2-1) Des espaces qui se mélangent.

Les parthénoi évoluaient dans des espaces géographiques et thématiques déterminés. Ces espaces n’étaient pas anodins, ils participaient à la création de l’image qui était celle de la parthénos au moment où se produisait le rite. Nombreux et variés, les espaces géographiques pouvaient se partager entre espaces situés à l’intérieur de la cité ou directement liés à elle ; espaces situés à l’extérieur de la cité et indirectement liés à elle ; espaces situés à l’extérieur de la cité sans aucun lien avec elle. Cependant, la généralisation qui veut que les espaces extérieurs marquaient les phases de marginalisation et d’initiation s’opposant aux espaces intérieurs identifiés avec les phases de réintégration et de présentation, si elle est réelle est cependant trop exclusive et ne souligne pas toutes les subtilités des pratiques cultuelles. Un lieu ne faisait pas le rituel et ne l’expliquait pas, même s’il en était une composante essentielle. Ainsi, des rituels pouvaient avoir une signification proche sans que le lieu coïncide, comme c’était le cas des alètides et des karyatides. De même, la jeune fille pouvait quitter la cité pour devenir ourse mais servir en tant qu’arrhéphore sur l’Acropole, vivant à chaque fois une phase de réclusion sacrée, que le contexte cultuel et les différentes données qui s’y rapportaient permettaient de situer : les ourses se situaient dans le cadre d’une initiation biologique en rapport avec leurs corps, les arrhéphores connaissaient une initiation civique. Ce fait établi permettait de comprendre ce qui pouvait à priori être contradictoire.

Les espaces thématiques correspondaient à trois principaux domaines d’activités parmi les services que nous avons rencontrés dans ce chapitre. En premier l’activité chorale, celle-ci se retrouve à tous les moments de l’évolution de la fille : l’activité chorale servait de cadre initiatique mais aussi présentatif. La course était une activité exclusivement initiatique et toujours en rapport avec des phases de transition et de passage, mais pouvait être associée à l’activité chorale. L’espace processionnel au contraire était principalement en rapport avec la reconnaissance de la fille. Là aussi, l’activité chorale pouvait se joindre à la présentation.

Les espaces géographiques se combinaient aux espaces thématiques pour former un cadre, une représentation. Les premiers donnaient en quelque sorte le décor alors que les seconds constituaient la mise en scène. Cette combinaison permettait de cerner les situations dans lesquelles évoluaient la fille et donc de mieux définir son statut. C’est à travers les espaces thématiques que nous allons observer ces différentes scènes.