Partie 1 : Le monde féminin idéalisé et sa reproduction dans le domaine religieux.

Nous retrouvons ici les fonctions au caractère féminin marqué, la fertilité étant toujours plus ou moins sous jacente dans les rituels. Ces domaines étaient ceux de la gynè – épouse et mère – et de la parthénos, la jeune fille à marier. Nubile, la parthénos n’était pas nécessairement vierge, c’était une gynè en devenir, sa fertilité était latente, sa sexualité vivante, sauvage, ostensible et pouvant se révéler dangereuse pour elle. Elle s’opposait à la fertilité manifeste de la femme et à sa sexualité maîtrisée. Les rituels que la parthénos pratiquait devaient l’amener à se socialiser, à se rapprocher du statut de gynè, à canaliser sa sexualité. La religion servait de terrain d’initiation, transmettant les valeurs civiques qui allaient l’intégrer à la communauté. En même temps, cet apprentissage reconduisait l’image que la cité avait de la femme « belle, désirable, pure », valorisant les qualités de la figure maternelle, de l’épouse fidèle et aimante, travailleuse et gardienne de l’oikos. Le statut social et sexuel de celle qui accomplissait la fonction importait : nul autre ne pouvait prétendre à la charge. En fonction de cette différenciation, les services n’avaient pas la même symbolique, mais toujours ils reconduisaient le lien entre la cité et la divinité à travers la moitié discrète de celle-ci.