En 1955, un lecteur de la Revue du Diocèse d’Annecy, dressant le bilan des publications de la revue depuis ses débuts, imagine un martien5207 arrivant sur terre et lisant le bulletin diocésain. Il s’interroge alors sur la vision qu’il aurait de la vie religieuse. Concernant l’action catholique, le rédacteur écrit que « le diocèse lui apparaîtrait d’abord comme un diocèse où l’action catholique est bien structurée, bien vivante. Il n’est guère de numéros, où sous les sigles, mystérieux ACR, ACO, ACE, FNAC, etc. ne soit annoncée quelque session, journée ou activité d’action catholique générale ou spécialisée, d’adultes, de jeunes ou d’enfants »5208. Il est vrai que les années de guerre ont permis aux différents mouvements d’action catholique se renforcer leurs activités et à certains de créer de nouvelles branches. En 1949, Mgr Cesbron se félicite d’avoir « vu de [ses] yeux, comment [l’] action catholique : adultes, jeunes, enfants, se mettait à l’ouvrage avec ardeur »5209. Toutefois, tous les mouvements ne réagissent pas de la même façon à l’évolution de la société, ceux d’adultes reprennent une forme qu’ils avaient déjà à la veille de la guerre, alors que ceux qui sont spécialisés apparaissent différents, avec de nouvelles branches et des méthodes parfois, différentes de celle d’avant la guerre. Enfin, les mouvements de l’enfance trouvent dans ce climat de reconstruction une place qu’ils n’occupaient pas véritablement jusqu’alors5210.
Les mouvements d’adultes, groupés au sein de l’action catholique générale, ne semblent pas avoir véritablement connu de transformation. Ceux des femmes poursuivent l’action entreprise à la veille de la guerre : œuvres de piété, pèlerinage5211… Elles se préoccupent toujours de l’éducation des enfants et de la vie de la femme au foyer. Elles ont toujours en charge les services de la bibliothèque ou de l’entraide. Le service familial, quant à lui, est réorganisé suite au départ madame d’Ambly, sa responsable. La FCTP est prise en charge par le mouvement féminin à partir de 1951. Il a rencontré un vif succès avec mademoiselle Sirand, sa responsable. Toutefois après son départ pour l’enseignement religieux, en 1956, le mouvement de la FCTP diminue5212. En 1952, la LFACF compte quinze mille cotisantes et quatre ans plus tard, elles sont dix-huit mille, soit une augmentation de 20 %. À la même date, ce sont seize mille abonnements à l’Écho des Françaises qui sont distribués dans le diocèse5213.
Les hommes quant à eux se groupent au sein de la FNAC, puis de l’action catholique générale des hommes. La guerre n’avait pas vraiment ralenti leurs activités, mais il semble qu’un temps de flottement soit apparu après la Libération5214. Est-ce à cause du changement d’aumônier ? Est-ce à cause du travail à effectuer pour la reconstruction ? Quoi qu’il en soit, en janvier 1949, « tous les archiprêtrés, sauf deux » ont eu leur « réunion de relancement (sic) »5215. En 1952, cent soixante dix-huit paroisses regroupent trois mille cent soixante-huit membres, quatre ans plus tard, les effectifs ont augmenté et ce sont deux cent soixante et onze paroisses qui se partagent six mille dix membres5216.
En 1954, un article évoquant la réunion du comité diocésain de la FNAC, titre « les mouvements d’action catholique repartent »5217. Les tournées d’archiprêtrés sont toujours organisées, tout comme les « cercles d’études » où sont étudiées diverses questions, ou encore les récollections. Ce sont au moins 65 % des archiprêtrés qui comptent des groupes d’ACGH5218, toutefois, il serait inexact de penser que tous les groupes, et tous les membres sont actifs. En effet, à Arthaz-Pont-Notre-Dame, par exemple, la réunion du groupe se tient de façon mensuelle avec sept ou huit membres, mais il n’y a pas de discussion5219. À Cranves-Sales, il n’y a pas de réunions, alors qu’à Lucinges, il y en a une ou deux par an5220.
Les campagnes d’années sont toujours des formules utilisées par le mouvement et celle de 1961-1962 porte sur la « déchristianisation des paroisses et les moyens les plus adaptés pour y faire face »5221. Au début de la décennie précédente, ces campagnes d’années5222 avaient rencontré un relatif succès, à l’exception peut-être de celles de 1953-1954, qui s’intéressait aux sacrements et qui s’est révèlée être sans succès. Celle de 1952, basée sur le plan civique, a entraîné quelques candidatures de militants, alors que celle de 1955 portait sur la famille, et a été l’occasion de relancer ou de créer des associations familiales5223. En 1956, la question de la famille comme cellule de l’Église semble avoir séduit puisque quelques réalisations familiales et paroissiales prolongent l’enquête. C’est cette même année que l’ACGH inaugure la formule « des réunions par zones », ces dernières sont au nombre de douze et regroupent près de cinq cents responsables5224. Les récollections nocturnes semblent attirer encore un nombre important de militants, à l’exception de celles de l’hiver 1956, sans doute à cause de sa très grande rigueur5225.
L’après-guerre est également le temps des mouvements d’action catholique de l’enfance (ACE). « Cœurs vaillants » et « âmes vaillantes » apparus juste à la veille de 1939, se développent durant le conflit, mais connaissent leur essor surtout après la Libération. En 1949, « Cœurs vaillants », branche urbaine de l’ACE « est […] en plein essor »5226, même si certains groupes « après avoir été prospères, ont un peu baissé ». Ces derniers « sont désireux de reprendre leurs belles activités d’il y a quelques années »5227. Pourtant, en 1957, le vicaire général Duret rappelle qu’il n’existait rien en 19515228 et que cinq ans plus tard, tous les archiprêtrés sauf trois ont désigné un prêtre chargé de l’ACE. Lorsqu’il utilise « rien » veut-il signifier qu’aucun membre du clergé n’est attaché à s’occuper de ce mouvement ou veut-il dire qu’il n’y a aucun militants ? La première hypothèse est sans doute la plus plausible.
Les mouvements de l’enfance participent à des manifestations d’importance, comme celles qui se déroulent le 12 mai 1949. À cette date, les enfants de France sont invités à prier Notre-Dame. Ils sont incités à participer à cette fête mariale en se rendant dans les différents sanctuaires mariaux se trouvant les plus proches de chez eux. Ceux d’Annecy, par exemple, prient à Notre-Dame de Liesse. Les seuls rassemblements organisés, le sont à l’église Notre-Dame de Grâces à Évian, pour le Chablais, et la région d’Annemasse5229. La communication reste un passage privilégiée pour attirer plus d’enfants dans les mouvements. En 1949, la campagne pascale présente l’affiche « Avec le Christ… Revivre »5230. Elle doit être porter « de maison en maison par les enfants des catéchismes, […] militants écoliers, […] qui, dans leurs quartiers, leurs hameaux, doivent porter témoignage au Christ »5231. Cette affiche n’est « qu’un instrument […] mais […] qui peut faire passer dans tous [les] foyers – à l’occasion de Pâques – un grand souffle chrétien »5232. Loin d’être un « simple geste extérieur – d’un simple papier à tendre – il s’agit d’un témoignage à porter »5233.
Ces mouvements accordent une importance particulière à la presse spécialisée qui doit toucher les enfants des villes comme des campagnes. Trois publications sont créées : Âmes vaillantes, Cœurs Vaillants et Fripounet. En 1954, la Revue du Diocèse d’Annecy présente l’évolution de ces trois périodiques. Cela donne une indication très approximative du nombre d’enfants qui sont touchés par le mouvement5234. Si nous additionnons les trois titres, nous pouvons constater une baisse de 4 % entre 1950 et 1953. Cependant, en regardant titre par titre, nous pouvons constater que c’est Cœurs vaillants qui connaît la baisse la plus significative (- 27 %)5235, alors que Fripounet connaît une hausse de 9,58 %. Ce dernier est d’ailleurs spécialement destiné aux enfants du monde rural, cette hausse tendrait donc à montrer que ces enfants seraient plus touchés par l’ACE. Serait-ce à cause des efforts qui sont faits dans ce sens par l’aumônier diocésain ? Est-ce parce que le milieu rural serait plus réceptif à l’action catholique que celui des villes ? Ou est-ce parce que les ruraux sont plus attentifs aux attentes du clergé ? Quoi qu’il en soit, nous pouvons remarquer que l’augmentation du nombre d’abonnés est concomitante de l’appel lancé dès 1952, par l’abbé Levet, aumônier diocésain de l’ACE. En effet, à l’occasion de la question scolaire, il lance un cri d’alarme auprès des diocésains pour les inviter à s’intéresser davantage à la question de l’enfance dans l’action catholique. Cet appel semble être entendu, même si les rapports réalisés à l’occasion des missions régionales montrent que le secteur de l’enfance doit être celui de toutes les attentions puisque, finalement, peu de paroisses ont des groupes constitués5236. En 1956, la presse enfantine est en expansion, avec cinq mille exemplaires qui sont distribués hebdomadairement à près de six mille enfants5237. Un nouveau titre vient d’ailleurs compléter la liste présentée, il s’agit de Perlin, qui s’adresse aux enfants de six à huit ans.
Les camps et les colonies attirent mille six cents enfants en 1952 et deux mille en 1956. Si le nombre de colonies ne varient pas, il reste de seize entre les deux dates, celui des camps est plus que doublé, puisque de quatorze camps en 1952, il y en a trente-huit, quatre ans plus tard5238. Ces derniers sont l’occasion pour les jeunes séminaristes de prendre leurs premiers contacts avec la réalité de leur œuvre à venir.
Depuis 1952, la Croisade Eucharistique (CE) est placée dans l’ACE. Elle est particulièrement vivante dans les pensionnats et les écoles libres de filles, alors qu’elle est quasi inexistante chez les garçons5239. Les vicaires prennent conscience qu’ils peuvent utiliser ce mouvement pour la formation spirituelle des enfants de chœur. De plus, une collaboration existe entre la CE et la direction des vocations.
Le scoutisme reprend ses activités en 1952 ; en1957, il compte pas moins de sept cents membres5240. Sans doute a-t-il largement bénéficié du dynamisme du commissaire de Province, Pierre-Louis Martel, qui a su donner au mouvement « un véritable esprit missionnaire et un esprit d’Église »5241. La situation est totalement différente pour les Guides, qui sont en pleine crise, avec des effectifs réduits et une équipe fédérale « squelettique »5242.
Pour les mouvements de jeunesse, celui du monde agricole (JAC et JACF) reste majoritaire comme à la veille du conflit. Cependant, le développement industriel de certains secteurs du diocèse entraîne l’accroissement des sections jocistes. Les mouvements étudiants et indépendants ne semblent pas connaître une évolution aussi importante que ceux du milieu rural, même si des groupes se forment et se développent. La nouveauté qui apparaît dans cet immédiat après-guerre résulte de la création de mouvements spécialisés d’adultes. En effet, jusqu’alors les jeunes des mouvements spécialisés continuaient leur engagement soit à l’UDH, pour les hommes, soit à la LFACF, pour les femmes. Les mouvements spécialisés d’adultes n’ont pu apparaître qu’à partir de la spécialisation et il a donc fallu attendre que les premiers militants dépassent la trentaine. Cela n’a été possible qu’à la fin des années Trente et au début des années Quarante. Cette évolution ne se fait pas sans heurt, notamment chez les ouvriers, où le sens même de l’engagement des laïcs diffère selon deux mouvements d’adultes. Le premier, la Ligue Ouvrière Catholique (LOC), apparu à la veille du conflit, n’a pas encore atteint une ampleur importante en 1939. C’est la guerre qui lui donne un certain essor. En raison des circonstances, les membres de la LOC participent à des tâches immédiates (aide aux prisonniers, aux réfugiés…). En 1942, les deux branches de la LOC fusionnent pour donner naissance au Mouvement Populaire des Familles (MPF)5243, dont les effectifs explosent grâce à la création des services d’entr’aide. Désormais, comme la JOC, il recrute bien en dehors des cercles ecclésiaux5244. Mais le MPF est confronté à des difficultés dès 1947, puisque certains lui reprochent « d’avoir cédé à la tentation de “faire passer la construction d’un monde meilleur avant la transmission d’un monde chrétien” »5245. En 1950, l’ACO, qui permet la prise de conscience « du souci d’évangélisation chez les prêtres et les laïcs »5246, est créée. En 1956, elle est présente dans tous les secteurs ouvriers du diocèse.
