1-2) « Etre belle », entre intégration et séduction.

La « pais kalè » c’est la belle jeune fille à marier, la parthénos accomplie, celle qui au terme de sa maturation physique et spirituelle est devenue belle, qui représentait le trait distinctif de l’entrée dans l’âge adulte pour les filles520. Reconnue comme prête, la jeune fille va être intégrée, présentée à la communauté, accomplissant certaines charges prestigieuses ou à l’occasion de cérémonies, à laquelle s’associaient parfois les garçons. C’est le temps de l’adieu définitif au monde de l’enfance/adolescence. Devant un public, exposées aux regards des autres et en particulier des hommes, les jeunes filles défilant ou dansant, participaient à des activités où la séduction n’était plus ingénue mais recherchée. Parées de bijoux, vêtues de leurs plus beaux habits, élégantes, féminines, les coiffures élaborées avec soin, les parthénoi étaient présentées tels des ornements. Tout était mis en scène pour qu’elles soient valorisées. Les rituels devenaient des lieux de rencontre, favorisant les rapports entre garçons et filles et les promesses de mariage.

Notes
520.

Cl. Calame, Choeurs de jeunes filles en Grèce archaïque, I, p. 343 et 408-409 ; P. Brulé, La fille d’Athènes, p. 305-306 : « La beauté étant une qualité nouvelle qui confère au corps féminin une identité neuve, reconnue par la sphère masculine. C’est un changement apporté par le temps qui place la fille dans un contexte matrimonial » et Hyakinthies et Panathénées, p. 31 : les filles sont « belles, parvenues à l’âge où leurs corps est susceptible d’éveiller le désir masculin » ; K. Dowden, Death and the Maiden, p. 46 « la beauté est la clé pour la nubilité. » ; M. Hatzopoulos, Cultes et rites de passages en Macédoine, p. 49 « la qualité de la beauté symbolise la possession des vertus de la jeune fille achevée, prête à se marier. » ; N. Bernard, Femmes et société en Grèce ancienne, p. 39 : « la beauté était synonyme d’accomplissement parfait et de plénitude chez les jeunes filles. ».