produit pour les abbés Folliet et Berger.

En septembre 1943, alors que l’armistice avec l’Italie vient d’être signé, et que les troupes allemandes commencent à prendre la relève des Italiens, le chanoine Corbet écrit un article sévère pour condamner les actions des maquis. Il déclare que « des incendies de fermes et de récoltes ont encore défrayé la chronique des journaux à travers la France. C’est tout simplement navrant. Comment ne comprend-on pas que cette stupidité criminelle, qui ruine des foyers et appauvrit encore le pays est toute au détriment de la France elle-même ? »3818 Ne voulant pas « regarder la couleur politique des mains qui brûlent ou mitraillent », il déclare savoir que « le terrorisme ne fut jamais le bien d’un pays, ni ne le sauvera », il poursuit en rappelant que c’est la « fière dignité de l’union vraie, de l’ordre, du travail et de la vertu » qui « fait ou refait les grandes nations »3819.

Notes
3761.

j. truffy, Mémoires du curé du Maquis des Glières…, op. cit., p. 17-18.

3762.

ADHS, 44 W 12. Procès-verbal n° 188/19 de la 19e Brigade de Police Judiciaire. Déclaration de l’abbé Ritz.

3763.

Ibid. Il serait possible de voir dans ces propos un rapport avec la déclaration de l’ACA qui a tenu sa réunion les 6 et 7 avril, or le procès-verbal est dressé le 10 avril.

3764.

 ADHS, 44 W 12 et 8 W 32. D’après des renseignements recueillis de source sûre par le commandant Calvayrac, 8 avril 1943. La filière serait ainsi constituée : À Seyssel, un nommé « Julot » aurait dirigé les jeunes réfractaires à Curty chez Josseron. « Ce dernier, ou sa femme, aurait invité les jeunes à aller chez Monsieur Alfred Minder, marchand de chevaux à Rumilly. – On leur donnait alors comme adresse un cantonnier de Viuz-la-Chiésaz qui, en général, priait les jeunes de s’adresser au Curé de Viuz-la-Chiésaz. – Puis celui-ci les envoyait à son confrère d’Allèves, lequel les envoyait à Monsieur Machenaud, tissus et confections, coin de la rue de la Légion à Annecy. – De là les jeunes étaient aiguillés sur Monsieur Pétrel, restaurant le Fin Bec, rue Président Favre. Monsieur Pétrel (père ou fils) donnait alors comme adresse aux jeunes, Monsieur Simond (Assurances) à Faverges. C’est ce dernier qui faisait conduire les jeunes dans la montagne par les nommés Bal (père et fils), demeurant entre Faverges et Saint-Ruph ».

3765.

ADA. Notes manuscrites Mgr Cesbron. 7 H.

3766.

Ibid.

3767.

Ibid.

3768.

ADA. Notes manuscrites Mgr Cesbron. 7 H. Lettre du délégué de l’archiprêtré de Reignier à Mgr Cesbron. 16 août 1943. Nous pouvons nous demander si les déportés sont ceux qui partent au STO ou ceux qui sont arrêtés et envoyés dans des camps en Allemagne.

3769.

La Croix de la Haute-Savoie cesse de paraître à la Libération. Son dernier numéro est daté du dimanche 20 août 1944. Dès lors, nous sommes en droit de nous interroger sur la véracité des propos du chanoine Bouvard, qui a d’ailleurs été relevé de ses fonctions de directeur des œuvres par Mgr Cesbron, et remplacé à ce poste par le chanoine Duval. A-t-il vraiment été victime de cette lettre de dénonciation ? Ou a-t-il simplement été menacé verbalement ? Ses affirmations pourraient en effet être perçues comme pour sauver le journal d’une fin certaine. Concernant l’appartenance du dénonciateur à la Milice, nous ne savons si cela est exact, peut-être est-il légionnaire. La paroisse du Grand-Bornand ne semble pas avoir eu de miliciens. Il est toutefois possible que le chanoine Bouvard se soit trompé quant à l’origine du milicien. En effet, nous avons retrouvé parmi les miliciens en mai 1943, un dénommé Pochat-Baron (patronyme fréquemment porté au Grand-Bornand) originaire d’Annemasse et né en 1920, entré comme volontaire à la Franc-Garde en 1943 (ADHS, 23 W 14).

Nous savons que le chanoine Bouvard est relevé de ses fonctions de vicaire général et de directeur des œuvres parce qu’il a fait part publiquement de son opinion sur le régime de Vichy, mais également parce qu’il a publié deux articles dans le Clocher Savoyard sans en informer Pierre Calliès, président de l’UDH. Le chanoine Bouvard, dans une lettre, qu’il adresse à l’évêque le 2 avril 1941, propose de mettre le chanoine Clavel à la direction des œuvres, car il connaît déjà tous les responsables et les problèmes de tous les mouvements. ADA. 1 D 22. Boîte Cesbron, n° 3.

3770.

Nous datons l’événement par rapport à l’évocation du chef départemental de la Milice Jacquemin qui est assassiné en novembre 1943, à Thônes.