Quoi qu’il en soit, les années d’immédiat après-guerre permettent aux mouvements de tirer les « leçons du grand bouleversement »5247 qu’a été la guerre. Cela est particulièrement vrai pour la JAC et la JACF. En effet, Adrien Dansette rappelle que ces formations « ont pris conscience, à la fois de la diversité du monde rural et de l’évolution qui, par les progrès de la technique, le rend maître de la nature »5248. Le mouvement rural s’adapte aux nécessités de son temps et le fait qu’elle change son refrain est sans doute révélateur de ces changements. Le refrain de Joseph Folliet, « Nous referons chrétiens nos frères – par Jésus-Christ nous le jurons » cède la place à un chant d’une toute autre résonance, puisqu’il s’agit d’entendre « l’appel suprême d’un monde qui meurt – tous debout pour bâtir un monde meilleur »5249.
Les jeunes ruraux, aidés de leurs aînés, regroupés dans la Ligue d’action catholique (LAC)5250, œuvrent pour améliorer le monde rural. Le travail de la terre, largement revalorisé par l’épisode de la guerre, permet aux ruraux de ne plus à rougir de leur condition.
En août 1947, la JAC organise, à La Roche-sur-Foron, une « grande exposition »5251 sur la question du monde rural. À cette occasion, des modèles d’aménagement de maisons rurales sont présentés. Mgr Cesbron invite ses diocésains à y participer le plus nombreux possible. En 1960, l’enquête de sociologie du secteur rochois-reignerand souligne que « grâce aux jeunes et surtout à l’action persévérante de la JAC, un peu plus de confort s’installe dans beaucoup de fermes »5252. Comme le rappelle un ancien jaciste, dans La JAC des Savoyards racontent, le mouvement était au « service du monde agricole », il a « transformé les conditions matérielles et humaines dans lesquelles » vivaient les ruraux d’alors5253. Dans l’entre-deux-guerres, la JAC et la JACF avaient redonné confiance aux jeunes ruraux, en leur faisant prendre conscience du rôle qu’ils avaient à jouer. Après le conflit, grâce au mouvement, le « monde rural tout entier commence à se prendre en charge, à s’estimer »5254. En effet, de nombreuses initiatives datent de cette période. Sans doute, les semaines rurales, organisées depuis deux décennies, ont permis cette éclosion d’initiatives et elles ne sont sans doute pas étrangères au succès de la JAC et de ses réalisations. Comme le rappelle M.-J. Durupt, les ruraux, en Haute-Savoie, « se posaient les problèmes d’action sanitaire et avaient des contacts avec la CFTC et les jeunes patrons »5255. N’est-ce pas ici, la cristallisation de la volonté des semaines rurales et de l’esprit de l’ACJF, qui organisaient des rencontres où ces questions sanitaires étaient étudiées, où les jeunes de différents milieux se rencontraient ? Sans doute la préparation du terrain par les premiers militants jacistes, et celle du clergé à cet accueil d’une participation du laïcat à l’apostolat, est en partie à l’origine de ce succès. Il ne faut toutefois pas oublier que la JAC, comme la JACF, bénéficie d’un climat qui tend à être celui de la mécanisation et de la modernisation des campagnes, de l’apparition des grandes exploitations5256. Toutefois, tout le monde agricole ne suit pas les idées jacistes. Tel ce témoin5257, évoqué par Hyacinthe Vulliez dans son recueil sur la JAC, qui rappelle avoir organisé une réunion pour débattre de la question du remembrement5258. À cette occasion, il s’est heurté à un refus de la part de nombreux participants, car selon lui « l’esprit n’était pas prêt »5259.
Par les enquêtes, qui sont à l’écoute du milieu rural, et par l’attention que les militants portent au progrès technique, les mouvements jacistes opèrent une révolution silencieuse, certes, mais efficace. Les ruraux ne restent pas en retrait des évolutions des « Trente Glorieuses ». Progressivement la force animale cède la place à la force mécanique5260. Les premiers tracteurs, les premières motofaucheuses, font leur apparition dans le paysage rural. Ces apparitions, signes de la domination de l’homme sur la nature, ne sont pas sans remettre en cause le paysage rural lui-même. Les exploitations doivent s’adapter à ces machines. Toutefois, les changements ne s’opèrent que progressivement et le paysan savoyard travaille encore « de douze à seize heures par jour » et « son travail peut être réduit à zéro par quelques minutes de grêle »5261. Le paysan semble disparaître pour céder la place à l’agriculteur5262. Jules Laffin, présentant un rapport sur le monde rural à l’occasion d’une journée action catholique à La Roche-sur-Foron en 1950, souligne « la nécessité d’avoir des machines pour pouvoir travailler plus et vendre la production », mais il souligne un problème d’importance : « les machines [sont] chères et peu adaptées à la Haute-Savoie »5263.
Malgré son coût, la mécanisation réduit la pénibilité du travail, mais également la main d’œuvre et le temps de travail. Cette motorisation est également – et d’une certaine manière – une libération pour les femmes, qui devaient participer aux travaux des champs, en plus des tâches ménagères et de l’éducation des enfants5264. En 1950, Jules Laffin dresse un constat qui peut s’appliquer également à la JACF, lorsqu’il déclare que leur « vie interieure est difficile car [ils] sont absorbés par [leur] travail et le souci constant de le diriger, de l’organiser ; sans cesse il faut penser au lendemain, à telle chose qu’il faudra semer, arracher, traiter, telle bête à soigner, et cela toute l’année »5265. Ce sont donc autant de points que les jacistes doivent étudier et c’est progressivement que le passage se fait d’un mouvement chrétien à une véritable action catholique rurale. Cette dernière étant « décidée à investir l’ensemble du milieu »5266. La mentalité du monde rural change, parfois peut-être de façon trop rapide, mais elle évolue. Quoi qu’il en soit la JAC, comme la JACF, travaille sur le plan professionnel pour des améliorations, mais également sur le plan des loisirs.
L’après-guerre est consacré à la reconstruction mais c’est également un temps où les loisirs semblent prendre une place plus importante dans la société. Ces derniers sont une préoccupation importante pour les mouvements d’action catholique. C’est dans le dessein de proposer des occupations de qualité, que la JAC met en place, au tournant des années Quarante et Cinquante, « la Coupe de la joie »5267. Cette manifestation, qui par certains de ses aspects rappelle le concours d’éloquence organisé par le chanoine Clavel au début des années Trente, est un tournoi « qui offre des chanteurs, des conteurs, des chorales »5268. Les épreuves sont organisées à différentes échelles : une sélection a lieu au niveau du village, puis les meilleurs candidats participent aux épreuves organisées au niveau du secteur. Le même schéma se reproduit au niveau de la fédération, de la province et enfin les meilleurs orateurs provinciaux s’affrontent au niveau national5269. Cette rencontre dont l’un des buts est d’assainir les loisirs des jeunes permet également une remise à l’honneur des « vieux contes et des vieilles chansons »5270. La coupe de la joie, qui poursuit le but d’éduquer le public « en lui donnant le goût du beau et du bien dit », donne également la possibilité aux jeunes ruraux de s’exprimer concrètement, de se présenter avec simplicité et élégance, [de] vaincre le tract, [de] transmettre par le geste, la parole ou le chant, la pensée ou le sentiment d’un auteur »5271.
En juillet 1953, le col des Aravis accueille le « rallye des Alpes »5272, sorte de coupe de la joie, destinée aux jacistes adolescents5273 du Sud-Est et du Valais. Cette rencontre a pour but de « montrer aux adolescents l’importance, la force de leur mouvement et la place qu’ils doi[vent] prendre dans leur vie pour les aider à devenir des hommes »5274. La soirée du samedi est consacrée à la « veillée éliminatoire de la coupe de la joie avec la participation des vedettes de l’équipe nationale de la Joie au village ». En effet, jusqu’alors, les adolescents participant à la coupe de la joie n’allaient pas au-delà du niveau fédéral. Les responsables jacistes décident d’organiser le concours à l’échelon régional, à la fois pour « donner un nouvel aspect à la coupe de la joie », et pour faire « connaître cette activité à beaucoup trop de jeunes qui l’ignorent encore ». Enfin, les candidats doivent « donner un numéro évoquant leur propre région »5275, ce qui leur permet de mieux faire découvrir leurs lieux d’origine. La connaissance des différentes régions est complétée par des témoignages. Le dimanche, un dialogue « s’échangera entre le speaker et un gars : du midi de la Loire, de la Suisse, avec un moniteur de ski, un guide de haute montagne et un berger ; ces trois derniers étant de la Haute-Savoie »5276. Une messe est célébrée en plein air, elle est « chantée par un soliste, une chorale et toute la foule répond »5277. En juillet 1955, un rassemblement du même genre se tient à Doran, au-dessus de Sallanches5278 et c’est autour d’un feu de camp que se tiennent les éliminatoires de la coupe de la joie juniors, « avec la participation de l’équipe fédérale des loisirs et de Pierre Granger, responsable national de la Joie au village »5279.
En 1959, c’est à Annecy que se tient la finale de la coupe de la joie. À cette occasion, un comité, composé de quarante-sept membres, se met en place et ce sont plus de mille jeunes qui œuvrent pour la réussite de la fête5280. En marge de la finale, une exposition est présentée dans le hall du casino de la ville, sur le thème du « jeune rural en 1960 »5281. Son but est de montrer dans « quel contexte économique, démographique, social et religieux, dans quelles conditions générales de la vie des jeunes, se situent les problèmes [des] loisirs qui sont loin d’être la seule préoccupation de la JAC et de la JACF »5282.
Des fêtes sont également organisées, de « façon populaire, distrayante et artistique »5283, par les jeunes « soucieux de se préparer et d’aider les autres à préparer à tenir leur place d’adultes chrétiens dans une société en perpétuelle évolution » et qui souhaitent mettre à la portée de tous ce qu’ils ont découvert dans les « discussions fructueuses de leurs cercles d’études ». Des manifestations de ce genre ont lieu à Combloux et à Boëge en mai 19525284. En 1955, l’équipe jaciste d’Annecy-le-Vieux propose une « fête de la terre d’un nouveau genre »5285. À cette occasion, « l’équipe fédérale JAC, avec le concours de l’équipe nationale “loisirs”, espère bien qu’une partie du programme, encore inédite, pourra inspirer les organisateurs des fêtes locales »5286. Ces manifestations semblent rencontrer un certain succès puisqu’en janvier 1956, de nouvelles fêtes de la terre sont déjà en préparation dans trois paroisses5287. Celle d’Annecy-le-Vieux, destinée à rapporter des fonds pour l’École Catholique d’Agriculture (ECA), ce sont six cents acteurs qui se produisent devant près de deux mille cinq cents spectateurs, récoltant ainsi cinq cent mille francs pour l’école5288. Ainsi que nous pouvons le constater, la JAC et son service « loisirs » se préoccupent beaucoup de la question à la fois des loisirs mais également de la meilleure façon pour faire connaître le mouvement et lui attirer des militants5289. Ces manifestations ne semblent pas toujours porter leurs fruits, puisque dans le cas de Boëge, nous pouvons souligner qu’en 1958, il n’existe ni section JAC, ni section JACF5290. La paroisse de Bogève, quant à elle, a de « grandes difficultés pour intéresser les jeunes à l’action catholique », la seule activité les attirant, étant la crèche à l’église5291. Dans la même paroisse, « il n’y a rien de fait » pour la JACF. Les autres paroisses du secteur présentent des attitudes semblables, à l’exception peut-être d’Habère-Poche, où les jeunes filles participent à des réunions mensuelles et où elles participent à l’entretien de l’église ou s’intéressent au théâtre et au cinéma5292.
