B. La question de l’école

Le réveil de la querelle scolaire est perceptible dès septembre 1944⁴⁴⁶⁵. Mais il commence réellement au printemps 1945, avec « les débats de l’Assemblée consultative » qui aboutissent « au vote du 28 mars supprimant à partir du mois de juillet les subventions accordées à l’enseignement catholique par le régime précédent »⁴⁴⁶⁶. En 1946, la nouvelle constitution inscrit le principe de laïcité, en rappelant que « la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. [Et que] l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État »⁴⁴⁶⁷. Cette décision n’est pas sans émouvoir l’épiscopat. Cette question ne prend pas la même ampleur dans le diocèse d’Annecy que dans l’Ouest de la France, où les diocèses connaissent une « mobilisation comparable à celle menée contre le Cartel des gauches »⁴⁴⁶⁸. Cependant Mgr Cesbron, angevin d’origine, ne manque pas d’accroître la défense et l’encouragement de l’école libre. Constatant la suppression des aides pour les écoles privées, une « grande campagne de solidarité et de propagande en faveur de l’enseignement libre est lancée dans le diocèse »⁴⁴⁶⁹. Afin d’éclairer l’opinion publique sur cette question, un tract faisant exactement le point sur la question est répandu partout⁴⁴⁷⁰. L’annonce se fait par le journal Le Courrier Savoyard, et tous les lecteurs sont invités à être des « propagandistes dévoués » et à se mettre « à la disposition des organisations paroissiales, responsables de la campagne »⁴⁴⁷¹.