3771.

ADA. Boîte Meynet. 1939-1945. Lettre du chanoine Bouvard adressée au préfet, 4 septembre 1944.

3772.

Ibid. Son refus est-il motivé par son idéologie ? Ou par la provocation face à Mgr Cesbron qui l’a relevé de ses fonctions de vicaire général ?

3773.

ADHS, 8 W 14.

3774.

ADHS, 8 W 32. Rapport du 6 mars 1943.

3775.

b. halls, « Catholicism under Vichy : a study in diversity and ambiguity », in Kedward, H.-R. et Austin, R.S.P. (éd), Vichy France ant the resistance : culture and ideology, Londres, 1985, p. 140. Cité par pabrahams, La Haute-Savoie contre elle-même…, op. cit., p. 195.

3776.

ADHS, 8 W 32. Rapport du 1er mars 1943.

3777.

Le rapport confidentiel de 1942 évoquait cette question de peu d’ouverture (de largesse) d’esprit. Cf. supra, p. 197.

3778.

Une fois ordonnés les séminaristes sont confrontés à la réalité, ce qui peut être déroutant pour plus d’un. Entretien avec l’abbé Chatelain.

3779.

b. comte, L’honneur et la conscience…, op. cit., p. 11.

3780.

Notes du cardinal Coffy adressées à Christian Sorrel en 1987. Document communiqué par Ch. Sorrel.

3781.

Entretien avec l’abbé Chatelain.

3782.

Lettre adressée par l’abbé Greffier à Yves-Marie Hilaire en 1998. Document communiqué par M. Ch. Sorrel.

3783.

Entretien avec l’abbé Lepan.

3784.

ADHS, 15 W 26. Elle est ainsi composée « Nous soussignés, certifions avoir entendu M. Buffet, curé de Brenthonne, nous inviter à partir en Allemagne, au titre du STO ; que lui-même y avait fait quatre ans et qu’il y était très bien ». Voir annexe n° 102.

3785.

ADHS, 8 W 32.

3786.

Ibid.

3787.

Entretien avec l’abbé M. Birraux.

3788.

h. vulliez, Camille Folliet…, op. cit., p. 66.

3789.

ADHS, 22 W 9. Lettre du commissaire de police au préfet, 11 juin 1943.

3790.

Ibid.

3791.

Ibid. Lettre du préfet au général Castiglione, 11 juin 1943.

3792.

ADA. Boîte 1939-1945. Lettre de Mgr Cesbron au président du tribunal militaire de Breil-sur-Roya, 17 août 1943. L’évêque rappelle qu’il a des factures à payer et que cet argent serait le bienvenu, ajoutant qu’il aimerait le recevoir rapidement.

3793.

ADHS, 22 W 9. Lettre du général Castiglione au préfet, 9 août 1943.

3794.

Le père de l’abbé Camille Folliet.

3795.

ADA. Boîte 1939-1945. Lettre (brouillon) de Mgr Cesbron à un vicaire général, août 1943.

3796.

h. vulliez , Camille Folliet…, op. cit., p. 106.

3797.

Ibid., p. 107.

3798.

ADA. Boîte 1939-1945. Lettre de Mgr Duval à la Croix-Rouge, 1er mars 1943.

3799.

h. vulliez , Camille Folliet…, op. cit., p. 115.

3800.

p. dupraz, Bientôt la liberté, une chronique de la Seconde Guerre mondiale à Passy, Saint-Gervais, Les Contamines et Servoz, à compte d’auteur, Aoste, 1997, p. 42.

3801.

ADHS, 22 W 10. Lettre de l’inspecteur de police Guerini au commissaire, chef des renseignements généraux, 17 août 1943.

3802.

Ibid.

3803.

Ibid.

3804.

 Ibid. Lettre n° 1035 / TO du préfet au général commandant la Ve Division Alpine Italienne à Grenoble, 14 août 1943.

3805.

Ibid.

3806.

ADHS, 22 W 10. Rapport de l’inspecteur de police Guerini.

3807.

 Ibid. Lettre n° 1064 / TO du préfet au général commandant la Ve Division Alpine Italienne à Grenoble, 19 août 1943.

3808.

ADA. Boîte 1939-1945. Lettre de Mgr Cesbron. 21 août 1943.

3809.

p. dupraz, Bientôt la liberté…, op. cit., p. 102.

3810.

Ibid., p. 213.

3811.

 ADHS, 22 W 10. Lettre n° 1138 / TO du préfet au général commandant la Ve Division Alpine Italienne à Grenoble.

3812.

ch. philippe, « Quelques souvenirs… », Vie Gétoise…, op. cit., p. 2 et entretien avec l’abbé Philippe.

3813.

Entretien avec l’abbé Philippe.

3814.

m. prous, Merci de m’avoir aidé…, op. cit., p. 78.

3815.

Ibid.

3816.

Ibid.

3817.

j. truffy, Mémoires du curé…, op. cit., introduction.

3818.

La Croix de la Haute-Savoie, 12 septembre 1943.

3819.

Ibid.