Les pèlerinages sont toujours des moments de rencontres privilégiés entre les jeunes et leur foi. Celui de Montizel, remis à l’honneur à la veille de la guerre, attire toujours autant de jeunes ruraux. En 1951, c’est le père Bigu, aumônier diocésain de la JAC, qui prononce une allocution devant la statue de saint Isidore5293. En 1952, c’est à Notre-Dame des Coudrets, à Cruseilles, que la jeunesse rurale du diocèse se retrouve pour évoquer la situation des « jeunes face à l’avenir »5294. Les récollections sont également des rencontres qui connaissent un succès. En 1956, celles de secteur accueillent deux cent cinquante jeunes. En moyenne, chaque année, sept retraites de fiancés permettent à une soixantaine de couples de se préparer à la vie commune. Les jeunes gens se réunissent également dans les retraites annuelles, qui reçoivent une trentaine de jacistes, alors que la retraite pour les conscrits en attire une quarantaine5295.
À l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire, la JAC, montre – une nouvelle fois – que le mouvement est encore vivant et capable d’attirer des jeunes. En effet, ils sont douze milles jeunes ruraux5296 à se réunir à Annecy et à donner un spectacle magnifique. Pas moins de seize chars défilent pour montrer « les richesses et les charmes des régions naturelles » du diocèse5297. Ce sont près de « quinze cents communiants » qui assistent à la messe, qui est à la fois « grandiose et priante »5298. Cette réussite est le couronnement de plus de huit mois de préparation5299, mais également du travail spirituel qui est effectué par le mouvement5300. Elle est également la « réalité d’une jeunesse animée d’une ardente volonté de servir et d’un authentique souffle apostolique », mais également d’une « action catholique rurale devenue vraiment majeure et prête à faire face aux redoutables et exaltants problèmes de l’évolution de nos campagnes »5301.
Derrière ces diverses manifestations, ne pouvons-nous pas voir se profiler la volonté5302 de faire vivre le monde rural ? En effet, la JAC, comme la JACF, n’a de cesse de promouvoir son appartenance à cette terre de France, qui pendant des siècles a nourri ses enfants. Les buts du mouvement ne sont-ils pas toujours de faire des ruraux des hommes cultivés sur tous les plans, des professionnels compétents, pleins d’initiative et de progrès ? La formation des militants reste un point important pour le mouvement5303. C’est pour cette raison que des journées de formation sont organisées. Tel est le cas à Chênex, en octobre 1945, où les jeunes filles du secteur de Viry, Chaumont et Saint-Julien-en-Genevois sont invitées à participer à cette journée qui marque le début de leur travail d’année5304 ou encore à Sallanches, en novembre 1945, où les militantes jacistes du secteur se réunissent autour de l’aumônier et de la présidente fédérale pour découvrir « le vrai sens de [leur] vocation féminine et la manière dont [elles] aideront cet hiver les rurales […] à le réaliser »5305. Les stages de culture se multiplient et se spécialisent après 1951. En 1956, ce sont deux cent cinquante jeunes, qui se réunissent dans des stages de « culture civique, culture générale, loisirs… »5306.
Dans le diocèse, comme ailleurs, les jeunes filles bénéficient de l’installation des maisons familiales et rurales5307. Ces dernières ont été introduites, d’abord à Vétraz-Monthoux, en 1940, puis aux Villards-sur-Thônes5308, en 1943, avant un transfert quelques années plus tard à Thônes5309. Elles sont des lieux d’éducation pour les tâches qui incombent à la jeune fille, future épouse, mais également des endroits d’affermissement de la foi. La présidente diocésaine de la JACF, Marie-Louise Lefebvre-Beetschen, a participé à la mise en place de la maison familiale de Vétraz dès 1940. C’est à la suite de cet engagement comme monitrice, qu’elle participe à l’organisation des journées rurales pour les jeunes jacistes5310. Cela ne doit pas faire perdre de vue que le mouvement féminin est « en perte de vitesse, à cause du travail des jeunes filles dans les hôtels et les usines », même si sur le plan fédéral « tout va bien » avec les douze dirigeantes. Même si les jeunes filles sont en petit nombre dans les paroisses, elles participent nombreuses aux stages de culture. En 1956, elles sont deux cent soixante-quinze à s’y rendre. Leur presse composée de Promesses recueille deux mille cent vingt-cinq abonnements, alors que Militantes en a cinq cent quatorze5311. Les jeunes filles se préoccupent également de l’avenir en s’occupant des « Semeuses ». Cependant, ce mouvement ne semble pas véritablement développé. En 1956, ce sont une soixantaine de responsables qui participent aux sessions annuelles de formation5312.
Le monde agricole évolue, notamment avec l’introduction de plus en plus importante des machines5313. Ces dernières facilitant le travail des ruraux entraînent également la question de la difficulté de l’exploitation lorsque celle-ci est de taille relative petite. Dans le diocèse, l’avenir de l’exploitation reste une question préoccupante, à la fois pour les agriculteurs et pour le clergé qui doit s’attacher à ne pas voir la campagne se déserter. En 1953, Mgr Cesbron communique les résultats des travaux menés par le secrétariat social, dirigé par l’abbé Girollet5314. À cette occasion, il souligne que les exploitations « sont petites » et « la moitié au moins n’ont pas dix hectares ». Il convient dès lors de s’interroger sur le devenir de ces exploitations dans « un monde qui se transforme très vite ». En effet, les « exploitants ne vont-ils pas y perdre souffle et courage ? ». C’est donc sur ces questions que les ruraux et le clergé doivent travailler pour permettre le maintien de ces exploitants à la terre. Un questionnaire a été établi par des « ruraux compétents », et l’évêque invite tout le clergé vivant au contact de ce monde rural a largement participé à cette enquête »5315. Toutes ces questions relatives à l’évolution du monde agricole seront largement reprises par les travaux de l’enquête de sociologie. Concernant les enquêtes du monde rural, l’abbé Dufournet, aumônier du mouvement depuis plusieurs années considèrent que les problèmes des « jeunes ruraux sont partout les mêmes »5316. Cette affirmation paraît sans doute exagérée. En effet, peut-on comparer les problèmes des ruraux savoyards à ceux des régions de monoculture de l’Hérault, par exemple ? Même au sein d’un même diocèse, les situations divergent, la mécanisation, par exemple, est plus aisée dans l’avant-pays que dans les Préalpes.
Les auteurs du rapport relatif au secteur de Thorens-Cruseilles soulignent l’urgence d’agir pour la JAC, puisqu’elle n’est plus vraiment en « prise avec les jeunes » ; « la machine tourne par l’élan pris par les aînés »5317. Ce phénomène peut s’expliquer par la coupure qui existe entre les « aînés et les jeunes de dix-sept à vingt ans [et] qui apparaissent comme des assistés et à qui on laisse peu d’initiatives »5318. Cette attitude n’est-elle pas le fruit de l’engagement des militants dans quelque chose qui n’existait pas, qu’ils ont participé à créer et donc qu’ils ont de la peine à laisser à d’autres ? Dans ce même secteur, les adultes, formés par la JAC d’avant-guerre, s’impliquent fortement dans le domaine temporel, allant jusqu’à être « débordés »5319. Cependant, ils ont de la difficulté à « y découvrir un rayonnement missionnaire, à découvrir la chance apostolique de toutes ces relations personnelles créées par des rencontres institutionnelles »5320.
Si la JAC doit « préparer les jeunes gens à entrer dans les institutions, le MFR [doit] animer chrétiennement les adultes qui appartiennent à ces institutions »5321. Crée en 1943, le MFR est à l’origine « un mouvement essentiellement axé sur la vie conjugale et familiale »5322. Ce n’est qu’après la Libération qu’il « élargit ses horizons »5323, et à partir des années Cinquante qu’il « met l’accent sur “la prise en charge de tout le milieu rural” »5324. Ce mouvement semble être connu, dans le diocèse, depuis au moins 19475325. Dès cette période, le secrétariat général [du MFR] lance un appel pour intensifier la propagande de la revue Mon Village 5326 . Contrairement à Foyer rural, qui, lui, est un journal de masse préparant les « esprits aux méthodes du MFR », Mon Village apporte « la doctrine, les jugements pleinement chrétiens » et « montre comment la vie chrétienne s’intègre dans la vie familiale, professionnelle, sociale des ruraux »5327. Il aide à découvrir un christianisme authentique. En 1956, les publications du mouvement rencontrent un succès différent ; alors que Mon Village compte huit cents abonnés, Notre Foyer Rural en compte deux mille trois cents et Clair Foyer recueille quatre mille deux cents abonnements.
Ce mouvement se divise en plusieurs branches, reflet des différentes catégories. Son implantation se fait lentement ; en 1951, il compte quatre secteurs organisés et cinq ans plus tard, il en compte quinze5328. En 1955, le RP Motte remarque que dans la vallée de l’Arve, le MFR n’en est qu’à ses prémices. Il écrit d’ailleurs qu’il faudra un « gros effort pour le lancement du MFR qui en est à ses débuts »5329. Dans le secteur d’Annemasse, en pleine évolution, « l’ACR est pratiquement inexistante [et] pour les adultes, il importe de lancer de véritables équipes du MFR »5330. Alors qu’en 1960, dans le secteur rochois, le MFR est une « équipe qui marche » mais qui « reste à étoffer »5331 et qui doit « plus s’ouvrir sur la question du monde rural »5332. Dans le secteur voisin de Thorens-Cruseilles, les rapports montrent que la place de la femme, au sein du MFR5333, n’est pas comprise, alors que les foyers de ruraux-ouvriers découvrent « l’action militante »5334. Plusieurs dirigeants du mouvement occupent des responsabilités au sein des syndicats ruraux.
Malgré une vivacité certaine, il n’en reste pas moins vrai que les mouvements d’action catholique connaissent un ralentissement quant à leur fonctionnement. Cela semble particulièrement vrai pour le mouvement ouvrier, encore que cela dépende largement des secteurs5335. En effet, à plusieurs reprises, lors des enquêtes de sociologie, la JOC ou l’ACO sont évoquées en des termes montrant une reprise des activités. Tel est le cas pour la vallée de l’Arve, où, en 1955, l’enquête parle d’une ACO « en train de ressusciter »5336, alors que les jocistes sont dans une phase de « reprise des activités »5337. D’autres mouvements sont à « réveiller ou [à] intensifier »5338. Est-ce à cause des différends qui interviennent au niveau national, au sein de l’ACJF ? En 1960, la JOCF du secteur rochois-reignerand est « en démarrage »5339, alors que pour l’ACO de ce même secteur, une équipe existe5340 et les objectifs pour ce mouvement, comme pour la JOC et la JOCF, est la « recherche des militants »5341. Faut-il voir dans ces constats, le résultat des oppositions qui ont pu avoir lieu à partir de la fin des années 1940, au sein des mouvements ouvriers ? Ou est-ce à cause de la multiplication des lieux d’implantation des usines et donc du nombre d’ouvriers ? Le vicaire général Duret souligne que la JOC « est un mouvement qui est passé par diverses phases d’avance et de recul », 1954-1955 étant « une période de pointe surtout pour la mise en place des structures fédérales »5342. Il remarque également qu’en 1956, malgré l’allongement du service militaire, il y a une hausse des effectifs5343. Faudrait-il en conclure que le dynamisme relatif du mouvement reviendrait en large part à la bonne organisation qui lui a été accordée au milieu des années Cinquante ? Cette « période de pointe » est concomitante des premières missions régionales et donc de la mise en place de structures spécifiques pour la prise en charge du monde ouvrier. De plus, cette période coïncide avec la nomination de deux aumôniers adjoints, dont le travail permet de mieux suivre et former les militants des secteurs d’Annecy-Ugine ; Annemasse-Thonon et de la vallée de l’Arve5344.
