Avant-propos

« Services religieux féminins », ces termes désignaient non seulement les services accomplis par les femmes et les filles de citoyens dans le cadre de la religion civique1 mais soulignaient également le fait qu’ils s’inscrivaient, pour la plupart, dans le monde féminin, un monde déroutant pour les hommes qui voyaient dans l’entité féminine un être inquiétant, difficile à cerner, à la fois ami et ennemi. Toutefois, toutes les fonctions ne se lisaient pas dans ce monde féminin, certaines se comprenaient même en dehors de ce dernier, notamment pour celles constituant le personnel du sanctuaire, dont les rôles respectifs étaient souvent difficiles à distinguer. De plus, des fonctions se démarquaient de cette empreinte féminine mais sans toutefois la renier, conservant des liens avec le monde féminin et participant à la réalisation de certains de ses rites. Ces services présentaient un statut un peu flou, oscillant entre le monde féminin et les cadres de la religion civique. Entre ces deux espaces, la limite était ténue, et leurs rapports rendaient parfois difficile la compréhension de certaines charges. Il n’était ainsi pas toujours évident de définir une charge par elle-même et par rapport à une autre.

Notes
1.

Voir l’article de S. Georgoudi, « Athanatous Therapeuein », Kernos Supplément 15 (2005), p. 69-82 qui fait le point sur les principales études faites jusqu’à présent sur ce sujet.