B. L’Action catholique

Nous avons vu précédemment que les mouvements d’action catholique avaient trouvé un écho favorable dans le diocèse qui s’est doté de pratiquement tous les mouvements de jeunesse et d’adultes au cours de l’entre-deux-guerres. En 1945 – et contrairement à 1919 – la réorganisation n’est pas véritablement nécessaire puisque les mouvements ont continué à avoir une activité tout au long du conflit, qu’il s’agisse des journées de formation pour les dirigeants et les aumôniers, des semaines rurales ou des enquêtes aboutissant à l’affiliation. Des changements apparaissent cependant dans les instances dirigeantes. Pierre Calliès, qui a remplacé Léon Lalanne à la tête de l’UDH, cède sa place à Claude Chevallier, un ancien militant jaciste. La FNC du général de Castelnau change de nom, pour devenir peu après la mort de son fondateur en 1944, la Fédération Nationale d’Action Catholique (FNAC)⁵⁰⁷⁶. Charles Bosson, après près d’une décennie de présidence, se retire et laisse la place à Félix Gavel. Depuis 1940, les mouvements [spécialisés] d’adultes bénéficient d’aumôniers⁵⁰⁷⁷, ce qui laisse penser qu’ils ne se développent dans le diocèse qu’à l’extrême fin des années Trente, au moment où les premiers militants atteignent l’âge adulte. Comme le souligne Alain-René Michel, l’ACJF est invitée à participer à « toute la vie de la cité […] au moment où les jeunes sont conviés à la table de la politique et que les enjeux idéologiques sont probablement plus forts qu’ils n’ont jamais été dans le nouveau contexte de la partition du monde »⁵⁰⁷⁸.