Pourtant, certains secteurs connaissent une situation différente. Tel est le cas dans celui d’Annemasse, où une opposition existe entre la JOC et l’ACO. En effet, la première qui avait pourtant vu « sortir de ses rangs des militants de classe […] ne semble pas repartie de la crise générale des mouvements de jeunes de l’après-guerre »5345. Malgré tout le milieu ouvrier « reste encore imprégné » de l’action catholique dynamique et audacieuse d’autrefois5346. Les équipes d’ACO restent quand même présentes, mais leur nombre est bien insuffisant face à la masse de personnes qui seraient à atteindre. En septembre 1956, Cluses accueille le rassemblement diocésain de l’ACO. À cette occasion, cinq commissions, composées pour les circonstances, présentent le résultat de leurs travaux. La première « s’est attaquée à l’action missionnaire dans le syndicat et la politique », la seconde s’est intéressée au « quartier et aux HLM5347 », la troisième à analyser « à partir d’expériences les réunions d’équipe ACO », alors que les deux dernières s’intéressaient à la question des relations avec les paroisses et la hiérarchie et à la transmission du message à la masse5348. Tous ces constats s’accordent pour dire que l’action au niveau du syndicat et de la politique reste l’aspect le plus important de l’évangélisation. Ces travaux montrent également que la femme joue un rôle non négligeable, quant à l’action militante des foyers. La question de la réunion est également abordée, et la commission souligne que si ce genre de rencontre est un « élément capital de l’ACO »5349. Par la connaissance de ces conclusions, l’ACO peut donc orienter un peu plus sa façon d’agir.
Les mouvements minoritaires du diocèse, qui sont la JIC et la JEC, semblent se développer (ou réapparaître) un peu au début des années Cinquante. En 1950, André Fumex, président diocésain de l’ACJF, rappelle que le mouvement « et la cité porteront la souffrance de l’absence de la JIC. Le monde des affaires, en un mot qui tient les leviers de commande, porte de graves responsabilités »5350. L’appel est entendu puisqu’une section JIC est lancée, à Annecy, au cours de l’hiver 1950-19515351. En 1951, un jiciste « s’est donné pour tâche de faire démarrer à Annecy la JEC »5352. Utilisant des contacts déjà établis, cette section jéciste annécienne souhaite constituer des groupes à Cluses, Thonon-les-Bains et Chamonix5353. Il est ainsi possible de constater que ces mouvements, qui pourtant avaient lancé à la veille du conflit, n’ont pas – ou mal – survécu aux transformations liées à la guerre. Au même moment, les jeunes filles des milieux indépendants parlent d’une « période de croissance »5354 puisqu’elles comptent « un cercle à Sallanches, un à Thonon-les-Bains, un à Guébriant [sanatorium de Passy], un à Annemasse, trois à Annecy et quelques isolés »5355. Toutefois, en 1953, les évolutions des mouvements jicistes varient véritablement d’une ville à une autre. En effet, à Annemasse, aucune section de JICF n’est présente et pour la JIC « la visite de prospection par l’aumônier diocésain et [d’] un dirigeant national en février […] » montre qu’il « n’y a rien de bien précis en vue »5356. La situation est toute différente à Notre-Dame d’Annecy où les deux cercles jicistes féminins sont « vivants »5357 et que le cercle masculin est « le seul existant dans le diocèse »5358. Toutefois, il présente un élément inquiétant puisqu’il possède « quelques éléments excellents mais déjà un peu “vieux” »5359. Cela prouve donc que les tentatives proposées en 1951 ont échoué. Nous ne connaissons pas les raisons de ces échecs.
Est-ce à cause de la difficulté que les jeunes ont à se classer dans une catégorie ?5360 Est-ce à cause de leur départ pour des villes universitaires ? Les sections de la paroisse Saint-Maurice d’Annecy ne semblent pas être beaucoup plus dynamiques. En effet, il n’existe rien pour la JIC et le cercle de la JICF n’est « pas encore très vivant »5361. À Évian-les-Bains, il « semble qu’il y [a] des éléments [féminins] mais [ils sont] très difficiles à rassembler »5362. Ces différents constats pris au hasard des lieux de confirmation de Mgr Cesbron montrent que ces mouvements ont encore du mal à trouver leur place dans le diocèse. Non pas qu’ils n’y soient pas les bienvenus mais parce que leurs membres sont peu nombreux et la mise en place de sections demande des efforts importants. En effet, il est plus facile de motiver un petit groupe d’une quinzaine de personnes que de motiver juste deux ou trois militants. Il est également important de trouver une personne avec un fort charisme pour créer une section. Le clergé ne semble prendre conscience de l’utilité de la JIC qu’assez tardivement, ce qui peut également expliquer ce retard5363. Le groupe diocésain connaît probablement une certaine croissance, puisque le 27 juin 1954, Geneviève Cartier, responsable nationale JICF, anime, à Annecy, une journée de formation, où une vingtaine de jeunes filles sont présentes5364. Une évolution semble apparaître, et en avril 1958, un groupe de JICF démarre à La Roche-sur-Foron, avec six jeunes filles. Pour les jeunes gens, ce démarrage a lieu le 2 avril 19595365. Mais pour que les mouvements soient « pleinement réussis » il faut qu’ils « laissent après eux des foyers rayonnants et actifs »5366. En 1957, le vicaire général Duret rappelle qu’en 1954, le diocèse comptait trois équipes de JICF, alors qu’en 1956, elles sont quinze, implantées dans dix villes du diocèse ; tout en ajoutant que c’est « en 1956 seulement [que] la JOC pris consistance à Annecy, Thonon-les-Bains et Megève »5367.
Concernant la JEC, elle semble plus vivante, surtout les sections féminines d’ailleurs. Cette différence de vivacité, entre sections masculines et féminines, est-elle le fruit de la crise qui touche la JEC entre 1948 et 19525368 et qui la prive pendant toutes ces années d’une équipe fédérale ? À Ambilly, il y a une « excellente section jéciste –vivante »5369. Le lycée Sainte-Famille de La Roche-sur-Foron présente également une « bonne section »5370, même si celle-ci est moins vivante que la précédente. Les groupes jécistes des établissements annéciens sont encore en formation en 19535371, alors qu’à Annemasse, la JEC « semble avoir de la peine à vivre »5372. Cela peut sans doute s’expliquer par le fait que les étudiants sont peu nombreux dans le diocèse, et si quelques-uns dynamisent le mouvement, il est probable qu’après leur départ, le mouvement connaisse une période d’activité moindre. Les choses évoluent rapidement après 1953. En 1954, la fédération s’organise sur Annecy et touche les lycées et collèges de la ville. L’année suivante, des équipes se « reforment » à Annecy et quelques militants se retrouvent à Thonon-les-Bains et à Cluses5373. En 1957, l’abbé Bourgeaux, alors en charge des jeunes étudiants de la région annemassienne souligne qu’il y quatorze équipes (filles et garçons)5374 groupant trente filles et vingt-quatre garçons, mais ces effectifs sont trop peu nombreux pour être efficaces. À cette même date, la JEC ne touche pas l’enseignement libre à l’exception des établissements Saint-Michel à Annecy et Saint-Joseph à Thonon-les-Bains. Étant donné l’extension du mouvement et pour pallier aux changements fréquents de dirigeants, un aumônier est nommé, en 1956, pour la jeunesse étudiante5375. Pour les jeunes filles, le mouvement connaît une croissance régulière. En 1953, la JECF prend en charge les cours complémentaires libres et l’année suivante, une quatrième dirigeante est nommée pour s’occuper de l’enseignement technique à la fois libre et laïque. En 1955, une nouvelle équipe de huit responsables prend en charge l’ensemble de l’enseignement (libre et laïque)5376.
L’ACI, présente dans le diocèse depuis le début des années 1940, intensifie son activité à partir de 1949. En septembre, elle tient une réunion à Trésum, où les aumôniers rappellent aux militantes et aux militants que le but du mouvement reste celui de l’éducation apostolique des adultes5377. Sans doute à l’occasion de cette rencontre, des femmes évoquent leur rapport avec le mouvement. L’une d’entre elles déclare que l’ACI fut pour ces femmes « la révélation de ce que devait être la religion dans la vie. Non pas une série d’exercices religieux encadrant les actions ordinaires de la vie courante, mais une animation de ces mêmes actions ; un courant de charité, les rendant vivantes et vivifiantes »5378. Mais malgré les efforts des uns et des autres, les effectifs restent modestes et sont surtout féminins. En 1950, des équipes d’ACI sont présentes à Annecy, Thonon-les-Bains, Annemasse, Ugine, Cluses, Thônes, La Roche-sur-Foron, Saint-Gervais-les-Bains. Quatre équipes sont présentes dans trois sanatoria du plateau d’Assy et une, qui reste à former à Sallanches5379. Les mouvements d’ACI sont une des préoccupations majeures des missions régionales. En 1951, une quarantaine d’équipes s’occupent des foyers des milieux indépendants, se répartissant dans treize centres. Cinq ans plus tard, ce sont quinze centres qui se répartissent les soixante équipes dont treize à Annecy, sept à Thonon-les-Bains, autant à Annemasse, et une à Ugine.
Toutes les zones du diocèse ne présentent pas la même attitude face au développement des mouvements. En effet, dans le secteur de Bons-en-Chablais, il y a « des adhérents, des sympathisants, des hommes et des femmes qui feront une démarche à l’occasion, mais peu de militants mûrs pour animer un pays et aussi pas ou peu de structures de paroisses et de secteur pour aider un travail apostolique d’ensemble des laïcs »5380, alors que pour le secteur de La Roche-sur-Foron – Reignier les « équipes paraissent en forme » et les « équipes paroissiales sont lancées ou en préparation »5381. Malgré l’implantation de nouvelles sections, les mouvements de l’ACJF semblent nettement moins dynamiques que durant l’entre-deux-guerres. Cela provient-il du fait que les mouvements sont établis et qu’il ne reste plus de place à l’initiative ? Est-ce à cause du départ du chanoine Clavel ? Ou est-ce à cause de la multiplication des mouvements ?5382 Est-ce à cause de Mgr Cesbron, qui ne les encourage pas suffisamment ?5383 Pour la JOC, nous pouvons également souligner le départ en 1946, de l’abbé Grenet, qui rentre dans son diocèse d’origine5384. Nous pouvons également nous demander si les mouvements sont bien présentés aux jeunes. En effet, l’abbé Bouchex, nommé vicaire dans la paroisse nouvelle de Sainte-Bernadette à Annecy s’interroge sur les raisons qui empêchent le développement de la JOC5385. Il écrit qu’« assez vite guidé par quelques confrères et par l’aumônier diocésain »5386, il essaye d’implanter le mouvement dans le quartier. Des jeunes militants du centre-ville d’Annecy viennent contacter « les gars » qu’il réunit « de temps en temps à l’occasion d’un match ou d’une promenade ». Parmi ces jeunes quelques uns participent à des journées d’études ; mais sans succès. Il en arrive donc à la conclusion que cet échec est le fruit d’une mauvaise présentation du mouvement, car « au lieu de partir de la vie des gars bien souvent [il leur ont] en quelque sorte imposé des activités qui ne répondaient pas à leurs besoins »5387. Si dans l’entre-deux-guerres, les mouvements de jeunesse avaient pu proposer des activités (sportives par exemple) attirant des jeunes, la situation est différente dans les années Cinquante, puisque plusieurs autres organisations laïques peuvent proposer le même type de choses.
