III. L’heure du changement

L’après-guerre ouvre un temps nouveau : c’est l’entrée dans ce que l’on appellera les « Trente Glorieuses », le temps où la modernité permet à l’homme une amélioration de son travail, mais c’est également une période de croissance liée à la reconstruction. Pour l’Église, c’est également un temps de transformation. Elle doit s’adapter pour faire face aux changements qui interviennent dans les populations. C’est le temps des missions régionales qui mobilisent plusieurs paroisses pendant la même durée, contrairement à la mission paroissiale. L’action catholique spécialisée connaît un essor des mouvements d’adultes, dont les membres sont les militants d’avant-guerre. Toutefois, l’ACJF, finalement victime du succès de sa spécialisation, connaît des difficultés, qui aboutissent à sa disparition en 1956. Mais l’action catholique continue son existence, chaque mouvement oeuvrant indépendamment. Mgr Cesbron dont la santé devient de plus en plus fragile ne peut participer aux nombreuses réunions organisées en vue de la pastorale destinée à permettre un maintien de la pratique dans le diocèse. Ce sont donc ses vicaires généraux qui s’occupent de ce genre de rencontres, même si l’évêque y prend une part importante depuis son bureau.

Les missions régionales sont sans doute, le signe d’un changement dans l’Église de l’après-guerre, c’est pourquoi nous débuterons par cette question. Puis, nous évoquerons l’action catholique, qui poursuit inlassablement son œuvre d’apostolat, mais dans un style différent d’avant la guerre et avec des moyens qui s’adaptent à la situation. Enfin, nous nous intéresserons aux nombreux changements qui interviennent dans le diocèse dans la dernière décennie de l’épiscopat de Mgr Cesbron. En effet, c’est à la veille de l’ouverture du Concile, qu’un certain nombre de bases sont jetées, quant à l’organisation nouvelle du diocèse. Les prêtres, comme les laïcs, sont sollicités pour mener à bien ces tâches.