En 1950, la Revue du Diocèse d’Annecy publie un billet intitulé « Nos raisons d’espérer »5388. Ce dernier souligne qu’une « lueur d’espérance brille au firmament : celle que projette notre chère jeunesse catholique »5389. L’article fait un parallèle entre la jeunesse catholique de 1924, qui avait su se mobiliser pour la défense des droits religieux, et celle de 1950. Ce texte apparaît comme pour justifier la spécialisation. En effet, il rappelle qu’elle est née peu après la mobilisation de 1924, et que sa nécessité « doit être reconnue par tous : en transformant le milieu de vie, [les mouvements spécialisés] rendent possible l’exercice d’une vie chrétienne normale et font voir le vrai visage du christianisme à ceux du dehors »5390. Cette justification de la spécialisation, auquel est associé un appel à l’action, intervient à un moment délicat pour l’Église puisqu’elle connaît un certain nombre de difficultés face à l’enseignement libre. Faut-il voir dans ce billet, un appel à la résistance ? Est-ce l’occasion d’inviter les diocésains à se mobiliser plus largement pour l’action catholique, qui est nécessaire pour l’apostolat ? La rédaction de ce texte aurait également pu être motivée par les questions qui se posaient aux mouvements ouvriers. Est-ce par rapport à la réforme de l’ACJF entreprise lors du conseil fédéral de décembre 1949 ?5391 De plus, ce parallèle avec les débuts de la spécialisation, n’est pas sans rappelé les propos tenus par René Rémond dans un rapport de 1948. En effet, il soulignait que l’ACJF « se trouvait en présence d’un choix décisif : après vingt ans de spécialisation, elle est à un tournant comparable à celui de 1927 »5392. En 1947, le père Varillon déclarait que « refuser la spécialisation c’est se condamner au superficiel, au sentimental, à l’inefficace. C’est un mal »5393.
Cette question de la spécialisation et du rôle qu’elle doit jouer dans l’évolution de la société, est évoquée, toujours en 1950, à l’occasion d’un congrès tenu à La Bénite-Fontaine, par André Fumex, président diocésain de l’ACJF. Il déclare que « si [elle] n’existait pas, il faudrait l’inventer pour toucher en profondeur la complexité des problèmes d’un milieu social ». Il ajoute que le but éducatif de l’action catholique « n’est atteint que dans la mesure où son action rejoint celui des autres milieux dans un plan d’ensemble »5394. Cependant cette spécialisation, qui a fait un travail important, a des limites. En effet, « à agir toujours dans le même milieu » n’y a-t-il pas un risque de « créer ou de maintenir des cloisons » ?5395 En 1962, une réponse à l’enquête relative au Concile, rappelle qu’il serait profitable de revoir « la question de la spécialisation par milieu social [puisque] l’évolution sociale a fait éclater de nombreux cadres5396. D’une certaine façon, la spécialisation, qui a donné son véritable âge d’or à l’action catholique de la jeunesse n’est-elle pas, à l’origine de la crise fatale, survenue au milieu des années Cinquante ?
En 1956, l’ACJF connaît ses dernières heures, alors que rien ne pouvait véritablement le laisser penser5397. Comme le souligne Alain-René Michel « au milieu des années 1950, rien ne peut laisser prévoir l’issue fatale : les engagements de l’ACJF en matière de politique internationale ou de la jeunesse attestent d’un réel dynamisme et la succession de son président jociste par un jaciste ne fait aucune difficulté. Or voici qu’en quelques mois, de 1954 à l’automne 1956, se noue une crise dont l’issue est, après soixante-dix ans d’existence, la mort de l’association »5398.
L’impact de cette crise sur les mouvements diocésains n’est pas facile à établir. En effet, la Revue du Diocèse d’Annecy ne l’évoque qu’en octobre 1956 et les archives des différents mouvements ne comportent que peu d’éléments. C’est dans le numéro du 25 octobre 1956, que la Revue du Diocèse d’Annecy s’intéresse à « cette cause très chère, très grave, très menacée »5399. Dès les premières lignes, elle affirme sa neutralité, puisque l’article débute ainsi : « Si la Revue du Diocèse d’Annecy aborde la crise de l’ACJF, ce n’est évidemment pas pour porter un jugement sur ce sujet douloureux et donner tort ou raison au président André Vial, dont la lettre de démission vient d’être rendue publique ». L’article a donc pour but de « demander, avant tout, des prières pour l’apaisement et la solution du conflit, et de rendre service aux lecteurs par un exposé des phases de la crise aussi objectif que possible, en ce domaine aussi délicat »5400. Cet article souligne plusieurs éléments, notamment celui qui laisser pensé que l’ACJF est, d’une certaine manière, victime du succès de la spécialisation. Si la guerre a permis aux mouvements spécialisés de se resserrer5401 et d’aborder, de façon commune, un certain nombre de problèmes, il n’en demeure pas moins qu’une fois, le temps de l’euphorie de la Libération, des différences d’opinion apparaissent. Ainsi que nous l’avons souligné précédemment, un certain nombre de nouveaux mouvements apparaissent et il est paradoxal de constater que la JOC, qui a été le premier mouvement spécialisé, et aussi celui qui oppose le plus de résistance dès la fin des années Quarante ; d’une certaine façon, ce mouvement est à l’origine de la crise, ou du moins il en est le révélateur. Déjà, en interne, les mouvements ouvriers avaient des opinions divergentes quant à la façon dont ils devaient porter le témoignage de leur foi. Adrien Dansette souligne que la « classe ouvrière a une mentalité particulariste à laquelle la JOC peut difficilement échapper si elle veut conserver l’audience de ses troupes »5402. Ce mouvement se trouve donc en désaccord avec les autres mouvements et son aumônier national, l’abbé Grenet5403, ancien aumônier à Annecy, semble jouer un rôle important, dans ce qui aboutira à la disparition de l’ACJF.
C’est donc en décembre 1954, que la JOC refuse le projet des nouveaux statuts de l’association5404. Quelques mois plus tard, elle « vote contre le projet […] de la création d’une publication commune intitulée : “confrontation” ». Toutefois, l’idée ayant été conservée, la JOC « décide de ne plus part aux réunions »5405. C’est à la suite de ces événements, que l’ACA5406 intervient pour demander à tous de « refaire l’unité dans l’ACJF par une adhésion réfléchie, loyale et généreuse aux enseignements constants de la hiérarchie en ce domaine »5407. La situation ne semble pas évoluer dans un sens positif et la commission d’octobre 1955 « fait siennes les conclusions des deux commissions épiscopales de la jeunesse et du monde ouvrier. Écartant l’hypothèse d’une ACJF, simple lieu de rencontre ou super-mouvement, elle imposait la règle de l’unanimité pour les décisions à prendre au sein de la commission ; dans les cas où l’unanimité ne pourrait être obtenue, il faudrait recourir à la hiérarchie »5408. La JOC semble rentrer dans le rang, en acceptant de siéger à nouveau au comité exécutif, mais elle use de son droit de veto pour s’opposer à toutes nouvelles mesures. La crise est donc bien ouverte5409. L’article de la Revue du Diocèse d’Annecy reconnaît que les propos tenus par André Vial peuvent être durs pour la JOC, ses militants et ses aumôniers. À cette période, certains voient encore dans ces débats, le signe de la vitalité de l’association et l’article de la Revue du Diocèse d’Annecy conclut en soulignant que « la question n’est pas de savoir quelle conception prévaudra, quel groupe l’emportera, mais de savoir comment les mouvements de jeunesse assureront la présence effective de l’Église dans notre monde. Il ne nous reste donc à aborder pareil débat qu’avec respect, dans la prière et la confiance à la hiérarchie »5410. Cette crise n’est-elle pas aussi le reflet des inquiétudes de la société ? Les mouvements ne sont-ils pas en perte de vitesse ? Pourquoi n’attirent-ils pas les jeunes comme au temps de l’entre-deux-guerres ? Est-ce parce que d’autres organisations laïques sont apparues ? Est-ce à cause d’une société qui va trop vite ? Ou le travail est trop important ? D’une manière générale, les mouvements d’action catholique semblent bien se porter dans le diocèse, mais en regardant de plus près, nous pouvons voir se profiler les failles, les fêlures, qui seront des brèches pour les années à venir et qui ne résisteront pas au temps. Les années d’abondance de l’entre-deux-guerres semblent lointaines et les effectifs des mouvements parfois squelettiques.
La disparition de l’ACJF n’entraîne pas celle des mouvements spécialisés. Ces derniers poursuivent leurs activités respectives, même s’ils ne sont plus fédérés au sein d’un même groupe. Il semble même que certains mouvements reprennent ou développent une activité plus dense après 1956. Nous ne connaissons pas avec précision la situation dans le diocèse, cependant nous pouvons penser que la disparition d’une instance fédérative a dû poser un certain nombre de problèmes. Tel semble être le cas dans l’archiprêtré de Notre-Dame d’Annecy. En 1962, à l’occasion d’une enquête relative au Concile5411, une réponse montre que la situation reste délicate pour les mouvements. En effet, nous apprenons que les « mouvements d’action catholique pour qu’ils soient efficaces, il faut qu’ils soient mieux connus et mieux compris de tous. Qu’ils se connaissent et qu’ils aient davantage de coordination entre eux. Qu’ils se respectent. Ils manquent de coordination, ils s’ignorent, ils semblent parfois s’affronter »5412.
Le début de la crise de l’ACJF est concomitant des premiers événements d’Algérie. Ces derniers donnent lieu pendant plusieurs années à des prises de position divergentes. L’ACJF, dont plusieurs membres avaient activement participé à la résistance au cours des années noires, prend position dans le conflit et Alain-René Michel souligne que « l’affaire algérienne témoigne de [l’]agonie »5413 de l’ACJF. Bien que le conflit ne touche pas directement le sol diocésain, il nous semble intéressant de s’arrêter sur cette question qui fait débat au sein des milieux catholiques, comme dans la société française d’alors.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 1, 6 janvier 1955, p. 6. Il s’agit probablement d’un prêtre. En effet, ils doivent conserver dans leur presbytère la collection complète de la Revue du Diocèse d’Annecy. Pour présenter le sujet, il écrit que « sans prétendre, jouer les historiens, il a essayé de se représenter tout bonnement, l’image que se ferait du Diocèse d’Annecy, disons – puisque c’est la mode – un Martien débarquant de sa soucoupe volante et qui n’aurait pour tout document que notre modeste Revue du Diocèse d’Annecy ».
Ibid.
Ibid., n° 41, 20 octobre 1949, p. 610. Il s’agit d’un communiqué concernant l’action catholique, à lire en chaire, mais il est également destiné à rappeler aux diocésains qu’une quête, en faveur de l’action catholique, est organisée le jour de la fête du Christ-Roi, soit le dimanche 30 octobre.
En effet, jusqu’à la veille de la guerre, les jeunes diocésains ruraux se retrouvaient surtout dans le mouvement appelé « avant-gardes » et qui avaient comme but uniquement de préparer leur entrée dans les mouvements jacistes.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n°1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957. Les pèlerinages à La Bénite-Fontaine attirent en moyenne cinq à six mille membres. En 1954, le congrès marial attire huit mille femmes.
Ibid.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1.
Il semble que dans certaines paroisses, les groupes masculins ont eu des difficultés pour passer de la FNAC à l’ACGH.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 4, 27 janvier 1949, p. 41. Ces réunions semblent avoir été réalisées en collaboration avec la LFACF et le MFR.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957. Ce qui représente en moyenne dix-sept membres pour 1952 et vingt-deux en 1956. Le nombre de paroisses touchées par l’ACGH progresse de 52,25 % en quatre ans, alors que pour les paroissiens, la progression est de 8,97 %. En 1957, ce sont donc 11 % des paroisses qui ne sont pas touchées par l’ACGH. Ce sont là les mêmes proportions qu’en 1930, où 90 % des paroisses présentaient un groupe de militants FNC. Cependant, les effectifs sont moitié moins importants. Cf. supra, p. 249.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 36, 19 septembre 1954, p. 499. S’agit-il d’un titre « sensationnaliste » ou s’agit-il véritablement d’une reprise des activités ?
Ibid.
ADA. 8 E 1958. Mission du secteur d’Annemasse. Mouvement d’Église.
Ibid.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 18, 21 septembre 1961, p. 370.
À partir de 1955, les sujets des enquêtes d’années sont communs aux hommes et aux femmes. ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 8, 21 février 1949, p. 129.
Ibid.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 9, 3 mars 1949, p. 146.
Ibid., n° 10, 10 mars 1949, p. 158.
Ibid.
Ibid.Comme le montre cet exemple, l’action des enfants peut avoir différents objectifs. Il s’agit de leur permettre de travailler et de conserver leur foi, mais ne sont-ils pas également le moyen de maintenir leurs parents dans l’action ?
Ibid.
En effet, un enfant peut être abonné à l’un des périodiques et il peut le prêter à plusieurs de ses voisins, ou plusieurs enfants d’une même famille peuvent le lire.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 6, 11 février 1954, p. 87. Âmes vaillantes connaît une diminution de 4, 13 %. Pourtant, en 1955, c’est la première « fois depuis longtemps » que les jeunes militantes se retrouvent à l’occasion d’une session de formation « Âmes vaillantes ». Ces journées s’adressent « aux jeunes filles des paroisses urbaines qui s’occupent déjà ou désirent s’occuper des fillettes de 8 à 13 ans, dans la ligue de l’action catholique ». La responsable nationale du mouvement ainsi que l’abbé Bouin, aumônier national, réaliseront cette session. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 28, 14 juillet 1955, p. 401. Si une telle formation a lieu dans le diocèse, cela signifie que la demande est sans doute importante pour les petites filles qu’il est nécessaire d’encadrer. L’année suivante, une nouvelle session Âmes vaillantes devait se tenir dans le diocèse, mais elle est ramenée à une seule journée. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 35, 30 août 1956, p. 473.
Cf. supra, p. 437 ; p. 481 et suiv.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957. Ces chiffres montrent que le nombre d’abonnements aurait connu une croissance de plus de 31 % entre 1954 et 1956. En effet, si nous prenons les chiffres donnés par la Revue du Diocèse d’Annecy et que nous faisons la moyenne, nous obtenons 3 828 abonnements par an. Cette hausse est d’autant plus intéressante que les chiffres pris dans la Revue montre une diminution du nombre d’abonnés à partir de l’année 1952. Les chiffres par année sont : 3 861 (1950) ; 3 983 (1951) ; 3 789 (1952) ; 3 679 (1953).
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid.
Ibid. Quatre cents dans le district du Faucigny, cent-cinquante dans celui d’Annecy et autant dans celui du Léman.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid. Les jeunes filles sont cent cinquante à Annecy et une centaine dans le reste du diocèse.
a. dansette , Destin du catholicisme français…, op. cit., p. 373. Il s’agit de la LOC et de la LOCF. Il semble que la création de section MPF ne soit pas toujours évidente, même là où des sections jocistes sont présentes. En effet, en mai 1946, l’abbé Grenet adresse un courrier à l’abbé Converset, jeune vicaire à Chamonix, pour le rassurer quant à l’installation du MPF. En effet, dans son courrier, l’aumônier jociste estime que le mouvement « pourra partir dans sa forme complète et atteindre son développement normal très rapidement », notamment parce qu’il bénéficie d’une « équipe de départ intéressante ». ADA. 4 K JOCF. Lettre de l’abbé Grenet à l’abbé Converset, 6 mai 1946.
e. fouilloux, « Traditions et expériences françaises… », in j.-m. mayeur, dir., Histoire du catholicisme…, op. cit., t. 12, p. 487.
a. dansette , Destin du catholicisme français…, op. cit., p. 373.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
a. dansette, Destin du catholicisme français…, op. cit., p. 384.
I bid., p. 385.
Ibid., p. 386.
Au niveau national, elle se met en place en 1939. Dans le diocèse, son premier aumônier est nommé en 1940. Elle n’apparaît plus dans les sources à partir des années Cinquante.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 30, 24 juillet 1947, p. 548. Germaine Prat, dans son étude sur l’action catholique rurale dans l’Hérault, évoque la tenue d’une exposition, en 1944-1945, sur le thème de la maison rurale. g. prat, L’action catholique rurale dans l’Hérault…, op. cit., p. 146.
ADA. 8 E 1960. Mission La Roche-sur-Foron-Reignier. Enquête de sociologie, p. 13.
h. vulliez, La JAC des Savoyards racontent…, op. cit., p. 60.
Ibid.
m.-j. durupt , Les mouvements d’action catholique rurale…, op. cit., p. 399.
Il est évident que les mouvements d’action catholique ne sont pas les seuls à faire progresser les conditions de travail, mais ils apportent une part active aux différents changements qui s’opèrent dans la société rurale d’alors.
Hyacinthe Vulliez ne donne jamais le nom de famille des témoins, nous savons simplement que ce témoin se prénomme Michel.
h. vulliez, La JAC des Savoyards racontent…, op. cit., p. 23. ADA. 8 E 1961. Mission du secteur de Douvaine. L’Enquête de sociologie, p. 16, montre que le « remembrement est lent et dur en certains endroits, lent et dur, mais automatique en certains autres, par abandon des terres ».
h. vulliez, La JAC des Savoyards racontent…, op. cit., p. 23.
Au moment de la mission régionale de Sillingy, le rapport des missionnaires rapporte qu’il y a pratiquement un tracteur pour deux exploitations dans ce secteur. ADA. 8 E 1962. Mission régionale Cruseilles, Sillingy, Thorens, enquête sociologique, document dactylographié, p. 26.
ADA. 4 K ACJF (Divers). Rapport présenté par Jules Laffin, 1950.
Dans ce cas, l’agriculteur serait à considérer comme la personne exerçant l’une des activités de l’agriculture, en tant qu’exploitant. Jacqueline Sainclivier rappelle que c’est après 1945 que la JAC « entendait faire des agriculteurs et agricultrices des jeunes comme les autres qui en s’instruisant pourraient apprendre … à avoir un “vrai” métier celui de paysan ou d’agriculteur ». Elle rappelle que c’est dans ces « années là que ce dernier terme commence à être utilisé avant de se développer ». j. sainclivier, « Jacistes et renouveau politique et syndical de 1945 à la fin des années 1970 dans l’Ouest », in b. waché, dir., Militants catholiques…, op. cit., p. 109. En 2006, Vincent Flauraud, qui a consacré sa thèse à La JAC dans le Massif Central méridional (Aveyron/Cantal) des années 1930 aux années 1960, parle dans Ruralia de la « JAC-JACF face à la fin des paysans ». Ruralia, 2006-18/19, en ligne p. 7. http://ruralia.revues.org/document1401.html (site consulté le 25 octobre 2008).
ADA. 4 K ACJF (Divers). Rapport présenté par Jules Laffin, 1950.Soulignons l’utilisation du nom « nécessité ». Ce choix montre qu’il devient difficile pour les paysans de ne pas avoir d’équipements mécaniques. Sans ces machines, il est possible de penser qu’ils survivent plus qu’ils ne vivent. Cette modernisation a un coût et elle peut entraîner des différences importantes entre les exploitants. L’enquête de sociologie réalisée à l’occasion de la mission régionale du secteur de Douvaine montre que « la modernisation individuelle des moyens de production renforce l’individualisme ancestral du paysan ». ADA. 8 E 1961. Mission du secteur de Douvaine. Enquête de sociologie, p. 16. Le père Mercier avait dressé un constat semblable pour le secteur de Boëge, en 1958. Il rappelait en effet qu’il avait constaté « plus d’individualisme à cause du machinisme ». ADA. 8 E 1958. Mission de Boëge.
ADA. 4 K ACJF (Divers).En 1950, Renée Dupraz, jaciste, présente une journée type de travail pour une femme de son milieu : 4 h 45 : lever. Traite des vaches (une heure), livraison du lait à la fruitière (1 kilomètre) déjeuner. 7-8 h. : travaux divers : lavage des ustensiles laitiers. Soins aux volailles. Départ pour les champs. Retour à 12 h : repas, les filles debout servent. Vaisselle. Balayage. Sieste pour les hommes. Retour aux champs jusqu’à 19 h 30-20 h. 20 h 15-21 h 15 : traite. Livraison du lait. Souper. Vaisselle. Coucher : 22 h 30- 23 h. Pour les femmes qui se trouvent dans des zones où le lait n’est pas porté à la fruitière, le temps de livraison du lait est occupé à fabriquer les fromages. Il faut donc ajouter pour ces personnes, du temps nécessaire ensuite au travail relatif à toutes les étapes de la fabrication (salage, tourner les fromages…).
ADA. 4 K ACJF (Divers). Rapport présenté par Jules Laffin, 1950.
v. adoumie, L’action catholique dans le diocèse d’Aire-Dax…, op. cit., p. 301.
Son organisation est prise en charge par le service « loisirs ».
g. prat, L’action catholique rurale dans l’Hérault…, op. cit., p. 207.
La finale nationale a lieu tous les trois ans. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 12, 4 juin 1959, p. 786.
g. prat, L’action catholique rurale dans l’Hérault…, op. cit., p. 207.
Ibid. Vincent Adoumié dans son travail sur l’action catholique dans le diocèse d’Aire-Dax évoque également cette question de la Coupe de la joie. L’action catholique dans le diocèse d’Aire-Dax des années Trente au milieu des années Soixante…, op. cit., p. 269.
C’est lors de ce rallye des Alpes qu’est lancée la JAC Junior. ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 26, 25 juin 1953, p. 381-382.
Ibid.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 26, 25 juin 1953, p. 382.
Ibid.
Ibid. À cette occasion également, les messages d’un jeu concours sont jetés par un avion. L’un des organisateurs évoque cet épisode, en remerciant la JAC de lui avoir « fait confiance, de lui avoir donné des responsabilités ». h. vulliez, La JAC des Savoyards racontent…, op. cit., p. 26.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 25, 23 juin 1955, p. 360.
Ibid.
Ibid., n° 12, 4 juin 1959, p. 786.
Ibid. L’exposition inaugurée le 2 juin 1959, y reste jusqu’au 8 juin.
Ibid.
En 1949, dans le cadre de l’année mariale, une équipe de jeunes d’Annecy a vécu « Un grand Amour a paru ». Ce jeu dramatique, « en trois actes, à fond biblique – … où la présence de Marie se révèle à chaque pas – est un jeu qui devient une prière », est joué la veille du pèlerinage diocésain à La Bénite-Fontaine. Cette représentation donne aux jeunes l’occasion de faire passer dans la vie quotidienne, « les sentiments exprimés sur les planches ». Revue du Diocèse d’Annecy, n° 23, 9 juin 1949, p. 357.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 20, 15 mai 1952, p. 261.
Ibid., n° 16, 21 avril 1955, p. 234.
Ibid.
Ibid., n°4, 26 janvier 1956, p. 43. Il s’agit de Viuz-en-Sallaz, le 13 mai ; Perrignier (Bas-Chablais), le 20 mai et Saint-Ferréol (région du Lac d’Annecy), le 27 mai ». Celle de Perrignier est avancée au 13 mai. (Revue du Diocèse d’Annecy, n° 7, 13 février 1956, p. 101.)
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Dans une certaine mesure, nous pouvons dire que le but de ces manifestations publiques ont changé. En effet, à la veille de la guerre, la fête des Moissons, par exemple, était l’occasion de montrer la force du mouvement, son organisation et sa capacité à mener à bien ses projets, alors que les manifestations évoquées ici semblent plus être des moyens mis en place pour attirer des militants.
ADA. 8 E 1958. Mission de Boëge. Le rapport souligne tout de même que la JACF participe à la coupe de la joie.
Ibid.
Ibid. Le rapport parle de cinq à dix présences aux réunions, tout en soulignant qu’il y a trois militantes et six promesses. Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux que ces mouvements présentaient à la veille de la guerre.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 19, 10 mai 1951, p. 318. La Revue du Diocèse d’Annecy, n° 3, du 18 janvier 1951, p. 42, souligne que ce pèlerinage est également l’occasion de « permettre à tous de revivre l’atmosphère du Congrès » de la jeunesse agricole tenu à Paris, le 12 mai 1950.
Ibid., n° 24, 12 juin 1952, p. 311. Le père d’Haëne, aumônier national de la JAC est présent. Les jeunes, même non jacistes, sont invités à participer à cette journée.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid. Ce sont cinq mille trois cents cartes d’entrée qui sont vendues pour assister au spectacle.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 21, 3 juin 1954, p. 301.
Ibid.
Les enfants sont également sollicités pour participer à la préparation, notamment avec le « rallye-congrès » qui consiste pour les enfants, à jalonner sur un ou deux kilomètres la route, qui sera empruntée par les cars de jacistes se rendant à Annecy, avec des banderoles, des flèches, des journaux Fripounet. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 15, 15 avril 1954, p. 206.
Les retraites et les récollections obtiennent toujours un vif succès. Cela est également vrai pour les autres mouvements, qu’ils soient d’adultes ou de jeunes spécialisés.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 21, 3 juin 1954, p. 301.
La cartographie réalisée par M.-J. Durupt montre une certaine similitude entre la carte de la France religieuse du chanoine Boulard et celle de l’organisation et de la participation à la coupe de la joie. Nous pouvons en effet constater que les diocèses qui organisent et qui envoient le plus des participants sont ceux qui se trouvent parmi ceux que le chanoine Boulard classe dans la catégorie de pratique majoritaire (zone A). Durupt estime qu’entre cinq et dix milles diocésains ont participé à la coupe de la Joie en 1956. m.-j. durupt, Les mouvements d’action catholique rurale, facteur d’évolution du monde rural…, op. cit., annexes, cartes nos 7 et 8.
Jacqueline Sainclivier s’intéressant au mouvement rural dans l’Ouest, en vient à se poser cette question : « La JAC serait-elle en définitive un mouvement qui n’a de catholique que le nom après 1945 ? ».j. sainclivier, « Jacistes et renouveau politique et syndical de 1945 à la fin des années 1970 dans l’Ouest », in b. waché, dir., Militants catholiques…, op. cit., p. 109. Dans le même esprit, Yvon Tranvouez s’interroge pour savoir si l’action catholique a été un échec religieux, dans « L’action catholique, un échec religieux ? À propos des jacistes du Finistère », in b. waché, dir., Militants catholiques…, op. cit., p. 185-196. Plusieurs de ses conclusions pourraient s’appliquer au diocèse d’Annecy.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 41, 11 octobre 1945, p. 379.
Ibid., n° 47, 22 novembre 1945, p. 435.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Cela ne doit pas faire oublier que des écoles ménagères parfois ambulantes étaient présentes dans le diocèse, notamment dans les premières années du siècle. En 1949, une quarantaine d’écoles ménagères sont encore tenues par des religieuses, sur le territoire diocésain. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 38, 29 septembre 1949, p. 572. Cf. supra, p. 113, 121-122 et 259.
Vincent Adoumié rappelle que dans le diocèse d’Aire-Dax, les « maisons familiales et rurales sont envisagées dans le diocèse dès 1942, par l’abbé Bordes ». v. adoumie , L’action catholique dans le diocèse d’Aire-Dax…, op. cit., p. 309.
e. deloche, Les mouvements d’action catholique et la guerre…, op. cit., p. 102.
Entretien avec Marie-Louise Lefebvre-Beetschen. En 1949, Mgr Cesbron, adressant un communiqué à ses diocésains, souligne qu’une quarantaine de paroisses bénéficient des écoles ménagères, tenues par des religieuses, et que « la nécessité d’une orientation agricole dans l’enseignement de ces écoles a été soulignée et définie par une représentante des services agricoles du département. Cette prise de contact de l’enseignement ménager libre avec les services officiels montre bien l’attitude que nous désirons garder : conserver intacte notre liberté, mais collaborer avec tous les services publics ou privés poursuivant comme nous l’amélioration culturelle et professionnelle de la jeunesse rurale ». Revue du Diocèse d’Annecy, n° 38, 29 septembre 1949, p. 573.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957. Pour les jeunes gens, ils sont mille quatre cent soixante à être abonnés à Jeunes Forces Rurales.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Le monde agricole évolue également avec l’arrivée progressive du tourisme hivernal. Jusqu’alors, à l’exception de quelques communes comme Chamonix, Megève ou encore La Clusaz, le tourisme était surtout estival. Avec le développement des stations de skis, les mentalités et le rapport à l’argent changent. C’est ce qu’avaient souligné plusieurs rapports lors des enquêtes préparatoires aux missions régionales. Souvent, les ruraux de ces paroisses deviennent des doubles actifs, à l’image des ruraux-ouvriers. Certains prêtres, conscients de ces modifications, aident leurs paroissiens à prendre une part active dans le développement de leurs paroisses, transformées en station de ski. Cf. supra, p. 475.
Nous pouvons également souligner que le rapport à la religion change parfois, comme le montre l’initiative prise à La Clusaz en 1952. La Revue du Diocèse d’Annecy n° 10, 6 mars 1952, p. 140-141 rappelle que Mgr Cesbron venu dans cette paroisse pour la bénédiction de la statue du Christ-Roi, en profite pour bénir les skis à la sortie de la messe dominicale. Jusqu’alors seuls les guides de Chamonix bénéficiaient de ce genre de manifestation. Celle-ci n’étant pas très ancienne puisque mise en place par le chanoine Rhuin, dans l’entre-deux-guerres. Concernant la bénédiction de La Clusaz, l’abbé Riguet, qui rend compte de la cérémonie, écrit : « Beaucoup de jeunes chrétiens auront été heureux de voir cette cérémonie ou même simplement d’en apprendre la nouvelle. N’est-ce pas comme une consécration officielle de l’un de leurs sports favoris, une sorte d’encouragement maternel de l’Église pour cette forme de loisirs si saine et si bienfaisante ? Allez, en toute joie, en toute paix, sous le regard de Dieu, sur les belles pentes blanches : vos skis, vos loisirs, comme votre travail, sont bénits. Cette bénédiction est aussi un appel à tout sanctifier. Non seulement par un geste rituel fait une fois pour toutes, mais aussi par une droiture d’intention et un effort de purification de tous les instants et de toutes les situations. Notre pays est et sera, de plus en plus, un pays de tourisme, notre jeunesse est et sera de plus en plus, une jeunesse sportive. Il n’est pas besoin de réfléchir bien longtemps et de faire des enquêtes bien minutieuses pour se rendre compte des problèmes de tous ordres et, ne particulier, d’ordre religieux et moral que cela pose. Puisse cette première bénédiction de skis être le joyeux signal, pour toutes nos stations, d’un élan enthousiaste pour que le ski et la montagne restent ce qu’ils sont, une école d’entraînement à l’effort et aux joies saines et, pour parler comme la formule du rituel dans la bénédiction des instruments pour gravir les monts, un chemin vers cette montagne qui s’appelle le Christ ».
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 9, 26 février 1953, p. 134. En 1951, à l’occasion d’un congrès diocésain, Georges Daviet, président de l’ACJF, et les aumôniers de la JAC s’interrogeaient sur « l’évolution et la situation actuelle du milieu rural en Haute-Savoie ». Revue du Diocèse d’Annecy, n° 28, 12 juillet 1951, p. 419. En 1955, une journée pour les prêtres ruraux est organisée sur le thème de « où va la petite exploitation ? ». L’une est prévue à La Roche-sur-Foron et l’autre à Thonon-les-Bains, elles sont réalisées par le RP Viau, l’abbé Baud et un technicien. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 11, 17 mars 1955, p. 155.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 9, 26 février 1953, p. 134.
ADA. 8 E Mission 1955.
ADA. 8 E 1962. Mission Cruseilles-Poisy-Thorens.
ADA. 8 E 1962. Mission Cruseilles-Poisy-Thorens
Ibid.
Ibid.
a. dansette , Destin du catholicisme…, op. cit., p. 388. En 1958, le père Mercier rappelait que « si le MFR s’occupe des problèmes agricoles, il s’occupe aussi des foyers, des questions économiques, des problèmes des commerçants, des ouvriers en milieu rural ». ADA. 8 E 1958. Mission de Boëge.
m.-j. durupt , Les mouvements d’action catholique rurale…, op. cit., p. 8.
Ibid.
Ibid.
De 1945 à 1947, le MFR « tout en gardant son caractère familial prend une nouvelle orientation : il s’ouvre vers l’économie et le social pour contrebalancer la poussée matérialiste qui se faisait nettement sentir dans le monde rural ». g. prat, L’action catholique rurale dans l’Hérault…, op. cit., p. 303.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 34, 21 août 1947, p. 600.
Ibid.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
ADA 8 E 1955. Evangélisation des milieux par le RP Motte.
ADA. 8 E 1958. Mission du secteur d’Annemasse. Objectifs de la mission. Dans le secteur rural, le MFR existe avec un responsable à Cranves-Sales et un autre à Lucinges. Malgré cela aucune réunion n’a eu lieu depuis 1956.
ADA. 8 E 1960. Mission La Roche-sur-Foron-Reignier. Compte-rendu du 14 mars 1960.
ADA. 8 E 1962. Mission Cruseilles-Poisy-Thorens.
Ibid. Le rapport rappelle que « l’aveu désabusé de l’une d’entre elles est significatif : “Nous avons dit comme la Vierge… nous sommes les servantes des seigneurs” ».
ADA. 8 E 1962. Mission Cruseilles-Poisy-Thorens.
Il n’est pas évident de trouver la liste des sections jocistes. Signalons les sections présentes à une réunion le 11 avril 1954. Il s’agit de Cran-Gevrier, Ugine, Chedde, Cluses, Marignier, Sallanches, Ville-la-Grand, Saint-André d’Annemasse, Gaillard et Thonon-les-Bains. D’autres existent mais ne sont pas présentes. ADA. 4 K JOC. Fédération 1950-1955.
ADA. 8 E 1955. Il s’agit de l’ACO pour la vallée de l’Arve.
Ibid. Il s’agit de la JOC. Dans la vallée de l’Arve, l’ACO prend forme en 1952.
ADA. 8 E 1962. Mission Cruseilles-Poisy-Thorens. Enquête de sociologie, p. 3.
ADA. 8 E 1960. Mission La Roche-sur-Foron-Reignier. Pour ce secteur, il n’y a rien « pour les apprentis et pour les employés ».
Ibid.
Ibid. La JOC compte quatre membres et la JOCF, trois.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid.
Ibid.
ADA. 8 E 1958. Mission du secteur d’Annemasse. Pré mission, janvier 1958.
Ibid.
Habitation à Loyer Modéré.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 42, 18 octobre 1956, p. 589. L’ACO est encore un mouvement récent, puisqu’il est crée en 1950.
Ibid. La commission souligne qu’il est préférable que les participants à la réunion prennent le repas ensemble.
ADA. 4 K ACJF (Divers). Rapport de synthèse présenté le 10 septembre 1950 par André Fumex. Il déclare également : « Jeunes de ce milieu qui nous écoutez, nous vous supplions de prendre conscience des réalités qui façonnent les masses avant qu’il ne soit trop tard. Notre joie serait immense si vous incarniez le christianisme social de votre milieu, côte à côte avec le jeune paysan, avec le jeune ouvrier ».
ADA. 4 K ACJF (Divers). Rapport remis le 6 octobre 1951 à Mgr Cesbron. Soit il s’agit d’une nouvelle section, soit il s’agit d’une reconstitution, puisque nous savons qu’une section JIC existait à la veille de la guerre à Annecy.
Ibid. Rapport remis le 30 octobre 1952 à Mgr Cesbron.
Ibid.
Ibid.
Ibid. JICF. 1950/1951.
Ibid. Statistiques JEC-JIC. 1953.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
En effet, contrairement aux mouvements ouvriers, étudiants ou agricoles, ceux des milieux bourgeois sont parfois difficiles à cerner.
En 1950, André Fumex, présentant la JIC, évoque cette question de vocabulaire, en rappelant qu’il « est regrettable » de parler d’une classe indépendante. Il nous semble intéressant de donner un large extrait de cette intervention, car elle montre combien ce problème est important. « D’abord parce qu’il n’y a pas de milieu indépendant. Tous nous sommes solidaires et dépendants les uns des autres. Et aussi parce que les jeunes de ce milieu dit indépendant sont peut-être ceux qui dépendent le plus de leur famille et de certaines conditions de vie. Si paradoxal que cela puisse paraître un jeune bourgeois fait souvent moins ce qu’il veut (situation, profession, voire mariage) qu’un jeune ouvrier ou un jeune paysan ». En 1954-1955, la question semble toujours posé problème puisqu’un rapport présenté à cette date souligne que « tout ce qui constitue le milieu indépendant ne remplira plus les églises demain si on ne s’occupe pas de ces jeunes. C’est tout un ensemble de jeunes gens qu’autrefois l’ACJF non spécialisée atteignait – dans les villes et dans les bourgs. Ils ne sont pas paysans. Ils ne sont pas ouvriers et n’ont pas la mentalité ouvrière. Ils sont souvent d’origine modeste : leurs parents sont des “classes moyennes” et souvent encore des ruraux installés en ville, ou des ouvriers. Mais eux, ont passé par le lycée, le collège technique, et ils ne sont pas ouvriers ». Ce texte montre donc que toute une frange, grandissante d’ailleurs, de la jeunesse française risque de ne pas être touchée par l’action catholique. Évoquant la première ACJF, nous pourrions dire que si elle touchait principalement les jeunes de ces milieux, elle ne touchait guère les paysans ou les ouvriers. Quoi qu’il en soit ces propos montrent que la spécialisation des mouvements atteint là ses limites. La question des milieux indépendants se posent également à l’échelon des adultes qui tardent parfois à se mobiliser pour faire vivre l’ACI.
ADA. 4 K ACJF (Divers). Statistiques JEC-JIC. 1953.
Ibid.
Dans son rapport, le chanoine Duret écrit que « le clergé des villes commence à croire que la JIC est possible ». 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 26, 8 juillet 1954, p. 376.
ADA. 8 E 1960. Mission La Roche-sur-Foron – Reignier.
Ibid.
ADA. 1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid.
ADA. 4 K ACJF (Divers). Statistiques JEC-JIC. 1953.
Ibid.
ADA. 4 K ACJF (Divers). Statistiques JEC-JIC. 1953. Lors de la session annuelle de l’ACJF, tenue à Trésum, en 1953, les participants avaient évoqué la question de « la carte scolaire et de la JEC ». Revue du Diocèse d’Annecy, n° 40, 1er octobre 1953, p. 546.
ADA. 4 K ACJF (Divers). Statistiques JEC-JIC. 1953.
1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
ADA. 8 E 1958. Mission du secteur d’Annemasse. Rapport de l’abbé Bourgeaux. Les équipes se composent d’élèves allant de la 6ème à la 3ème pour les garçons et de la 4e à la terminale pour les filles. La répartition se fait ainsi : dix filles et douze garçons pour la paroisse Saint-André (Annemasse) ; quatre filles et huit garçons pour Ville-la-Grand ; huit filles pour Gaillard et trois filles pour Ambilly.
1 D 22. Boîte Mgr Cesbron, n° 1. Rapport du vicaire général Duret, 14 septembre 1957.
Ibid.
Revue du Diocèse d’Annecy, n°5, 2 février 1950, p. 67-68.
ADA. 4 K ACI. 1943-1949. Une autre femme écrit qu’en temps que mère de famille, elle avait consacré son temps à sa famille, et qu’elle avait « une inquiétude de son prochain en ce sens qu’ elle consacraît assez souvent quelques heure à diriger un ouvroir charitable, qu’elle avait « à l’occasion, donné du temps, beaucoup même à des organisations de charité, mais plus par esprit conventionnel que par amour du prochain ». C’est en 1946, qu’elle entre à l’ACI pour y chercher un « perfectionnement personnel », c’est alors qu’elle prit conscience de « l’égoïsme de cette conception et de ce devoir d’amour qui ne pouvait pas lui permettre d’arriver à Dieu sans y entraîner ceux de mon milieu, de ma rue, de ma maison ».
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 6, 9 février 1950, p. 83. La répartition des équipes féminines se fait ainsi : Annecy :huit ; Ugine : deux ; La Roche-sur-Foron : une ; Annemasse : trois ; Cluses : deux ; Ugine : trois ; Thônes : une ; Saint-Gervais : deux ; Sanatoria de Guébriant : deux ; Sanatoria L’Hermitage : une ; Sanatoria du Brévent : une. Pour les équipes masculines, la répartition est la suivante : Annecy : une ; Annemasse : trois ; Ugine : deux ; Saint-Gervais : une. À Thonon-les-Bains, il y a sept équipes dont cinq mixtes.
ADA. 8 E 1960. Secteur de Bons-en-Chablais.
ADA. 8 E 1960. Secteur de La Roche-sur-Foron – Reignier.
ADA. 3 A. Concile. Réponses de l’archiprêtré de Notre-Dame. Ces réponses soulignent qu’il serait nécessaire de travailler dans la « discipline », car « la hiérarchie devrait définir et mandater officiellement les mouvements d’action catholique qu’elle juge valables et faire cesser “les poussières de mouvements” sans mandat et interdire à certains curés les mouvements particuliers qui forment des chapelles ». Faut-il voir dans ces propos une attaque personnelle à des prêtres de l’archiprêtré qui constitueraient des patronages ou des mouvements particuliers ? Ou est-ce une réflexion plus générale ?
Mgr Cesbron préfère de loin encourager l’enseignement libre ou les vocations plutôt que l’action catholique. Bien que conscient du rôle que les laïcs ont à jouer dans l’Église, il n’en mesure sans doute pas toute l’ampleur.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 19, 9 mai 1946, p. 259. Il devient aumônier national de la JOC en 1950 et occupe cette fonction jusqu’en 1958. a.-r. michel , Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 505. Au moment de son départ, la Revue du Diocèse d’Annecy écrit qu’il est « rappelé dans son diocèse de Paris, comme aumônier national de l’Action au Travail ». À cette occasion, « les mouvements de jeunes et les mouvements familiaux auxquels il s’est consacré pendant les neuf années passées dans le diocèse disent leur reconnaissance et leurs vœux ».
ADA. 4 K JOC Annecy. Témoignage de l’abbé Bouchex. Ce témoignage est incomplet, une partie ayant disparue. Le curé de la paroisse Sainte-Bernadette est arrivé en décembre 1953.
Ibid.
ADA. 4 K JOC Annecy. Témoignage de l’abbé Bouchex.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 8, 23 février 1950, p. 142-144. L’article est signé LR, sans doute Louis Rognard.
Ibid., p. 142.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 8, 23 février 1950, p. 142.
Sur cette question voir a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 417- 420.
Cité par a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 408.
Ibid., p. 406.
ADA. 4 K ACHF (Divers). Rapport présenté par André Fumex, à La Bénite-Fontaine, le 10 septembre 1950.
ADA. 3 A. Concile. Réponses de l’archiprêtré de Notre-Dame.
Ibid.
Sur cette question, voir a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 499-572. Alain-René Michel souligne que « jusqu’en 1953, rien ne laisse prévoir la crise ». Il évoque également les propos tenus par le RP Motte dans un numéro spécial d’ACJF-Informations, en septembre 1952, (p. 3-10). L’ancien aumônier général de l’ACJF (1946-1952) rappelle alors que « “l’ACJF c’est une main. …Que nos mouvements soient unis comme les doigts de la main ! ». a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 500. Michel rappelle cependant que l’analyse minutieuse des comptes-rendus de réunions laisse percevoir quelques indices qui ne « trompent pas ». Soulignons également que dès 1959, la publication de ACJF, signification d’une crise évoque cette question.
a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 499.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 43, 25 octobre 1956, p. 609-610. Propos du cardinal Gerlier.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 43, 25 octobre 1956, p. 610.
Ibid. L’article évoque les propos tenus par René Rémond, alors vice-président de l’ACJF, qui déclarait, au conseil fédéral de 1947, que « certains problèmes se posent dans les mêmes termes à plusieurs milieux », et qui demande de tenir compte de cette évolution de la société pour y adapter l’ACJF car « il faut éviter de durcir le compartimentage de nos mouvements ; en rester au schisme rigide des cinq milieux juxtaposés, ce serait faire sienne la conception fixiste que nous avons répudiée… Mais il ne s’agit pas d’ajouter un surcroît d’activité à celle de nos mouvements, ni de superposer un nouvel appareil administratif… les mouvements ne doivent pas devenir des syndicats de défense des intérêts de leurs milieux ».
a. dansette, Destin du catholicisme…, op. cit., p. 400. La création de l’ACO en est d’ailleurs une illustration. Étienne Fouilloux souligne que « pour les adultes, la mutation du MPF conduit l’ACA à créer l’action catholique ouvrière (1950). Ainsi l’apostolat mandaté par milieu retrouve-t-il ses droits, non sans difficultés il est vrai du fait des frictions antérieures ». e. fouilloux, « Traditions et expériences françaises… », in j.-m. mayeur , dir., Histoire du christianisme…, op. cit., t. 12, p. 486.
Alain-René Michel souligne d’ailleurs que la question qui semble lancer le débat reste celle de l’enseignement technique, où, d’une certaine façon, s’affrontent la JOC et la JEC. Concernant cette question et le rôle de l’abbé Grenet, Alain-René Michel rappelle que « l’aumônier général de l’ACJF, qui souligne alors combien “la situation devient de plus en plus insupportable, au sens étymologique du mot”, en rend responsable l’abbé Grenet et se charge d’en informer la hiérarchie ». A.-R. Michel poursuit en écrivant que le père Aunet fait « la même accusation … dans une lettre qu’il adresse à la même époque octobre 1954 à Mgr Lebrun, où il dénonce la “dérobade continuelle de M. l’abbé Grenet pour entamer le dialogue” ». a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 505.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 43, 25 octobre 1956, p. 609.
Dès février 1955 et jusqu’en juin 1955, la JOC ne donne plus de nouvelles à la rue d’Assas, malgré les appels répétés du président Vial. a.-r. michel , Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 513.
C’est la première fois depuis 1932, que la hiérarchie intervient dans la vie de l’Association. a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 505-506.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 43, 25 octobre 1956, p. 609.
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 43, 25 octobre 1956, p. 609.En octobre 1955, la question de l’ACJF est évoquée à l’occasion d’une session ouvrière de la JOC. Revue du Diocèse d’Annecy, n° 44, 3 octobre 1955, p. 606. Le document parle du père Zinty comme aumônier national de la JOC, pourtant à cette période, l’abbé Grenet est encore l’aumônier national de la JOC. a.-r. michel , Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 505. Est-ce une erreur de nom ou de titre ?
Revue du Diocèse d’Annecy, n° 43, 25 octobre 1956, p. 609-610. André Vial présente sa démission, en expliquant les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision et dès le « 27 septembre, Le Monde, France-Observateur présentèrent à leur manière les raisons profondes de la crise, et après eux, d’autres journaux ont parlé d’une opposition dans la conception même de l’action catholique, du rôle du laïcat dans l’Église, et de ses droits, des rapports du spirituel et du temporel. Pour couper court aux interprétations tendancieuses, le texte de la déclaration d’André Vial a été rendu public : La Croix, dans son numéro du 17 octobre, l’a publié in extenso. Les raisons données par le président de son départ sont basées sur deux catégories de griefs : 1° les uns portent sur la conception et la nouvelle organisation de l’ACJF et, en particulier, sur le rôle départi au président. La JOC exige que l’ACJF soit dirigée par un comité exécutif et que le conseil fédéral n’ait plus qu’un pouvoir de suggestion ».
Ibid., p. 610.
ADA. 3 A. Concile. Réponses de l’archiprêtré de Notre-Dame d’Annecy.
Sans doute, est-il nécessaire de prendre le témoignage avec un certain recul puisqu’il est postérieur à la crise et à la disparition de l’ACJF. Dès lors, nous pouvons nous interroger pour savoir si le constat aurait été le même avant 1956, ou si la dissolution de l’ACJF est à l’origine de ces réflexions.
a.-r. michel, Catholiques en démocratie…, op. cit., p. 495.